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Dépistage et diagnostic du saturnisme infantile

Dans le document SATURNISME (Page 84-88)

Dépistage et diagnostique

II. Dépistage et diagnostic du saturnisme infantile

1.1. Dépistage

Les manifestations cliniques du saturnisme sont d’apparition tardive et ne sont pas spécifiques de cette intoxication. Chez un enfant d’une population à risque et atteint de troubles neurologiques d’apparition récente le diagnostic du saturnisme doit être évoquer en priorité. Les enfants asymptomatiques et qu’ils appartiennent à une population à risque élevé doivent être l’objet d’un effort de dépistage [20, 58, 59].

1.1.1. Populations prioritaires pour le dépistage

Les individus qui appartiennent à une population à risque élevé d’intoxication saturnine sont Les enfants de 6 mois à 6 ans selon des études française[19, 20, 58-61](Et en particulier, ceux de 18 à 36 mois) :

- des individus fréquentant habituellement des locaux construit(s) avant 1950 et mal entretenus ou habitant dans ces logements.

- des individus habitant dans un logement ou fréquentant habituellement des locaux construit (s) avant 1950 et dans le(s)quel(s) des travaux ont été récemment réalisés.

- famille possèdent d’autres enfants intoxiqués par le plomb dans leur milieux (voisinage ou parentèle).

- dont un adulte ou un parent de leur voisinage habituel a un loisir, une activité professionnelle ou des activités extraprofessionnelles l’exposant au plomb.

- habitant à proximité d’une zone dans laquelle une enquête environnementale a montré que le sol était pollué par le plomb ou habitant à proximité d’un site industriel émettant du plomb ou dans.

- consommant une eau contaminée par le plomb d’une façon habituelle. - traités temporairement par des remèdes traditionnels.

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1.1.2. Organisation et résultats du dépistage

Le dépistage du saturnisme infantile emploiera, la plombémie en première intention, car les autres indicateurs biologiques ne sont pas assez spécifiques ou assez sensibles pour être utiles.

Le tableau 6 décrit les recommandations pour la prise en charge des enfants (De moins de 6 ans) en fonction de la plombémie atteinte.

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Tableau 6: Modalités de suivi de la plombémie [62].

Plombémie Recommandations pour le suivi de la plombémie de l’enfant (De moins de 6 ans)

< 25 µg/L

Absence de surexposition actuelle de l’enfant au plomb : pas de suivi systématique En cas de persistance du ou des facteurs de risque d’exposition au plomb et seulement dans ce cas :

- suivi de la plombémie tous les 6 à 12 mois jusqu’à l’âge de 6 ans,

- information des parents sur les risques liés à l’exposition au plomb et sur les principales sources d’exposition

25 à 49 µg/L

Dépassement du seuil de vigilance Pas de déclaration obligatoire

Suivi de la plombémie avec un premier contrôle dans les 3 à 6 mois, puis tous les 6 à 12 mois jusqu’à 6 ans, si la plombémie reste supérieure à 24 µg/L ou s’il persiste des facteurs de risque d’exposition au plomb

Conseils hygiéno-diététiques

Information des parents sur les risques liés à l’exposition au plomb et sur les principales sources d’exposition

Repérage familial des autres enfants et des femmes enceintes

50-249 µg/L

Cas de saturnisme Déclaration obligatoire

Enquête environnementale et suppression des sources d’exposition au plomb Après la 1ère plombémie, contrôle à 3 mois puis tous les 3 à 6 mois selon l’évolution de la plombémie si elle reste supérieure à 50 µg/L et/ou que la ou les sources d’exposition au plomb persistent, chez le mineur

Conseils hygiéno-diététiques

Repérage familial des autres enfants et des femmes enceintes Recherche, prise en charge et prévention des troubles cognitifs, de l’attention et du développement staturo-pondéral

250–449 μg/L Évaluation dans le mois suivant le prélèvement par un service pédiatrique spécialisé des complications éventuelles et discussion de l’indication d’un traitement chélateur. Déclaration obligatoire

Enquête environnementale et suppression des sources d’intoxication Recherche, prise en charge de complications

Contrôle mensuel de la plombémie tant qu’elle est supérieure à 249 µg/L Conseils hygiéno-diététiques

Repérage et contrôle de la plombémie des autres enfants et des femmes enceintes exposés aux mêmes sources de plomb que l’enfant

≥ 450 μg/L Adresser en urgence l’enfant à un service de pédiatrie spécialisé pour la mise en œuvre d’un traitement chélateur et pour le bilan des complications de l’intoxication

Déclaration obligatoire

Enquête environnementale et suppression des sources d’intoxication Repérage des autres enfants et des femmes enceintes exposés aux mêmes sources de plomb que l’enfant

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1.1.3. Déclaration obligatoire

Par ailleurs, le saturnisme infantile est une maladie à déclaration obligatoire. Les praticiens dans le secteur de santé (médecins biologistes, médecins généralistes…) doivent déclarer tout nouveau cas d’enfant dont la plombémie est au moins égale à 50 μg/l, au médecin inspecteur de santé publique de DDASSF (direction départementale des affaires sanitaires et sociales française)[63].

1.2. Diagnostic

Si la plombémie est au moins égale à 250μg/l chez les enfants, ils doivent bénéficier d’une évaluation de leur intoxication en milieu spécialisé. Selon le bilan suivant :

- Interrogatoire de l’entourage (si c’est possible, l’entourage de l’enfant) à la recherche d’autres cas dans l’entourage, d’un pica, de sources de plomb, de signes de saturnisme, de précédents dosages de la plombémie, les habitudes alimentaires de l’enfant sont également notées.

- Examen clinique de l’enfant, une attention particulière est portée à l’examen neurologique, au langage et au développement psychosocial.

- Dosages de la plombémie et de la protoporphyrine érythrocytaire. - Dosage du fer sérique et de la ferritinémie, hémogramme.

- Cliché de l’abdomen sans préparation à la recherche d’opacités intestinales, révélant l’ingestion récente de miettes de peinture au plomb. D’autres examens complémentaires peuvent être utiles pour dépister et évaluer certains effets toxiques du plomb. Lorsqu’un traitement chélateur est envisagé, il faut au moins disposer d’une créatininémie avant le début du traitement dont l’un des risques théoriques est de faire apparaître ou d’aggraver une insuffisance rénale [16, 42].

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III. Dépistage du saturnisme chez la femme enceinte et le

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