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Les classes

2.2.2 Une journée chez les Petits

Ce qui suit n’est pas le descriptif d’une journée précise mais la reconstitution d’une journée ordinaire dans la classe des Petits. J’ai cependant tenté de reconstituer son déroulé dans les moindres détails afin

de rendre cette présentation aussi vivante que possible. L’objectif est de donner à voir au lecteur ce qui me semble régulier dans cette classe.

Il est un peu plus de 08h00. J., la maîtresse des Petits est dans la classe avec M.-P., l’ATSEM. Après s’être chaleureusement saluées, elles mettent en place différents ateliers sur les tables : des pots de feutres pour l’atelier dessin, des blocs de construction pour l’atelier construction, des jeux mathématiques pour l’atelier7 mathématique. . . La classe est assez sombre à cette heure, quelque soit la période de l’année : sa situation enterrée ne lui permet pas de bénéficier des premiers rayons du soleil. À 08h20, le portail s’ouvre. Après avoir gravi les marches de long de la Forêt et avoir suivi le chemin, les premiers élèves, accompagnés de leurs parents arrivent.

08h20-08h30 : L’accueil

La majorité sinon la totalité des élèves de cette classe arrivent accom-pagnés par un parent. Avant de pénétrer dans la classe où les attendent les différents ateliers, l’élève doit éventuellement faire un petit arrêt devant les crochets situés à l’extérieur pour y déposer veste, blouson ou manteau selon la saison. L’enseignante et l’ATSEM se relaient sans trop le vouloir devant la porte d’entrée si bien que le jeune arrivant (et parfois son ou ses accompa-gnateurs) sont accueillis par de larges sourires et une salutation chaleureuse. Les plus jeunes, comme partout ailleurs, éprouvent parfois quelques difficul-tés à rendre la salutation. Si tel est le cas, l’adulte responsable (ATSEM ou

7. Je nomme « atelier » (sans majuscule) les activités proposées en classe de maternelle et qui s’y déroulent. Ils ne diffèrent pas fondamentalement des ateliers que l’on peut trouver dans une classe de maternelle ordinaire. Ces derniers ne doivent pas être confondus avec les Ateliers (avec majuscule) qui sont les activités de l’après-midi et qui mélangent des élèves de différentes classes. Ces derniers sont plus spécifiques à l’École Freinet, d’où leur majuscule.

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enseignante) répète et fait comprendre, sans trop insister qu’il attend une ré-ponse. Si le parent est là, il n’hésitera pas à interpeller également son enfant pour qu’il rende le bonjour. Mais ces cas restent rares et les adultes, parents comme enseignants savent bien que l’habitude, l’âge et la maturité viendront à bout de cette petite timidité matinale.

Notre élève est souvent bien plus loquace et, outre la salutation, il n’est pas rare de le voir faire part de certaines anecdotes à la personne qui l’ac-cueille. Les premiers arrivants bénéficient d’instants privilégiés avec J. ou M.-P. qui n’hésitent pas à poser diverses questions aux peu d’enfants déjà présents sur divers sujets. Il y a, de leur part, une certaine chaleur et atten-tion dans le regard lorsqu’elles s’adressent à l’élève, lui demandant toujours des précisions, lui posant des questions afin qu’il soit toujours plus précis dans son récit. Ces moments ne durent jamais longtemps car les premiers élèves ne sont pas seuls longtemps et les adultes doivent alors s’occuper des arrivants.

