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P.Gen. inv. 137 11 cm x 12 cm VIe s. ap. J.-C.

Planche XXI Provenance inconnue

Il reste de ce papyrus sept fragments de tailles diverses ; la moitié de la surface est perdue. Il s’agit soit d’une feuille isolée, soit d’une colonne tirée d’un rouleau. Le type de texte (cf. infra) parle plutôt en faveur d’une feuille isolée. La dimension des marges latérales ne peut pas être déterminée ; la marge supérieure est d’environ 1 cm, et celle du bas varie entre 1,5 et 2 cm. L’écriture, qui suit le sens des ¿bres, est une onciale assez ronde, régulière, exercée, mais dépourvue d’élégance ; on peut la dater VIe siècle.1 Au fr. iv + v, 5, on distingue ce qui ressemble à un accent grave sur ǗʋǓǕǙȋ, sans raison évidente. À deux endroits, le scribe a aussi marqué des élisions par des apostrophes : cf. fr. vi, 5 : @ſȋǎ˕NjǗ> ; vi, 8 : ǎſ˕ǏǖNjǓǗǏǞǙ. Les fragments ont été collés sur une feuille de papier, dans une disposition qui ne permet pas de distinguer du premier coup d’œil la séparation entre les différents morceaux ; il n’est pas possible de voir le dos du papyrus. Ce papyrus préserve les restes d’un texte dont seul le titre est clairement lisible : il s’agit d’un éloge adressé à un personnage dont le nom se termine en ǔǛʊǞǑȋ. Cet homme est mort (ȱǗſ ȢſǍſ>ʐǙǓ@ȋſ ɡǗǞNj), et il porte un titre honori¿que, vir magni¿centissimus (ǖǏǍNjſǕſǙſǚſǛǏǚʌȋǞNjǞǙſ>Ǘ).

La suite du texte est fortement mutilée ; toutefois, conformément à l’usage de tels éloges, il s’agit d’hexamètres dactyliques. Plusieurs mots sont caractéristiques de cette forme d’expression : cf. p. ex. ȵǚǏȋȋǓ (fr. iii, 4) ; ǔǟǎǓʒǣǗ (fr. iv + v, 6) ; ȵǖǚǑȋ (fr. iv + v, 2).

La formulation du titre, commençant par une expression du type ȱǍǔʖǖǓǙǗ, et suivie du nom du défunt désigné comme ȱǗ ȢǍʐǙǓȋ, trouve plusieurs parallèles dans des textes byzantins :

- Joh. Chrys., De Sancto Meletio Antiocheno [IV/Ve s.] : ɞǖǓǕʐNj ȱǍǔǣǖǓNjȋǞǓǔʍ Ǐɍȋ ǞʑǗ ȱǗ ȢǍʐǙǓȋ ǚNjǞʌǛNj Ⱦǖ̅Ǘ ƷǏǕʌǞǓǙǗ ȡǛǡǓǏǚʐȋǔǙǚǙǗȩǗǞǓǙǡǏʐNjȋǞ˛ȋǖǏǍʊǕǑȋ.

- Joh. Chrys., In Sanctum Eustathium Antiochenum : ȱǍǔʖǖǓǙǗ Ǐɍȋ ǞʑǗ ȱǗ ȢǍʐǙǓȋ ǚNjǞʌǛNj Ⱦǖ̅Ǘ ưɩȋǞʊǒǓǙǗ ȡǛǡǓǏǚʐȋǔǙǚǙǗ ȩǗǞǓǙǡǏʐNjȋ Ǟ˛ȋǖǏǍʊǕǑȋ.

- Kosmas Vestitor, Laudatio in Iohannes Chrysostomum [VIII/IXe s.] : ƵǙȋǖˌ ƭǏȋǞʎǞǙǛǙȋ ȱǍǔʖǖǓǙǗ Ǐɍȋ ǞʑǗ ȱǗ ȢǍʐǙǓȋ ǚNjǞʌǛNjȾǖ̅ǗǔNjʏǎǓNjǚǛʔȋǓǙǗǞ˛ȋǙɍǔǙǟǖʌǗǑȋǎǓǎʊȋǔNjǕǙǗɕǣʊǗǗǑǗ ǞʑǗǁǛǟȋʒȋǞǙǖǙǗ.

159 ÉLOGE D’UNE PERSONNE DÉCÉDÉE 87 - Makarios Makres, Laudatio ad sanctum David in Thessalonica

[XIV/XVe s.] : ȱǍǔʖǖǓǙǗǏɍȋǞʑǗȱǗȢǍʐǙǓȋǚNjǞʌǛNjȾǖ̅ǗƯʊǟǓǎǞʑǗ ȱǗƳǏȋȋNjǕǙǗʐǔ˙.

