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Traitement de l’exposition professionnelle au plomb

Dans le document SATURNISME (Page 115-119)

conséquences obstétricales Les principaux résultats de cette étude[64]:

IV. Traitement de l’exposition professionnelle au plomb

Le traitement de l’intoxication saturnine professionnelle consiste d’abord à repérer les causes de la contamination et à les éradiquer. Elles sont souvent multiples et complexes, liées à l’hygiène du poste de travail et à celle du travailleur. Quand la source de plomb est la poussière, l’hygiène individuelle joue souvent un rôle majeur.

Le seuil à partir duquel le salarié bénéficie d’une surveillance médicale renforcée est de 100 µg/l chez la femme et 200 µg/l chez l’homme. Pour des plombémies supérieures à 300 µg/l chez la femme et à 400 µg/l chez l’homme, il y a retrait immédiat du poste[12].

Un traitement chélateur peut être proposé d’emblée, en même temps que l’éviction du risque, quand la plombémie est d’au moins 750μg/l. En deçà, une épreuve de plomburie provoquée est utile pour décider des indications thérapeutiques. Le chélateur de référence est l’EDTANa2Ca. Il est utilisé en perfusion intraveineuse dans du soluté glucosé à 5% à la dose de 500 ou 1000mg/m2/j, en continu ou en 1 ou 2 perfusions quotidiennes d’au plus 500mg/m2 dans 250ml de soluté glucosé isotonique, à administrer en 1 heure. Chaque cure dure 5 jours.

Lorsque la plombémie est supérieure à 1 000μg/l, on peut prévoir, d’emblée, 2 ou 3 cures à 10 jours d’intervalle. L’acide dimercaptosuccinique peut avantageusement remplacer l’EDTANa2Ca. Il s’utilise à la dose de 30mg/kg/j, en 3 prises, également par cures de 5 jours. De 10 à 21 jours après la fin du traitement chélateur, un nouveau bilan biologique doit en évaluer les effets et permettre de décider de l’intérêt de sa poursuite [16].

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Le saturnisme est la première maladie professionnelle à déclaration obligatoire. Il pose actuellement de réels problèmes de santé publique. Ce revirement est dû aux acquis récents épidémiologiques, étiologiques et sémiologiques à travers le monde [43].

Cette pathologie est connue chez les adultes des deux sexes, hommes et femmes, surtout dans le cadre des intoxications professionnelles mais moindre dans le cadre extraprofessionnel, elle est potentiellement grave chez l’enfant du fait de la grande sensibilité, essentiellement de leurs systèmes nerveux, aux effets toxiques du plomb. Ceci peut compromettre le devenir mental de nos enfants et aboutir à des séquelles neurologiques et ou rénales graves [43].

C’est une problématique universelle qui a alarmé toutes les autorités sanitaires mondiales et régionales (OMS, IVS, CAPM …). En France et aux Etats unis, le dépistage de l’imprégnation au plomb était d’abord centré sur les intoxications liées aux peintures au plomb des logements vétustes et insalubres. Au fils des années, l’attention s’est ensuite étendue aux autres sources, d’expositions telles que les fonderies de plomb (en Australie, France, Maroc), les canalisations de distribution de l’eau (France, Bruxelles…).

Selon les estimations de l’Institut de métrologie et d'évaluation de la santé, en 2013, elle était responsable de 853.000 décès.

En effet, dans le but de déterminer la prévalence de ce problème de santé public chez la population marocaine en rapport avec les sources communes d’exposition au plomb, plusieurs études et enquêtes ont été menées :

- La 1ère étude, réalisée par le CAPM, concerne l’évaluation de l’exposition au plomb autour d’un site industriel contaminé au Maroc : à travers les particules de plomb émises par les fonderies des communes d’Ain Sebaa et de Sidi Bernoussi et les entreprises de fabrication des batteries de la commune de Sidi Bernoussi. Il s’agit d’une étude cas témoin, réalisée sur une population de 282 exposes à Casablanca (cas) et 191 non exposés à Rabat (témoins) qui a montré que la plombémie moyenne (53,74±42,08 g/l) obtenue chez les participants de la zone exposée (Casablanca) était significativement plus élevée que celle (35,80±34,15 g/l) obtenue chez les participants de la zone non exposée (Rabat) [99].

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- Une 2ème enquête a également été entreprise pour apprécier l’imprégnation saturnine chez une population rurale, utilisant les eaux usées en agriculture dans la région de Settat au Maroc, l’étude a concerné 215 sujets : 116 appartenant à deux douars de la commune rurale de Sid- ElAydi, utilisant les eaux usées brutes en agriculture PE et 99 appartenant à un douar témoin qui n’utilise pas les eaux usées PNE. Les valeurs du plomb sanguin ont varié des valeurs entre 15.7et 139.2μg/l chez la PE vis de valeurs entre 15.3 et 146μg/l chez la PNE [100].

- Une 3ème étude réalisée dans les ateliers de poterie a montré que la teneur maximale en plomb atmosphérique était 9 fois supérieure à la norme admise et que 80% des artisans avaient une plombémie supérieure au seuil limite admis pour les ouvriers exposés professionnellement. Pour 51,6 % des artisans, la plombémie dépassait le seuil dangereux [73].

- ’après le rapport générale 2018 de toxicovigilance publier par le centre antipoison du Maroc en 2019[101], le système de toxicovigilance a pu détecter 21 signaux dont 9 ont été validés en alertes (41%)[101], l’intoxication par le plomb existe parmi ces signaux d’alerte. Le signal sur l’augmentation des cas d’intoxication par le plomb a concordé avec une étude sur la teneur en plomb des peintures vendues sur le marché marocain, qui a montré la présence de plomb à des normes dépassant les seuils recommandés.

Suite à cette étude et à l’alerte, il y a application des actions de minimisation de risque[101] :

 Actions réglementaires : un comité de normalisation a été créé par l’IMANOR pour normaliser la teneur en plomb des peintures vendues sur le marché marocain.

 Communication sur le risque. Il inclut plusieurs efforts :

- Interventions dans les médias avec Communication des médias et la presse sur les intoxications,

- Réunions d’information et de sensibilisation (Réunion de diffusion des résultats de l’étude sur la teneur en plomb des peintures).

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Ces études ont permis de mettre en relief la problématique du saturnisme au Maroc vue la variété des sources d’exposition d’une ville à l’autre et d’une région à l’autre, il reste un problème de santé publique majeur au Maroc [65].

L’objectif de notre recherche bibliographique est d’identifier la source d’exposition au plomb et les facteurs de risque chez les adultes (hommes, femme) et les enfants, et d’individualiser selon cette étude de (FUSSLER BAGUR. 2011) certaines pratiques culturelles qui peuvent occasionner des intoxications au plomb chez l’adulte pour les mieux comprendre.

I. Facteurs de risque associés à des niveaux de plombémies élevées

Dans le document SATURNISME (Page 115-119)