En début d’année, les parents sont autorisés à pénétrer dans la classe afin d’accompagner leur enfant à l’atelier de son choix. De fait, nombreux sont ceux qui profitent de l’occasion. À 08h25, la classe peut compter sans peine une dizaine de parents aidant ou assistant leur enfant dans l’exercice qu’il doit effectuer. D’autres échangent quelques mots avec l’enseignante ou l’ATSEM sur divers sujets. La politique de la classe des Petits veut cependant que la place des parents diminue au fil de l’année, ce afin que les élèves prennent l’habitude de réaliser seuls les tâches routinières. Dès lors, les échanges et les adieux s’effectuent sur le pas de la porte. Avant de se diriger vers un atelier de son choix, chaque élève est tenu de s’y inscrire, sauf s’il s’agit d’un élève de petite section. S’il est en moyenne ou en grande section, il s’inscrira au tableau à l’aide d’une craie [Photo. 2.8, p. 122]. Ce dernier est divisé en autant de colonnes qu’il y a d’ateliers et l’élève doit placer son signe dans la colonne correspondant à l’atelier qu’il a choisi. En effet, chaque élève se voit attribuer, en début d’année, un signe distinctif, un petit dessin simple, un pictogramme faisant office de signature8. Il peut s’agir d’un soleil, d’une lune, d’un cornet

8. La raison de cette pratique est à chercher dans la philosophie des Freinet selon laquelle le dessin est l’expression naturelle de l’élève. L’écriture est un moyen d’expression

Photo. 2.8 – Un élève s’inscrit à l’atelier mathématique en dessinant son signe dans la colonne correspondante.

de glace, d’une maison. . . Selon les cas, l’élève trace lui-même son signe ou se fait aider d’un adulte. Le dernier cas de figure est fréquent en début d’année alors que le tracé du pictogramme n’est pas encore maîtrisé. Mais l’objectif étant que l’élève s’autonomise, il est rapidement incité à tracer lui-même son signe, quitte à ce que celui-ci soit relativement « déformé ». L’inscription est obligatoire en début de chaque atelier si bien qu’un même signe peut se retrouver plusieurs fois dans le tableau, ce qui signifie que l’élève a suivi différentes activités.

S’il s’agit d’une élève de grande section, le tableau sera remplacé par son

Plan de travailaccroché sur un petit panneau en liège à côté du tableau. Dans

cette école, qu’il s’agisse des Petits, des Moyens ou des Grands, les élèves choi-sissent le genre de travail qu’ils veulent réaliser. Cela ne signifie cependant

et de communication qui dérive du graphisme. Pour apprendre aux enfants à écrire, il faut d’abord leur apprendre à dessiner.

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pas que chacun faitce qu’il veut absolument car il doit respecterun Plan bi-hebdomadaire déterminé par lui et accepté par le professeur. Toutes les deux semaines, l’élève rempli un document constitué de rubriques et de cases9. L’élève de l’École Freinet rencontre son premier Plan lorsqu’il commence sa dernière année de classe des Petits (GS) quoiqu’il ait pu observer son fonc-tionnement les années passées et peut-être même en demander un. Le Plan d’un élève de la classe des Petits, comme tous les Plans, se compose d’une série de rubriques correspondant chacune à une activité, un atelier réalisable dans la classe. Ceux-ci diffèrent bien sûr d’un niveau à l’autre. Pour la classe des Petits, on trouve, entre autres, les suivants : mathématiques, écriture, dessin, terre, cabane, musique, marionnettes, peinture, encre. . . (soit celles affichées sur le tableau à colonnes de la classe). Chaque rubrique est maté-rialisée sur le Plan par un dessin et une grille, ou plus exactement une bande de petites cases. Le dessin représente bien entendu l’activité en question. Les cases, elles, sont pointées par l’élève lorsqu’il engage un travail de l’acti-vité correspondante. D’autres rubriques sont plus « souples » parce qu’elles relèvent d’activités nécessairement plus ponctuelles. Il y a par exemple la rubrique « Conférence » qui consigne les Conférences écoutées ou, plus rare, celles préparées10. Il y a aussi la rubrique « Recherche » qui enregistre les investigations réalisées, lesquelles, étant relatives à un problème rencontré dans la vie de la classe, sont plus aléatoires11. Dans ces deux cas, la maî-tresse inscrit le titre de la Conférence (écoutée ou préparée) et l’intitulé de la Recherche réalisée. Au verso du Plan, on trouve deux cadres. Le premier est intitulé « Ce que J. pense de mon travail. » et le second « Ce que mes parents pensent de mon travail. » [Photo. 2.11, p. 126]. Ces deux cadres sont remplis en fin de Plan (toutes les deux semaines) par les personnes désignées.

