• Aucun résultat trouvé

DEVACHAN : DUREE ET INTENSITE.

Puisque c'est l'homme lui-même qui prépare son propre purgatoire et son propre ciel, il est clair que ces deux états de conscience ne peuvent pas être éternels, car une cause finie ne peut pas produire des effets infinis.

Les durées relatives des séjours de l'homme dans les mondes physique, astral et mental varient énormément au cours de l'évolution.

L'homme primitif vit presque uniquement dans le monde physique ; il ne passe que quelques années sur le plan astral après sa mort. A mesure qu'il se développe, sa vie astrale devient plus longue, et, quand son intellect s'éveille, il commence à faire un court séjour sur le plan mental.

L'homme ordinaire des races civilisées reste plus longtemps dans le monde mental que dans les mondes physique et astral. Plus l'homme évolue, plus sa vie astrale devient courte et plus sa vie mentale devient longue.

Nous voyons donc qu'à l'exception des premiers stades de l'évolution, l'homme passe la plus grande partie de son existence sur le plan mental.

Comme nous allons le voir maintenant plus en détail, sauf dans le cas de personnes très peu développées, les durées des vies physique et mentale sont entre elles comme 1 est à 20 approximativement, et dans le cas de personnes très avancées, ces durées sont entre elles comme 1 est à 30.

L'étudiant doit se souvenir de ce que la véritable patrie de l'homme réel, l'égo, est le plan mental, et que chaque descente en incarnation est seulement un court épisode, important toutefois, de son existence.

Le tableau suivant donne une idée de la durée approximative des intervalles entre vies physiques, suivant [206] le type d'homme considéré, ainsi que les durées moyennes des séjours aux niveaux astral, mental et causal.

L'étudiant est prié de ne pas attacher un sens littéral à la classification adoptée par rang social ; ce n'est qu'une manière approchée de désigner les

différentes catégories d'individus. Ainsi, par exemple, il est bien évident qu'il y a des "ivrognes" à tous les degrés de l'échelle sociale ; de même, une personne qui par sa situation sociale appartient à la classe des

"hommes cultivés" peut très bien être inférieure à un "manœuvre".

HOMMES DE LA LUNE : PREMIER ORDRE

DUREE MOYENNE EN ANNEE

Tendance à une vie astrale plus longue et causale plus courte, surtout pour les artistes et les religieux

ÉGOS MOINS AVANCÉS

Vie céleste Classe de l'égo Type actuel Intervalle

total

Il ne faut pas oublier que les nombres ci-dessus ne sont que des moyennes ; dans chaque catégorie les durées varient énormément suivant les individus.

Le mode d'individualisation a un certain effet sur la durée de l'intervalle entre vies, mais cet effet est insignifiant pour les catégories inférieures. Ceux qui se sont individualisés par l'intellect ont souvent un intervalle plus long que ceux qui se sont individualisés par d'autres moyens. Nous reviendrons sur ce point.

D'une manière générale, un homme qui meurt jeune a un intervalle plus court que ceux qui meurent âgés, et sa vie astrale est souvent plus longue, car les fortes émotions qui s'exercent pendant la vie astrale sont générées dans la première partie de la vie physique, tandis que l'énergie plus spirituelle qui produit des résultats dans la vie céleste est mise en œuvre pendant presque toute la durée de la vie physique.

La durée du séjour en dévachan dépend donc des matériaux que l'homme rapporte de sa vie physique, à savoir : toutes choses susceptibles d'être transformées en facultés morales et mentales - toutes les pensées et [208] les émotions pures générées pendant la vie terrestre, tous les efforts intellectuels et moraux, le souvenir de tous les travaux utiles et des projets pour le service de l'humanité. Rien n'est perdu ; mais les passions animales égoïstes ne peuvent pas entrer, car il n'y a aucune matière qui permette de les exprimer.

Le mal de la vie passée, même s'il est plus important que le bien, ne peut pas empêcher la récolte de la moisson du bien. La vie dévachanique peut être très brève, mais même l'homme le plus dépravé, s'il a éprouvé quelque faible aspiration vers le bien, s'il a été remué par quelques instants de tendresse, doit avoir une vie dévachanique pendant laquelle la semence du bien fera germer de tendres pousses, ou, en d'autres termes, l'étincelle du bien est susceptible de se changer en une petite flamme.

Dans le passé, quand les hommes avaient pendant toute leur vie le regard fixé sur le ciel, et dirigeaient leurs efforts vers sa félicité, la période passé en dévachan était très longue, souvent plusieurs milliers d'années.

