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LA TRANSMISSION DE LA PENSEE (INCONSCIEMMENT) Dans les chapitres VII et VIII, nous avons traité de la production des

LA TRANSMISSION DE LA PENSEE (INCONSCIEMMENT) Dans les chapitres VII et VIII, nous avons traité de la production des ondes de pensées et des formes-pensées, et, dans une certaine mesure, de leurs effets sur les autres hommes. Ces effets constituent un groupe de phénomènes très important qui nécessite une étude spéciale. Nous traiterons d'abord de cette catégorie de transmission de la pensée qui est totalement ou partiellement inconsciente.

Il est clair, d'après ce que nous avons dit plus haut, que l'homme, partout où il va, laisse derrière lui une traînée de pensées. Par exemple, lorsque nous marchons dans la rue, nous y avançons dans l'océan des pensées des autres hommes ; l'atmosphère en est remplie, et elles sont vagues et indéterminées.

Si l'homme laisse son esprit inactif pendant un instant, ces résidus de pensée, créés par d'autres hommes, s'y précipitent, et le traversent, la, plupart du temps, sans produire d'effet notable, mais quelquefois en l'affectant sérieusement. Il arrive qu'une de ces pensées attire l'attention de l'homme, qui s'en empare, la fait sienne pour quelques instants, la renforce avec son énergie propre, et ensuite la rejette dans l'ambiance où elle va affecter quelqu'un d'autre.

L'homme n'est donc pas responsable des pensées qui flottent dans son esprit lorsqu'elles ont été créées par d'autres, mais il devient responsable s'il s'en empare, la pourrit et la renvoie après l'avoir fortifiée.

Une telle mixture de pensées d'origines diverses n'a aucune cohérence, mais l'une d'elles peut être le point de départ d'une chaîne d'associations d'idées et peut déclencher une activité propre de l'esprit. Bien des gens, [82] s'ils pouvaient examiner le flot des pensées qui traverse leur esprit, seraient vraisemblablement très surpris de découvrir le grand nombre de fantaisies inutiles ou absurdes qui entrent et sortent pendant une période très petite. Leurs propres pensées ne forment même pas le quart de

celles-là. Dans la plupart des cas, elles sont absolument inutiles, et leur tendance générale est plutôt mauvaise que bonne.

Ainsi les hommes affectent sans cesse leurs semblables par leurs pensées, qui, pourtant, sont projetées pour la plupart sans intention précise.

L'opinion publique est en grande partie créée de cette manière. Elle est donc principalement le résultat de la transmission de la pensée. Beaucoup de gens pensent d'une certaine manière, non pas parce qu'ils ont attentivement médité certaines questions, mais parce qu'un grand nombre d'autres personnes pensent ainsi et les entraînent avec eux. La forte pensée du penseur exercé se propage dans le monde mental et est saisie par les esprits réceptifs. Ils reproduisent ses vibrations, renforcent la pensée et l'aident ainsi à affecter les autres, la pensée devenant de plus en plus forte et pouvant éventuellement influencer un grand nombre de personnes.

Si nous considérons ces formes-pensées dans leur ensemble, il est facile de voir l'importance de leur rôle dans la production des sentiments nationaux ou de race, dans la déformation des esprits et la création des préjugés. Nous grandissons tous dans une atmosphère peuplée des formes-pensées qui représentent certaines idées, préjugés nationaux, manières de voir nationales, types de pensées et de sentiments nationaux ; tout cela agit sur nous depuis notre naissance, et même avant. Toute chose est vue à travers cette atmosphère, toute pensée est plus ou moins réfractée par elle, et nos propres corps mental et astral vibrent en harmonie avec elle.

Presque tous les hommes sont dominés par l'atmosphère national :

"l'opinion publique" une fois formée gouverne les esprits de la majorité : elle vient sans cesse frapper leurs [83] cerveaux et y réveille des vibrations en harmonie avec les siennes. La plupart des gens ayant une nature réceptive et non créatrice, se comportent presque comme des reproducteurs automatiques des pensées qui les atteignent, et ainsi l'atmosphère nationale est continuellement intensifiée.

