r, s −−−−−→
JaKΣActr
0, s
0, donc seulement si µ(JaK
ΣAct, r) ↓, donc seulement si JaK
ΣAct∈ Act et donc
seulement siJaK
ΣActest défini. En d’autres termes, avec abus de notation, r, s
Khaiφsignifie :
”a est une action (JaK
ΣActest défini) et si le système considéré est à l’état s et dispose des
ressourcesr alors celui-ci peut exécuter l’actionalui permettant d’accéder à un états
0et à une
ressourcer
0satisfaisantφ”.
Définition 4.1.5(Validité). Une formuleφestvalide, notéφ, si et seulement sir, s
Kφpour
toute ressourcer et tout état sde tout modèleK.
Nous terminons cette section en donnant deux propositions.
Proposition 4.1.6. Pour tousr
1, r
2, r
3∈R, tousa, a
0∈Act et touss
1, s
2, s
3∈S, la propriété
suivante est vérifiée : sir
1, s
1−→
ar
2, s
2etr
2, s
2 a0
−→r
3, s
3alorsr
1, s
1 aa0
−−−→r
3, s
3.
Preuve. Par définition,µ(a, r
1)↓,µ(a, r
1) =r
2ets
1||aiis
2. De plus, nous avons aussiµ(a
0, r
2)↓,
µ(a
0, r
2) = r
3et s
2||a
0iis
3. Donc µ(a
0, µ(a, r
1)) ↓ et µ(a
0, µ(a, r
1)) = r
3. Par la µ-composition,
µ(aa
0, r
1) ↓ etµ(aa
0, r
1) = µ(a
0, µ(a, r
1)) = r
3. Par la ||·ii-composition, s
1||aa
0iis
3. En
conclusionr
1, s
1aa0
−−−→r
3, s
3.
Proposition 4.1.7. Pour tous r, r
0∈R ets, s
0∈S, nous avonsr, s r
0, s
0ssi il existe a∈Act
tel quer, s−→
ar
0, s
0.
Preuve. Supposons qu’il existe a∈Act tel que r, s−→
ar
0, s
0. Alors, par définition, r, s r
0, s
0.
Maintenant supposons quer, s r
0, s
0. Par définition, il existea
0, ..., a
n∈Act,r
1, ..., r
n∈R et
s
1, ..., s
n∈S tels quer, s −→
a0r
1, s
1 a1−→ ... −−−→
an−1r
n, s
n−→
anr
0, s
0. Par induction sur n et par la
Proposition 4.1.6, nous pouvons alors montrer quer, s−−−−−−−−−−−−−→
a0a1...an−1anr
0, s
0.
4.2 Expressivité de la logique DMBI
Dans cette section nous revisitons l’exemple que nous avons présenté dans le Chapitre 3 en
montrant que DMBI est capable de modéliser des achats et reventes de produits dont les prix
évoluent.
2002 2006 2010 2014
Année Prix10
5
0
Obj3 Obj2 Obj1Obj
3Obj
2Obj
12002
1e
5e
10e
2006
1e
2e
4e
2010
5e
1e
7e
2014
4e
8e
9e
Figure 8 – Exemple d’évolution de prix d’objets
Nous considérons toujours trois objets (Obj
1,Obj
2etObj
3) et nous redonnons l’évolution de
leur prix à la Figure 8. L’objectif de cet exemple est de montrer queDMBIest capable de capturer
grâce à ses modèles et aussi d’exprimer qu’il nous est possible en 2002 avec uniquement1 euro
de réussir à nous procurer un exemplaire de l’objet Obj
3, alors que sur la période 2002-2014, le
prix de cet objet n’est jamais inférieur à4 euros.
