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TROISIEME PARTIE – RESULTATS

1. Dynamiques de l’artificialisation

1.3. Une artificialisation liée à la construction de logements

1.3.1. Progression de la construction de logements

Depuis les années 1990, on observe dans le Pays de Brest une augmentation importante de la construction de logements, avec une préférence marquée pour la résidence individuelle. Toutefois le « raz-de-marée » pavillonnaire n’a pas la même intensité partout. Le territoire de BMO concentre la plus grande partie de la construction de logements soit 41,3 % de la surface cumulée entre 1990 et 2007. Viennent ensuite la CCPI avec 17,3 % des surfaces construites, puis la CCPA et la CCPLD avec respectivement 13 % et 12 %. Enfin viennent la CCPC et la CCPLCL (7,6 %) puis la CCAM (1,2 %) (figure 89b). Les surfaces construites en logements sont un peu plus importantes dans les communes littorales par comparaison avec l’arrière-pays, du moins en ce qui concerne le plateau du Léon (figure 89a).

Figure 89 : Surfaces cumulées construites en logements entre 1990 et 2007 dans le Pays de Brest (source : Sitadel).

Le rythme général de construction de logements dans le Pays de Brest semble s’accélérer depuis 2003, et il est plus soutenu dans les communes littorales que dans l’arrière-pays (figure 90).

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Figure 90 : Evolution des surfaces construites en logements entre 1990 et 2007 dans les communes littorales et l’arrière-pays du Pays de Brest (source : Sitadel).

La majorité des nouveaux logements construits entre 2000 et 2007 dans le Pays de Brest est destinée à être des résidences principales. Seules 5,2 % sont des résidences secondaires (Adeupa, 2008). Ces nouveaux logements sont avant tout des logements individuels, la croissance annuelle moyenne de ces derniers pour la période 1999 – 2006 est supérieure à celle des logements collectifs : 1,6 % contre 1,1 % (Adeupa-CG29, 2010) (figure 91).

Figure 91 : Evolution du nombre de logements commencés dans le Pays de Brest entre 2001 et 2008 (source : Adeupa, 2009).

Malgré la baisse de population enregistrée par BMO entre 1999 et 2007 (-1,6%), le nombre de logements construits dans la communauté d’agglomération a continué d’augmenter (+ 4,6 %) (Larpent, 2009). Ceci s’explique par une diminution du nombre moyen de personnes par ménage, conséquence d’une tendance de la population au vieillissement d’une part et à la « décohabitation » d’autre part, provoquée par différents facteurs (séparation de couples, départ des enfants de la maison, augmentation du nombre de personnes âgées vivant seules). Le même phénomène est observable dans les autres grands pôles urbains bretons (Bargain et al., 2010). Il est donc nécessaire de disposer de plus de logements qu’il y a trente ans pour loger un même nombre de personnes. Le constat

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est valable pour l’ensemble du territoire : entre 1975 et 2007, le nombre moyen de personnes par ménage dans le Pays de Brest est passé de 3,3 à 2,5.

L’engouement pour la construction neuve individuelle est le premier facteur d’une forte consommation des terres, mais également d’une banalisation des paysages. Cependant la construction de nouveaux logements n’est pas seule responsable de la consommation de territoire qui est aussi liée à la création ou à l’amélioration de la desserte routière et à la construction de locaux à vocation non résidentielle.

1.3.2. Forte progression du bâti semi-urbain

L’analyse détaillée de l’artificialisation dans les communes littorales du Pays de Brest permet de vérifier la forte progression du bâti individuel (figure 92).

Figure 92 : Détail des zones artificialisées entre 1977 et 2003 dans les communes littorales du Pays de Brest.

88,6 % des zones qui se sont artificialisées entre 1977 et 2003 sont du tissu urbain, donc à vocation résidentielle majoritairement. Les autres types de zones artificialisées (zones industrielles et commerciales, infrastructures et grands équipements, équipements sportifs et de loisirs, carrières, décharges et chantiers) ne représentent que 11,4 % des espaces artificialisés entre ces deux dates. La plus grande part du bâti est qualifiée de tissu semi- urbain, constitué de pavillons individuels entourés de jardins. Or ce type d’urbanisation pose

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des problèmes de consommation d’espace et de dégradation du paysage, contre lesquels les aménageurs cherchent à lutter par une planification spatiale visant à rendre la ville plus compacte (Lebahy et Le Délézir, 2006).

1.3.3. Cycles résidentiels et prix du foncier

La répartition et les migrations des habitants du Pays de Brest au sein du territoire obéissent au cycle résidentiel suivant (Bargain et al., 2010). Dans un premier temps, les jeunes actifs ou étudiants s’installent dans les logements collectifs du centre-ville de Brest où ils sont très souvent locataires. Puis dans un second temps la constitution des familles amènent à rechercher un logement plus grand, avec une nette préférence pour la maison individuelle. Ces familles en quête d’un nouveau logement plus adapté à leurs besoins se confrontent alors au marché immobilier local, les ménages les plus aisés s’étant déjà installés dans les secteurs bénéficiant d’un accès rapide au centre-ville. Une autre partie du bâti de BMO immobilisée par des ménages installés depuis longtemps et aujourd’hui en retraite reste inaccessible aux jeunes ménages avec famille. Enfin, les opportunités foncières sur le territoire de BMO, sont faibles car ce territoire peu étendu arrive aujourd’hui à saturation (Bargain et al., 2010). De fait, les terrains encore disponibles à la construction sont souvent trop onéreux en raison de la flambée des prix du foncier dans ces communes fortement convoitées où le prix des terrains à bâtir est deux fois plus élevé que dans le reste du Pays de Brest (figure 93). Ces facteurs contraignent donc de plus en plus les ménages modestes à réaliser leur projet de construction à l’extérieur de l’agglomération, entraînant un débordement de la périurbanisation sur les autres EPCI du Pays de Brest (Bargain et al., 2010).

Figure 93 : Evolution du prix moyen au m² des terrains à bâtir dans le Pays de Brest entre 1990 et 2006 (source : DGI / Adeupa).