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Limite de la méthode

Dans le document Le syndrome perroquet. (Page 142-146)

SPIRITUELLE DES ARTS MARTIAUX JAPONAIS EN OCCIDENT

2.4 LE SUJET DE RECHERCHE: ÉTUDE CRITIQUE DE LA THÈSE D’HABERSETZER À PARTIR D’UNE RELECTURE DE L’HISTOIRE

2.4.3 Le corpus documentaire

2.4.4.3 Limite de la méthode

Au sujet de la limite de la méthode, deux remarques s’imposent. La première concerne la fiabilité et la validité de la méthode, dont la vérification est impossible à réaliser en cours de recherche; la deuxième remarque porte sur notre grille d’exploration. Ces deux remarques furent une préoccupation permanente.

De fait, en comparant notre grille d’exploration aux données présentées par Grawitz et Landry227 pour la construction d’une grille dans le cadre de la méthode d’analyse de contenu, il faut avouer honnêtement que, d’un point de vue rigoureusement scientifique, notre grille peut être critiquable. Cependant, il nous apparaît qu’elle nous permettra d’obtenir un seuil d’objectivité nous menant à postuler que si un autre chercheur, en tenant compte des mêmes paramètres, effectuait notre recherche, il obtiendrait probablement des résultats comparables. De plus, nous sommes persuadés que notre description est significative pour le problème posé et présente, de façon générale, un portrait honnête des faits.

INVESTIGATION

La première partie nous a permis de définir un certain nombre de concepts, de situer la problématique entourant la dimension spirituelle des arts martiaux japonais en Occident et finalement, de choisir un exemple représentatif pour en faire l’étude. Habersetzer représente cet exemple. Auteur de nombreux ouvrages sur les arts martiaux, il se distingue plus particulièrement dans le domaine du karaté où il est passé maître. Dans l’un de ses ouvrages, il oriente le discours spirituel du karaté dans un rapport exclusif avec le zen. Selon Habersetzer, l’exclusivité de ce rapport s’appuie sur la tradition martiale japonaise. Dans le cadre de cette recherche, nous réfutons la thèse d’Habersetzer. Nous démontrerons, au contraire, la pluralité des rapports possibles entre le karaté et toute autre forme de spiritualité en nous appuyant sur une relecture de la dimension spirituelle des arts martiaux japonais. À cet effet, dans notre démarche méthodologique qui met l’accent sur l’analyse de contenu, nous avons postulé que la dimension spirituelle des arts martiaux est une création culturelle, l’aboutissement d’une tension dynamique entre deux pôles de la culture japonaise: le profane et le religieux. C’est à partir de certaines connaissances de ces deux pôles de la culture que nous pourrons mieux saisir la spécificité de la dimension spirituelle des arts martiaux japonais. C’est dans cette perspective que nous aborderons notre investigation.

Cette deuxième partie comportera trois chapitres. Le premier s’intéressera à l’aspect purement profane des arts martiaux japonais. Le deuxième chapitre concernera l’aspect religieux de la culture japonaise. Finalement, le troisième chapitre traitera de la dimension spirituelle des arts martiaux japonais.

LES ARTS MARTIAUX JAPONAIS

3.1 INTRODUCTION

La vie humaine est source de pluralité. Le peuple japonais n’a pas assuré sa survie qu’à partir d’une seule manière de penser, de sentir et d’agir; car, il faut bien s’entendre: lorsqu’on parle d’arts martiaux, c’est d’abord et avant tout de survie dont il est question. Diverses conditions culturelles ont contribué à l’émergence et à la diffusion d’armes et de techniques de toutes sortes, mais dont !’utilisation ne fut pas toujours dans un but strictement militaire.

Dans ce chapitre, nous explorerons les arts martiaux traditionnels japonais à partir du pôle strictement profane de cette culture particulière. Nous nous intéresserons d’abord aux arts martiaux qui découlent de la tradition des guerriers japonais. La deuxième section de ce chapitre concernera les arts martiaux d’Okinawa. Enfin, une troisième section traitera brièvement de quelques aspects du phénomène d’acculturation du karaté d’Okinawa.

Cette manière de traiter les arts martiaux japonais, en séparant la culture guerrière du Japon de celle d’Okinawa, peut surprendre à première vue, mais elle est tout à fait pertinente. Il ne faut pas oublier que, selon Habersetzer, le karaté est un art martial japonais. Or, nous découvrirons que le karaté ne fut intégré dans la famille des arts martiaux japonais qu’à une date récente de Γhistoire du Japon. Ce que nous appelons aujourd’hui les arts martiaux japonais traditionnels provient, en fait, de plusieurs cultures guerrières dont celles de la Chine, de la Corée, d’Okinawa et même de l’Occident.

Dans le cadre de cette recherche, il ne sera pas nécessaire d’accentuer les influences chinoises, coréennes et même occidentales: quelques références pertinentes suffiront amplement. Nous concentrerons nos énergies à distinguer d’abord deux cultures guerrières que des conditions historiques ont tenté de fusionner: celle du Japon proprement dite et celle d’Okinawa. En dissociant ces deux cultures guerrières et en présentant, par la suite, quelques disparités culturelles reliées au karaté japonais et à celui d’Okinawa, nous sommes d’avis que cette manière de procéder pourra nous permettre de tirer des conclusions intéressantes.

Nous diviserons l’exploration des arts martiaux japonais et d’Okinawa en deux grandes périodes d’hier à aujourd’hui. Le début de la période Meiji détermine la ligne de démarcation. En effet, 1868 met fin à la féodalité et ouvre les pages de l’histoire moderne du Japon. Après avoir situé les contextes géographique, historique et sociopolitique, nous verrons les principaux arts martiaux de chacune de ces cultures guerrières et les caractéristiques qui leur sont propres.

Nous terminerons ce chapitre par une brève incursion dans le phénomène d’acculturation du karaté. La révolution Meiji a permis aux Japonais de connaître et d’apprécier le karaté d’Okinawa et, comme nous le constaterons, ils l’ont récupéré, remodelé pour en faire un art martial typiquement japonais. Nous exposerons quelques éléments caractéristiques de ce phénomène.

Dans le document Le syndrome perroquet. (Page 142-146)