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153 UN NOUVEAU FRAGMENT D’ANAPHORE ALEXANDRINE 1

P.Gen. inv. 199 9 cm x 12 cm V/VIe s. ap. J.-C.

Planches XII et XIII Provenance inconnue

Ce papyrus conserve la partie centrale d’un folio de codex. Les deux faces conservent chacune le sommet de deux pages, de largeurs différentes et incomplètes, séparées presque au centre du fragment par le pli des pages du codex. Les pages sont disposées de la manière suivante :2

Face A

Sens des ¿bres : ĺ Page iv

verso

Page i recto Face B

Sens des ¿bres : Ļ Page ii

verso

Page iii recto

Le sens du pli du bifolium – et l’ordre de succession des pages – ne peut pas être établi a priori par le seul aspect matériel du papyrus. C’est le contenu du texte qui permet de con¿rmer l’ordre proposé ci-dessus.

Sur la face A, une bande de la première couche de papyrus a été arrachée sur toute la largeur du folio. On distingue les traces d’une réparation sur la page i, où une portion de texte est écrite sur une bande de papyrus ajoutée après coup.3 La face B est mieux conservée.

On reconnaît, disposés régulièrement à 0,5 cm de chaque côté du pli, les vesti-ges de la couture de reliure, sous la forme de six, ou peut-être huit trous, séparés entre eux par une distance verticale de 1,3 cm. Le papyrus étant endommagé aux deux extrémités du pli, il est dif¿cile de trancher sur le nombre exact de trous.

Le bas du texte est mutilé ; il manque la ¿n des lignes des pages i et iii, ainsi que le début des lignes des pages ii et iv. Les marges latérales visibles sont donc

1 Nous tenons à adresser nos vifs remerciements à toutes les personnes qui ont contribué à ce travail à différentes étapes de son élaboration : Enrico Norelli (Genève), Jean-Jacques Aubert (Neuchâtel), Jean Gascou (Paris-Sorbonne), Jean-Luc Fournet (EPHE, Paris), Martin Steinrück (Fribourg), Juan Chapa (Universidad de Navarra, Pamplona), Jürgen Hammerstædt (Cologne), ainsi qu’à Frédéric Mœri et aux participants des séminaires de Genève et du Groupe patristique à Fribourg.

2 Puisqu’il s’agit d’un codex, une page impaire correspond à une page de droite, c’est-à-dire un recto, et une page paire à une page de gauche, c’est-à-c’est-à-dire un verso. Cf. E.G. Turner, The Terms Recto and Verso 10.

42 LES PAPYRUS DE GENÈVE toutes des marges intérieures. Sur la face A, la marge gauche de la page i oscille entre 1 et 1,2 cm, tandis que la marge droite de la page iv varie entre 0,8 et 1,3 cm. Sur la face B, la marge droite oscille entre 1 et 2 cm, alors que la marge gauche de la page iii est régulière (1 cm).

Sur la face A, la marge supérieure est de 0,8 cm à gauche (page iv), et de 0,4 cm à droite (page i). Le bord supérieur droit est coupé plus bas que le gauche. En outre, contrairement à la face B, les deux premières lignes des pages iv et i (face A) ne sont pas alignées verticalement : la première ligne de la page iv com-mence en effet plus bas que la ligne correspondante à la page i. Il est par consé-quent dif¿cile de compter sur un nombre constant de lignes par page. Sur la face B, la marge supérieure de chaque colonne est de 0,8 cm.

