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Transformation technique du style introduit par Funakoshi: ie shotokan

Dans le document Le syndrome perroquet. (Page 184-189)

SPIRITUELLE DES ARTS MARTIAUX JAPONAIS EN OCCIDENT

B. Introduction d’éléments culturels à Okinawa et au Japon (Cf.: Kenji Tokitsu, Histoire du karaté-do, p 19)

3.4 PHÉNOMÈNE D’ACCULTURATION D’UN ART MARTIAL D’OKINAWA: DU ΤΟ-DE AU KARATÉ JAPONAIS

3.4.2.4 Transformation technique du style introduit par Funakoshi: ie shotokan

La modernité japonaise allait apporter des modifications substantielles sur l’approche globale du karaté: «à mesure que se multipliaient les dojo dans les universités

comparer, analyser, photographier, filmer.327 » Sous l’influence de la nouvelle génération,

les techniques du style de Funakoshi, le « shotokan » se métamorphosèrent lentement, comme le relate Habersetzer: « Ainsi, par rapport au style ancien, les positions devenaient

plus basses et plus fendues, presque écrasées au sol, les attaques plus longues et plus puissantes »328. Il est intéressant de comparer les techniques pratiquées au temps de

Funakoshi et celles que l’on retrouve chez la majorité des adeptes du shotokan aujourd’hui. La caractéristique la plus marquante est directement visible, du moins pour le néophyte, dans les différentes positions de base. Celles utilisées par Funakoshi sont courtes et naturelles, tandis que les positions que pratiquent les adeptes d’aujourd’hui sont longues et basses.

3.5 CONCLUSION

Ce troisième chapitre avait comme objectif d’explorer les arts martiaux traditionnels japonais à partir du pôle strictement profane. Ce parcours, si bref soit-il, nous a permis de

mieux comprendre l’émergence et le développement des arts martiaux japonais.

En résumant, on peut dire que l’émergence des arts martiaux japonais est due aux efforts des guerriers. De manière générale, les différentes techniques ont été développées et utilisées dans un climat de luttes et de guerres pour !’appropriation et la défense des terres, mais également pour l’unification du pays.

327 HABERSETZER, Roland. Karaté de la tradition, loc.cit. 328 Id., p. 77.

Il est intéressant de constater la mutation et la réforme que l’ère Meiji apporta aux arts martiaux japonais. En effet, Jigoro Kano, le fondateur du judo, rompit avec la tradition ancienne. Son exemple fut suivi par de nombreux autres experts qui surent adapter les arts martiaux anciens aux exigences d’une société moderne fortement influencée par l’Occident.

De son côté, le karaté ne fit pas exception. Cet art martial d’Okinawa pratiqué clandestinement depuis l’invasion japonaise ne fut intégré au système d’éducation que par une réforme significative. Par la suite, le karaté fut littéralement récupéré par le peuple japonais qui l’adopta au sein de la grande famille des arts martiaux japonais, après lui avoir

fait subir, encore une fois, une transformation culturelle significative.

En somme, nous constatons ainsi que les arts martiaux traditionnels n’ont jamais été considérés comme une réalité immuable traversant !’histoire. Au contraire, pris dans son ensemble, la tradition martiale japonaise, d’hier et d’aujourd’hui, est faite de réformes constantes qui lui ont permis de s’adapter aux diverses conditions historiques intimement reliées à des phénomènes de cultures et d’acculturation.

LA RELIGION AU JAPON

4.1 INTRODUCTION

La vie humaine est source de pluralité. Dans ses manières de penser, de sentir et d’agir, le peuple japonais a su donner des réponses au sens de l’existence humaine en se dotant d’un système de croyances et de pratiques fondées sur la relation de l’homme avec le sacré. Diverses conditions culturelles ont contribué à l’émergence et à la diffusion de croyances de toutes sortes qui aboutirent à ce que l’on peut appeler, aujourd’hui, la tradition religieuse japonaise.

Ce quatrième chapitre s’intéressera au pôle religieux de la culture japonaise. Nous le diviserons en trois sections: la première présentera un panorama historique et socio- politique de la religiosité japonaise, la deuxième offrira trois clés pour décrypter et mieux comprendre le fait religieux de cette culture particulière et la troisième nous fera découvrir quelques exemples de croyances fondamentales associées aux grands courants religieux qui caractérisent le Japon.

Le panorama historique et sociopolitique de la religiosité japonaise sera divisé en trois grandes périodes. La première tracera Γexpérience religieuse des Japonais de l’origine jusqu’au début de l’époque féodale, tandis que la deuxième présentera quelques aspects importants de la tradition religieuse durant le féodalisme. Quant à la troisième période, elle fera un état général de la perspective religieuse du Japon moderne.

Cette exploration nous fera prendre conscience de la nécessité de nous doter de quelques clés pour mieux décrypter et comprendre cette tradition religieuse des plus complexes. Il s’agira de saisir quelques éléments sur l’origine de cette tradition religieuse: la quête de sens de l’existence humaine, la perspective ontologique et la nature culturelle des réponses données à la question de l’origine de l’univers puis finalement, les nuances culturelles du polythéisme japonais.

La dernière section de ce chapitre s’intéressera aux principales croyances des grands courants religieux japonais. Vous remarquerez que le christianisme ne sera pas traité, même s’il est présent dans la culture japonaise depuis plus de 350 ans, car il faut bien s’entendre: le christianisme n’est pas une caractéristique de la religiosité japonaise. Nous présenterons quelques exemples de croyances se rattachant successivement au shintoïsme, au bouddhisme, au confucianisme et au taoïsme. Dans cette brève présentation, nous ferons un effort de discernement et de synthèse en nous limitant à ce qui nous semblera des éléments axiomatiques des grands courants religieux. Notre but est de déterminer des points de référence qui nous seront utiles tout au long du chapitre suivant.

Enfin, nous n’avons pas jugé nécessaire de dissocier le fait religieux d’Okinawa de celui du Japon. Bien qu’il existe des nuances, le contenu religieux d’Okinawa, quant à sa pluralité religieuse, n’apportait généralement rien de vraiment significatif pour la recherche. Ainsi, dans ce chapitre, le Japon inclut aussi l’île d’Okinawa.

4.2 PANORAMA HISTORIQUE ET SOCIOPOLITIQUE DE LA TRADITION

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