Contrairement aux exemples des chapitres précédents, nous considérons comme ressources
tout se que nous possédons en termes de monnaie et d’objets, c’est-à-dire un couple (m, O) où
m est la quantité de monnaie et O est le multi-ensemble des objets en notre possession. Nous
rappelons que nous ne considérons uniquement des valeurs entières de monnaie. De plus, nous ne
tenons plus compte de la quantité totale de monnaie en circulation, par soucis de simplicité. Nous
rappelons aussi que nous notonsM(E)l’ensemble des multi-ensembles construits sur l’ensemble
E et {{}} est le multi-ensemble vide. Nous proposons de considérer la structure suivante : R =
(R,•, e) telle que :
- R={(m, O)|m∈NetO∈M({Obj
1, Obj
2, Obj
3})}
- (m
1, O
1)•(m
2, O
2) = (m
1+m
2, O
1+O
2)
- e= (0,{{}})
Ainsi, (15,{{Obj
1, Obj
1, Obj
3}}) est la ressource représentant la possession de 15 euros, de deux
objets Obj
1et d’un objet Obj
3. La ressource unitaire (0,{{}}) représente la possession de zéro
euro et d’aucun objet. Pour finir, nous pouvons illustrer la composition de ressources par :
(15,{{Obj
1, Obj
1, Obj
3}})•(3,{{Obj
2, Obj
3}}) = (18,{{Obj
1, Obj
1, Obj
2, Obj
3, Obj
3}}). On remarque
que notre structure est bien un monoïde de ressources au sens de la Définition 4.1.1.
Intéressons-nous maintenant aux actions que nous pouvons réaliser. Dans cet exemple, nous
considérons uniquement trois actions atomiques (ou actions de base) : l’achat et la vente d’objets,
ainsi que laisser écouler le temps. Nous noterons L(E) l’ensemble des listes dont les éléments
appartiennent à l’ensemble E, [ ] la liste vide et ⊕ est la concaténation de listes. Considérons
alors la structure A = (Act,⊕,[ ]) telle que Act = L({ac
ji| 1 6 i 6 3 etj ∈ N} ∪ {ve
ji| 1 6
i63etj ∈N} ∪ {w}). Ainsi, ac
jiest l’action atomique représentant l’achat de l’objet Obj
iau
prix de j euros, ve
jiest l’action atomique encodant la vente de Obj
iau prix de j euros et w
est l’action atomique encodant le fait de laisser s’écouler 4 années. De ce fait, nous considérons
comme action toute liste (ou succession) d’actions atomiques. Par exemple, [ac
51, w, ve
32, ve
32]est
l’action consistant à acheter un objet Obj
1au prix de 5 euros, puis à laisser écouler 4 années
et enfin à vendre successivement deux objets Obj
2à 3 euros, tandis que l’action [ ] est l’action
consistant à effectuer aucune action atomique. Nous pouvons remarquer que notre structure est
bien un monoïde d’actions au sens de la Définition 4.1.2.
La dernière étape de la construction de notre modèle consiste à considérer la structureM=
(R,A, S,||·ii, µ), telle que :
- S={2002,2006,2010,2014}
- ||·ii ⊆S×Act×S est la plus petite relation telle que :
- s||[ ]iis
- s||[ac
ji]iisets||[ve
ji]iissiObj
ia un prix de j euros à la dates
- s||[w]iis
0sis
0=s+ 4ets∈ {2002,2006,2010}
- s||[A
1;...;A
n]iis
0si∃s
1, ..., s
n−1∈S·s||[A
1]iis
1ets
1||[A
2]iis
2et ... ets
n−2||[A
n−1]iis
n−1ets
n−1||[A
n]iis
04.2. Expressivité de la logique DMBI
µ(l,(m, O)) =
(m, O) sil= [ ]
↑ sil= [ac
ji]etm < j
(m−j, O+{{Obj
i}}) sil= [ac
ji]etm>j
↑ sil= [ve
ji]etO(Obj
i) = 0
(m+j, O− {{Obj
i}}) sil= [ve
ji]etO(Obj
i)>0
(m, O) sil= [w]
µ([A
2;...;A
k], µ([A
1],(m, O))) sil= [A
1;...;A
k]
Nous pouvons remarquer, dans la définition de la fonction µ, une soustraction de
multi-ensemble : O− {{Obj
i}}. Celle-ci est définie simplement par : O
1−O
2= O
3tel que O
3(o) =
O
1(o) − O
2(o) pour tout o ∈ {Obj
1, Obj
2, Obj
3} et est bien entendu définie uniquement si
O
1(o) >O
2(o) pour touto ∈ {Obj
1, Obj
2, Obj
3}. Nous illustrons tout d’abord la structure que
nous venons de définir. Les états de notre système sont les quatre dates de l’ensembleS.