L’écriture, identique sur les deux faces, est une onciale informelle de taille moyenne, ronde, soignée et homogène. L’espace entre les lignes est régulier. Les lettres sont droites et s’inscrivent pour la plupart dans un carré ou un cercle. Le trait est assez épais, mais le scribe ne fait pratiquement pas varier cette épaisseur. Cette écriture produit une impression assez ordinaire, par opposition à des styles plus recherchés (p. ex. majuscule biblique ou alexandrine). En dépit du caractère informel de l’écriture, quelques parallèles permettent de dater la copie autour du Ve ou du VIe siècle.4

À la page iv, les lignes 4 et 5 sont séparées par un ornement composé de deux séries de trois chevrons, entrecoupées par deux traits. Ce style d’ornement sert généralement à marquer une coupure, à terminer une ligne trop courte dans un souci esthétique, ou encore à distinguer et orner un titre.5 Ici, cet ornement sépare deux prières ou deux sections de l’anaphore. Des points au sommet de certaines lettres apparaissent à chaque ligne de la page ii, et aussi à la page iv, ligne 6. Pour une interprétation possible de ces points, cf. infra.

Ce fragment de papyrus est issu d’un codex liturgique, présentant quatre pages de l’unique folio qui nous soit parvenu. Les pages i, iii et iv nous livrent le texte de prières formulées plus ou moins librement, mais qui se rattachent néanmoins à l’anaphore alexandrine (ou anaphore de Saint Marc) ; quant à la page ii, elle pourrait contenir un extrait d’homélie ou un commentaire libre de la part d’un prêtre, d’un évêque ou d’un moine.

L’anaphore désigne la prière de consécration, en forme d’action de grâces, adressée à Dieu et prononcée par le célébrant sur les oblats, c’est-à-dire le pain et le vin pour l’eucharistie ainsi que les dons pour l’entretien du clergé. Elle est énoncée au pluriel. Elle commence par l’expression 4 Cf. P.Berol. 13231 (= Cavallo / Maehler, GB n° 21d ; V/VIe s.) ; P.Berol. 13418

(= Cavallo / Maehler, GB n° 22a ; milieu du Ve s.) ; P.Ant. III 161 (= Cavallo / Maehler,

GB n° 35a ; seconde moitié du VIe s.) ; BKT IX 31 (VI/VIIe s. ; Tafel 15).

5 Cf. p. ex. P.Bodmer XVIII (pl. 1), où l’on observe des chevrons autour du titre ; P.Beatty VIII (planche : f.13.r), où l’ornement sépare deux textes, l’un d’Enoch, l’autre de Méliton ; P.Bodm. XXV (pl. 18).

153 UN NOUVEAU FRAGMENT D’ANAPHORE ALEXANDRINE 43 ȥǘǓǙǗ ǔNjʏ ǎʐǔNjǓʒǗ ȱȋǞǓǗ « il est digne et juste », célèbre Dieu pour la création et pour les merveilles de l’histoire du salut, qui s’achèvent par la venue du Christ ; puis elle rappelle l’institution du sacrement (anamnèse et récit de l’institution) et se termine par l’invocation de l’Esprit Saint (épiclèse). L’anamnèse signi¿e « mémorial, souvenir ». L’eucharistie est toujours le « mémorial du Seigneur » ; cependant une section de l’anaphore désigne tout particulièrement la prière – située après le récit de l’institution – qui expose et permet de réÀéchir à la nature et à la ¿nalité de l’eucharistie. L’objet de ce mémorial est le « mystère » du Christ.6 L’épiclèse s’adresse généralement à Dieu le Père ; cependant certaines épiclèses s’adressent au Fils.7

La Tradition apostolique de Ps.-Hippolyte, vers l’an 220 ou 250, témoi-gne d’une liturgie encore commune entre l’Orient et l’Occident, mais la situation change un siècle plus tard. Les éléments essentiels restent les mêmes, mais rites et prières se développent et se compliquent, se transfor-ment et s’enrichissent. Contrairetransfor-ment aux autres genres de la littérature chrétienne, le texte des anaphores n’a pas fait l’objet d’une publication of¿cielle, ce qui explique les libertés prises par les scribes que l’on décèle sur les témoignages papyrologiques.8 C’est ainsi qu’ont été produites de nombreuses copies privées, la plupart du temps destinées à un membre du clergé, dont la formulation varie d’un exemplaire à l’autre.

