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Manuscrit grec 56 17,5 cm x 21,5 cm 1e moitié du VIIIe s. ap. J.-C. Planches XIV et XV épaisseur : 3,8 cm Thèbes, Deir el-Bahari L’objet se présente sous l’aspect d’une pierre de couleur blanchâtre, grise à la surface, vraisemblablement du calcaire. Elle a une forme plus ou moins rectangu-laire, avec une surface assez plate mais quelques aspérités. Des éclats de pierre ont été détachés avant la rédaction du texte, tandis que d’autres éclats, plus petits, sont partis à date plus récente si l’on en juge par les différences de couleur. Le texte a été écrit sur les deux faces de la pierre, à l’encre noire. À cause de son contenu (cf. infra) l’année 381 représente forcément un terminus post quem pour la copie du texte. Mais l’écriture peut être datée nettement plus tard : on trouve en effet des parallèles frappants dans la première moitié du VIIIe siècle, dans des textes de contenu biblique.1 Il s’agit d’une onciale, légèrement penchée vers la droite. Les lettres sont tracées de manière régulière à l’encre noire. On relèvera en particulier les kappa, dont la haste verticale est souvent détachée du reste de la lettre.

Cette pierre comporte le texte complet – réparti entre les deux faces – du « Symbole nicéno-constantinopolitain », appelé aussi « Symbole des 150 Pères » : il s’agit du credo qui, selon la tradition, aurait été établi lors du Concile de Constantinople de 381.2 Il aurait con¿rmé et clari¿é celui du Concile de Nicée de 325. Grégoire de Nysse aurait joué un rôle décisif dans la rédaction du texte. Il est toutefois dif¿cile de véri¿er cette tradition, les actes du Concile de 381 n’étant pas conservés.3 Le Symbole nicéno-constantinopolitain n’est attesté qu’à partir des actes du Concile de Chal-cédoine de 451, où le credo des 150 Pères de Constantinople fait l’objet d’un débat nourri. En revanche, entre 381 et 451, on ne trouve pas la moindre allusion claire à ce texte. Les premiers témoignages matériels du Symbole nicéno-constantinopolitain, telles qu’ils apparaissent dans la Leuven Database of Ancient Books (= LDAB), ¿gurent sur deux papyrus

1 Cf. PSI XIV 1372 (= Cavallo / Maehler, GB 54b) : LXX, Ps. 141 ; P.Amst. 21 (= Cavallo / Maehler, GB 54c) : texte comprenant des vers tirés du Ps. 47.

2 Sur le Concile de Constantinople, cf. A. Lippold, « Theodosius I. », RE Suppl. 13 (1973) 854. Sur la transmission du texte du Symbole nicéno-constantinopolitain, cf. A.M. Ritter, Das Konzil von Konstantinopel und sein Symbol 133–135. Pour une édition critique du texte, cf. G.L. Dossetti, Il simbolo di Nicea e di Constantinopoli ; A.M. Ritter, « Concilium Constantinopolitanum I 381 », in G. Alberigo etc., Conciliorum

Œcumenicorum Generaliumque Decreta I 35–70. On trouvera par ailleurs une

présentation générale, accompagnée du texte grec et latin ainsi que d’une traduction française, dans G. Alberigo et al. (éd.), Les conciles œcuméniques. Les décrets (tome II.1 : Nicée I à Latran V), 67–95. Nous remercions Enrico Norelli pour ses conseils avisés.

3 Cf. A.M. Ritter, Das Konzil von Konstantinopel 197, n. 1 ; J.N.D. Kelly, Early Christian Creeds 296–331.

58 LES PAPYRUS DE GENÈVE égyptiens que l’on peut dater du Ve siècle, sans plus de précision (cf. infra). En dé¿nitive, il semblerait que les origines du Symbole nicéno-constantinopolitain soient plus obscures qu’il n’y paraît de prime abord : un lien avec le Concile de 381 est probable, mais cela ne signi¿e pas pour autant que le texte ait été promulgué en tant que Symbole à l’issue de cette rencontre.4 On considérera donc l’appellation usuelle comme une simple convention.