- Andreas Libadenos, Laudatio in sanctum martyrem Phocam [XIVe s.] : ȩǗǎǛʌǙǟ ǡNjǛǞǙǠʔǕNjǔǙȋ ȱǍǔʖǖǓǙǗ Ǐɍȋ ǞʑǗ ȱǗ ȢǍʐǙǓȋ ɎǏǛǙǖʊǛǞǟǛNjǀǣǔˌǗǞʑǗǒNjǟǖNjǞǙǟǛǍʒǗ.

- Theoktistos Studites, Encomium in Athanasium patriarcham Constantinopolitanum [XIVe s.] : ȱǍǔʖǖǓǙǗ Ǐɍȋ ǞʑǗ ȱǗ ȢǍʐǙǓȋ ǚNjǞʌǛNj Ⱦǖ̅Ǘ ȩǒNjǗʊȋǓǙǗ ǚNjǞǛǓʊǛǡǑǗ ƵǣǗȋǞNjǗǞǓǗǙǟǚʒǕǏǣȋ ǞʑǗ ǗʌǙǗ.

Après Jean Chrysostome, entre le IVe et le Ve siècle, on observe un premier saut chronologique aboutissant à un autre éloge, précisément adressé à Jean Chrysostome ; il faut ensuite attendre le XIVe siècle pour trouver la prochaine attestation. La structure du titre de ces éloges est toujours la même, ce qui donne à penser que notre texte se conforme à un usage dont les attestations, peut-être très nombreuses dès le IVe siècle, n’ont pour la plupart simplement pas survécu jusqu’à nous. À chaque fois, le personnage sur lequel porte l’éloge est un dignitaire de l’Église. Dans le cas de notre papyrus, toutefois, la présence du titre honori¿que ǖǏǍNjſǕſǙſǚſǛǏǚʌȋǞNjǞǙſ>Ǘ ne parle pas en faveur d’une identi¿cation avec un ecclésiastique : en Égypte, on trouve cette épithète appliquée à des laïcs, magistrats ou fonctionnaires, et non à des hommes d’Église.2 Par conséquent, en dépit des parallèles cités plus haut à partir de la littérature byzantine, l’éloge ne s’adresse vraisemblablement pas à un dignitaire ecclésiastique, mais à un notable égyptien. La présence du Nil (fr. iv + v, 5 : @ƸǏ˩ǕǙȋǔſ>) suggère un cadre égyptien pour ce poème.

On pourrait rapprocher notre texte de plusieurs cas déjà connus, notam-ment par les archives de Dioscore d’Aphrodité, datant du VIe siècle.3 Cet ensemble comporte en effet une importante série d’éloges, dont beau-coup relèvent du sous-genre de l’« éloge de pétition », c’est-à-dire un éloge intéressé qui amène le poète à demander une faveur à un représentant de l’autorité.4 La différence essentielle entre les éloges de pétition et le présent texte réside dans le fait que le papyrus genevois célèbre une personne décédée : par conséquent, il est exclu de lui adresser une pétition. Il se trouve néanmoins que la collection genevoise recèle plusieurs papyrus 2 Cf. p. ex. BGU I 303, 2 (ǞǛʐnjǙǟǗǙȋ) ; BGU I 304, 2 (ǚʊǍNjǛǡǙȋ) ; BGU II 669, 2 (ǔNjǍǔǏǕǕʊǛǓǙȋ ǔNjʏǞǙǚǙǞǑǛǑǞʎȋ) ; BGU XII 1246, 1 (ɮǚNjǞǙȋ) ; ChLA X 464, 1 (ǔʒǖǏȋ) P.Amh. II 154, 5 (ǡNjǛǞǙǟǕʊǛǓǙȋ) ; PSI VIII 956, 7 (ȥǛǡǣǗ) ; P.Lond. V 1661, 5 (ȡǚʑ ȡǛǡʒǗǞǣǗ) ; SPP VIII 1270, 1 (ȋǡǙǕNjȋǞǓǔʒȋ).

3 Cf. J.-L. Fournet, Hellénisme dans l’Égypte du VIe siècle.

88 LES PAPYRUS DE GENÈVE provenant des archives de Dioscore.5 Bien que le présent papyrus ne soit pas de la main de Dioscore, on ne peut exclure que cet éloge s’insère dans la série ¿gurant dans les archives de Dioscore. Aussi bien le style de l’écriture que la présence de l’expression ǏɍȋǞʑǗȱǗſȢſǍſ>ʐǙǓ@ȋſɡǗǞNj, attestée au VIe et au VIIe siècle. dans la documentation papyrologique (cf. fr. i + ii, 1, commentaire infra), autorisent à situer notre papyrus au VIe siècle, soit la période couverte par les archives de Dioscore. En l’absence d’indices plus précis permettant de trancher, la question reste ouverte.