Au IVe siècle, l’Orient possède deux types de liturgie : le type syrien dont le centre est Antioche (voir les Constitutions apostoliques) et le type alexandrin, dont le siège est Alexandrie (voir l’Eucologe de Sarapion). Toutes les rami¿cations postérieures de l’Orient (liturgie dite de Jacques, liturgies de Basile et de Jean Chrysostome) dérivent de ces deux familles primitives. Nous ne possédons en revanche aucun texte pour l’Occident ; il faut attendre le VIe siècle pour trouver l’ordre de la messe. Dans le cas de notre papyrus, il convient de relever que l’acception liturgique du terme ǖǟȋǞʎǛǓǙǗ (iii 5) semble communément reçue seulement à partir du milieu du IVe siècle, ce qui pourrait constituer un terminus post quem pour la rédaction du texte. Rappelons cependant que le style de l’écriture semble plutôt repousser la date de copie vers le VIe siècle.

La page ii de notre fragment présente une lecture typologique du Christ.9 Cette conception théologique, qui rapportait tout aux temps messianiques, à la passion du Christ, vrai agneau pascal, et à la délivrance 6 Cf. R. Roca-Puig, Anàfora de Barcelona 65.

7 Cf. A. Hänggi / I. Pahl, Prex eucharistica 364–366 ; R. Roca-Puig, Anàfora de Barcelona 51.

8 Cf. J. Hammerstaedt, Griechische Anaphorenfragmente 14–16.

9 Pour une étude lexicale, puis théologique de ce terme, voir G.W.H. Lampe / K.J. Wooll-combe, Essays on Typology 60–69.

44 LES PAPYRUS DE GENÈVE du péché, se caractérise en effet par l’orientation assez systématique aussi bien des événements et des personnes que des institutions de l’Ancien Testament vers le Nouveau Testament, plus exactement vers le Christ, « en vue de qui tout arriva dans la Loi ancienne et plus encore dans l’ordre nou-veau ».10 À ce propos, rappelons que les homélies de Pâques étaient l’une des occasions favorites pour passer en revue les « ¿gures » du Christ dans l’Ancien Testament ; cf. 152.

La typologie à cette époque n’est pas seulement considérée comme un procédé exégétique pour comprendre des faits déterminés, en voyant dans la Bible un ensemble harmonieux de prophéties et d’accomplissements, mais constitue bien le fondement même de toute la fête. La Pâque, fête juive à l’origine, est à cette époque l’unique fête chrétienne.11 Sur cet aspect typologique, l’homélie Peri Pascha de Méliton (59–61 ; 69–71) offre de nombreux parallèles avec notre papyrus. Celui-ci présente un texte trop fragmentaire pour autoriser une identi¿cation avec les écrits de Méli-ton, caractérisés par un style rhétorique inspiré de l’asianisme. Cependant, l’interprétation typologique présentée ici, rattachée à la mort de Jésus plu-tôt qu’à sa résurrection, offre des points de contact avec la théologie et la liturgie de la Pâque quartodécimane – dont Méliton est un représentant. Cette approche éminemment sotériologique, avec pour centre la cruci¿xion du Christ, était pratiquée en Asie Mineure au IIe siècle. Une telle typologie christocentriste se distingue du moralisme anthropocentrique appliqué par l’allégorie alexandrine.12 Le courant quartodéciman célébrait la Pâque chré-tienne à la même date que la Pâque juive, le 14 du mois de Nisan.