Concer-nant la fonction de transition||·ii, nous avons par exemple 2006||[ ]ii2006, puisque[ ]est l’action
consistant à n’effectuer aucune action atomique, donc en particulier à ne pas laisser passer de
temps (w), ainsi si nous sommes en 2006 et que nous ne faisons rien (pas même laisser passer
du temps) alors nous restons en 2006. Nous avons aussi 2006||[ac
22
]ii2006 et 2006||[ve
43
]ii2006
puisqu’en 2006,Obj
2valait2euros etObj
3valait4euros. Mais nous n’avons pas2006||[ac
51]ii2006
puisque le prix deObj
1n’est pas de5euros en 2006 et nous n’avons pas non plus2006||[ac
22]ii2010
puisque que l’achat et la vente d’objet ne permettent pas de changer la date courante. Seule
l’ac-tion atomique w permet de laisser passer du temps (4 années). Ainsi, nous avons par exemple
2006||[w]ii2010. Finalement, comme nous avons2006||[ac
22]ii2006,2006||[ve
43]ii2006,2006||[w]ii2010
et 2010||[ac
51]ii 2010 alors nous avons 2006||[ac
22;ve
43;w;ac
51]ii2010 qui capture qu’en 2006, il
est possible d’acheter Obj
2pour 2 euros, puis vendre Obj
3pour 4 euros, puis laisser passer
4 années et enfin acheter Obj
1pour 5 euros et finalement être à l’année 2010. Concernant la
fonction µ, nous avons par exemple µ([ ],(10,{{Obj
1}})) = (10,{{Obj
1}}) puisque si nous avons
10 euros et un objet Obj
1et si nous ne faisons rien ([ ]), alors nous aurons toujours les mêmes
ressources. Nous avons aussiµ([ac
41],(2,{{}}))↑parce qu’avec2 euros nous n’avons pas
suffisam-ment de ressources pour acheter Obj
1à 4 euros. Nous avons aussi µ([ve
41,(2,{{Obj
2, Obj
2}})) ↑
puisque si nous avons uniquement deux objetsObj
2alors il ne nous est pas possible de vendre
un exemplaire de l’objetObj
1. De plus, nous avonsµ([ac
43],(6,{{Obj
2}})) = (2,{{Obj
2, Obj
3}})et
µ([ve
43],(6,{{Obj
2, Obj
3, Obj
3}})) = (10,{{Obj
2, Obj
3}}), qui capturent respectivement l’achat et
la vente d’un objet ayant pour conséquence le gain ou la perte de monnaie et le gain ou la perte
de l’objet en question. Nous pouvons remarquer que l’action atomique w ne consomme et ne
produit pas de ressource :µ([w],(7,{{Obj
1}})) = (7,{{Obj
1}}). Finalement, nous pouvons donner
l’exemple plus complexe suivant (liste d’actions atomiques de plus d’un élément) :
µ([ac
23, ac
23, w, ve
52],(6,{{Obj
2}})) = µ([ac
23, w, ve
52],(4,{{Obj
2, Obj
3}}))
= µ([w, ve
52],(2,{{Obj
2, Obj
3, Obj
3}}))
= µ([ve
52],(2,{{Obj
2, Obj
3, Obj
3}}))
= (7,{{Obj
3, Obj
3}})
Pour finir, en observant que notre structure vérifie les propriétés de||·ii-unité, de||·ii-composition,
de µ-unité et de µ-composition, nous pouvons alors remarquer que notre structure est bien un
µ-MRD au sens de la Définition 4.1.3.
