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Une fois les données récoltées, l'analyse de celles-ci porte sur plusieurs pans. D'une part, tous les enregistrements sont écoutés et les interventions de chaque élève sont codées dans la grille ci-dessus selon leur catégorie d'appartenance. Une fois les enregistrements traités, les occurrences de toutes les catégories ont été comptabilisées pour chaque élèves .

Catégories de codage

Pour être analysées, les interventions de chaque élève sont classées selon différentes catégories de codage. Ces catégories peuvent faire partie soit du champ transversal, donc propre à la coopération, soit du champ didactique, donc propre à la compréhension de textes.

- Donne une réponse correcte : toutes les interventions qui portent sur les exercices, plus précisément qui apportent une réponse et qui sont correctes sont consignées dans cette catégorie.

- Donne une réponse erronée : à l'inverse de la catégorie précédente, sont consignées dans cette catégorie les réponses erronées aux exercices.

- Demande une explication/pose une question : cette catégorie regroupe tout ce qui est propre à la discipline français, c'est-à-dire lorsque les élèves se questionnent entre eux, par exemple

« Pourquoi Nasreddine fait ça ? », ou encore « Alors est-ce que c'est cette définition, celle-là ou celle-là ? », « C'est vrai ou c'est faux ? », « C'est à quelle ligne ? ».

- Donne une explication: toutes les interventions dont le but est d'expliquer quelque chose, notamment par rapport à son propre raisonnement, par rapport aux consignes ou par rapport à quelque chose de non compris par l'un des camarades. Par exemple, si un élève demande à son camarade « Oui mais comment t'as trouvé ça ? » et que celui-ci explique son raisonnement, l'intervention sera comptabilisée.

- Manifeste de l'incompréhension : on retrouve dans cette catégorie les interventions manifestant de l'incompréhension face aux activités, incompréhension disciplinaire donc. Par exemple, un élève qui dit « Je ne comprends pas la question. », « Je ne comprends pas ce que tu dis. », ou encore « Je ne comprends pas ce mot. » font partie de cette catégorie. Les interventions de cette catégories concernent uniquement le français, cela signifie que les incompréhensions relatives à la pédagogie coopérative font partie de la catégorie

« Intervention liée à la gestion ».

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- Ne sait pas répondre : on retrouve dans cette catégorie les interventions des élèves ne sachant pas répondre lorsque c'est leur tour de répondre, cela va se manifester par des phrases du type « Je ne sais pas. », « J'en sais rien ». Il va donc s'agir de moment précis où l'élève est censé donner une réponse mais dit explicitement qu'il ne sais pas, qu'il ne connaît pas la réponse.

- Est sollicité par les autres : cette catégorie peut concerner à la fois les interventions propres à la gestion (« C'est à toi d'écrire. ») et celles propres au français « Toi tu connais un mot qui ressemble à… ? ». Elle regroupe toutes les interventions visant à faire participer. Le code « I » est donc mis dans la case de l'élève qui est sollicité, il est donc le récepteur.

- Intervention liée à la gestion : il va s'agir d'interventions de la part des élèves propres à l'organisation pour réaliser l'activité, au déroulement lors du travail. Cela concerne des interventions comme « Qui commence ? », « Qui écrit ? », « Qui lit ? », « Tu réponds à cette question. », etc. Ceci peut donc être des injonctions données par les membres du groupe entre eux, mais aussi des questions relatives à la gestion de l'activité dans son ensemble. Cela peut également concerner la gestion du matériel (« C'est toi qui écris. », « J'utilise mon taille crayon pour qu'on puisse écrire. », etc.).

- Intervention hors sujet : est considérée comme intervention hors sujet tout ce que l'élève peut dire qui n'a trait ni à la gestion, ni à la tâche. Il peut par exemple s'agir d'une intervention d'un élève sur un événement de la récréation, sur son taille crayon (« J'ai un nouveau taille crayon. »), etc.

- Intervention non prise en compte par les autres: toutes les interventions de la part d'un membre du groupe qui ne sont pas prises en compte par les autres membres font partie de cette catégorie. C'est le cas si l'élève intervient mais n'obtient pas de réponse à ce qu'il vient de dire (par exemple : « On pourrait répondre cela... » et les autres camarades du groupe ne répondent rien), ou que la réponse de ses camarades vient réfuter ce qui est dit (par exemple :

« On pourrait répondre... pour cette question. » et la réponse pourrait être du type « Non on répond ça ... »), ce qui est dit n'est alors pas pris en compte, pas traité par les autres membres du groupe.

- Individuel : cette catégorie regroupe les interventions d'un élève qui travaille seul, qui avance seul dans le travail, qui ne prend pas en compte l'avis des autres membres du groupe.

- Une dernière catégorie pouvant entrer à la fois dans le champ disciplinaire et dans le champ transversal est celle nommée «Conflits sociaux ». Cette catégorie consiste à comptabiliser tous les désaccords qu'il peut y avoir durant le travail, que ce soit pour des questions d'organisation, de mésentente sur la réponse à donner, sur celui qui écrit, etc. Chaque conflit est référencé par un « I » et aucun distinction d'émetteur n'est faite, cela signifie que le désaccord concerne l'ensemble du groupe et non un élève en particulier.