L’analyse sommaire du contenu, telle qu’elle vient d’être faite, permet de revenir sur certains éléments matériels du papyrus. L’état lacunaire de notre texte n’autorise pas de conjectures sur les dimensions des pages et sur le contenu du texte. On peut néanmoins relever qu’il présente sur la page i un passage de l’anaphore de Saint Marc, soit la ¿n de l’anamnèse et l’épiclèse, et que sur les pages iii et iv ¿gurent respectivement la prière après la communion et la ¿n de l’anaphore, suivie du début d’une autre prière après l’ornementation en chevrons.13 L’ordre relatif des pages semble donc assuré, ce qui permet de déterminer dans quel sens se fait le pli du bifolium. Il nous manque le début de l’anaphore, ainsi que toutes les prières qui la précèdent, ce qui suggère qu’il devait y avoir au moins un feuillet 10 Cf. Melito De pascha 43–44 : ǎǓ̦ɠǗǞʉǚdžǗǞNjȱǗǞ̆ǚǛǏȋnjǟǞLJǛ̃ǗǦǖ̃ȱǍLJǗǏǞǙǖˌǕǕǙǗǎʋ

ȱǗǞ̆ǗLJ̃ǕǦǍ̃.

11 Cf. G. Visonà (éd.), Pseudo Ippolito. In Sanctum Pascha 79, n. 1.

12 Cf. Visonà 83.

13 La prière après la communion (ǖǏǞʊǕǑǢǓȋ) se situe immédiatement après l’anaphore. Cette prière a pour objet de remercier Dieu pour avoir pu prendre part à la sancti¿cation. Cf. R. Roca-Puig, Anàfora de Barcelona 87–89.

153 UN NOUVEAU FRAGMENT D’ANAPHORE ALEXANDRINE 45 avant celui qui nous est conservé. En outre, il reste dif¿cile d’établir un lien précis entre les pages ii et iii. Il est par conséquent possible que la feuille ait fait partie d’un cahier à plusieurs bifolia, et qu’un ou plusieurs feuillets aient été intercalés entre les pages ii et iii. Ajoutons que la compréhension générale du texte est rendue dif¿cile par le fait que les sec-tions ne sont pas toujours clairement distinctes dans les anaphores ; la reconstitution de la logique de notre texte demeure donc sujette à caution.14

À la ¿n de la description du papyrus, il a été fait mention de points pla-cés au-dessus de certaines lettres, surtout à la page ii, mais aussi à la page iv. Il est parfois dif¿cile de faire la différence entre un point et une trace indé¿nissable, une tache d’encre par exemple, ce d’autant plus que ces points ne ¿gurent pas toujours précisément au-dessus d’une lettre. Ici, il semble néanmoins clair que les points ont été placés volontairement. Dans P.Bodmer XVIII, le scribe fait un usage abondant et varié de ce signe, allant de l’interruption mineure à la coupure plus importante, en passant par l’apostrophe placée entre deux lettres identiques ; il utilise encore le point comme moyen d’isoler deux syllabes d’un même mot.15 En ¿n de ligne, le point peut encore servir de tiret indiquant une césure de mot. Dans le cas de notre papyrus, cette dernière interprétation ne pourrait s’appliquer qu’au point surmontant le eta de ǚǛǙǠǑ_>Ǟ (ii 6–7).

Le contexte liturgique de notre fragment nous entraîne toutefois davan-tage du côté d’un phénomène appelé « cantillation ». Ce néologisme – introduit dès 1900 – désigne « une forme de mélodie religieuse de construction primitive et plus proche de la déclamation que du chant proprement dit, bien que pouvant être entremêlé de vocalises ».16 La cantillation, qui concerne généralement un texte en prose, est une forme d’enseignement oral récité devant une assemblée, entièrement au service des mots et non de la musique. Elle ne doit pas être confondue avec la psal-modie.17

Il est possible que ces points irréguliers trahissent de la part du scribe la volonté de rendre le texte plus effectif en suggérant un rythme, des intonations ou des pauses, de manière analogue aux espaces utilisés dans

14 Cf. G.J. Cuming, The Liturgy of St Mark 124.

15 Cf. P.Bodmer XVIII, p. 14.

16 Cf. M. Brenet, Dictionnaire pratique et historique de la musique, s.v., cité en exergue par S. Corbin, Revue de musicologie 47 (1961) 3. Le terme allemand est explicite : Sprechgesang.

