5.1 Introduction
Les mod`eles thermodynamiques de fragilisation par les m´etaux liquides reposent sur le
bilan ´energ´etique entre l’´etat initial, consistant g´en´eralement en un joint de grains entier
(non rompu) contenant g´en´eralement des impuret´es fragilisantes, et un ´etat final dans lequel
le joint de grains est rompu, s´epar´e en deux parties et pr´esentant donc deux interfaces
So-lide/Liquide (S/L). La d´etermination de ce bilan ´energ´etique, et par cons´equent de l’effet
fragilisant de l’impuret´e, repose sur la connaissance quantitative des grandeurs ´energ´etiques
γSV, γSL et γjdg, qui sont respectivement les ´energies de surface S/V et S/L et l’´energie du
joint de grains.
Dans ce second chapitre d´edi´e au calcul DFT, nous allons d´eterminer les grandeurs γSV et
γSL pour le syst`eme cuivre/mercure. Le terme γjdg sera d´etermin´e pour le cuivre, pour deux
joints de grains particuliers, dans le chapitre suivant.
Par ailleurs, la connaissance des deux grandeurs γSV et γSL pour un syst`eme solide/liquide
donn´e, conjointement `a la connaissance de l’´energie d’interface liquide/vapeur (γLV) du
li-quide, peut conduire `a caract´eriser la mouillabilit´e de la surface solide par le liquide. Ce
chapitre sera donc compl´et´e par le calcul de γLV pour le mercure liquide, permettant ainsi
l’´evaluation par calcul ab-initio de la mouillabilit´e du cuivre par le mercure liquide. Ce r´esultat
pourra directement ˆetre compar´e avec les observations exp´erimentales.
Ce chapitre est donc d´edi´e `a l’´etude du mouillage du cuivre par le mercure liquide. Nous en
d´eduirons plus particuli`erement des valeurs de γSL et γSV pour trois orientations du cuivre
diff´erentes. Ces donn´ees seront ensuite utilis´ees dans le chapitre suivant afin d’appliquer les
mod`eles thermodynamiques de la FML `a notre syst`eme cuivre/mercure.
Nous commen¸cons ce chapitre par une introduction `a la description th´eorique macroscopique
du mouillage. La prise en compte des diverses forces m`ene `a la d´efinition d’un param`etre,
appel´e param`etre d’´etalement S, et dont le signe d´ecrit de mani`ere qualitative la mouillabilit´e
d’une surface solide par un liquide donn´e. La d´efinition de S fait directement intervenir les
´
energies γSV, γSL etγLV.
La seconde partie est la d´etermination du terme γSV pour le cuivre, et pour les trois
orien-tations (100), (210) et (111). Les raisons de ces choix seront discut´ees plus loin. Une ´etude
d´etaill´ee de cette ´energie de surface en fonction de l’adsorption d’atomes de mercure est
r´ealis´ee. On en d´eduira une valeur minimale de γSV pour chacune des trois orientations.
La partie suivante est une simulation du mercure liquide `a 0 K. De cette simulation nous
d´eduirons en particulier la valeur de l’´energie de surface γLV du mercure liquide `a 0K. Nous
ne pr´esenterons dans ce chapitre que les r´esultats num´eriques, les d´etails techniques
concer-nant la mod´elisation d’un liquide par calcul ab-initio faisant l’objet de la partie 4.4.
Enfin le terme γSL, pour chacune des trois orientations (100), (210) et (111), sera calcul´e
dans la quatri`eme partie de ce chapitre. De mˆeme que pour la partie pr´ec´edente, les d´etails
techniques li´es `a cette partie se trouvent dans la partie 4.4, `a l’exception de certains d´etails
sp´ecifiques li´es `a la mod´elisation d’une interface Solide/Liquide et qui seront donc d´evelopp´es
dans cette partie. En plus de l’´energieγSL, nous ferons une ´etude de la structure du liquide
`
a l’interface. Cette partie aura un ´echo lors du chapitre 7.
Enfin, en conclusion de ce chapitre, nous pourrons d´eterminer le param`etre d’´etalement S,
et le comparer avec les observations exp´erimentales du mouillage du cuivre par le mercure
liquide.
Figure5.1 –Les diff´erentes forces s’exer¸cant `a la ligne triple dans une exp´erience de mouillage. Les diff´erents termes
γ
ijsont appel´es tensions interfaciales ou ´energies de surface, et l’angleθest l’angle de mouillage.
