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CHAPITRE 3 : CADRAGE THEORIQUE

3.3. Usages des logiciels de simulation dans les dispositifs hybrides

3.3.3. Impacts des usages des logiciels sur la formation des élèves ingénieurs en EAD

3.3.3.2. Impacts de l’usage des logiciels sur la motivation des élèves ingénieurs en EAD

Lamarche (1992) définissent la motivation comme l'ensemble des facteurs qui : 1) incitent à l'action (l'intensité de la motivation), et 2) dirigent cette action (l'activité vers laquelle cette envie d'agir est dirigée). Pour Viau (2003), les processus motivationnels se situent au sein de l’approche sociocognitive. Selon Viau (1994) et repris par Ngnoulayé (2010 : P.68), « le socio-

cognitivisme accorde une grande importance à l’interprétation de la situation, aux déterminants cognitifs et affectifs de la motivation et enfin aux conditions contextuelles ».

Pour Legrain (2003), la motivation est forcément liée à un mobile, à un projet, à un succès recherché. Pour atteindre le succès escompté, l’apprenant doit s’engager dans une action académique. Cet engagement va consister à accumuler une grande quantité d’énergie et sous plusieurs aspects tels que l'enthousiasme, l'assiduité, la persévérance. Karsenti (1999) quant à lui voit la motivation comme un construit hypothétique qui représente des processus physiologiques et psychologiques. Ngnoulayé (2010) de souligner : « Chez l’étudiant, cette

énergie canalisée par la soif de réussir son parcours académique, incite à l’action, est portée vers un engagement à apprendre, à découvrir et à acquérir de nouvelles connaissances »

Les caractéristiques de la motivation sont directement liées aux facteurs externes en provenance des parents, de l’enseignant, du type d’activité, du type d’évaluation donné aux étudiants et de l’ambiance dans la salle de classe qui déterminent la motivation. Eccles et Wigfield (2002) repris par Ngnoulayé (2010), relèvent que ce n'est pas toujours uniquement pour des raisons académiques que les étudiants se fixent des buts d'apprentissage, mais aussi parfois pour des aspects de responsabilité dans la société. L’étudiant peut ainsi s’inscrire dans une dynamique d’apprentissage parce qu’il souhaitera demain être un acteur clé de la société comme médecin, enseignant, ingénieur, politicien, directeur, ministre, etc. Le manque de motivation constitue le plus souvent les grandes causes de l’échec des étudiants encore plus dans les dispositifs de formation à distance ou l’apprenant a souvent tendance d’être abandonné à lui-même.

Selon Deci et Ryan (1985,1991), tout ce qui est susceptible d'influencer les sentiments d'autodétermination, de compétence et d'affiliation, aurait un impact sur la motivation d'un étudiant. En effet, les étudiants universitaires et surtout en cycle de formation professionnelle se sentent plus autodéterminés (s’ils en perçoivent la valeur pour le cours, l’exercice ou les travaux pratiques) ou moins autodéterminés (s’ils ne perçoivent aucun lien entre les actions qu’ils mènent et leurs résultats), s’ils se sentent plus compétents (s’ils en perçoivent de nouvelles aptitudes acquises), ou encore si le fait d’apprendre avec les logiciels augmente leur sentiment d’affiliation (s’ils perçoivent qu’ils appartiennent à une catégorie sollicitée d’étudiants). Cette théorie de Deci et Ryan portant sur la motivation est partagée par plusieurs autres chercheurs en science de l’éducation comme Vallerand, Blais, Brière et Pelletier (1989), Karsenti (1999). Il découle alors ici que la théorie de Deci et Ryan distingue trois grandes fonctions dont la motivation intrinsèque, la motivation extrinsèque et l’amotivation.

Selon Ngnoulayé (2010), l’amotivation est le niveau zéro, le niveau le moins autodéterminé, alors que la motivation intrinsèque représente le niveau le plus autodéterminé. Pour les psychologues Myers et Lamarche (1992), la motivation intrinsèque est un désir de réaliser un comportement pour son propre compte et pour être efficace alors que la motivation extrinsèque est un désir de réaliser un comportement pour obtenir une récompense promise ou par crainte d'une punition.

D’après la théorie de l’évaluation cognitive de Deci et Ryan (2000), la motivation d'un individu est principalement influencée par ses besoins d'autodétermination, de compétence et d’affiliation. Il ressort donc de cette théorie que, tout ce qui est susceptible d'influencer les sentiments d'autodétermination, de compétence et d'affiliation, aurait un impact sur la

motivation d'un étudiant. En nous appuyant sur cette théorie, nous pouvons dire que l’intégration des logiciels dans les apprentissages des étudiants en formation à distance pourrait favoriser leur sentiment s’ils se sentent autodéterminés, compétents et s’ils ont la prétention d’avoir augmenté leur sentiment d’affiliation. Quoi que l’usage de ces logiciels reste encore informel, ils constituent de nos jours un des outils didactiques appropriés pour l’apprentissage des étudiants aussi bien en formation classique qu’en formation hybride dans la plupart des disciplines en éducation.

Dans le cadre des dispositifs hybrides de l’ENSP, leurs usages ne sont pas encore systématiques dans les programmes, mais la réalité est qu’elles sont de plus en plus incontournables dans la plupart des cours. Comment l’intégration des logiciels dans l’environnement d’apprentissage des étudiants favoriserait-elle davantage leur motivation académique, et par là, leur succès en formation des sciences des ingénieurs? Peut-on dire que leurs sentiments d’autodétermination, de compétence et d’affiliation sont plus favorisés qu’avant les usages des logiciels comme outils didactiques d’apprentissage dans les dispositifs hybrides MASTEL & MASSICO de l’ENSP? Ces interrogations vont faire l’objet de nos préoccupations dans la suite de notre recherche. Et pour répondre à ces questions, nous nous appuierons sur la théorie de Deci et Ryan qui nous renseigne sur le cadre servant à observer les usages faites des logiciels par les étudiants universitaires ainsi que leurs sentiments autodéterminés (s’ils en perçoivent la valeur pour le cours, l’exercice ou les travaux pratiques) ou moins autodéterminés (s’ils ne perçoivent aucun lien entre les actions qu’ils mènent et leurs résultats), s’ils se sentent plus compétents (s’ils en perçoivent de nouvelles aptitudes acquises), ou encore si le fait d’apprendre avec les logiciels augmente leur sentiment d’affiliation (s’ils perçoivent qu’ils appartiennent à une catégorie sollicitée d’étudiants).