Transcription diplomatique Fr. iLL ſ ſſǔǣǖǓǙǗǏǓȋǞǙǗǏǗſNjſſ>ſſſ@ȋſǙǗǞNj  ſſſǖǏǍſſſǚſǛǏǚǏȋǞNjǞſ>ſſſſ@ǛNjǞǑǗ  ſſſſſſſ>ſſſſſſ@ſſſſſſſſǎſǏǠǙǓnjǙǗſſ>  >ſſſſſſſſſſſſſſſſſſ@ſǑǞǑǛNjǒǏſſ>   Fr. iii    @ſǖǓǔǛǙſ>  @Ǐſſ>ſſ@ſ>  @ǚſſǓſǗſſſǏǕ>  @ſǏǚǏȋȋǓǡǏǛſ>  @ſǙſ>ſſ@ſſſſǞǙſǛ>   @ſſ>   Fr. iv + v    ǚNjǞǛǓǎſ>  ǏǖǚǑȋſ>  ſſȋǚǕǙſǙǗ>  ǒǣǔǙſǗNj>  ǗʋǓǕǙȋǔſ>  ſǟǎǓǙǣǗſ>   Fr. vi     @NjſǛſſſſ>   @ſǛſǒǣſ>

5 Pour un survol général de ces archives, cf. G. Malz in Studi in onore di Aristide Caldernini e Roberto Paribeni II 345–346. Dans la collection genevoise, les papyrus suivants proviennent des archives de Dioscore : SB IV 7438 (= Sel. Pap. II 431 = New Primer 78 ; P.Gen. inv. 210 ; lettre, Constantinople, env. 551 ap. J.-C.) ; XVI 12510 (193 dans le présent ouvrage ; reçu pour la livraison de blé, Aphrodité, VIe s.) ; XVIII 13884 (P.Gen. inv. 152 [attribution douteuse] ; lettre d’un dignitaire de haut rang, Antinoopolis, ¿n du VIe s.) ; P.Gen. inv. 303 (inédit dont la publication sera assurée par J.-L. Fournet). Cf. J.-L. Fournet in J.-L. Fournet / C. Magdelaine (éd.), Les archives de Dioscore d’Aphrodité cent ans après leur découverte 328. Dans le présent ouvrage, voir aussi 167.

159 ÉLOGE D’UNE PERSONNE DÉCÉDÉE 89   @ſǒǑǖſ>   @ſNjǞſǏſǓſ>   @ſȋǎ˕NjǗ>  @ſſſſſſ>ſſ@ǏǕſǕǑǗǏȋſſſ>  @ǖſſǠǣǗǙǗNjǚǏǓǛǙǗNjǎſ>  @ſſſſſſſǎſ˕ǏǖNjǓǗǏǞǙǚNj>   @ſǓǚǚǑǕNjǞǙǗǙǠſ>   Fr. vii    @ǚǛǙǎ>ſſ@ſſ>ſ@ſǗſǏǗǙǛǏ>  @ſſſǖſǏſȋȋǏſǍǏǛǣǗǏǓȋſ> Fr. viii    @ſſſſſſ>  @ǟǖNjǠNjſ> 3 ]ȗҕİIJȠȞȘȡ[ Texte élaboré Fr. i + ii ̭ſ ȱſǍſǔʖǖǓǙǗǏɍȋǞʑǗȱǗſȢſǍſ>ʐǙǓ@ȋſɡǗǞNj  ǔſNjſʏſǖǏǍNjſǕſǙſǚſǛǏǚʌȋǞNjǞǙſ>Ǘſſǔ@ǛʊǞǑǗ  ſſſſſſſ>ſſſſſſ@ſſſſſſſſǎſǏǠǙ˩njǙǗſſ>  >ſſſſſſſſſſſſſſſſſſ@ſǑǞ˛ǛNjǒǏſſ>  

Éloge du défunt -kratès, vir magni¿centissimus. (…) brillant (…). Fr. iii    @ſǖǓǔǛǙſ>  @Ǐſſ>ſſ@ſ>  @ǚſſǓſǗſſſǏǕ>  @ſȵǚǏȋȋǓǡǏǛſ>  @ſǙſ>ſſ@ſſſſǞǙſǛ>   @ſſ>   Fr. iv + v    ǚNjǞǛǓǎſ>  ȵǖǚǑȋſ>  ſſȋǚǕǙſǙǗ>  ǒ̅ǔǙſǗNj>  ƸǏ˩ǕǙȋǔſ>  ǔſǟǎǓʒǣǗſ>  