9. Cf. [Photo. 2.10, p. 125] et [Photo. 2.11, p. 126]pour le Plan des plus jeunes, [Photo. 2.31, p. 165] et [Photo. 2.32, p. 166] pour les Plans des CP, [Photo. 2.33, p. 168] et [Photo. 2.34, p. 169] pour le Plan des CE1 ainsi que [Photo. 2.56, p. 210] et [Photo. 2.57, p. 211] pour le Plan des CE2-CM1-CM2

10. Quoique plus simples et plus courtes,i.e.adaptées au niveau maternelle, la Confé-rence d’un Petit reprend la même organisation que celle en vigueur chez les Moyens et les Grands (cf. section 2.4.2, p. 229).

11. Là encore, quoiqu’une Recherche de Petit soit nécessairement relative à ce niveau, elle fonctionne de la même façon que dans les classes supérieures (cf. section 2.4.2, p. 219).

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Photo. 2.10 – Recto du Plan de travail chez les Petits(GS).

Dans les deux cas, il s’agit de porter une appréciation sur le travail réalisé, appréciation qui se double généralement de conseils, d’encouragement ou de félicitations. On retrouvera, plus développée, cette façon de faire dans les Plans des classes supérieures.

Dans cette classe, le fonctionnement du Plan ressemble donc à une forme d’inscription dans un atelier (je vais à l’atelier mathématique, je pointe une case dans la rubrique « mathématiques », [Photo. 2.9, p. 123]) et de consigna-tion de ce qui a été fait ou vu par l’élève durant les deux dernières semaines. Pour l’élève, ce fonctionnement est à la jonction entre celui précédent (inscrip-tion au tableau à chaque activité entreprise) et celui des classes supérieures12. Pour l’enseignante de la classe, cela permet de juger de la diversité et surtout de l’équilibre des activités réalisées par l’élève au cours des jours passés. Elle peut ainsi lui conseiller ou lui demander de faire un peu plus de mathéma-tiques ou de peinture si elle constate qu’il se consacre quasi-exclusivement à

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l’écriture ou au dessin. Ainsi, si le Plan d’un Petit n’est pas contraignant, il n’est pas totalement libre puisqu’y souscrire, c’est accepter l’objectivation de certaines tendances qui peuvent voire doivent être contrebalancées par l’enseignante. Cela inaugure ce qui se passe, nous le verrons, avec les Plans des classes supérieures.

Ainsi donc, en plus de s’inscrire sur le tableau, l’élève de grande section aura également à remplir son Plan de travail accroché au mur, à côté du tableau13. L’élève pointe avec un feutre ou un crayon une case dans la ligne correspondant à l’atelier qu’il va effectuer. Ainsi, l’accueil est un temps de mise au travail se fondant parfaitement avec le temps suivant.

08h30-09h30 : Travail au Plan

L’accueil est terminé lorsque tous les enfants sont arrivés. M.-P. et J. sont dans la classe, passant de table en table, d’atelier en atelier, guidant les élèves dans les différentes activités : peinture, jeux mathématiques, écriture, dessin, terre. . . Elles alternent différents types d’interventions, passant de l’explication des règles à la régulation en passant par une démonstration ou une félicitation.

À l’atelier écriture, M.-P. écoute avec attention une élève (E1, PS) lui dicter une phrase : « je14 suis contente, je suis la copine d’amandine. ». M-P. note en écriture cursive cette phrase sur une grande page blanche du cahier d’écriture de E1. Elle est interrompue un instant par un élève (E2, MS) lui disant qu’un python vit dans son jardin. Elle lui répond qu’il devrait faire une Recherche sur l’endroit où vivent les pythons. Après avoir terminé l’écriture de la phrase de E1, elle va chercher une encyclopédie des animaux et fait défiler les pages en demandant à E2 de l’arrêter dès qu’il voit un python. Il s’exécute et désigne un serpent dont il affirme qu’il l’a vu chez lui [Photo. 2.12, p. 128]. Elle lui lit ensuite la description affirmant que ce serpent vit en Asie. Elle demande à l’élève si nous vivons en Asie. Il ne sait pas et elle

13. C’est une différence avec la manière dont on remplit le Plan plus tard. La mise à jour du Plan chez les Moyens (mais aussi chez les Grands lorsqu’ils n’ont pas eu le temps ou pensé à le compléter) se fait plus tard.

