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Système de surveillance dans le monde

283 Annexe 40 Profils de résistance détaillés du souchier d’Escherichia coli humain 284

H. ANNEXE DES ISOLATS D’ESCHERICHIA COLI DE L’ETUDE Nombre d’isolats récoltés par souchier et nombre de souches d’Escherichia

4. Systèmes de surveillance de l’antibiorésistance

4.4. Système de surveillance dans le monde

Les gènes finissent par exprimer une résistance à divers antibiotiques après que ces derniers soient largement utilisés. Plus d’une centaine de ces gènes se propagent sélectivement dans le monde à travers des populations bactériennes provenant d’humains et d’animaux traités avec ces agents antibactériens. Les informations ou les éléments qui nous permettent de surveiller et de gérer cette émergence et propagation des gènes de résistance aux antibiotiques résident dans les résultats obtenus à partir des tests de sensibilité de dizaines de milliers de laboratoires dans le monde. La comparaison immédiate de ces résultats n’est pas chose aisée, mais leur stockage dans des fichiers informatiques a permis de créer une banque de données mondiales accessibles pour des analyses et interprétations futures.

Le programme WHONET consiste à récolter et répertorier les données de chaque laboratoire dans un fichier informatisé, au format spécifique et codifié. Il permet alors à chaque laboratoire ou centre médical d’accéder à ses propres fichiers aisément afin de les analyser (les aidant ainsi à surveiller et gérer correctement l’antibiorésistance au sein de leur structure), tout en les partageant avec d’autres centres de la surveillance de la resistance pour une collaboration nationale et/ou mondiale. (Stelling et O’Brien, 1997)

Selon le plan global de l’OMS, la stratégie de lutte contre l’antibiorésistance se fonde sur le concept « One Health » qui suit une approche multisectorielle et qui porte aussi bien sur la santé humaine que sur la santé animale, l’agriculture, la sécurité alimentaire et l’environnement. L’harmonisation à l’échelle internationale joue un rôle décisif pour le succès de cette stratégie, car seule une approche transfrontalière peut permettre de lutter contre le problème de la résistance aux antibiotiques. L’OMS et l’UE accordent une haute priorité à la prévention et à la lutte contre la résistance. De nombreux pays ont d’ores et déjà développé des stratégies dans le but d’endiguer, par des mesures concrètes, l’augmentation de la résistance aux antibiotiques (StAR, 2014).

113 EN CONCLUSION

L’antibiorésistance est un phénomène naturel de défense des bactéries vis-à-vis des antibiotiques. Le support de cette résistance est génétique. La multiplicité des voies d’acquisition et de transmission de la résistance bactérienne explique la difficulté à contrôler ce phénomène.

La pression de sélection antibiotique est un accélérateur de développement et de diffusion des résistances. La surconsommation et la mauvaise utilisation des antibiotiques sont des facteurs de risques majeurs de l’augmentation de l’antibiorésistance chez l’animal et l’homme, auxquels s’ajoute le phénomène de l’automédication dans les pays où l’on peut se procurer des médicaments sans ordonnance.

L’antibiogramme permet d’établir à lui seul le profil de résistance de E. coli. La réalisation d’antibiogrammes évaluant la CMI d’une bactérie vis-à-vis de différents antibiotiques permet de mesurer et de suivre l’évolution de ces résistances. La classification des bactéries en sensible, intermédiaire ou résistante évolue en fonction de l’acquisition des connaissances. Cette donnée doit être considérée selon le contexte et permet une aide pour le diagnostic, pour définir des conditions d’utilisation des médicaments ou pour la surveillance épidémiologique.

Outre ces réalités sur l’existence et la diffusion des résistances bactériennes, la crainte de la diffusion de l’antibiorésistance entre animal et homme, ainsi que certains usages vétérinaires des antibiotiques expliquent aussi l’intérêt croissant des experts pour l’utilisation des antibiotiques en médecine vétérinaire.