(…) petit (…) paroles (…) (…) patrie (…) dans tous les cas (…) siège (…) image (…) Nil (…) étant ¿er (…)

90 LES PAPYRUS DE GENÈVE Fr. vi     @NjſǛſſſſ>   @ſǛſǒǣſ>   @ſǒǑǖſ>   @ſNjǞſǏſǓſ>   @ſȋǎNjǗ>  @ſſſſſſ>ſſ@ȼǕſǕǑǗǏȋſſſ>  ɞ@ǖſʒſǠǣǗǙǗȡǚǏʐǛǙǗNjǎſ>˛ǖǙǗ  @ſſſſſſſǎ˕ȱǖNjʐǗǏǞǙǚNj>   @ſɎǚǚʎǕNjǞǙǗǙǠſ> . . . .

(…) Grecs (… peuple) immense qui parle la même langue (…) il/elle était fou/folle (…) praticable pour les chevaux (…)

Fr. vii    @ǚǛǙǎ>ſſ@ſſ>ſ@ſǗſȱǗɡǛǏ>ȋȋǓ  @ſſſǖſǏſȋȋǏſǍʌǛǣǗǏɍȋſ> Fr. viii     @ſſſſſſ>  @ǟǖNjǠNjſ>  @ǐſǏǞǙƸǑǛ>Ǐʔȋ "  (…) dans les montagnes (…) le

vieillard (…) (…) Nérée (?)

Fr. i + ii

1–2 ȱſǍſǔʖǖǓǙǗǏɍȋǞʑǗȱǗſȢſǍſ>ʐǙǓ@ȋſɡǗǞNj_ǔſNjſʏſǖǏǍNjſǕſǙſǚſǛǏǚʌȋǞNjǞǙſ>Ǘſſǔ@ǛʊǞǑǗ. Le nom du destinataire de l’éloge pourrait être restitué de plusieurs manières : Ȓǣǔ@ǛʊǞǑǗ, ɕǝǙǔ@ǛʊǞǑǗ, ou encore ƻNjǍǔ@ǛʊǞǑǗ etc. En revanche, des noms plus longs, comme par exemple ɖǚǚǙǔ@ǛʊǞǑǗ, semblent exclus pour des raisons de place. L’expression ȱǗ ȢǍʐǙǓȋ, utilisée pour indiquer qu’une personne est décédée, est attestée dans les papyrus documentaires seulement entre le VIe et le VIIe siècle. Cf. P.Ant. III 198, 1 et 10 ; P.Cair.Masp. I 67089, 2 (= SB XVIII 13274) ; P.Cair.Masp. III 67294, 3 et 6 (= SB XVIII 13274) ; P.Grenf. I 63, 9 ; P.Haun. III 52, 5 ; P.Haun. III 64, 7 ; P.Köln V 240, 9 ; 168, 3 (= SB XVI 12869) ; SPP III 344 ; SPP VIII 1121, 2 ; SPP X 1, 1.

4 @ſǑǞ˛ǛNj ǒǏſſ>. Il s’agit vraisemblablement d’un nom d’agent en ǞʎǛ, fréquent dans les Hymnes homériques pour énumérer les qualités d’une divinité. Cf. p. ex.

H.h.Merc. 14–15 : ǕǑǤȋǞ˛Ǜ˕ ȱǕNjǞ˛ǛNj njǙ̅Ǘ ȾǍLjǞǙǛ˕ ɝǗǏljǛǣǗ _ ǗǟǔǞʑȋ ɝǚǣǚǑǞ˛ǛNj

« voleur, meneur de vaches, guide des rêves, observateur de la nuit » ; H.h.Nept. 5 : ɒǚǚǣǗǞǏǎǖǑǞ˛Ǜ˕ȵǖǏǗNjǓȋǣǞ˛ǛdžǞǏǗǑ̅Ǘ « pour qu’il soit dompteur de chevaux et

159 ÉLOGE D’UNE PERSONNE DÉCÉDÉE 91 sauveur de navires ». Cf. aussi Ap. Rh. Arg. 4, 146 : ɶǚǗǙǗ ȡǙȋȋǑǞ˛ǛNj ǒǏ̅Ǘ ɮǚNjǞǙǗ « le sommeil secourable, serviteur des dieux ». Sur le papyrus, les traces visibles après @ſǑǞ˛ǛNjǒǏ ne se prêteraient pas facilement à une lecture ǒǏ̅ſǗſ.