Correction des activités

Pour la correction des activités réalisées (individuellement et en groupe), une grille critériée a été établie. Chaque résultat a été ramené sur 100 étant donné que les exercices des différentes étapes n'étaient pas toujours sur le même nombre de points. Ceci permet d'établir la progression des élèves entre la première et dernière étape, deux étapes réalisées individuellement. Cela donne aussi la possibilité d'observer l'évolution sur les trois étapes de travail en groupe. Afin de prendre en considération toutes les réponses possibles, les critères sont les suivants :

Exercice 1 : un point est attribué lorsque la bonne définition est entourée. Un point est accordé lorsque l'élève donne une explication erronée, si l'explication est correcte, deux points sont attribués. Les élèves doivent donner un mot ressemblant au mot travaillé, c'est-à-dire un mot de la même famille (fleur → fleurir), toutefois un point est donné lorsqu'un mot est proposé, même s'il n'est pas de la même famille mais plutôt du même champ lexical (fleur → bouquet, rose, etc). L'élève reçoit deux points lorsque le mot proposé est de la même famille.

Cela signifie que chaque item de l'exercice 1 est sur cinq points. Cette marge est large pour certains élèves qui se cantonnerons à entourer la bonne définition. Toutefois, dans un souci de valoriser toutes les réponses possibles, et de ne pas, à cause des critères définis, faire passer à la trappe certaines réponses, la comptage des points se fait ainsi.

Exercice 2 : pour chaque affirmation, une point est attribué lorsque la croix dans le vrai/faux/on ne sait pas.est correcte, un point est accordé lorsque la/les ligne,s indiquée,s est/sont correcte,s et un point est attribué lorsque la/les ligne,s indiquée,s dans le tableau est/sont surlignée,s dans le texte. Cela signifie que chaque affirmation est sur trois points.

La première étape, qui constitue unpré-test permet de déterminer objectivement, et plus seulement sur la base de mon appréciation globale, le niveau des élèves. La note que les 52

élèves ont obtenu permet d'établir leur niveau, selon s'il est faible, moyen ou fort. Déterminer cela est nécessaire pour le traitement des données et offre une information supplémentaire. La répartition des élèves dans les trios a été faite sur la base du niveau général des élèves et dans l'idée de former des trios hétérogènes. Cependant, les résultats au pré-test ont modifié cette représentation initiale du niveau des élèves. Par exemple, un élève considéré comme faible (sur la base de son niveau général) a été placé idéalement dans un groupe avec un élève de niveau moyen et un élève de niveau fort mais a peut-être obtenu un résultat suffisamment élevé au pré-test pour qu'il se retrouve dans la fourchette de points des élèves de niveau moyen. Après avoir corrigé le pré-test, selon les points obtenus par les élèves, ils ont été réparti dans la fourchette de points correspondant à leur niveau, faibles, moyens ou forts.

Cette répartition a servi de base pour l'analyse et le traitement des données. Cela a impliqué que certains groupes n'était finalement plus complètement hétérogènes sur la base du pré-test (bien qu'ils le restaient si l'on se basait sur le niveau général des élèves). Les groupes initiaux n'ont pas été changés car la correction du pré-test n'a pas été faite avant que les travaux de groupe ne débutent.

Traitement des réflexions critique et auto-évaluations

Les réflexions critiques de groupe et individuelles constituent également une base de données pour chaque groupe et pour chaque élève. Ces derniers peuvent, en fonction de l'élément à évaluer, mettre une croix dans une des cinq colonnes (- - / - / 0 / + / + +). Ils ont cinq éléments à évaluer : s'ils ont aimé l'exercice, s'ils sont satisfaits de leur travail, s'ils ont appris quelque chose, s'ils ont respecté les consignes, s'ils se sont écoutés les uns les autres. Pour traiter les données, les symboles des colonnes sont consignés selon le nombre de points qu'ils valent :

-→ 1 ; - → 2 ; 0 → 3 ; + → 4 ;+ + → 5. Cela permet d'établir le total de points pour chaque élément à évaluer pour toute la classe dans les trois étapes. Chaque catégorie peut obtenir au maximum 30 points si tous les groupes sont entièrement satisfaits pour une catégorie donnée.

La procédure a été similaire pour l'auto-évaluation où les élèves devaient évaluer leur participation durant l'activité, leur partage du matériel, s'ils ont chuchoté, leur écoute des autres et l'écoute des membres du groupe entre eux. Pour évaluer cela, ils devaient mettre une croix dans la colonne correspondant à leur degré de satisfaction. Pour analyser ces données, les croix ont été comptabilisées pour chaque catégorie avec une valeur différente selon le

degré de satisfaction : b→ 1 ; f → 2 ; c→ 3. Cela a été fait pour les trois étapes, puis la somme de chaque catégorie selon le niveau des élèves (faible, moyen, fort), a été calculée à chaque étape. Le total maximum pouvant être obtenu pour chaque catégorie à évaluer pour un groupe d'élèves (faibles, moyens, forts) est de 18.

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TRAITEMENT DES DONNÉES

Présentation et analyse des résultats

Cette partie, destinée à présenter les données récoltées et à les analyser, visera à répondre à la problématique de recherche. Les questions de recherche constitueront le fil conducteur puisque les données présentées auront pour but d'y répondre. Cette présentation se scindera en deux parties : l'une portant sur la facette « pédagogie coopérative », l'autre sur la facette

« compréhension de textes ».