5.2 G´en´eralit´es sur le ph´enom`ene de mouillage
Le mouillage joue un rˆole de premi`ere importance dans le ph´enom`ene de fragilisation par
les m´etaux liquides. En effet, comme nous l’avons vu dans la partie 1.1.2, l’apport de m´etal
liquide en pointe de fissure ainsi que le bon mouillage des surfaces cr´e´ees par l’avanc´ee de
fissure par le m´etal liquide sont des conditions n´ecessaires `a la propagation de la fragilisation.
Pour le syst`eme cuivre/mercure, nous avons vu dans les chapitres 2 et 3, que le mercure
li-quide recouvre totalement la surface de cuivre, une fois la couche d’oxyde natif supprim´ee.
Cette situation de contact intime entre un liquide et un solide est appel´eemouillage total ou
mouillage parfait et est donc caract´eris´ee par un ´etalement complet du liquide sur le solide,
ainsi qu’une forte adh´erence du liquide `a la surface ([6]).
Le ph´enom`ene de mouillage r´esulte en partie de l’abaissement de l’´energie de surface du solide
par la pr´esence du liquide. Plus pr´ecis´ement, on peut ´etablir le bilan des forces d’un syst`eme
compos´e d’un solide (S) suppos´e id´eal, c’est-`a-dire plan, sans rugosit´e et chimiquement
ho-mog`ene, et d’une goutte de liquide (L) pos´ee `a sa surface. La ligne d´efinie par l’intersection
des trois milieux (S,L et V) est appel´eeligne triple, et l’angle θ form´e entre la tangente `a la
surface de la goutte `a la ligne triple et le plan horizontal est appel´eangle de mouillage (figure
5.1).
Les forces par unit´e de longueur, ou tensions, s’exer¸cant sur la ligne triple sont les
ten-sions interfaciales Solide/Vapeur, Liquide/Vapeur et Solide/Liquide, exprim´ees enN.m−1 et
not´ees γSV, γLV et γSL, respectivement. Alternativement, on peut voir ces tensions comme
des ´energies (par unit´e de surface) et les exprimer en J.m−2, comme ce sera le cas dans la
suite du document.
L’origine physique de ces ´energies de surface (ou d’interface) r´eside dans ce que l’on
pour-rait appeler un d´efaut de coordination des atomes en surface (ou `a l’interface). En effet,
dans le cas d’une surface solide ou liquide par exemple, contrairement aux atomes pr´esents `a
l’int´erieur de la phase solide ou liquide qui sont totalement entour´es dans les trois directions
de l’espace par d’autres atomes de la mˆeme phase, les atomes en surface perdent en premi`ere
approximation la moiti´e de leurs voisins.
Plus formellement, on peut caract´eriser cette perte de voisins en calculant le nombre de
co-ordination d’un atome en surface. Si l’on prend l’exemple du cuivre qui cristallise selon une
maille cubique `a faces centr´ees, le nombre de coordination pour un atome de la maille est
NC = 12. Maintenant, si l’on coupe le r´eseau cristallin selon un plan (100), on peut facilement
v´erifier que pour un atome pr´esent `a la surface (100),NC = 8 (pour une surface parfaitement
plane). Un atome pr´esent `a une surface n’est donc plus dans le mˆeme ´etat physique que les
atomes `a l’int´erieur de la phase (qui sont dans l’´etat le plus stable `a une temp´erature donn´ee),
et il en r´esulte une augmentation de son ´energie potentielle. Cette diff´erence d’´energie entre
un atome pr´esent en surface et un atome pr´esent `a l’int´erieur de la maille est l’origine
phy-sique des ´energies de surface. Pour plus de d´etails on pourra se r´ef´erer `a [6] ou [5].
L’angle de mouillage (figure 5.1), entre le solide et le liquide, est en th´eorie l’angle qui minimise
l’´energie totale du syst`eme solide+liquide. En pratique, cependant, cet angle peut ne jamais
ˆ
etre atteint ([5]). Cela peut provenir par exemple de la rugosit´e de la surface empˆechant ou
rendant difficile le mouvement de la ligne triple. D’un point de vue ´energ´etique, la rugosit´e
peut jouer le rˆole d’une barri`ere de potentiel, bloquant le syst`eme dans un ´etat ´energ´etique
qui n’est pas le minimum global.
`
A l’´equilibre m´ecanique, la projection dans le plan du solide du bilan des forces repr´esent´ees
sur la figure 5.1 conduit `a une relation liant l’angle de mouillageθ et les trois ´energies
inter-faciales. Cette relation, due `a Young et Dupr´e et appel´ee relation deYoung-Dupr´e, s’exprime
de la fa¸con suivante :
γSV =γLV.cos(θ) +γSL (5.1)
Le fait que la fonction cosinus soit une fonction born´ee sur son domaine de d´efinition impose
une contrainte sur les valeurs relatives des diff´erentes ´energies d’interface. On peut r´e´ecrire
l’´equation 5.1 sous la forme :
cos(θ) = γSV −γSL
γLV
(5.2)
qui conduit directement `a la conclusion que si la valeur absolue de la diff´erence entre les deux
´
energies de surfaceγSV etγSL est sup´erieure `aγLV, alors l’´equation de Young-Dupr´e n’admet
aucun angle de mouillage θ comme solution.