Liste des attestations papyrologiques du Symbole nicéno-constantino-politain :5

LDAB référence date matériel origine

5973 P.Köln I 48 Ve s. papyrus Égypte, provenance précise inconnue 6009 P.Oxy. XV 1784 Ve s. papyrus Oxyrhynque 2969 JJP 25 (1995) 44–

46 = P.Naqlun II 18

VIe s. papyrus Fayoum, Naqlun

6303 Aeg. 55 (1975) 58–

69

VIe s. bois Oxyrhynque (?) 3369 P.Lond.Lit. 239 VI/VIIe s. parchemin Égypte, provenance

précise inconnue 6417 ZPE 41 (1981)

283–286

VI/VIIe s. papyrus Égypte, provenance précise inconnue 6428 ZPE 113 (1996)

191–194

VI/VIIe s. ostracon Égypte (?) 6474 ZPE 79 (1989)

253–257, no. 1 + O. Heid. 437

VI/VIIe s. ostracon Égypte, provenance précise inconnue 6562 ZPE 113 (1996)

195–196

VIIe s. ostracon Égypte, provenance précise inconnue 6686 = 6692 P. Lond. Copt. 155 = ZPE 79 (1989) 257–260, no. 2

VII/VIIIe s. parchemin Lycopolis

4 Pour un état de la question récent, cf. A.M. Ritter, « Concilium Constantinopolitanum I 381 » 47–48.

5 Le Symbole de Nicée de 325 est aussi attesté dans notre documentation papyrologique : cf. notamment P.Oxy. XVII 2067 (= LDAB 5997 ; papyrus, Ve s.) ; P.Ryl. I 6 (= LDAB 6301 ; papyrus, VIe s.) ; A. Delattre, JJP 31 (2001) 7–8 (= LDAB 9221 ; bois, VI/VIIe s.). Dans L. Del Francia Barocas (éd.), Antinoe cent’ anni dopo 112, n° 123 descr. (= LDAB 7150 ; papyrus, VIe s.), on trouve un credo présentant des variantes qui n’apparaissent ni dans le Symbole de Nicée ni dans celui de Constantinople.

154 SYMBOLE NICÉNO-CONSTANTINOPOLITAIN 59 La provenance probable de l’objet devrait permettre d’en préciser l’usage. On peut en effet constater que les pierres répertoriées dans la LDAB – sans distinction de contenu – proviennent presque exclusivement de la région de Thèbes, et plus précisément de deux monastères, celui d’Epiphanios et celui de Phoibammon, distants de seulement quelques centaines de mètres.6

LDAB référence date contenu origine

9922 Aegyptiaca. Festschrift G. Ebers

142–145

IIIe s. av. J.-C. pensées d’Amenothès (en grec ; arrière-fond égyptien) Thèbes, Deir el-Bahari 5647 P.Rainer Unterricht Kopt. (MPER n.s. 18) 261 IVe s. ap. J.-C. glossaire grec – copte Thèbes [?] 3187 P.Rainer Unterricht Kopt. (MPER n.s. 18) 196 IVe s. LXX, Ps. 117, 19–20 + 118, 10–11 Thèbes, Deir el-Bahari 4248 = 5884 = 80 O.Mon.Phoibammon 40

IV–VIIIe s. Anth. Pal. 9,

538 (amulette) Thèbes, Deir el-Bahari, monastère d’Apa Phoibammon 5880 P.Rainer Unterricht Kopt. (MPER n.s. 18) 45 = O.Mon. Phoibammon 34

IV–VIIIe s. alphabet Thèbes, Deir el-Bahari, monastère d’Apa Phoibammon 5886 O.Mon.Phoibammon 122

IV–VIIIe s. nom Thèbes, Deir el-Bahari, monastère d’Apa Phoibammon 455 O.Col. inv. 766 début du

VIe s. homélies de Basile de Césarée Thèbes, Deir el-Bahari, monastère d’Epiphanios

6 E.H. Winlock / W.E. Crum, The Monastery of Epiphanius at Thebes 3–24 et pl. I (carte) ; R.S. Bagnall / D.W. Rathbone, Egypt from Alexander to the Early Christians 193–195 ; A. Delattre, « La vie quotidienne dans les monastères égyptiens », in H. Froschauer / C.E. Römer (éd.), Spätantike Bibliotheken 52–53 ; E. Wipszycka, Moines et communautés monastiques en Égypte 171–197.