Fr. iii

4 ȵǚǏȋȋǓ. Ce mot, au datif pluriel, ne ¿gure jamais dans la première partie du vers dans les textes épiques conservés. On peut en déduire que le fragment doit vraisemblablement se placer dans la partie droite de la feuille.

Fr. iv + v

1 @ǚNjǞǛǓǎſ>. La présence de la terre des ancêtres est elle aussi caractéristique des éloges. Certains poèmes célèbrent les origines des cités, sous le titre ƻʊǞǛǓNj. Cf. L. Miguélez Cavero, Poems in Context 349–350.

5 @ ƸǏ˩ǕǙȋ ǔſ>. La mention du Nil est un phénomène courant dans les éloges produits dans un contexte égyptien. Le Nil fertilise la terre du pays, et sa crue est décrite comme la conséquence de la justice des dignitaires que l’on célèbre. Cf. L. Miguélez Cavero, Poems in Context 353, n. 455 ; aussi J.-L. Fournet, Hellénisme

dans l’Égypte du VIe siècle, nos 11, 42–43 (et comm., vol. II, p. 534–535) ; 18, 49–50 (et comm., vol. II, p. 586–587) ; 23, 2–3 (et comm., vol. II, p. 601).

Fr. vi

7 ɞ@ǖſʒſǠǣǗǙǗȡǚǏʐǛǙǗNjǎſ>˛ǖǙǗ. Dans l’épopée, la formule de loin la plus fréquente contenant ȡǚǏʐǛǙǗNj est ȡǚǏʐǛǙǗNj ǍNj˩NjǗ ; mais les traces qui suivent ȡǚǏʐǛǙǗNj ne correspondent pas à un gamma. Du delta, il subsiste la partie supérieure de l’oblique, ainsi qu’une partie de la base. Pour un parallèle à l’expression ȡǚǏʐǛǙǗNj ǎ˛ǖǙǗ, cf. Ap. Rh. Arg. 2, 675 : Ǟ˛Ǖ˕ȱǚ˕ȡǚǏljǛǙǗNj ǎ˛ǖǙǗɲǚǏǛnjǙǛLJǣǗȡǗǒǛǨǚǣǗ. Sur le papyrus, on relèvera la présence du mot ȼǕſǕǑǗǏȋ à la ligne précédente. Il semblerait que le poète commence par évoquer les Grecs, pour ensuite parler de la masse des habitants de l’Égypte, qui eux aussi parlent grec.

Fr. vii et viii

Ces deux fragments présentent une marge au-dessous du texte ; ils peuvent donc être alignés horizontalement, pour autant qu’ils appartiennent bien à la même colonne de texte. Le cas échéant, il conviendrait de relever la présence de @ǐſǏǞǙƸǑǛ>Ǐʔȋ (? viii 3), avec la ¿n d’un verbe à l’imparfait moyen, suivi d’une mention de Nérée, le vieillard de la mer. Or on trouve précisément la mention d’un vieillard dans le fragment adjacent (vii 2 : @ſſſǖſǏſȋȋǏſǍʌǛǣǗǏɍȋſ>).

92 LES PAPYRUS DE GENÈVE Fr. vii

1 ȱǗɡǛǏ>ȋȋǓ. L’expression est très fréquente dès l’Iliade (1, 235 ; 12, 146 etc.), chez Apollonios de Rhodes (2, 26 ; 3, 858 etc.), et en particulier chez Quintus de Smyrne (1, 207 ; 1, 249 etc.).

2 @ſſſǖſǏſȋȋǏſ ǍʌǛǣǗ. Cf. Nonn. Dion. 12, 45 : ɢȋȋNj ǞʌǕǏȋȋǏ ǍʌǛǣǗ ƵǛʒǗǙȋ. Le mu, passablement endommagé, laisse apparaître un trait recourbé à droite qui ne pourrait que dif¿cilement être interprété comme un lambda ; une lecture ȱſǞſʌſǕſǏȋȋǏſ ne semble donc pas possible. Dans l’épopée, la seule attestation d’un verbe qui se termine en ǖǏȋȋǏ est ȡǚǏǖʌǣ « cracher, vomir ». Cf. Il. 14, 437 : ǔǏǕNjǓǗǏǠʋȋNjɔǖ˕ȡǚʌǖǏȋȋǏǗ « il cracha du sang noir ». Nous ne disposons pas d’un contexte suf¿sant pour con¿rmer une telle possibilité de lecture sur le papyrus.