17 Pour la distinction, déjà dans le judaïsme, entre chant des Psaumes et lecture des Livres, cf. Corbin 7 et 9. Il est fait mention d’une lecture dans le « style ecphonétique » à propos de l’homélie de Méliton : cf. O. Perler, Méliton de Sardes, Sur la Pâque et fragments ; aussi E. Wellesz, A History of Byzantine Music and Hymnography 247–260.

46 LES PAPYRUS DE GENÈVE un Traité sur la Passion du Ve siècle.18 L’usage judaïque avait accoutumé les chrétiens à cette manière de lire, visant une articulation claire du texte et, partant, une interprétation appropriée : savoir lire, c’est avant tout savoir comprendre.19 Il convient de noter que l’on retrouve ces points uni-quement – à une exception près – sur une seule page du folio, soit celle qui ne correspond pas à une section de l’anaphore.

Pour terminer, on peut formuler une remarque au sujet de la destination et de l’utilisation de ce codex. Avons-nous affaire à ce que l’on appelle un eucologe ou un sacramentaire, c’est-à-dire un livre de prières contenant les of¿ces des dimanches et fêtes ? Dans ce cas, notre codex se rapprocherait par exemple de l’Eucologe de Sarapion ou de l’Anaphore de Barcelone.20 Ses dimensions modestes pourraient faire penser dans un premier temps à une copie privée – par ailleurs de bonne qualité, car l’écriture est soignée. Ce petit livre de poche aurait pu être l’œuvre d’un scribe au service d’un privé ; l’usage privé de livres chrétiens se fait en effet plus évident dès le IIIe siècle. Origène évoque dans plusieurs homélies l’importance de la lec-ture des Écrilec-tures à la maison et recommande de faire de cette leclec-ture un exercice quotidien.21 Eusèbe rapporte que Méliton de Sardes, répondant à la requête d’un laïque, un certain Onesimos, lui procura des « extraits de la Loi et des Prophètes concernant le Sauveur » – vraisemblablement une collection de passages bibliques.22 Clément d’Alexandrie en¿n conseille aux chrétiens de passer la journée à prier, à lire et à bien travailler, et leur recommande ailleurs la lecture des Écritures avant le repas.23 Tout cela suppose encore une fois la disponibilité de textes scripturaires dans certains foyers au moins.24 Toutefois la présence de points sur les lettres d’une des pages de ce codex, corroborée par une formule de prière à la première per-sonne du pluriel, ǎǏʒǖǏǒNj (i 3), ainsi qu’une interjection apparemment directe à « Notre Seigneur » (ii 5), suggère une lecture « cantillée » qui 18 Cf. P.Oxy. XIII 1600, introduction : « Pauses are indicated sometimes by high stops or

blank spaces, but the employment of them is irregular. »

19 Cf. H.Y. Gamble, Books and Readers in the Early Church 224–231 et 74 : « The relative frequency with which accents, punctuation, and breathing marks occur in Christian manuscripts, compared with the larger run of ancient literary texts, corroborates a special interest in public reading. »

20 Cf. M.E. Johnson, The Prayers of Sarapion of Thmuis ; R. Roca-Puig, Anàfora de Barcelona.

21 Orig. Hom. in Gen. 10,1 ; 11, 3 ; 12 ;5 ; Hom. in Ex. 12,2 et 27 ; Hom. in Lev. 11,7 ; Hom. in Num. 2,1 ; Comm. in Rom. 9,1.