60 LES PAPYRUS DE GENÈVE 9100 O.Nagel 8 (Genève) VIe s. prière,

trishagion

Haute Égypte 2237 P.Mon.Epiph. 613 VI/VIIe s. Iliade 1, 201

et passim

Thèbes, Deir el-Bahari, monastère d’Epiphanios 2246 P.Mon.Epiph. 614 VI/VIIe s. Iliade 1, 22 Thèbes, Deir

el-Bahari, monastère d’Epiphanios 2247 P.Mon.Epiph. 612 VI/VIIe s. Iliade 1, 1–2 Thèbes, Deir

el-Bahari, monastère d’Epiphanios 2248 P.Mon.Epiph. 611 VI/VIIe s. Iliade 1, 1 +

texte copte Thèbes, Deir el-Bahari, monastère d’Epiphanios 7627 P. Rainer Unterricht Kopt. (MPER n.s. 18) 237 = O.Crum 431

VI/VIIe s. liste de mots de la Bible dans l’ordre alphabétique Thèbes, Deir el-Bahari 2889 = 6672 P.Rainer Unterricht Kopt. (MPER n.s. 18) 248

VII/VIIIe s. NT, Luc Thèbes

6674 P.Rainer Unterricht Kopt. (MPER n.s. 18) 174 VII/VIIIe s. exercice d’écriture + doxologie et trishagion Thèbes

6675 O.Brit.Mus.Copt. 1 VII/VIIIe s. liste de mots dans l’ordre alphabétique

Thèbes

111170 O.Vind.Copt. 10 = O.Crum ST 31

VII/VIIIe s. extrait d’un sermon de Grégoire de Nysse en copte région thébaine (?)

Tous les documents ¿gurant dans cette liste datent de la période entre le IVe et le VIIIe siècle ap. J.-C., à une exception près : LDAB 9922 date du IIIe s. av. J.-C. ; il est vraisemblablement lié au monastère de Phoibammon, établi sur le site d’un sanctuaire égyptien du Nouvel Empire dédié à

154 SYMBOLE NICÉNO-CONSTANTINOPOLITAIN 61 Hapshetsut.7 Précisons qu’il existe en fait deux monastères de Phoibammon : d’une part celui de Deir el-Bahari, construit sur les restes du temple d’Hapshetsut (« Monastère du Nord » ou « Grand Phoibammon » dans la terminologie de Wipszycka) ; d’autre part celui qui a été fouillé par Charles Bachatly dans les années 1940, et qui se trouve à l’ouest de Djême (« Petit Phoibammon » dans la terminologie de Wipszycka).8 C’est des ruines de ce dernier monastère que proviennent les fragments genevois du codex de la Blemyomachie (158). D’autres fragments du même codex se trouvent à Berlin, et d’autres fragments encore ont été trouvés in situ lors des fouilles de Bachatly.9 Les pierres ¿gurant dans la liste présentée ci-dessus ne sont toutefois jamais rattaches explicitement au Petit Phoibam-mon.

Pour en revenir aux textes mentionnés dans cette liste, exception faite du cas aberrant qui remonte à la période ptolémaïque, ils constituent apparemment les restes du fonds bibliographique dont disposaient les moines pendant la période d’activité des monastères. L’utilisation de pierres de calcaire s’explique par l’abondance du matériel sur place, ce qui ne signi¿e pas pour autant que le papyrus ait été totalement absent du site : le monastère d’Epiphanios a livré plusieurs dizaines de fragments de papyrus, en grec et en copte.

Si la pierre genevoise fait vraisemblablement partie de cet ensemble de textes provenant des monastères thébains, en revanche les circonstances de son acquisition par la Bibliothèque de Genève restent obscures. On peut néanmoins formuler trois hypothèses :

- Jusqu’à date récente, la pierre ne comportait pas de numéro d’inventaire. La présence de O.Nagel 8 (= LDAB 9100) dans la liste suggère la possibilité que la pierre ait fait partie d’un lot acheté par Gustave Jéquier, vraisemblablement à Louxor.10

- Il se pourrait que cette pierre ait suivi le même chemin que les fragments de la Blemyomachie mentionnés précédemment, et qu’elle soit venue du monastère du Petit Phoibammon fouillé par 7 Cf. Bagnall / Rathbone 195.