Une des conséquences inévitables de cet état de choses est que les nations qui reçoivent des impressions des autres nations les modifient par l'action de leurs propres vibrations. C'est pourquoi différentes nations, voyant les mêmes faits, y ajoutent séparément leurs préconceptions et accusent tout à fait sincèrement les autres de falsifier les faits et de pratiquer des méthodes peu honorables. Si cette vérité était reconnue, bien des querelles internationales seraient facilement arrêtées, et bien des guerres évitées. Alors chaque nation reconnaîtrait l'existence de "l'équation

personnelle" et, au lieu de blâmer les autres à cause des différences d'opinions, chercherait un terrain d'entente sans insister sur son propre point de vue. La plupart des gens ne font jamais aucun effort de discrimination personnelle, car ils sont incapables de se libérer de l'influence de l'énorme foule des formes-pensées qui constituent l'opinion publique. C'est pourquoi ils ne voient jamais la vérité et n'ont pas même idée de son existence, puisqu'ils sont satisfaits par la forme-pensée monstrueuse de l'opinion publique. Pour l'occultiste, au contraire, la première nécessité est d'acquérir une vue claire sur toutes choses, de les voir comme elles sont réellement, et non comme une foule d'autres personnes les supposent être.

Pour acquérir cette clarté de vision, une vigilance incessante est nécessaire. Apprécier l'influence de l'immense nuage de pensée n'est pas la même chose que pouvoir s'en préserver. Sa pression agit partout et toujours, et nous pouvons nous y soumettre tout à fait inconsciemment dans un grand nombre de petites choses, même si nous sommes capables de nous en préserver au sujet des choses importantes. Nous sommes nés sous [84] la pression de cette influence, de même que nous sommes nés sous la pression atmosphérique, et nous sommes aussi inconscients de l'une que de l'autre. Il faut absolument que l'occultiste apprenne à se libérer entièrement de cette influence, et à faire face à la vérité telle qu'elle est, soustraite aux déformations produites par les gigantesques formes-pensées collectives.

L'influence de ces agrégats de pensées ne se borne pas à leur action sur les véhicules subtils de l'homme. Les formes-pensées d'un caractère destructif. agissent comme une énergie disruptive, et peuvent causer de grands maux sur le plan physique ; elles sont la source de nombreux accidents, convulsions naturelles, tempêtes, cyclones, ouragans, tremblements de terre, inondations, etc.

Elles peuvent provoquer des guerres, des révolutions, des troubles sociaux ou des soulèvements de toutes sortes. Les épidémies de maladies ou de crimes, les cycles d'accidents ont une origine semblable. Les formes-pensées de colère aident la commission des crimes. Ainsi, partout et de toutes façons, les pensées mauvaises des hommes nuisent en réagissant sur eux-mêmes et sur les autres.

Revenons maintenant aux effets produits par les pensées individuelles.

L'étudiant se souviendra sans doute que nous avons décrit, dans Le Corps astral, les effets produits sur le corps astral de l'homme, par un accès de dévotion. Un sentiment dévotionnel est généralement accompagné par des pensées de dévotion ; celles-ci, qui naissent dans le corps mental, s'enveloppent d'une quantité importante de matière astrale, de sorte qu'elles agissent à la fois dans les mondes mental et astral. Par suite, un homme développé est un centre d'ondes dévotionnelles qui influencent les gens à la fois dans leurs pensées et dans leurs sentiments. Il en est de même dans les cas d'affection, colère, dépression, et tous autres sentiments.

Un autre exemple typique est celui des courants de pensée qui émanent d'un conférencier et des courants de [85] compréhension et d'appréciation qui naissent dans l'assistance et rejoignent les premiers.

Il arrive souvent que le jeu des pensées du conférencier éveille une réponse harmonique dans les corps mentals des assistants, de sorte qu'ils comprennent fort bien le conférencier sur le moment, tandis que plus tard, quand le stimulus de l'orateur a cessé d'agir, ils oublient et ne peuvent plus comprendre ce qui auparavant leur paraissait si clair.

La critique, au contraire, met en jeu des vibrations contraires qui brisent le courant de pensée et y jettent la confusion. Il est dit que ceux qui ont pu voir cet effet n'oublient plus jamais cette leçon de choses.

Il peut arriver qu'en lisant un livre un homme attire l'attention de l'auteur s'il est dans son corps astral pendant le sommeil ou après la mort physique. L'écrivain peut alors être attiré par la pensée de l'étudiant et l'envelopper de son atmosphère d'une manière aussi efficace que s'il était lui-même physiquement présent.