Cette conclusion permet de distinguer deux cas particuliers de mouillage : le mouillagepartiel,
pour lequel il existe un angle θ >0 v´erifiant la relation de Young-Dupr´e, et le mouillagetotal
pour lequel on a la relation γSV −γSL ≥ γLV, et θ = 0 par convention. La solution θ = 0
n’est exacte que dans le cas o`u γSV −γSL =γLV.
Pour r´esumer simplement la situation, on peut d´efinir un param`etre ´energ´etique, appel´e
param`etre d’´etalement, not´e S et exprim´e en J.m−2, ´egal `a :
Selon le signe de S, on distingue les deux cas suivants :
1. S >0, le liquide mouille totalement le solide (θ = 0) ;
2. S <0, le liquide ne mouille que partiellement le solide (θ >0).
Il existe ´egalement une situation de mouillage particuli`ere non prise en compte par le
pa-ram`etre d’´etalement et non directement d´ecrite par la loi de Young-Dupr´e. Cette situation
consiste en un film liquide tr`es fin (nanom´etrique/microm´etrique) en ´equilibre entre le solide
et la goutte liquide, toujours caract´eris´ee par un angle de mouillage sup´erieur `a 0◦. Ce type de
mouillage est appel´emouillage pseudo-partiel, et est observable pour le syst`eme cuivre/plomb,
au moins pour les orientations (100) et (111) ([16]).
La description qualitative du mouillage (mouillage total ou partiel) pour un syst`eme donn´e
d´epend donc de trois param`etres ´energ´etiques, γSV, γSL et γLV.
Le but de ce chapitre est d’estimer chacun de ces termes par calcul ab-initio, `a T = 0K et
pour le syst`eme cuivre/mercure. Les termesγSV etγSL seront calcul´es pour trois orientations
diff´erentes, (100), (210) et (111) afin de ne pas arrˆeter la comparaison avec les observations
exp´erimentales `a une unique orientation.
Les valeurs obtenues par calculs seront valid´ees en calculant le param`etre d’´etalement, et en
s’assurant que ce calcul permet bien de rendre compte du mouillage total du cuivre par le
mercure liquide observ´e `a temp´erature ambiante.
Nous poursuivons ce chapitre par le calcul de l’´energie de surfaceγSV. La ligne triple est une
zone d’´equilibre thermodynamique entre les trois phases pr´esentes. En particulier, la phase
vapeur doit ˆetre en ´equilibre avec les phases liquide et solide, et on s’attend `a observer de
l’adsorption d’atomes du liquide sur la surface du solide. Cela est particuli`erement vrai dans
le cas du mercure liquide, qui poss`ede une tension de vapeur ´elev´ee et qui favorise donc
son ´evaporation afin d’atteindre l’´equilibre thermodynamique. Le calcul de γSV doit donc
prendre cette adsorption en consid´eration et γSV doit ˆetre d´efinie comme la valeur minimale
de γSV(Θ), o`u Θ est le taux de recouvrement de la surface.
5.3 Adsorption de Hg sur Cu(100), Cu(210) et Cu(111)
5.3.1 Introduction
Dans cette partie, nous pr´esentons les calculs des ´energies de surface γSV pour du cuivre
pur selon les trois orientations (100), (210) et (111), et ´egalement en fonction du taux de
recouvrement Θ des surfaces par des atomes de mercure.
Nous avons choisi la surface (100) afin de mettre en place la m´ethode de calcul, et afin de
pou-voir comparer directement nos r´esultats avec des r´esultats exp´erimentaux disponibles pour
cette orientation, notamment concernant les ´energies d’adsorption ([9]).
Les deux autres orientations ´etudi´ees, (210) et (111), sont les orientations des plans des joints
de grains sp´eciaux Σ5(210)[100]36◦87 et Σ3(111)[110]70◦52. Les valeurs deγSV pour ces
orien-tations permettront une application directe de mod`eles de fragilisation et ainsi d’observer si
ces mod`eles permettent de rendre compte quantitativement de la fragilisation du cuivre par
le mercure liquide, comme cela est observ´e dans les chapitres 2 (r´eduction de la t´enacit´e) et 3.