22 Cf. Eus. Hist. Eccl. 4, 26, 12 : ȱǗ ǎʋ ǞNj˩ȋ ǍǛNjǠǏljȋNjǓȋ NjɩǞ̆ ȷǔǕǙǍNj˩ȋ ɞ NjɩǞʑǜ ǔNjǞʉ Ǟʑ ǚǛǙǙljǖǓǙǗ ȡǛǡǦǖǏǗǙȋ Ǟ̅Ǘ ɞǖǙǕǙǍǙǟǖLJǗǣǗ Ǟ˛ȋ ǚNjǕNjǓˌȋ ǎǓNjǒLjǔǑȋ ǍǛNjǠ̅Ǘ ǚǙǓǏ˩ǞNjǓ ǔNjǞdžǕǙǍǙǗ « Dans ses Eclogai, l’auteur commence dans son prologue par les écrits reconnus comme appartenant à l’Ancien Testament et en dresse la liste. »

23 Cf. Clem. Paed. 2, 10, 96 ; Strom. 7, 7, 49.

153 UN NOUVEAU FRAGMENT D’ANAPHORE ALEXANDRINE 47 devait se dérouler au sein d’une assemblée communautaire. Nous avons donc vraisemblablement affaire à une copie de cérémonie liturgique appartenant à un prêtre, copie de travail destinée à la messe ou à l’enseignement, dont une page (ii) apparaît plus personnalisée que les autres. Il est préférable de rejeter l’hypothèse d’un aide-mémoire ou d’une simple pièce de documentation.25

Page 0 (passage reconstitué sur la base de sources parallèles ; cf. infra)  >ǞʑǗǒʊǗNjǞǙǗǎʌȋǚǙǞNjƵ ʔǛǓ ǏǚNjǗǞǙǔǛʊ@  >ǞǙǛȱǚǙǟǛʊǗǓǏnjNjȋǓǕǏ˸ǞǙ˸ǖǙǗǙǍǏǗǙ˸ȋ@  >ȋǙǟƿɎǙ˸Ƶ ǟǛʐǙ ǟǎʋǔNjʏƳǏǙ˸ǔNjʏȒ ǣǞ˛ Ǜ Ǚ ȋ@  >Ⱦǖ̅Ǘɕ ǑȋǙ ˸ǁ ǛǓȋǞǙ ˸ǔNjǞNjǍǍʌǕǕǙǗǞǏȋǔNjʏ@   >ǞʍǗȡǗʊȋǞNjȋǓǗǔNjʏǞʍǗǏɍȋǙɩ ǛNj ǗǙʓȋ@ Page i ĺ  ȡǗʊǕǑǖǢſ>ǓǗɞǖǙǕǙǍǙ˸ǗǞǏȋȋǙʏǞʉȋʉ@  ȱǔǞ̅Ǘȋſ>̅ǗǚǛǙǏǒʎǔNjǖǏǗȱǗʖǚǓʒǗȋǙǟ@  ǎǏʒǖǏǒ>NjǔNjʏǚNjǛNjǔNjǕǙ˸ǖʌǗȋǏɢǚǣȋǔNj@  ǞNjǚʌſ>ǖǢ˙ȋǞʑǚǗ Ǐ˸ǖ NjǞʑȦǍǓǙǗǔNjʏǞʍǗǎʔ@  ǗNjǖǓǗȱǘſ>ɮǢǙǟȋȋǙǟȱǚʏǞʉǚǛǙǔǏʐǖǏ@  ǗNjǎ̅ǛNj>ǞNj˸ǞNjȱǚʏǞʑǗȥǛǞǙǗǔNjʏǞʑǚǙ@  ǞʎǛǓǙǗǔNjʏǚǙǓſ>ʎȋ˙ȋǞʑǗǖʋǗȥǛǞǙǗȋ̅@  ǖNjǞʒǎʋǚſ>ǙǞʎǛǓǙǗNjɔǖNjǔ ǟǛʐǙ ǟǞ˛ȋǔNjǓǗ˛ȋ@  ǎǓNj>ǒʎǔǑȋNjɩǞǙ˸ǞǙ˸Ƶ ǟǛʐǙ ǟǔNjʏȒ ǣǞ˛ Ǜ Ǚ ȋ@  >Ⱦǖ̅Ǘɕ ǑȋǙ ˸ǁ ǛǓȋǞǙ ˸ſſſſſſſſſſſſſſſſſſſ@  