8 Cf. E. Wipszycka, Moines et communautés monastiques 178–184 ; T.G. Wilfong, BASP 26 (1989) 118–123. Sur le monastère de Deir el-Bahari, cf. A. Łajtar, Deir el-Bahari in the Hellenistic and Roman Period.

9 Pour les fragments de Berlin, cf. E. Heitsch, Die griechischen Dichterfragmente der

römischen Kaiserzeit I 99–103 [n° XXXII ; = Sel. Pap. III 142 = Pack2 1852 = LDAB

1998.5938] ; E. Livrea, Anonymi fortasse Olympiodori Thebani Blemyomachia. Pour les fragments trouvés sur le site même du monastère de Phoibammon, cf. A. Khater / O.H.E. Khs-Burmester, in C. Bachatly (éd.), Le monastère de Phoebammon dans la Thébaïde I, pl. CX ; L.S.B. MacCoull, Pap. Congr. XVI 491–498.

62 LES PAPYRUS DE GENÈVE Bachatly. Mais ce serait un cas isolé, puisque ce monastère n’a pas livré d’autres pierres inscrites avec des textes.

- Finalement, il faut relever le fait qu’Édouard Naville a participé – à partir de 1893 – aux fouilles du temple d’Hatshepsut situé à Deir el-Bahari (Grand Phoibammon).11 Comme c’est lui qui a procédé aux achats de papyrus genevois, à la fois pour la collection privée de Jules Nicole et pour la Bibliothèque publique et universitaire (actuellement Bibliothèque de Genève), il pourrait fort bien avoir fait l’acquisition de cette pierre à cette période.

En dé¿nitive, il serait possible de combiner les deux dernières hypothèses : la pierre a pu être acquise par Édouard Naville à l’époque où il fouillait le temple d’Hatshepsut ; à la même période, il a pu acheter sur place des fragments du codex de la Blemyomachie provenant du monastère de Phoibammon, plus éloigné de son chantier de fouilles ; ces fragments ont pu être acheminés à Deir el-Bahari – ou à Thèbes – par ceux qui les ont trouvés en premier lieu.

La présence d’un exemplaire du Symbole nicéno-constantinopolitain n’a rien de surprenant dans le cadre des monastères thébains. En effet le monastère d’Epiphanios a livré divers textes de nature liturgique, dont notamment le début fragmentaire du même credo, mais en copte.12 Parmi les textes de contenu liturgique, on peut relever en particulier le cas d’une prière copiée sur une pierre de calcaire.13 Le credo servait vraisem-blablement à la formation des catéchumènes en prévision de leur baptême, où ils auraient à prononcer leur déclaration de foi.14 Sur le mur de l’une des pièces du monastère se trouvait plaquée une stèle dont le texte mentionne le Concile de Chalcédoine de 451 ap. J.-C.15

Le texte du Symbole nicéno-constantinopolitain présenté ici ne s’écarte pas de manière signi¿cative de la tradition, si ce n’est par des maladresses ou de petites variantes. Signalons en particulier que le scribe confond ǎʌ et ǞǏ (3 et 14); il écrit ǞǙǗ ǙǟǛNjǗǙǗ pour Ǟ̅Ǘ ǙɩǛNjǗ̅Ǘ (11); il mélange le nominatif et l’accusatif (22–25) ; il introduit une première personne du singulier là où l’on s’attendrait à trouver le pluriel (28–29). Relevons en¿n la présence de quelques signes de ponctuation (21 et 23), ainsi que des diérèses (4 et 14).

11 Cf. S. Bucking, Journal of Coptic Studies 9 (2007) 39, n. 70 ; E. Wipszycka, Moines et communautés monastiques 178–181.

12 Cf. W.E. Crum / H.H. Evelyn White, The Monastery of Epiphanius at Thebes II, texte n° 43 (p. 8 [texte copte] et 160 [traduction]). Sur le contexte général du monastère d’Epiphanios, cf. L.S.B. MacCoull, GRBS 39 (1998) 307–324.