14. Dans cette classe, aucune phrase ne commence par une majuscule afin de ne pas multiplier les graphies à aborder.

Photo. 2.12 –Travail d’identification du serpent de E2 avec M.-P.

lui indique que nous vivons en Europe. Ça ne peut pas être ce serpent. Elle fait de même avec les autres serpents représentés. Il s’avère qu’aucun python ne vit en France et que l’élève n’a pas pu voir un python. Elle lui indique en revanche, qu’il peut s’agit d’une vipère ou une couleuvre car ces serpents vivent dans la région. Ils feuillettent ensemble les pages annexes et M.-P. attire régulièrement l’attention sur différents détails des animaux présentés : la couleur de celui-ci, la taille de tel autre, la photo en gros Plan d’un œil de serpent, la langue fourchue du serpent. . . Elle lui propose, une fois cette petite Recherche terminée, d’écrire ce qu’il vient de lui dire sur son cahier. Il lui dicte : « dans mon jardin, il y a des serpents mais pas des pythons. ». L’élève E2 s’attelle ensuite, comme précédemment E1, à l’illustrer avec des crayons de couleurs [Photo. 2.13, p. 129]. Il la recopie ensuite.

À la même table, J. demande à un autre élève (E3, MS) de lui dicter une phrase également : « quand je serai grand, je veux être pilote d’hélicoptère. »

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[Photo. 2.14, p. 131]. Contrairement à l’élève précédent, il commence à reco-pier la phrase, mot à mot, en dessous de chaque mot écrit par l’enseignante. Elle l’interrompt un instant pour l’aider à former un a. Sur une feuille de brouillon, elle lui fait ainsi faire une série de ronds en partant du haut et en allant vers la gauche. Puis elle lui demande de mettre une petit queue à droite des ronds. Elle l’autorise ensuite à revenir à la recopie. Elle l’abandonne un instant pour écrire la phrase dictée par E4 (GS) : « je suis contente, arthur a pris une souris dans la classe des moyens. ». L’élève se met immédiatement à sa recopie. J. fait travailler la lettrep à E3 de la même façon qu’il a travaillé la lettrea. J. quitte la table et envoie les deux élèves faireles petits facteurs15. Elle annonce juste après d’une voix forte qu’il est l’heure du regroupement.

09h30-10h00 : Regroupement, rituels et actualités trouvailles Parfois, un élève de la classe donne une Conférence. Si tel est le cas, les ateliers se terminent vers 09h00 au lieu de 09h30. La Conférence a lieu au salon de 09h15 à 10h00, juste après un quart d’heure de regroupement et de rituels. Ensuite, la journée reprend son cours.

Lorsque ce n’est pas le cas, le regroupement ne commence qu’à 09h30. Il a lieu dans le salon [Photo. 2.6, p. 118]. Les enfants sont assis sur les bancs et sur les tapis. Devant eux sont assis J. et un élève à ses côtés. Il s’agit du

président.

Toutes les deux semaines, c’est-à-dire à la fin de chaque Plan et au dé-but d’un autre, un élève de la classe est élu président parmi l’ensemble des candidats. Il y a un président par classe. Son rôle est d’animer la classe à certains moments bien précis et d’une manière bien précise. Il doit donc avoir une parfaite connaissance du déroulé de ces rituels, de ce qu’il doit faire mais aussi des horaires auxquels ceux-ci ont lieu car c’est lui qui annonce leur

dé-15. Les petits facteurs désignent deux enfants de la classe des Petits chargés, pendant une semaine, de faire le tour des classes le matin en vue de faire remplir une feuille qui mentionne le nombre d’élèves présents et absents. Ce document est ensuite transmis aux cuisinières qui préparent le repas de midi en conséquence. Ils sont nommés par la maîtresse des Petits et se composent le plus souvent d’un élève de grande section et d’un autre de petite section. Lorsqu’ils pénètrent dans une classe, les élèves de celle-ci s’exclament toujours : « Bonjour les p’tits facteurs ! ».