25 Cf. Hammerstaedt 205, qui cite (à propos de ses textes n° 1 et 2 = respectivement P.Strasb. gr. inv. 254 / Van Haelst 998 et P.Lit.Lond. 232 / Van Haelst 934) C.D.G. Müller in E. Dinkler (éd.), Kunst und Geschichte Nubiens in christlicher Zeit 251 : « (…) eher ein Handbuch für den Presbyter oder Diakon (…) vielleicht für irgendwelche Kasualien als an eine liturgische Prachthandschrift für den Altargebrauch ». Pour une copie privée servant d’aide-mémoire, cf. P.Würzb. 3 (= Hammerstaedt n° 11). Cf. A.G. Martimort (éd.), L’Église en prière I 37 : « Durant [les quatre premiers siècles], la liturgie chrétienne semble avoir été pour sa plus grande part improvisée. » Pour une pièce servant à la documentation, cf. Hammerstaedt n° 5, avec cette remarque (p. 16) : « Eine solche Zusammenstellung (...) wird wohl nicht zum Ablesen in der Messe, sondern eher zur Dokumentierung, vielleicht sogar als innerkirchliche Publikation zur Verbreitung von Gebets- und Messformulare mit ganz bestimmten theologischen Formulierungen in anderen Gemeinden gedient haben. »

48 LES PAPYRUS DE GENÈVE Page ii Ļ  >ſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſ@ǏſǓǔNjǒʕȋ  >ſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſ@ȋſ˕ƬnjǏǕ  >ſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſ@Njſ˕ƴȋNjǔ  >ſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſ@ǔNjʏǞ˛ȋ  >ſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſǔ ʔǛǓ @ǏſȾǖ̅  >Ǘſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſ@ǙǟǚǛǙǠǑ  >Ǟſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſ@ǑſȋǓȋǔNjʏ  >ſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſ@ȦſǍſǓǙǗǔNjʏ  >ſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſ@ȋſ>ſſ@Ǔſ>ſſ@   Page iii Ļ  ǔNjʏǚʊǕǓǗǚNj>ǛNjǔNjǕǙ˸ǖʌǗȋǏǚNjǗǞǙǔǛʊǞǙ@    ǛNjƳ Ǐʑ ǗǞʑǗǚ> NjǞʌ ǛNjǞǙ˸Ƶ ǟǛʐǙ ǟȾǖ̅Ǘ˕ƴ ǑȋǙ ˸ǁ ǛǓȋǞǙ ˸@   ǏɩǡNjǛǓȋǞ>Ǚ˸ǖʌǗȋǙǓɢǞǓǔNjǞǑǘʐǣȋNjȋȾ@  ǖˌȋȱǚǓǞǏǕ>Ǐ˩ǗǞʍǗǕNjǞǛǏʐNjǗǔNjʏǖǏǞNjǕNjnjǏ˩Ǘ@  ǞǙ˸ǖǟȋǞǑǛ>ʐǙǟƤǔNjʏȱǚǓǔNjǕǙ˸ǖʌǗȋǏ@  ǏɒǗNjǎʖȋ˙>ȋȾǖ˩ǗſſſſſſſǖǏǞNjǕNjnjǏ˩Ǘ@  Ǟ̅ǗǒǏʐǣǗ>ȋǙǟǖǟȋǞǑǛʐǣǗɞǚNjǗǞǙǔǛʊ@  ǞǣǛƳ Ǐʑ ȋƵ ʔǛǓǙ ȋȾ>ǖ̅ǗſſſſſſſſſſſſǔNjʏǎǏʒǖǏ@  ǒNjǔNjʏǚNj>ǛNjǔNjǕǙ˸ǖʌǗȋǏǠǓǕʊǗǒǛǣǚǏ@  >ȡǍNj@ǒſʋſ>Ƶ ʔǛǓ ǏǡʊǛǓȋNjǓȾǖ˩ǗǞʍǗǔǙǓǗǣǗʐNjǗ@  >ǞǙ˸ȢǍʐǙǟȋǙǟȋʖǖNjǞǙȋǔNjʏǞǙ˸ǞǓǖʐǙǟ@  >NjɒǖNjǞǙȋǞǙ˸ǖǙǗǙǍǏǗǙ˸ȋȋǙǟƿɎǙ˸@   2 ǒŴǗŴ 6 l. ɒǗNj 8 ǒŴȋŴǔŴȋŴ Page iv ĺ  >ſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſ@ȋſǙſǟȱǗǁ ǛǓȋǞ ̆˕ƴ ǑȋǙ ˸  >ſſſſſſſſſſſſſſſſſſſſǎǓ̦ǙɰȋǙǓȾ@  >ǎʒǘNjǔNjʏǞʑǔǛʊǞǙȋǏɍȋǞǙ@ʓȋȡǍǑǛʊǞǙǟȋ  >ȡǞǏǕǏǟǞʎǞǙǟȋNjɍ̅ǗNj@ȋǞ̅ǗNjɍʖǗǣǗƤȡǖʎǗ  >!!!̢̢!!!̢̢@!!!̢̢!!!̢̢  >ȋʓǍʉǛǏɓǔ ʔǛǓǙ ȋǚNjǞʌ@ǛſɞnjNjȋǓǕǏʓȋǞ̅Ǘ  >njNjȋǓǕǏǟʒǗǞǣǗǔ@NjſʏſȒ ǣǞ˛ Ǜ Ǚ ȋȾǖ̅Ǘ˕ƴ ǑȋǙ ˸ǁǛ ǓȋǞǙ ˸  >ǏɍȋǞǙʓȋȡǞǏǕǏǟǞʎǞǙǟȋNjɍ@̅ǗNjȋǞ̅ǗNjɍʖ  >ǗǣǗƤǎǏʒǖǏǒNjǔNjʏǚNjǛNjǔNjǕ@Ǚ˸ǖʌǗȋǏǔNj  >ǞʊǚǏǖǢǙǗǞʑǚǗ Ǐ˸ǖ NjȋǙǟǞʑ@ȦſǍǓǙǗȱǚʏ 