13 Texte n° 46 (p. 8 [texte copte] et 160 [traduction]).

14 Cf. L. Ullmann, ZPE 113 (1996) 194.

154 SYMBOLE NICÉNO-CONSTANTINOPOLITAIN 63 Face A (1e m.) ̭ſǚǓȋǞǏǧǙǖǏǗǏɍȋȶǗNjſǒſǏʑǗſǚſ>NjǞLJǛNj@  >ǚNjǗǞ@ǙſǔǛdžǞǙǛNjǚǙǓǑǞʍǗǙɩǛNjǗǙ˸ǔNjſ>ʏ@Ǎſ˛ſȋſɞǛNj>Ǟ̅Ǘ@  ǎſʋǚdžǗǞǣǗǔNjʏȡǙǛdžǞǣǗƤǔNjʏǏɍȋȶǗNjǔǧǛǓǙǗɕ ǑȋǙ˸ Ǘſ  ǁ ǛǓȋǞʑ ǗǞʑǗǟɎʑǗǞǙ˸ǒǏǙ˸ǞʑǗǖǙǗǙǍǏǗ˛ǗǞʑǗȱǔǞǙ ˸    љǠſ̅ſȋſȱſǔſǠſǣſǞſǦſȋſȱſǔſǒſǏſǙſ˸ſȡſǕſǑſǒſǓſǗſǙſ˸ſњ  ǚNjǞǛʑȋǍǏǗǗǑǒLJǗǞNjǚǛʑǚdžǗǞǣǗǞ̅ǗNjɍǨǗǣǗ (2e m.) Ǡ̅ȋȱǔǠǣǞǦȋǒǏʑǗȡǕǑǒǓǗʑǗ!ȱǔǒǏǙ˸ȡǕǑǒǓǗǙ˸ (1e m.) ǍǏǗǗǑǒLJǗǞNjǙɩǚǙǓǑǒLJǗǞNjɞǖǙǙǧȋǓǙǗǞ̆ǚNjǞǛ>lj@  ǎǓ˕ǙɰǞʉǚdžǗǞNjȱǍLJǗǏǞǙƤǞʑǗǎǓ˕ȾǖˌȋǞǙʓȋȡǗſ  ǒǛǨǚǙǟȋǔNjʏǎǓʉǞʍǗȲǖǏǞLJǛNjǗȋǣǞǑǛljNj>Ǘ@  ǔNjǞǏǕǒǦǗǞNjȱǔǞҁǗǙɩǛNjǗҁǗǔNjʏȋNjǛǔǣ  ǒLJǗǞNjȱǔǚǗǏǧǖNjǞǙȋȢǍljǙǟǔNjʏƷNjǛljNjȋ  Ǟ˛ȋǚNjǛǒLJǗǙǟǔNjʏȱǗNjǗǒǛǣǚLjȋNjǗǞNj  ȋǞNjǟǛǣǒLJǗǞNjǎʋɪǚʋǛȾǖ̅ǗȱǚʏƻǙǗǞljǙǟ   ƻǓǕdžǞǙǟǔNjʏǚNjǒǦǗǞNjǔNjʏǞNjǠLJǗǞNj   ǔNjʏȡǗNjȋǞdžǗǞNjǞ˜ǞǛljǞ˙ȾǖLJǛNjȋǔNjǞſ>ʉ@   ǞʉȋǍǛNjǠʉȋǔNjʏȡǗǏǕǒǦǗǞNjǏɍȋ     ǞǙʓȋǙɩǛNjǗǙʓȋ 3 ǎſǏ l. ǞǏǓŴǗŴſ 4 ǡŴǗŴǟǤǙǗ ǖǙǗǙǍǏǗǑǗ : l. ǖǙǗǙǍǏǗ˛ 9 ǎǓǙ˸ 10 ǏǖǏǞǏǛNjǗ : l. ȾǖǏǞLJǛNjǗ 11 ǞǙǗǙǟǛNjǗǙǗ : l. Ǟ̅ǗǙɩǛNjǗ̅Ǘ 14 ǎǏ : l. ǞǏ ǥǚǏǛ ǏǖǣǗ corrigé en ǑǖǣǗ 16 ǑǖǏǛNjȋ : l. ȾǖLJǛˊ Face B  >ǔNjʏǔNjǒǏǐǦǖǏǗǙǗ@ȱſǗſǎǏǘǓˍǞǙ˸ſ>ǚNjǞǛʑȋ@  ǔſNjſʏſǚſdžǕǓǗȱǛǡǦǖſ>ǏǗǙ@ǗſǖǏſǞſʉǎǦǘſǑſȋǔǛ˩Ǘ>NjǓ@  ǐ̅ǗǞNjȋǔNjʏǗǏǔǛǙǧȋǙſɰſǞſ˛ſȋnjNjȋǓǕǏljNjȋǙɩſ>ǔȵȋǞNjǓ@  ǞLJǕǙȋƤǔNjʏǏɍȋǞʑǚǗ Ǐ˸ǖ NjǞʑȦſǍſǓſǙǗǞʑ^Ǘ`ǔ ʔǛǓǙ ǗǔNjʏ>ǐǣǙǚǙǓ@  ǨǗǞʑǗȱǔǞǙ˸ǚNjǞǛʑȋȱǔǚǙǛǏǟǦǖǏǗǙȋ  ǞʕǗȋʓǗǚNjǞǛʏǔNjʏǟɎ̆ȋǟǗǚſǛǙȋſǔǟſǗǙǧ  ǖǏǗǙȋǔNjʏȋǟǗǎǙǘNjǐǦǖǏǗǙȋǞʑǕNjǕ˛ȋNjǗ  ^ǞǓ`ǎǓʉǞ̅ǗǚǛǙǠǑǞ̅ǗƤǏɍȋǖljNjǗȢǍljNjǗ  ǔNjǒǙǕǓǔʍǗǔNjʏȡǚǙȋǞǙǕǓǔʍǗ  ȱǔǔǕǑȋljNjǗƤɺǖǙǕǙǍ̅ȴǗnjdžǚǞǓȋǖNj  ǏɍȋȥǠǏȋǓǗȢǖNjǛǞǓ̅ǗƤǚǛǙȋǎǙǔ̅  ȡǗdžȋǞNjȋǓǗǗǏǔǛ̅ǗǔNjʏǐǣʍǗ  ǞǙ˸ǖLJǕǕǙǗǞǙȋNjɍ̅ǗǙȋȡǖLjṶ̈́      ̭

