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CHAPITRE 2 : PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE

2.1. Constats des chercheurs autour du sujet

2.1.1. Insuffisance ou inexistence des dispositifs appropriés en formation dans le domaine de

Dans le domaine des sciences appliquées, le savoir théorique s’accompagne systématiquement de savoir pratique, expérimental et manipulatoire dont la mise en accès global est plus difficile à opérer (Philippe Leproux et al., 2013 : P.1). Les cursus de formations professionnelles d’ingénieurs sont en général handicapés dans la réalisation de projet impliquant les séances d’activités de travaux professionnels et pratiques en télémanipulation d’objet réel ou virtuel à distance (Mhiri, et al. 2012 ; Loisier, 2011 ; Njingang Mbadjoin, 2015). La stratégie pédagogique a à faire non pas un simple usage des TIC, mais un usage efficace de son potentiel pédagogique dans le contexte des télémanipulations, des travaux pratiques voir des activités professionnelles, impacterait les représentations, les compétences des acteurs et la valeur ajoutée des dispositifs.

A l’exemple des dispositifs de l’école polytechnique de l’Université de Yaoundé I (MASTEL & MASSICO) reposant tous sur la plateforme Moodle, n’ont jusqu’ici pas pu mettre en œuvre des laboratoires expérimentaux-matériels et logiciels-virtuels permettant de proposer des TP à distance. Toutefois, les systèmes électroniques font émerger des technologies embarquées qui facilitent l’accès à des machines que l’on peut contrôler, piloter et finalement manipuler à distance (Philippe Leproux et al., 2013 : P.3). Dans un autre contexte, le dispositif LABENVI de l’Université de Limoges, qui offre aux apprenants éloignés la possibilité d’effectuer des travaux pratiques à distance dans le domaine de l’électronique et de l’optique, est un outil fondamental, permettant par exemple d’illustrer expérimentalement des théories concernant la transmission de données dans les systèmes de communication civils (GPS, mobile, fibre optique) ou militaires (radar). L’Université de Limoges est donc ainsi dire, une des rares universités à offrir une formation complète à distance dans le domaine de l’électronique et de l’optique des télécommunications, conduisant à l’obtention d’un diplôme reconnu à l’échelle européenne (master).

Plusieurs Universités et Institutions voudraient bien mettre à la disposition des étudiants une solution basée sur les environnements virtuels d’étude ; pour leur permettre d’acquérir des aptitudes pratiques suite à la théorie acquise dans l’environnement classique d’enseignement fondé le plus souvent sur la simple manipulation de documents de type « expositifs » basés sur une logique de transmission de connaissances (Damiani et al., 2010). Mais elles sont limitées par le coût onéreux des environnements virtuels commerciaux qui sont proposés sur le marché. En plus, « le manque de financement par les institutions porteuses de projet de formation à

distance, font qu’elles se rouent vers les dispositifs de type hybrides et les enseignants se limitent aux logiciels de simulation qui ne sont pas toujours indiqués aux objectifs de l’étude »

(Damiani et al. 2010 : P.12).

Les environnements virtuels commerciaux sont alors devenus très importants pour le renforcement des cours en ingénierie avec pour dorsale les TIC, mais leur coût élevé a rendu leur adoption presque impossible pour les Institutions ayant une ligne de budget très limitée. Il en est ainsi du cas des dispositifs MASTEL et MASSICO de l’ENSP.

2.1.2. Ressource humaine pas toujours qualifiée à opérer un choix judicieux et aux usages pas toujours efficientes des logiciels en ingénierie de formation

D’après Saïd et al (2008), les problématiques inhérentes à l’accès et qui doivent être soulignées concernent l’insuffisance relative en quantité, en qualité et en pertinence des ressources matérielles, humaines, des logiciels et des contenus numériques éducatifs (Ngunu, 2013 : P.20). Les discussions en cours sur la possibilité des cours basés sur les laboratoires à travers l'enseignement à distance montrent que la plupart des enseignants universitaires sont sceptiques et croient cette option impossible ou inefficace (Kelly et al., 2006). Par conséquent, peu d'universités offrent des cours à distance basés sur les laboratoires aux étudiants du domaine des technologies de l’information et des télécommunications.

Selon (Damiani et al., 2010 : P.2), « Les leçons vidéo, les exercices en ligne, les forums

didactiques, et les interactions avec les tuteurs et les enseignants par le biais des ordinateurs font désormais partie de nombreux programmes de formation en ligne et exigent pour cela de nouvelles compétences du côté enseignants comme aussi du côté des apprenants ». La plupart

des apprenants ont besoin de certains outils de renforcement pour accroître l’intérêt du cours et faire avancer le processus d'apprentissage. Certaines aptitudes pratiques ne peuvent être acquises que par des expériences interactives (Dirckinck-Holmfeld et Lorentsen, 2003), qui ne sont pas toujours faciles à fournir dans un environnement d’apprentissage traditionnel. La

question de l'exploitation distante de simulations est aussi rapidement devenue centrale. En effet, les simulations, qui permettent un apprentissage actif de type « découverte-construction de connaissances » sont compatibles avec un relatif isolement de l'apprenant (Guéraud et al., 1999 : P.18).

Pour Capobianco et Lehman (2004 : P.4629), les technologies ont le potentiel de jouer un rôle important comme outil d'enseignement qui permet aux professeurs de sciences de concevoir, de planifier, et de mener des investigations scientifiques (repris par Ngunu, 2013 : P.23). Les enseignants doivent pouvoir choisir parmi les divers logiciels de simulation; il leur faudra acquérir de nouvelles compétences pour travailler avec ces simulateurs dans leurs salles de classe, de façon didactique et pédagogique. Le choix pour l'enseignant peut dépendre de divers facteurs comme les fonctionnalités offertes par le logiciel, son prix, sa disponibilité pour les étudiants ou sa diffusion dans le monde professionnel. Les enseignants doivent de ce fait être préparés pour explorer les possibilités actuelles et émergentes qu’offrent les nouvelles technologies. Ils ont besoin de développer une attitude professionnelle d'évaluation et de réflexion sur les nouveaux outils disponibles pour l'enseignement des sciences (Niess, Lee et Kajder, 2006). Des recherches menées dans le secteur de l'EIAH (Environnements Interactifs d'Apprentissage Humain) visent à proposer des solutions sophistiquées basées sur une approche cognitive et s'intéressent aux interactions entre système et apprenant (Balacheff et al. 1997 ; Guéraud et al., 1999). Cette approche, qui se base sur le raisonnement pour représenter l'expertise du domaine, l'expertise pédagogique et le comportement de l'élève, pose souvent des problèmes dus à la complexité des modèles qu'elle met en œuvre et requiert souvent une étroite et longue collaboration entre spécialistes (pédagogues et informaticiens) (Guéraud et al., 1999).

2.1.3. Atouts, désavantages et enjeux pédagogique et didactique des logiciels de simulation