Epidémiosurveillance et antibiosurveillance vont de paire, car qui dit « dissémination de E. coli », dit « dissémination de ses gènes de résistance » par les mêmes voies de transmission et ce, quelque soit le E. coli incriminé (commensal ou pathogène). Ceci implique donc qu’il faut intervenir rapidement et efficacement contre l’antibiorésistance (et surtout contre la Multirésistance) en attendant des solutions futurs qui tarderont à venir et à être mis en place.

Afin d’éviter l’émergence de nouveau profils de résistance et/ou de réduire l’émergence des anciens profils de résistance, il faut agir à deux niveaux : en Amont, en contrôlant la prescription, la délivrance et la consommation de l’antibiotique, élément de « pression de sélection » de l’antibiorésistance ; et en Avale, en réduisant les risques de dissémination et de transmission de E. coli résistante (commensale ou pathogène) par le respect strict et le maintien rigoureux des mesures d’hygiènes et de sécurité sanitaire.

Partie

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INTRODUCTION

Chez le poulet de chair, la colibacillose aviaire est fréquemment associées aux souches d’Escherichia coli de serotypes O1:K1, O2:K1 et O78:K80 (Laragione et al., 2000; Mellata et al., 2003; Ewers et al., 2003 ; Aggad et al., 2010). Toutefois, de récentes études ont montré l’émergence d’autres sérogroupes (O8, O15, O18, O35, O88, O109, O115 and O116) (Babai et al., 1997 ; Blanco et al., 1998 ; Dho-Moulin et Fairbrother, 1999, Stordeur et al, 2003). Les maladies infectieuses majeures qu’elles engendrent sont responsables de lourdes pertes économiques (Otaky 1995; Yogaratnam 1995; Bensari 1999; Bensari 2009; Stordeur et al., 2002; Ewers et al., 2003; Mokady et al., 2005; Lezzar, 2006; Aggad et al., 2010; Rahimi, 2013). Les infections à Escherichia coli sont responsables d’un syndrome complexe caractérisé par des aérosacculites, de la polysérosité, de la septicémie et d'autres troubles essentiellement extra-intestinales chez les poulets, la dinde et d'autres espèces aviaires. C’est à travers plusieurs études expérimentales que la pathogénicité de E. Coli a été mise en évidence chez la volaille indiquant l’importance croissante de cet agent pathogène en élevage avicoles (Dho-Moulin and Fairbrother, 1999; Vandemaele et al., 2002; Ewers et al., 2003).

Parmi les anti-infectieux utilisés en traitement de la colibacillose aviaire, les quinolones s’avèrent les plus efficaces et la fluméquine représente un traitement de référence dans cette indication (Stipkovits 1988; Lecoanet, 1992; Mogenet et al, 1997; Bensari, 1999; Lezzar, 2006 ; Bensari 2009 ; Bruneau et al., 2011 ; Muylaert et Mainil, 2014). Ainsi, lors d’une première étude expérimentale, intitulée « Influence d’un traitement oral à la flumequine sur la résistance aux quinolones des souches d’Escherichia coli dans la flore fécale du poulet de chair » et ayant fait l’objet d’une thèse de Magister (soutenue publiquement le 02 juillet 2006), nous avons testé deux molécules : la fluméquine et l’enrofloxacine (à titre comparatif), en nous basant sur le mode d’administration et la durée du traitement (sur 03h/24h et sur 24h/24h d’abreuvement), sur deux souches de poulets de chair (souche identifiée=ISA15 et souche non identifiée=Poulet Fermier) en traitement d’une colibacillose aviaire expérimentale. A travers cette étude expérimentale, nous tenions à évaluer d’une part, l’efficacité thérapeutique de deux quinolones administrées par voie orale selon leur durée d’abreuvement sur deux souches de poulets de chair et de définir le schéma thérapeutique le mieux adapté à la fluméquine dans le traitement de la colibacillose aviaire ; Et d’autre part, d’évaluer l’émergence de souches résistantes d’Escherichia coli (Lezzar, 2006).