64 LES PAPYRUS DE GENÈVE 21 ǐǣǗǞNjȋ Ƥ ǔNjǓ 22 ǚŴǗŴNjŴ    ǔŴǗŴ 22–23 le scribe ponctue >ǐǣǙǚǙǓ@_ǣǗ ǞǙǗ ; l. ǐǣǙǚǙǓǦǗǞʒ 23 ǏǔǚǙǛǏǟǙǖǏǗǙȋ : l. ȱǔǚǙǛǏǟǦǖǏǗǙǗ 24 ǞǣǗ : l. ǞǦ ǥǓǣ 24– 25 ȋǟǗǚſǛǙȋſǔǟſǗǙǟ_ǖǏǗǙȋ ǔNjʏ ȋǟǗǎǙǘNjǐǙǖǏǗǙȋ : l. ȋǟǖǚǛǙȋǔǟǗǙǧǖǏǗǙǗ ǔNjʏ ȋǟǗǎǙǘNj ǐʒǖǏǗǙǗ 28 ǣǖǙǕǙǍǣ : l. ɞǖǙǕǙǍǙ˸ǖǏǗ 29 ǚǛǙȋǎǙǔǣ : l. ǚǛǙȋǎǙǔ̅ǖǏǗ

La traduction est empruntée à l’ouvrage Les conciles œcuméniques, 73. [Face A] Nous croyons en un seul Dieu Père Tout-Puissant, créateur du ciel et de la terre, de toutes les choses visibles et invisibles ; et en un seul Seigneur Jésus-Christ, le ¿ls de Dieu, l’unique engendré, qui a été engendré du Père avant tous les siècles, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré non pas créé, consubstantiel au Père, par qui tout a été fait, qui à cause de nous les hommes et à cause de notre salut est descendu des cieux, s’est incarné de l’Esprit Saint et de la Vierge Marie et s’est fait homme ; a été cruci¿é pour nous sous Ponce Pilate, a souffert et a été enseveli, est ressuscité le troisième jour selon les Écritures et est monté aux cieux, [Face B] siège à la droite du Père et reviendra en gloire juger les vivants et les morts ; et son règne n’aura pas de ¿n ; et en l’Esprit Saint, qui est Seigneur et donne la vie, qui procède du Père, qui avec le Père et le Fils est coadoré et coglori¿é, qui a parlé par les prophètes ; en une seule Église, catholique et apostolique. Je confesse un seul baptême pour la rémission des péchés ; j’attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir. Amen.

