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CHAPITRE 1 : SITUATION DU NUMERIQUE DANS L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR AU

1.1. Accessibilité au numérique

1.1.2. TIC et enseignement supérieur : spécificités camerounaise

Sur le plan du discours, le système éducatif camerounais reconnait la nécessité de mettre à contribution les applications des nouvelles ressources qu’apportent les TIC dans l’enseignement (Fonkoua, 2006b). Pour cet auteur, l’outil informatique devient inéluctable et indéniable aussi bien dans l’enseignant que pour l’apprenant. Les TIC font partie intégrante des nouvelles orientations politiques dans l’enseignement supérieur au Cameroun. Le corpus des textes règlementant et organisant la formation continue et à distance existe au Cameroun. On peut citer (Lamago, 2011 : P.3) :

 le décret n° 88/1328 du 28 septembre 1988 portant organisation de l’École Normale Supérieure ;

 l'arrêté n° 00/0003/MINESUP/DDES du 26/01/00 portant régime des enseignements et des examens au Programme d’Enseignement à Distance (PED) ;

 la loi n°005 du 16 avril 2001 portant orientation de l’Enseignement Supérieur ;

 l'arrêté n° 01/0040/MINESUP/DDES de la 29/05/01 portante création d’un Centre pour l’Enseignement à Distance (CED) à la faculté d’agronomie et des sciences agricoles de l’Université de Dschang ;

 décision n° 06- /0321/MINESUP/CAB/IGA/CJ du 16 mai 2006 portant création des organes opérationnels pour la mise en place du système LMD dans l’Enseignement Supérieur au Cameroun ;

Pour coordonner toutes les actions en rapport avec les TIC dans les universités publiques et pour un meilleur suivi de l’exécution des projets, il a été créé un comité d’intégration des TIC en enseignement supérieur qui a aussi une mission de veille technologique dans les universités publiques. Parmi les actions en cours en faveur des TIC, on peut citer la mise sur pied d’un projet structurant d’interconnexion des universités au Cameroun. Celui-ci permet la connexion de toutes les universités à l’Internet, la mise en place des réseaux locaux et d’un réseau de télécommunication. Par ailleurs, selon les sources officielles, la nouvelle gouvernance universitaire repose sur un socle à deux finalités socio-politiques, à savoir : « l’accès au système

éducatif est ouvert à tous les Camerounais ; le système éducatif doit assurer l’égalité des chances à tous les citoyens » (Fame Ndongo, 2007 : P3 repris par Lamago, 2011).

Le système d’enseignement universitaire camerounais, créé en 1962 juste au lendemain de l’indépendance avec une capacité d’accueil de 300 places, a subi des évolutions infrastructurelles progressives et une réforme en 1993. Cette dernière a été re-calibrée par la loi15 d’orientation de l’enseignement supérieur en 2001. À ce jour, ce système s’oriente vers la formule du LMD. Adjointes à cela, des structures de formation à distance, des unités d’appui à l’enseignement et la recherche axées sur les TIC comme le CITI16, le CIRD17 et le RIC18, dont

les rôles sont de faciliter l’usage des TIC et des ressources documentaires électroniques. L’actualité montre une forte volonté politique à rénover son système universitaire pour mieux répondre aux besoins des jeunes. Cette volonté politique définit la vision globale de l’enseignement dans le supérieur. On observe sur le terrain un monde universitaire en pleine mutation semblable à des bâtis en plein chantier dans lesquels les TIC occupent progressivement une place de choix. Les étudiants s’approprient petit à petit des TIC, même si les usages de celles-ci dans les pratiques d’apprentissage des étudiants des universités d’État au Cameroun sont encore très faibles (Mbangwana & Mambeh, 2006 ; cité par Ngnoulaye 2010). Il existe une communication tous azimuts autour de l’apport des TIC et Internet dans le système universitaire Licence, Master, Doctorat (LMD). Au sujet de cette injonction du LMD, on notera par exemple les changements organisationnels peu concertés par les textes réglementaires intégrant des exigences fortes d’innovation et de réorganisation du mode d’enseignement classique et de la formation continue à distance par les nouvelles technologies (NTIC) dans le

15 ftp://www.minesup.gov.cm/Ministere/Lois/LOI_PORTANT_ORIENTATION.pdf 16 Centre Interuniversitaire des Technologies de l’Information et de la Communication 17 Centre Interuniversitaire de Ressources Documentaires

système LMD. L’injonction dans plusieurs pays à l’instar du Cameroun est perçue à travers les arrêtés modifiant le régime des enseignements et des examens avec des exigences d’intégration par les enseignants des Programmes d’Enseignement à Distance (PED), sous la création d’un Centre pour l’EAD (MINESUP, 2001, 2005 ; cité par Njingang Mbadjoin, 2015).

Au niveau national, le Gouvernement du Cameroun a adopté, en 2006, en présence des Partenaires Techniques et Financiers, une Stratégie Sectorielle de l’Education très exigeante sur les questions d’accès, d’équité, de professionnalisation et de qualité des enseignements. Globalement, les objectifs de cette stratégie sont les suivants :

1. Accroître l’équité dans l’accès et l’enseignement supérieur de qualité ;

2. Réduire de manière significative les déperditions dans l’enseignement supérieur ; 3. Développer une culture d’évaluation et du pilotage par les résultats ;

4. Améliorer la qualité de l’encadrement pédagogique à l’enseignement supérieur ; 5. Développer et valoriser la recherche ;

6. Réviser les programmes dans l’enseignement supérieur ; 7. Promouvoir l’accès aux TIC ;

8. Impliquer les professionnels dans l’élaboration des programmes, la formation et l’évaluation des apprenants ;

9. Promouvoir la bonne gouvernance.

La cartographie 2014 de l’enseignement supérieur dénombre 08(huit) universités d’Etat arrimées à l’espace académique mondial, 06 (six) universités spécialisées à vocation internationale et 163 instituts privés d’enseignement supérieur à rayonnement transnational (MINESUP, 2014).

En ce qui concerne les pays de la zone Communautaire Économique et Monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC) et notamment le Cameroun, ce défi peut être abordé sous l’angle de la performance des dispositifs hybrides ou FAD/e-Learning modernisant la formation professionnelle des ingénieurs par une nouvelle réorganisation institutionnelle du système LMD. Elle est marquée timidement par une légère évolution de la décentralisation au niveau du système éducatif à l’aide des TIC dans différents pays d’Afrique subsaharienne (Fonkoua et Marmoz, 2011).