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Techniques de dosage

Dans le document SATURNISME (Page 77-81)

Dépistage et diagnostique

I. Surveillance biologique de l’exposition au plomb

1.2. Techniques de dosage

Pour l’analyse du plomb à ce jour, les techniques les plus répondues à ce jour sont[43] :

1.2.1. La spectrométrie d’absorption atomique

Elle permet de doser à l’état de traces (mg/l) une multitude d’éléments chimiques. L’analyse est basée sur l’absorption des rayonnements dérive d’une lampe à cathode creuse ou à décharge par les éléments à l’état atomique. Il existe une relation linéaire entre la quantité de lumière absorbée et la concentration de l’analyte dans l’échantillon. Un dispositif électrothermique s’applique pour lancer le processus d’atomisation, soit une flamme (SAAF) soit un four graphite (SAAFG), cette dernière est la plus utilisée dans la plupart du temps [44, 45].

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C’est une méthode d’une grande sensibilité (seuil de détection : 0,1 à 100μg/l), quantitative, l’analyse peut s’effectuer sur des microvolumes (injection de 5100 µl), d’où son intérêt lorsque la quantité d’échantillon disponible est limitée. Elle permet aussi l’analyse des éléments présents dans le sang à des concentrations inférieures à 20nmol/l (Cr, Co, Ni, Mo, V, Mn), en plus l’analyse de la quasi-totalité des éléments d’intérêt clinique. C’est une technique très habituelle en raison de son coût raisonnable et du coût élevé de la torche à plasma. C’est une technique mono-élémentaire. Par contre, certains appareils récents permettent l’analyse simultanée de 4 éléments.

1.2.1.1. Spectrométrie d’absorption atomique à atomisation par flamme (SAAF)

La FAAS utilise une flamme laminaire acétylène-air ou protoxyde d’azote-acétylène-air pour atomiser le plomb à des températures de l’ordre de 2000-3000°C, en fonction du mélange gazeux. Pour la plombémie, la limite de détection de la SAAF dépend de la préparation subie par l’échantillon et de la méthode utilisée. Dans le cas des méthodes avec coupelle de Delves par exemple, on peut utiliser des échantillons d’un volume de 50 à 100 μl avec une limite de détection de l’ordre de 10 à 30 μg/dl. À titre de comparaison, si l’on utilise des méthodes par nébulisation, la limite de détection se situe autour de 100 μg/dl et il faut alors des échantillons plus importants. Même à la valeur la plus basse que l’on puisse obtenir, la limite de détection est encore trop élevée pour que la SAAF soit intéressante à des fins de dépistage dans des populations chez qui la valeur de fond de la plombémie est faible[46].

Les spectromètres SAAF peuvent être munis d’un échantillonneur automatique qui permet de traiter un grand nombre de prélèvements. Étant donné que ces appareils utilisent un gaz inflammable, ils ne doivent pas être laissés sans surveillance lorsqu’ils sont en fonctionnement. En raison de sa relative simplicité d’utilisation, de sa rapidité, de son coût modéré et du fait qu’elle est relativement exempte d’interférences, la SAAF est utilisée depuis des décennies et elle l’est encore pour des analyses de routine dans de nombreuses régions du monde. Toutefois, dans de nombreux pays, elle est maintenant largement supplantée par la SAAFG, qui permet de mesurer des valeurs beaucoup plus faibles de la plombémie[46].

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1.2.1.2. Spectrométrie d’absorption atomique en four graphite (SAAFG)

Dans la SAAFG, on utilise un tube en graphite chauffé électriquement dans lequel on vaporise et atomise l’analyte jusqu’à 3000°C avant détection. On peut analyser des échantillons d’un volume de 10 à 50 μl. Comme l’échantillon est atomisé en totalité dans un faible volume, on obtient un gaz atomique de densité élevée. Il s’agit donc d’une technique très sensible. On a mis au point des méthodes qui permettent de mesurer des concentrations de moins de 0,1 μg/dl [47, 48]; toutefois, dans les conditions habituelles d’utilisation, la limite de détection est de l’ordre de 1 à 2 μg/dl. Actuellement, la SAAFG est l’une des méthodes les plus couramment utilisées pour déterminer la plombémie. Le risque d’interférences est toutefois plus élevé qu’avec la SAAF. Ce risque a pu être réduit grâce à une meilleure conception de l’appareillage et à l’utilisation de divers modificateurs de matrice. Cela étant, il faut un personnel qualifié pour installer et faire fonctionner cet appareillage dans de bonnes conditions de fiabilité[46].

Les spectromètres SAAFG modernes sont des appareils fiables, exacts et précis. Ils sont généralement dotés d’un échantillonneur automatique qui permet de traiter un grand nombre de prélèvements et d’obtenir une meilleure précision. Comme ces dispositifs utilisent un gaz inerte, ils peuvent fonctionner sans surveillance en toute sécurité. Plusieurs fabricants commercialisent des spectromètres SAAFG facilement configurés pour le dosage du plomb dans le sang. On peut utiliser la GFAAS pour des dosages successifs limités de plusieurs éléments (par exemple le plomb et le cadmium) dans un seul échantillon. On peut aussi régler l’appareil pour doser toute une gamme d’éléments à raison d’un élément par échantillon[46].

1.2.2. La spectrométrie d’émission atomique avec plasma induit

Cet appareil résulte du couplage entre un spectromètre d’émission atomique et une torche à plasma. La spectrométrie d’émission par ICP, possède un principe qui est basé sur l’analyse des radiations émises par des atomes excités [49].

Principes :

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indépendants. Le plasma excite ces atomes, réémettent une lumière sous la forme d’un rayonnement électromagnétique (l’énergie qu’ils ont acquise).

La lumière émise entre dans le spectromètre qui la disperse en séparant les différentes raies d’émission présentes dans le rayonnement. L’analyse quantitative s’effectue on mesurant l’intensité des raies émises par l’échantillon, qui sont proportionnelle à la concentration des éléments qu’il contient [50].

Applications et avantages :

Des atouts majeurs présentent dans cette nouvelle méthode qui la font désigner pour être la technique de base des 10 années à venir. C’est une méthode qui permet une analyse simultanée, rapide et multi élémentaire, ainsi elle présente pour la majorité des métaux une très grande sensibilité, leurs limites de détection est inférieures à 10 ppb (μg/l).

C’est une méthode peu répandue dans les laboratoires de biologie clinique, car elle est très couteuse et la limite de détection est trop élevée pour plusieurs éléments (Se, Co, Cr, Mn, Ni…) est encore pour permettre leur dosage aux concentrations physiologique.

1.2.3. La spectrométrie d’émission atomique couplée à un spectromètre de masse

La spectrométrie d’émission en plasma induit couplée à la spectrométrie de masse (ICP-MS) est une des techniques les plus sensibles pour l’analyse des métaux et métalloïdes, a l’heure actuelle (capacités d’analyse multi élémentaire).

1.3. Résultats

- La plombémie des personnes qui ne sont pas exposés à une source spécifique de plomb selon le CDC, est inférieure à 100μg/l, ce taux a été revu à la baisse et il est maintenant de 50μg/l principalement chez l’enfant qui est un personne à risque, une évolution significative de la plombémie correspond à une variation de plus de 20μg/l entre 2 plombémies successives [51].

- Les valeurs de référence de la plombémie dans la population générale en France, sont < 80μg/l chez les hommes et < 63μg/l chez les femmes [41].

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2. Plomburie

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