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but et leur fin. Pour cette raison, dans chaque classe, ce sont souvent les plus âgés qui sont présidents. En effet, ses attributions évoluent au fil des ans. Si le président des Petits a essentiellement un rôle de modérateur dans les temps de regroupement, celui des Moyens participe de l’organisation tempo-relle de la classe. Par exemple, c’est lui qui annonce le début des Critères16

sans attendre un signal de l’enseignante. Le président de la classe des Grands a d’autres charges encore puisqu’il est également une sorte de président de l’École : en plus de ses attributions en classe, il est celui qui sonne la fin des temps libres et anime les grandes Réunions17 qui concernent l’ensemble des élèves. Dans tous les cas, le rôle du président est très important dans les moments où il s’agit de distribuer la rôle comme c’est le cas en regroupement. Le regroupement commence par la date : le président énonce la date du jour qu’il a écrite préalablement au tableau avec l’aide de l’enseignante. On enchaîne ensuite avec Actualités-Trouvailles [Photo. 2.15, p. 133]. Les Actualités-Trouvailles désignent un temps d’expression axé le plus souvent sur un objet apporté par un élève. Ce peut être un livre, une maquette, une plante ou quelque trésor insolite déniché au fond d’un grenier18. L’enfant qui présente sa trouvaille se place au centre du groupe et commence par faire deviner ce dont il s’agit. Il présente ensuite la nature de l’objet, comment il fonctionne ou à quoi il sert et surtout pourquoi il a voulu en faire part à la classe. Lorsque l’objet présente quelques caractéristiques « mystérieuses », il n’est pas rare que celles-ci soient pointées par les élèves ou par l’enseignant et donne lieu à une Recherche.

Suit la présentation de travaux du matin ou des jours passés qui ne l’ont pas été. Tous les travaux ne sont bien sûr pas présentés. Ceux qui le sont sont commentés, critiqués ou félicités : ce dessin a de belles couleurs mais doit être colorié de manière plus soigneuse ; ce texte est joli mais il faut plus s’appliquer dans le traçage des lettres ; les fleurs sont bien dessinées sur cette peinture mais il faut encore peindre le fond etc.

16. cf. section 2.3.2, p. 167. 17. Cf. section 2.3.2, p. 193.

18. J’ai pu observer, dans la classe des Grands, la présentation d’un rotoscope de poche de près d’un siècle qui a beaucoup intrigué l’ensemble des personnes présentes, enfants comme adultes.

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Photo. 2.15 – Une élève présente sa trouvaille à la classe, debout entre le président et la maîtresse.

Les petits facteurs reviennent de leur mission. C’est maintenant à la classe de remplir le papier. Mais pour cela, il faut se compter pour savoir s’il y a des absents. L’élève président compte chaque élève : il se lève de sa chaise et touche la tête de chaque membre de la classe. « . . . 21, 22, 23 ! On est tous là ! ». L’enseignante complète la feuille, la redonne aux petits facteurs qui partent aussitôt à la cantine la communiquer. Il reviennent et annoncent le menu ainsi que le goûter du jour.

La maîtresse présente un courrier reçu de la classe des correspondants. Il s’agit d’un calendrier réalisé par leurs soins, chaque mois étant agrémenté de peintures réalisées par eux. J. tente de faire deviner ce dont il s’agit. Elle attire leur attention sur ce que représentent les peintures de chaque mois. Cela ne suffisant pas, elle indique que sur l’une des pages, il est écrit « Janvier ». Elle