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Résumé des épisodes précédents :

Nasreddine est un jeune garçon qui vit dans un pays arabe. Comme son père est blessé, il se rend seul au marché sur son âne pour vendre les abricots et les œufs de la famille et faire quelques courses. Aussitôt arrivé, il attache soigneusement l'âne à un tronc d'arbre avec un triple nœud et décharge ses paniers.

Épisode 1 : « Au voleur ! »

Là où les acheteurs sont les plus nombreux, Nasreddine déroule un vieux tapis, s'assied dessus en croisant les jambes et crie :

– Abricots tendres et doux ! Petits soleils qui fondent dans la bouche ! Chairs délicates qui caressent l'intérieur du ventre et s'écoule facilement par le derrière !

– Quel bon marchant tu fais ! s'exclame son voisin.

– Heureux le père d'un garçon si dégourdi ! ajoute un autre.

Nasreddine sourit de bonheur, et beaucoup de clients lui achètent sa marchandise.

Lorsqu'il ne reste ni abricots ni œufs, le garçon remplit ses paniers de miel, d'huile d'olive, d'ail, d'aubergines, comme le lui a demandé sa mère, et retourne vers l'arbre où son baudet est attaché. Là, son coeur s'arrête de battre et son visage devient rouge comme un poivron : l'âne a disparu.

Paniqué, Nasreddine court d'un arbre à l'autre, examine tous les animaux à quatre pattes qui attendent leur maître sans découvrir le sien. Il s'égosille :

– Au voleur ! Au voleur ! On a volé mon âne !

Mais sa voix se perd dans le tumulte des bavardages.

Les passants le regardent d'un air distrait, d'autres continuent leur conversation, certains chuchotent en l'observant de travers.

Un marchand de bœufs, à la moustache frisée, le prend en pitié :

– Personne ne t'entend, mon garçon. Monte plutôt sur cet escabeau, là-bas, pour qu'on puisse te remarquer et t'écouter.

Relevant le bas de sa robe, Nasreddine grimpe jusqu'à la dernière marche, enlève ses babouches et les tend en l'air, chacune dans une main, d'un geste menaçant.

En fronçant les sourcils, il crie :

– Au voleur ! Mon âne a disparu ! Attention ! Attention ! Si on ne me ramène pas mon âne, je ferai ce que mon père a fait quand on a volé le sien ! Et vous regretterez votre silence ! Car ce que mon père a fait, personne ne l'a jamais accompli. Dans le village, tout le monde s'en souvient.

Intriguée, une vieille femme s'approche.

– Je ne me souviens de rien. Qu'est-ce qu'il a fait ton père, quand on lui a volé son âne ? Nasreddine prend un air terrible.

– Es-tu prête à entendre un récit qui te fera frémir de peur ? – Oui, raconte ! ajoutent deux jeunes gens.

D'autres se joignent à eux. Une bande d'enfants, joyeux et bruyants, bouscule les spectateurs pour arriver au premier rang.

– Allez, raconte ! s'impatiente une petite fille.

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Annexe 8 : texte étape 3, « Nasreddine et son âne » épisode 2

Épisode 2 : Le récit de Nasreddine

Nasreddine raconte comment son père s'est fait voler son âne et comment ils sont jardin, un homme en simple chemise, un bonnet enfoncé jusqu'aux oreilles, les yeux jaunes comme ceux d'une panthère, la barbe noire et très longue. Mon père se dressa devant le voleur et lui demanda d'une voix féroce :

« Où se trouve mon âne ? »

« Quel âne ? » répondit le perfide malfaiteur.

« Je vais te redonner la mémoire ! »

Alors mon père saisit le voleur par son interminable barbe et le fit tourner, tourner comme les ailes d'un moulin, si fort que j'entendis le vent siffler.

« Maintenant dis-moi où tu as caché mon baudet », réclama mon père.

« Je ne vois pas ce dont tu veux parler », osa répéter le brigand.

Alors mon père sorti le poignard attaché à sa ceinture.

À cette nouvelle, les enfants dans l'assistance poussent des cris d'effroi, et Nasreddine sourit de triomphe en précisant :

– La lame du poignard, à la lumière de la lune, brille comme l'épée du vizir ! En l'approchant du voleur, mon père déclara :

« Tu te moques de moi, fils de chien, chacal du diable. » – Le brigand, les yeux affolés, avoua :

« Ton baudet est dans un arbre ! »

« Dans un arbre ! Tu te moques de moi ! »

Mon père planta la pointe du couteau entre les yeux du voleur.

Celui-ci gémit : « Que la barbe me tombe si je mens. Ton baudet est dans le grand baobab de l'autre côté de la colline. »

– Vous connaissez tous le vieux baobab de l'autre côté de la colline des oliviers…

Eh bien ! l'âne était accroché dans les banches. De grosses larmes tombaient de ses yeux et arrosaient une délicate fleur sur le sol desséché. Ah ! Ce fut difficile de le descendre de là-haut ! Puis nous avons attaché les pieds et la main gauche du voleur et déposé devant lui un

grand tas de piments pointus, rouges et piquants.

