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5.1.1. Architecture générale

La Numérisation de l’ALAT ou NumALAT est l’intégration de l’ALAT dans la NEB.

Elle comprend un système de commandement et de conduite en vol, deux SIT (SITALAT et EUROGRID) et un dispositif sans équivalent dans les autres Armes : le Module de Préparation de Mission des Équipages hélicoptères ALAT (MPME).

Figure 20. Architecture schématisée de la NumALAT.

Le système de commandement en vol, prévu pour être embarqué dans un hélicoptère de manœuvre (HMPC/CV) ou léger (SCV) à compter de 2015/2017, sera composé de trois ensembles : des moyens informatiques et de communication propres aux postes de commandement, les logiciels de conduite SITALAT, SICS ou SIR (en fonction des évolutions de la NEB) et un logiciel d’interface avec la chaîne de contrôle directe du théâtre OTAN L16 (avec son moyen de communication MIDS associé). Les premières expérimentations d’échanges de données entre la LDT H et la LDT J (L16) ont été réalisées en 2011 et 2012 par la DGA / Essais en Vol grâce à la passerelle de traduction SYMPHONIC (SYstème de Passerelle Hélicoptère Orientée Nouvelles Interfaces de Communications).

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5.1.2. Les Système d’Information Terminaux de l’ALAT

- EUROGRID de la société Dornier EADS équipe les appareils de nouvelles générations

(EC 665 Tigre et NH 90 Caïman) et possède une logique d’utilisation NEB « messagerie ». Même si ce système est avant tout un « simple » générateur de cartes numériques, nous avons décidé de l’intégrer dans la NumALAT pour plus de clarté. En effet, EUROGRID ne fait pas officiellement partie du programme NumALAT du fait de son antériorité. Les deux raisons de notre choix sont :

- la présence d’une Transmission de Données (TD), malgré des messages au format propriétaire (sauf celui d’échange de position). Cela autorise, au moins conceptuellement, de catégoriser EUROGRID comme un SIT du fait de sa logique d’emploi ;

- l’évolution « standard 2 » du Tigre intègre une phase d’interopérabilité NEB. - le SITALAT (MiccAvionics SA) équipera les hélicoptères d’anciennes générations (une partie des SA 342 Gazelle et l’ensemble des AS 532 Cougar en cours de rénovation). Contrairement à EUROGRID les messages ne sont pas dans un format propriétaire et il suivra la logique de l’infovalorisation au sein d’une Liaison de Données Tactiques ALAT nommée « H » ou LDT H.

Malgré des performances différentes, les deux SIT de l’ALAT proposent des fonctionnalités convergentes. Ces dispositifs supportent en effet une CP avec :

- différentes échelles de fond cartographique (2D + 3D pour le SITALAT) ;

- une gestion de la SITAC grâce à un éditeur tactique avec notamment le Blue Force

Tracking hiérarchique (BFT, positions des forces amis74) et le Red Force Tracking (RFT,

positions des forces ennemies repérées) ;

74 Il existe aussi le BFT géographique qui correspond à la capacité d’un poste radio à donner sa position sur un canal « public » et donc accessible à l’ensemble des autres plateformes amies, qu’elles fassent partie ou non de la même unité.

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- l’affichage et l’édition de données de navigation comme les Waypoints, Routes

planifiées et Tracklogs (enregistrement automatique de la trajectoire réellement suivie sous forme de points à intervalles temporels ou métriques réguliers) ;

- la réception d’ordres et l’émission de comptes-rendus préformatés et graphiques ;

- l’affichage des données aéronautiques civiles et militaires (Coordination dans la 3ème

Dimension ou C3D, encadré 26) ;

- un couplage plus ou moins fort avec les autres composants de l’hélicoptère (correspondance carte / viseur par exemple ou carte / alerte radar).

Figure 21. Exemple d’affichage 2D + 3D (SITALAT).

Commentaires de la figure 21 : l’écran du SITALAT peut être divisé en deux parties synchronisées. Celle du haut offre aux équipages une vue en 3 dimensions du terrain qui se trouve face à eux. La partie du bas propose une vision zénithale de leur position. La zone mauve (en bas) ou grise (en haut) matérialise dynamiquement, c'est-à-dire en fonction de l’attitude de l’aéronef, les capacités visuelles de l’ennemi.

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Encadré 26

Les données aéronautiques civiles et militaires de la SITAC

Les données aéronautiques civiles de la SITAC sont des objets graphiques découpant

virtuellement un territoire. Ils font référence à un ensemble de procédures aéronautiques destinées à la coordination des aéronefs par les contrôleurs aériens, à la navigation, etc. La société Jeppesen fournit par exemple les données pour des récepteurs GPS aéronautiques Garmin. Ces objets peuvent être de type :

- ponctuel comme le VOR (figure 22), c'est-à-dire un radio phare omnidirectionnel implanté

au sol qui émet dans la gamme d’ondes VHF (Very Hight Frequency) de 108 à 118 Mhz. Le récepteur VOR à bord de l’aéronef permet de sélectionner un axe d’approche (cap magnétique ou QDM) ou d’éloignement (relèvement magnétique ou QDR) afin de se positionner par rapport à lui75. Outre la position cartographique du VOR, le ponctuel possède des attributs particuliers comme la fréquence à afficher ;

Figure 22. Navigation vers le VOR OJC (Simulateur GPS Garmin 400W).

- surfacique comme une CTR (ConTRol zone), c'est-à-dire un espace aérien règlementé

centré sur un aérodrome afin de protéger les départs et arrivées des aéronefs. Les données attributaires incluent les fréquences pour contacter les services d’aérodromes, les moyens d’avitaillement et de secours aéroportuaires, etc.

Les données aéronautiques militaires présentes dans la SITAC rentrent sous le vocable de

Coordination dans la 3ème Dimension ou C3D. La C3D est un « ensemble de procédures

75 QDM et QDR sont des codes aéronautiques (et non pas des sigles) provenant du Code Q à trois lettres imaginé au début du XXème siècle pour faciliter des communications entre opérateurs de nationalités différentes.

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adossées à des moyens techniques spécifiques permettant de prendre en compte la diversité et la vitesse de déplacement des mobiles intervenant dans la 3ème dimension » (Blondeau, 2007). Ces Intervenants dans la 3ème Dimension (I3D) peuvent être des aéronefs pilotés, des drones ainsi que tout objet pouvant « circuler » dans ce milieu comme les missiles (système MARTHA sol/air) et, dans une moindre mesure, les obus tirés par les pièces d’artillerie sol/sol (système ATLAS). Comme pour les données civiles, l’espace aérien est découpé virtuellement en différents objets graphiques avec des validités temporelles contraintes afin de coordonner en sécurité les déplacements et actions des I3D en temps de guerre.