Ainsi, il nous est alors possible d’utiliser les notations que nous avons introduit dans la Section
4.1. Comme 2002||[ac
11]ii2002 et comme µ([ac
11],(1,{{}})) ↓ et µ([ac
11],(1,{{}})) = (0,{{Obj
1}}),
alors nous avons (1,{{}}),2002
[ac1 1]
et aucun objet et en achetant Obj
1à 1 euro (ac
11), nous restons alors toujours en 2002, nous
obtenons Obj
1et nous n’avons plus de monnaie. Nous illustrons aussi l’autre notation : comme
(1,{{}}),2002
[ac1 1]
−−−→(0,{{Obj
1}}),2002et(0,{{Obj
1}}),2002−−→
[w](0,{{Obj
1}}),2006alors nous avons
(1,{{}}),2002 (0,{{Obj
1}}),2006 ce qui illustre qu’en 2002, avec 1 euro et aucun objet, il est
possible d’effectuer une succession d’actions nous permettant d’être en 2006 avec aucun euro et
avec l’objet Obj
1.
Avant d’illustrer l’expressivité de la logique, nous montrons que les structures de DMBI
per-mettent d’exprimer que sur la période 2002-2014, avec 1 seul euro et sans objet, il nous est
possible d’obtenir plusieurs objets dont au moins un exemplaire deObj
3, alors que le prix de cet
objet n’est jamais inférieur à4 euros. Nous avons :
(1,{{}}),2002
[ac 1 1]−−−→(0,{{Obj
1}}),2002
(0,{{Obj
1}}),2002−
[−
w→
](0,{{Obj
1}}),2006
(0,{{Obj
1}}),2006−
[−
w→
](0,{{Obj
1}}),2010
(0,{{Obj
1}}),2010
[ve 5 1]−−−→(5,{{}}),2010
(5,{{}}),2010
[ac 1 2]−−−→(4,{{Obj
2}}),2010
(4,{{Obj
2}}),2010
[ac 1 2]−−−→(3,{{Obj
2, Obj
2}}),2010
(3,{{Obj
2, Obj
2}}),2010−
[−
w→
](3,{{Obj
2, Obj
2}}),2014
(3,{{Obj
2, Obj
2}}),2014
[ve 8 2]−−−→(11,{{Obj
2}}),2014
(11,{{Obj
2}}),2014
[ac 9 3]−−−→(2,{{Obj
2, Obj
3}}),2014
En conclusion nous avons, par définition :
(1,{{}}),2002 (2,{{Obj
2, Obj
3}}),2014
qui montre qu’il est possible en 2002 avec uniquement1 euro de finalement posséder en 2014,2
euros ainsi que les objetsObj
2etObj
3. Nous avons aussi, par la Proposition 4.1.6 :
(1,{{}}),2002
[ac 1 1;w;w;ve5 1;ac1 2;ac1 2;w;ve8 2;ac9 3]−−−−−−−−−−−−−−−−−−−→(2,{{Obj
2, Obj
3}}),2014
qui explicite la succession d’actions atomiques nous permettant d’y parvenir.
Nous illustrons maintenant l’expressivité des connecteurs de la logiqueDMBI. Nous
considé-rons simplement l’ensemble de symboles d’actions Σ
Act=Act et l’ensemble de variables
propo-sitionnelles Prop = {O
1, O
2, O
3} ∪ {M
i| i ∈ N}, où O
iexprime, contrairement aux chapitres
précédents : ”nous possèdons exactement un objet, qui est l’objetObj
i” et M
iqui exprime ”nous
possèdons ieuros”. Pour cela, nous définissons l’interprétation suivante :
JO
iK={((0, O), s)|O(Obj
i) = 1etO(Obj
j) = 0 pour toutj ∈ {1,2,3} \ {i}}
Dans le document
Logiques de Ressources Dynamiques : Modèles, Propriétés et Preuves
(Page 87-91)