– Mon père ordonna :

« Voleur calamiteux, mange ces épices jusqu'à ce que le feu de l'enfer brûle ton estomac, tes intestins et tout ton ventre. »

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Annexe 9 : texte étape 4, « Nasreddine et son âne »

osseux, le turban parsemé de crottes d'oiseaux, s'éloigne en jetant des regards inquiets autour de lui.

Le récit terminé, Nasreddine enfile ses babouches. Pour le remercier d'avoir si bien conté, la vieille femme lui donne un jus de citron dans un bol, un marchand une galette aux olives dans une feuille de figuier, un troisième une poignée de dattes.

Les spectateurs commentent l'incident, lorsqu'on entend le sifflement d'un fouet et une voix crier :

– Va-t'en !

Les spectateurs tournent la tête.

Nasreddine se met sur la pointe des pieds et son coeur se dilate de joie : au milieu de la place écrasée de soleil, avance, au petit trot, son âne.

– Depuis que mon père l'a délivré du baobab, conclut-il, notre âne revient toujours quand on le vole.

Un silence respectueux et admiratif entoure le garçon qui, sans ajouter un mot, installe ses paniers sur le dos du baudet et s'en va.

Lorsque Nasreddine arrive près de sa maison, il aperçoit son père assis contre le figuier aux larges feuilles. Celui-ci fait la sieste, à l'ombre, en fumant le narguilé.

Nasreddine s'approche, fièrement assis sur l'âne.

– Mon enfant, souffle de ma vie, feu de mon coeur, tu es enfin de retour ! dit le père de sa voix tranquille. Qu'as-tu fait pendant tout ce temps ?

– J'ai un peu bavardé !

– Que raconte-t-on au marché de si intéressant ?

Nasreddine descend de sa monture et explique :

– On a parlé de bêtes qui disparaissent. Toi, qu'as-tu fait quand on a volé ton âne ? Son père lève les bras d'un air résigné.

– Que voulais-tu que je fasse ? Je suis rentré à pied !

Annexe 10 : texte étape 5, « Les souris à l'envers » épisode 1

Les souris à l'envers (épisode 1)

Roald Dahl

Il était une fois un vieil homme de 87 ans appelé Labon. Il avait été toute sa vie une personne calme et paisible. Il était à la fois très pauvre et très heureux.

Quand un jour M. Labon découvre qu'il y a des souris dans sa maison, il ne s'en inquiète pas trop au début. Mais les souris se multiplient. Elles comment à le tracasser. Et elles continuent à se multiplier, tant et si bien que M. Labon ne peut plus les supporter.

« C'est trop. Elles vont vraiment un peu trop loin ! », se dit-il. Le vieil homme sort de chez lui et se rend en clopinant jusqu'au magasin pour acheter des souricières, un morceau de fromage et de la colle.

De retour à la maison, il met de la colle sous les souricières et les fixe au plafond. Puis il dispose soigneusement quelques morceaux de fromage sur les pièges ouverts.

Cette nuit-là, quand les souris sortent de leurs trous et voient les souricières au plafond, elles croient à une bonne blague. Elles se promènent sur le plancher, se poussent du coude et pointent le plafond de leurs pattes avant en se tordant de rire. C'est assez rigolo, des souricières au plafond.

Quand M. Labon descend le lendemain, il constate qu'aucune souris n'est pris au piège. Il sourit en silence.

Il saisit alors une chaise, verse de la colle sous les pieds et la colle à l'envers au plafond, près des souricières. Il fait la même chose avec la table, le téléviseur et la lampe. Finalement, il prend tout sur le plancher et

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le colle au plafond. Il ajoute un petit tapis.

Annexe 11 : Moyennes des taux d'intervention pour

chaque catégorie de codage en fonction du niveau des élèves

Temps Etape 2

(temps 1)

Etape 3 (temps 2)

Etape 4 (temps 3) Moyenne des taux de réponses erronées en fonction du niveau des élèves

élèves de niveau faible 0,06 0,06 0,03

élèves de niveau moyen 0,04 0,03 0,04

élèves de niveau fort 0,04 0,05 0,05

Moyenne des taux de manifestation d'incompréhension en fonction du niveau des élèves

élèves de niveau faible 0,04 0,01 0,01

élèves de niveau moyen 0,02 0,01 0,02

élèves de niveau fort 0,04 0,04 0,02

Moyenne des taux d'interventions signifiant que l'élève ne sait pas répondre en fonction du niveau des élèves

élèves de niveau faible 0,02 0,01 0,00

élèves de niveau moyen 0,00 0,00 0,02

élèves de niveau fort 0,01 0,00 0,00

Moyenne des taux de sollicitation de l'élève en fonction du niveau des élèves

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élèves de niveau faible 0,13 0,10 0,02

élèves de niveau moyen 0,07 0,05 0,03

élèves de niveau fort 0,04 0,04 0,01

Moyenne des taux d'interventions non prises en compte par les autres élèves en fonction du niveau des élèves

élèves de niveau faible 0,26 0,04 0,01

élèves de niveau moyen 0,23 0,03 0,00

élèves de niveau fort 0,19 0,01 0,01

Moyenne des taux d'interventions signifiant que l'élève travaille individuellement en fonction du niveau des élèves

élèves de niveau faible 0,02 0,01 0,00

élèves de niveau moyen 0,03 0,00 0,00

élèves de niveau fort 0,02 0,01 0,00