3 ǎſʌ. Le remplacement du ǞǏ par un ǎʌ (présent aussi à la ligne 14) est attesté sur un papyrus du Caire (LDAB 6417 ; ligne 2). Il pourrait s’expliquer par un simple phénomène de banalisation, la particule ǎʌ étant nettement plus courante. De plus, la confusion Ǟǎ est fréquente dans les papyrus ; cf. F.T. Gignac, Grammar I 80. O. Montevecchi relève cependant, à propos de la tablette de bois de Milan (LDAB 6303), que le changement ǎ !Ǟ pourrait résulter de l’inÀuence de la langue copte. Sur la tablette, ce changement n’est pas observable pour ces particules, mais apparaît avec le mot ǚǛǙȋǞǙǔǙ˸ǖǏǗ, pour ǚǛǙȋǎǙǔ̅ǖǏǗ (face ii, ligne 11).

4 ǖǙǗǙǍǏǗ˛Ǘ. L’addition du Ǘ est courante, cf. F.T. Gignac, Grammar II 135–136. On trouve ǖǙǗǙǍǏǗ˛Ǘ aussi dans P.Oxy. XV 1784, 3 (= LDAB 6009), ainsi que sur un ostracon – vraisemblablement égyptien – conservé en Israël (LDAB 6428 ; ligne 5).

5 Un scribe a tenté une correction, suite à une erreur due à un saut du même au même entre ǍǏǗǗǑǒLJǗǞNj des lignes 6 et 8. Un correcteur – dont la main diffère de celle qui a copié l’ensemble du texte – a tenté une première insertion à la ligne 5, puis s’est rendu compte qu’il avait mal placé sa correction : il a donc effacé par grattage le texte de la ligne 5 pour le reporter à la ligne 7. On parvient néanmoins à deviner le contenu du texte effacé.

154 SYMBOLE NICÉNO-CONSTANTINOPOLITAIN 65 7 Le correcteur, en reportant le contenu de la ligne 5 à la ligne 7, a reproduit l’erreur consistant à ne copier qu’incomplètement l’expression ǒǏʑǗ ȡǕǑǒǓǗʑǗ! ȱǔ ǒǏǙ˸ ȡǕǑǒǓǗǙ˸.

14 ǎʌ. Cf. 3, note. Le remplacement du ƵƧ par un ǎʌ à cet endroit dans le texte est attesté par un ostracon (LDAB 6428, ligne 14).

23–25 ȱǔǚǙǛǏǟǦǖǏǗǙȋ _ ̰  ȋǟǗǚſǛǙȋſǔǟſǗǙǧ_ǖǏǗǙȋ. Le nominatif à la place de l’accusatif est attesté sur la tablette de bois de Milan (LDAB 6303 ; face ii, lignes 6– 7), ainsi que sur un ostracon (LDAB 6428 ; ligne 26). Ce glissement pourrait s’expliquer par le fait que le Ǘ et le ȋ ¿naux ne se prononçaient plus ; cf. L. Ullmann,

ZPE 113 (1996) 194.

25–26 ǞʑǕNjǕ˛ȋNjǗ_^ǞǓ`. On trouve l’addition du ǞǓaussi dans P.Lond.Lit. 239, 121 (= LDAB 3369). Cet ajout résulte vraisemblablement d’une mauvaise compréhension de l’articulation du texte : le scribe a dû comprendre ȋǟǗǎǙǘNjǐǦǖǏǗǙȋǞ̆ǕNjǕʎȋNjǗǞǓ « coglori¿é avec celui qui parle par les prophètes ». 28–29 ɺǖǙǕǙǍ̅ ̰  ǚǛǙȋǎǙǔ̅. Le singulier (au lieu du pluriel ɞǖǙǕǙǍǙ˸ǖǏǗ  ǚǛǙȋǎǙǔ̅ǖǏǗ) est attesté dans le Florilegium antichalcedonense, dans la version syriaque du Canon de Constantinople, ainsi que dans le Sacramentum Gelasianum. Cf. Dossetti 220–221 et 250. On le trouve aussi dans P.Lond.Lit. 239, 128 et 132 (= LDAB 3369).