Mais actuellement, le mental de l'homme est davantage centré sur la terre, et peu de pensées sont dirigées vers la vie supérieure ; les périodes dévachaniques en sont d'autant réduites.

De même, les durées des séjours passés dans les mondes mental inférieur et causal sont proportionnelles respectivement aux quantités de pensées générées dans les corps mental et causal. Tout ce qui appartient au moi personnel, ses ambitions, ses intérêts, ses amours, ses espoirs et ses craintes, a ses fruits dans le monde mental inférieur, le monde de la forme.

Tout ce qui appartient au mental supérieur, aux régions de la pensée abstraite et impersonnelle, a ses fruits au niveau causal, le monde sans forme. Comme le montre le tableau ci-dessus, la plupart des gens font une courte apparition dans le monde céleste causal, quelques-uns y passent une partie notable de leur vie dévachanique ; le petit nombre y passe presque toute sa vie dévachanique. [209]

Ainsi, non seulement l'homme prépare pour lui-même sa vie astrale, mais il décide aussi du caractère et de la durée de sa vie céleste, au moyen des causes qu'il met en jeu durant sa vie terrestre. Il a donc toujours la

quantité qu'il a méritée et aussi la qualité qui correspond le mieux à ses idiosyncrasies.

Un autre facteur très important est l'intensité de la vie dévachanique qui varie suivant les différentes catégories d'égos, et qui influe considérablement sur la durée de la vie céleste.

Dans le tableau ci-dessus, on remarque, dans le même groupe d'égos, deux types, de développement équivalent, mais dont les intervalles entre vies sont très différents : pour un type il est de 1.200 ans environ, pour l'autre il est de 700. La quantité totale de force spirituelle mise en jeu est sensiblement la même dans les deux cas, mais ceux dont l'intervalle est le plus court jouissent d'une félicité double pendant leur vie céleste ; ils travaillent pour ainsi dire à haute pression, concentrent leur activité, et, pendant une période donnée, font des acquisitions presque doubles de celles des membres de l'autre classe.

Cette différence est due, comme nous l'avons mentionné plus haut, aux modes d'individualisation. Sans entrer dans les détails de cette question (ce qui dépasserait les limites de ce volume), nous pouvons mentionner ici le simple fait suivant : ceux qui s'individualisent graduellement par développement intellectuel, génèrent une force spirituelle d'une espèce particulière d'où résulte une certaine durée de vie dévachanique, tandis que ceux qui s'individualisent par un brusque mouvement d'affection ou de dévotion, génèrent une force spirituelle d'espèce différente et, au cours d'une vie dévachanique plus courte, ils jouissent de leur félicité d'une manière plus intense ou plus concentrée. La quantité de force spirituelle mise en jeu peut être dans certains cas un peu plus grande chez ceux dont l'intervalle entre vies est le plus court. [210]

Les investigations sur ce sujet ont montré qu'il y avait une grande flexibilité dans la fixation des intervalles entre vies ; il en résulte de grandes variations dans la manière de travailler des égos durant leur vie céleste.

Une des causes de ce phénomène est la nécessité de ramener ensemble en incarnation des groupes de personnes, non seulement dans le but de mettre en jeu leurs relations karmiques mutuelles, mais aussi pour que les personnes d'un même groupe puissent apprendre à travailler ensemble à certaines fins grandioses.

Il y a par exemple certains groupes d'égos connus sous le nom de

"serviteurs" qui reviennent ensemble vie après vie, pour qu'ils puissent traverser des expériences préparatoires semblables, et que les liens d'affection qui les unissent s'affermissent et rendent tout malentendu ou toute méfiance impossibles dans l'avenir, quand l'heure du travail auquel ils sont destinés aura sonné. Le fait que ces égos sont destinés au service l'emporte sur toute autre considération, et le groupement est conservé pour le service.

Dans tout cela, bien entendu, il n'y a pas la moindre injustice ; nul ne peut échapper au karma, si insignifiant soit-il. Mais le karma est ajusté sur les circonstances particulières : ainsi, il arrive que certain karma soit liquidé rapidement pour que la personne en question devienne libre en vue d'un travail supérieur ; dans ce cas, il se peut qu'une quantité considérable de karma accable cette personne dans quelque grande catastrophe ; elle s'en libère rapidement et la voie s'ouvre devant elle, désormais sans obstacle.

Pour la majeure partie de l'humanité, il n'y a rien de semblable et la vie céleste est vécue à la manière ordinaire.

Les différences dans les diverses rapidités de liquidation du karma, qui impliquent les différences d'intensité de vie, sont indiquées par un éclat plus ou moins grand de la lumière du corps mental.

[211]

CHAPITRE XXII