La pensée de l'étudiant peut aussi attirer de la même manière les pensées des autres personnes qui ont étudié le même sujet.

Un exemple remarquable de l'effet des pensées des morts sur les vivants est celui d'un meurtrier exécuté qui prend sa revanche en poussant d'autres hommes au meurtre. Ceci est l'explication des cycles de meurtres qui de temps en temps se produisent dans certaines communautés.

L'effet des pensées sur les enfants est particulièrement important. Les corps mental et astral de l'enfant sont aussi plastiques que son corps

physique. Le corps mental de l'enfant absorbe les pensées des autres comme une éponge absorbe l'eau, et s'il est trop jeune pour reproduire ces pensées, la semence porte ses fruits plus tard. D'où l'importance énorme de placer les enfants dans une atmosphère élevée et altruiste.

C'est un des spectacles les plus pénibles pour le clairvoyant que de voir de belles âmes ou auras d'enfants [86] souillées, tachées, obscurcies en quelques années par les pensées impures des adultes qui les entourent.

Le clairvoyant comprend immédiatement combien les caractères des enfants pourraient s'améliorer si seulement les adultes étaient meilleurs.

Il n'est jamais bon de s'efforcer de dominer la pensée ou la volonté d'un autre, même si c'est dans un but honorable, mais il est, au contraire, recommandable de fixer sa pensée sur les bonnes dualités d'un homme, de manière à les renforcer. Inversement, penser aux défauts d'un homme les renforce, et même développe des défauts qui n'existaient pas ou qui étaient latents.

Considérons par exemple un groupe de personnes qui bavardent ensemble et dont le sujet de conversation est la jalousie d'une autre personne. Ces gens mettent en jeu des courants de pensée dirigés vers leur victime et suggérant la jalousie. Si la victime a justement tendance à la jalousie, il est évident que cette tendance sera beaucoup fortifiée par une telle avalanche de pensées ; mais même si elle n'est pas jalouse, ceux qui bavardent sur ce défaut imaginaire font tout ce qu'il faut pour créer en elle-même ce vice.

Le mal fait par la médisance et la calomnie est incommensurable, et l'étudiant se souviendra à ce sujet de l'avertissement énergique lancé contre ces vilaines habitudes dans Aux pieds du Maître. L'esprit critique du véritable occultiste s'exerce à la recherche des perles avec la même ardeur que l'esprit critique moderne s'exerce à la recherche des fautes.

Il est donc possible, et même inévitable, d'affecter les autres pour le bien ou pour le mal suivant notre choix, au moyen du pouvoir de la pensée.

Les images astro-mentales, c'est-à-dire les formes-pensées auxquelles sont associées des émotions où des sentiments jouent un rôle dans la formation des liens karmiques avec les autres personnes. Supposons par exemple qu'un homme ait, par une pensée de haine et de revanche, contribué à créer l'impulsion qui poussa un [87] autre homme au crime.

L'auteur de cette pensée est nécessairement lié par le karma au meurtrier, même s'il ne l'a jamais vu sur le plan physique. Ni l'ignorance ni l'absence de mémoire n'empêchent le jeu de la loi karmique et l'homme récolte toujours les conséquences de ses pensées et de ses sentiments, aussi bien que de ses actes physiques.

En général, les images mentales que forme l'homme contribuent dans une large mesure à déterminer son entourage futur. C'est ainsi que se forment les liens qui rassemblent les gens dans les vies futures, qui nous entourent d'amis ou d'ennemis, qui nous font rencontrer des aides ou des obstacles sur notre route, des gens qui nous aiment sans avoir été aimés de nous dans cette vie, ou qui nous haïssent sans que nous ayons rien fait contre eux dans cette vie. Nos pensées, non seulement construisent par action directe notre propre caractère, mais aussi contribuent, par leurs effets sur les autres, à déterminer quelles personnes nous rencontrerons dans l'avenir.

Il est possible de se protéger contre les pensées d'origine extérieure, en faisant un mur autour de nous avec la substance de l'aura. La matière mentale, comme nous l'avons vu, réagit facilement à l'impulsion de la pensée et peut être facilement moulée suivant la forme voulue. La même chose peut être faite avec la matière astrale comme nous l'avons vu dans Le Corps astral.