153 UN NOUVEAU FRAGMENT D’ANAPHORE ALEXANDRINE 49  >ǞʉǚǛǙǔǏʐǖǏǗʊȋǙǟǎ̅ǛNjǞNj˸ǞNjſſſſſſſ@ſ

  1 ǡǣǓǟŴ 6 ȋǛȋ ǓǟŴǡǛŴǟŴ

Anamnèse et seconde épiclèse Page 0

[Proclamant, Seigneur tout puissant, Roi du Ciel, la mort de ton Fils unique, notre Seigneur, notre Dieu et notre Sauveur, Jésus-Christ, et reconnaissant sa résurrection et son ascension au Ciel,]

Page i

nous te présentons ces offrandes qui sont tiennes et qui viennent de toi en ta présence. Nous te prions et t’implorons d’envoyer de ta hauteur l’Esprit Saint et ta puissance sur ces offrandes déposées devant toi, sur ce pain et cette coupe, et (nous te prions) de faire de ce pain le corps du Christ et de cette coupe le sang de la Nouvelle Alliance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ (…).

Lecture typologique Page ii

(…) comme (…) Abel (…) Isaac (…) de la (…), notre [Seigneur], (…) prophète(s ?) (…) et (…) saint et (…).

Prières de grâces après la communion Page iii

Et à nouveau nous t’implorons, Dieu tout-puissant, père de notre Seigneur Jésus-Christ, nous te rendons grâces parce que tu nous as jugés dignes d’effectuer cet of¿ce et de prendre part au mystère, et nous t’invoquons a¿n que tu nous donnes (…) de prendre part à tes mystères divins, Dieu tout-puissant, notre Seigneur (…). Et nous te prions et t’implorons, ami de l’homme, Seigneur, toi qui es bon, donne-nous la communion de ton corps