C’est sur la base de cette première étude expérimentale (nommée « ELEX1 ») qu’une seconde étude expérimentale (nommée « ELEX2 ») est réalisée dans le cadre d’une thèse de Doctorat (par la mise en place d’un second élevage expérimental de poulet de chair) dans le seul et unique but de confirmer ou d’infirmer les hypothèses émises suites aux résultats obtenus lors de la première étude expérimentale et de mettre clairement en évidence l’émergence de souches résistantes d’Escherichia coli après instauration d’un protocole thérapeutique en traitement d’une colibacillose aviaire expérimentale en plus d’introduire, parmi les signes cliniques d’une colibacillose expérimentale, les convulsions (troubles neurologiques) comme nouvelle symptomatologie jamais rapportée à ce jour par aucune littérature dans le monde. A l’issus de ces deux expérimentations sur poulet de chair qui feront l’objet d’une première étude comparative des souches d’Escherichia coli aviaires expérimentales de ELEX1 et ELEX2, une seconde approche qui englobe un volet aviaire et un volet humain, fera l’objet d’une deuxième étude comparative entre les souches d’Escherichia coli aviaires et les souches d’Escherichia coli humaines.

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Cette deuxième approche contribue à surveiller l’antibiorésistance d’Escherichia coli chez le poulet de chair (dont les élevages privés sont de plus en plus répandus) ainsi que chez l’homme du fait de sa répercussion sur la santé publique. Elle entra dans le cadre d’un projet de recherche agréé en Janvier 2010 (dont le volet aviaire seulement fut proposé), sous l’intitulé « Dépistage des souches résistantes d’Escherichia coli dans le cadre d’une surveillance de la flore fécale du poulet de chair » (CODE : F00920090136) ayant pour objectif principal l’élaboration d’un programme de surveillance de l’antibiorésistance applicable aux poulets de chair destinés à la consommation humaine dans la wilaya de Constantine (Algérie).

Dans ce travail de recherche, les objectifs à atteindre sont fixés selon les deux aspects de la réalisation de l’étude:

1°- Dans un premier temps, une caractérisation phénotypique et antibiotypique des souches d’Escherichia coli aviaires et humaines est envisagée à travers une étude bactériologique se basant sur l’antibiogramme, outil indispensable pour la mise en évidence des mécanismes de résistances aux antibiotiques, nous permettant de définir leur profil de résistance et de détecter l’émergence d’éventuels nouveaux profils de résistance. Les investigations portent sur les familles des antibiotiques classiques couramment utilisés en Algérie en pratique vétérinaire et en médecine humaine, à travers une large gamme d’antibiotiques testés (Annexe 01). Les résultats obtenus feront l’objet d’une saisie de données qui seront transmises aux autorités compétentes, à savoir, l’AARN (Algerian Antimicrobial Resistant Network) qui œuvre dans ce sens là afin que tous résultats récoltés sur l’antibiorésistance soient un apport certain dans l’orientation de la politique nationale en matière d’antibiothérapie.

2°- Dans un deuxième temps, une caractérisation génotypique des souches résistantes d’Escherichia coli aviaires et humaines est envisagée à travers une étude moléculaire se basant sur certaines techniques moléculaires (PCR multiplex et/ou en temps réel ; Electrophorèse en gel d’agarose et/ou champs pulsé ; Maldi-Tof) pour une détection rapide de leurs gènes de résistances (gènes de résistances connus). Ce deuxième principal objectif, n’ayant pas pu être réalisé, entrera dans les objectifs futurs de l’étude et fera l’objet d’un projet de recherche dont tous les aspects de cette seconde approche moléculaire seront bien définis dans un futur proche à travers une bonne détermination des techniques moléculaires à employer et une bonne définition des gènes de résistances à étudier.