Cependant, l'emploi d'une coque pour son usage personnel est, dans une certaine mesure, un aveu de faiblesse. La meilleure protection est constituée par la pureté et la bonté stables qui rayonnent sur toutes choses et entraînent tout élément indésirable dans une puissante effusion d'amour.

Les cas dans lesquels il peut être nécessaire d'employer une coque pour soi-même sont :

1. Lorsque l'on traverse une foule composée d'éléments douteux ; 2. Pendant la méditation ;

3. A l'approche du sommeil ;

4. Lorsque des conditions particulières des pensées inférieures sont susceptibles de surgir.

Nous traiterons du cas 2 au [88] chapitre XVI, du cas 3 au chapitre XVIII et du cas 4 au chapitre XIII.

Les coques sont souvent employées pour aider les autres, et les "aides invisibles" le font souvent, lorsqu'ils ont à protéger un homme qui n'est pas encore assez fort pour se garder lui-même des attaques délibérées ou de la pénible pression des pensées errantes.

Il semble bien que les animaux possèdent la faculté d'envoyer des impulsions émotionnelles à leurs semblables éloignés. William J. Long, dans son livre passionnant How animals talk, affirme qu'il a de bonnes raisons de croire que cette méthode de communication silencieuse constitue le langage usuel de tout le règne animal.

Ce sympathique observateur de la vie animale donne de nombreux exemples. Le setter dont le nom était Don semblait souvent avoir connaissance de l'approche de son maître, même lorsque celui-ci rentrait à la maison à des heures exceptionnelles. Il connaissait aussi l’approche du samedi et des jours de fête où son maître avait l'habitude de l'emmener dans les bois. Un autre chien nommé Watch, partait à la rencontre de son maître lorsque celui-ci se mettait en route dans une voiture tirée par un cheval très ami avec le chien, et cela quelle que soit l’heure du départ du maître.

Les cavaliers savent que la peur ou la nervosité se communiquent très facilement du cavalier au cheval. On a observé que si un louveteau s'éloigne de sa mère, celle-ci, au lieu de courir après lui, reste là où elle se trouve, lève la tête et regarde fixement dans la direction qu'il a prise ; alors le louveteau hésite, s'arrête, puis revient vite vers sa mère. Un fox femelle semblait avoir toute sa famille sous son contrôle sans jamais donner de la voix : un regard sur ses petits et ceux-ci cessaient immédiatement de jouer, rentraient et ne bougeaient plus jusqu'au retour de leur mère. On cite le cas d'un loup blessé qui, après être resté sur place pendant quelques jours, s'en alla droit vers la carcasse d'un animal [89] qui avait été tué dans l'intervalle à dix kilomètres de distance, sans qu'il y ait la moindre trace à suivre entre les deux endroits.

Le capitaine Rule a observé qu'au moment où il atteignait une baleine, toutes les autres baleines, dans un rayon de dix kilomètres, se débattaient comme si elles avaient aussi été harponnées. Il y a des oiseaux non

apprivoisés qui n'apparaissent dans les cours de nos maisons qu'aux moments où l'on y donne à manger à d'autres oiseaux.

Bien des chasseurs ont remarqué que s'ils sortent sans fusil ou sans intention de tuer, ils rencontrent beaucoup d'animaux, tandis que s'ils sortent armés, et avec l’intention de tuer, les animaux qu'ils voient sont inquiets et difficiles à approcher. Un chasseur sachant que l’excitation se transmettait de l'homme aux animaux, réfréna son excitation physique et mentale, et put alors approcher ses victimes beaucoup plus facilement qu'auparavant ; les nombreuses peaux de tigres qu'il a en sont la preuve.

Notre auteur va plus loin, et dit avoir rencontré beaucoup d'Indiens et autres possédant la faculté appelée en Afrique "chumfo" et qui fonctionne comme un sens distinct avertissant de l'approche du danger dans des conditions où l'avertissement par l'intermédiaire des cinq autres sens est impossible.

Les lecteurs qui sont particulièrement intéressés par ce sujet sont invités à lire How animals talk et les autres livres de William J. Long, dans lesquels ils trouveront des développements sur la vie animale en général.

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CHAPITRE XI

LA TRANSMISSION DE LA PENSEE (CONSCIEMMENT) ET LE