5.3.1.1 Param`etres de calcul
Une r`egle est commun´ement admise dans le domaine du calcul ab-initio lorsque l’on
calcule des grandeurs physiques d´efinies comme la diff´erence de plusieurs termes calcul´es
ind´ependamment : les dimensions et structures des cellules utilis´ees pour les diff´erents termes,
ainsi que les param`etres de convergence, doivent avoir des valeurs aussi proches que possible
(voir la partie 4.2.4). Cette pr´ecaution permet de fortement limiter les erreurs de calculs qui
s’annulent alors par soustraction.
Cependant, dans le cas particulier du mouillage, le calcul du param`etre d’´etalement se fait
par diff´erence de trois termes (´equation 5.3). Ceci implique que les erreurs syst´ematiques ne
pourront pas s’annuler deux `a deux, et que les r´esultats obtenus concernant le param`etre
d’´etalementS pourraient conserver une impr´ecision.
Afin de limiter du mieux possible les erreurs de calcul, nous avons d´ecid´e d’utiliser des cellules
aux g´eom´etries similaires pour les calculs des diff´erentes ´energies d’interface intervenant dans
l’´equation 5.3. Ainsi, la structure des cellules utilis´ees pour les calculs deγSV est identique `a
celle des cellules utilis´ees pour les calculs deγSL, et seul le nombre d’atomes de mercure varie.
Ce type de cellule est repr´esent´e sur la figure 5.2. Les caract´eristiques propres aux cellules
utilis´ees pour les trois orientations seront d´ecrites dans les parties concern´ees.
Ind´ependamment de l’orientation, les cellules ont en commun quelques caract´eristiques. Tous
les atomes de cuivre, `a l’exception de ceux appartenant `a la couche centrale (cadre rouge sur
la figure 5.2) sont autoris´es `a relaxer dans les trois directions. La couche de cuivre fixe permet
aux deux surfaces libres de relaxer de fa¸con totalement ind´ependante en cas de configuration
initiale non parfaitement sym´etrique. Tous les atomes de mercure sont ´egalement autoris´es
`
a relaxer dans les trois directions (sauf quelques cas particuliers mentionn´es sp´ecifiquement
dans le texte).
Pour chacune des trois orientations ´etudi´ees, la convergence de l’´energie totale de la cellule
contenant l’ensemble des atomes de cuivre mais sans aucun atome de mercure, a ´et´e ´etudi´ee
en fonction du nombre de k-points et de l’´energie cutoff. Ces deux param`etres ont ´et´e r´egl´es
afin que l’´energie de la cellule soit converg´ee `a 10 meV pr`es, soit environ 0,18 meV /at pour
les orientations (100) et (111) dont les cellules contiennent chacune 56 atomes de cuivre, et
environ 0,22 meV /at pour l’orientation (210) dont la cellule contient 44 atomes de cuivre. `A
titre indicatif, il est recommand´e dans le manuel d’utilisation du code VASP d’obtenir une
convergence inf´erieure ou ´egale `a 1 meV /at pour assurer des r´esultats fiables. On peut donc
ici parler de convergence absolue de l’´energie totale de la cellule. Le param`etre de cutoff est
identique pour toutes les orientations, avec comme valeur Ecut = 500 eV. Les nombres de
k-points sont donn´es dans les parties d´edi´ees `a chaque orientation.
Lors des calculs, la convergence ´electronique est stopp´ee lorsque la diff´erence d’´energie totale
de la cellule entre deux boucles successives est inf´erieure `a 10−4 eV. Par ailleurs, tous les
calculs sont r´ealis´es en autorisant la relaxation des atomes, afin de pouvoir rejoindre la
confi-guration la plus stable. La convergence ionique est atteinte, et la relaxation stopp´ee, lorsque
la force totale s’exer¸cant sur chaque atome devient inf´erieure `a 0,02eV.˚A−1.
5.3.1.2 Adsorption et calcul DFT
Consid´erations num´eriques
La cr´eation d’une surface libre dans une cellule de calcul se fait par l’insertion d’une zone
de vide dans la cellule remplie par la maille cristalline. La pr´esence d’une surface rompt la
sym´etrie du cristal dans la direction normale `a la surface, ce qui entraˆıne une perte de la
p´eriodicit´e dans cette direction. Une cons´equence directe est que la cellule contenant une
surface libre, disons normale `a l’axe z, pourra garder des dimensions r´eduites (quelques ˚A)
dans les directions x et y ; `a l’inverse, dans la direction normale `a la surface, la longueur sera
largement sup´erieure.
Il est `a noter que l’insertion d’une zone de vide dans une maille cristalline cr´e´ee toujours
deux surfaces libres. Il existe un choix dans la fa¸con de traiter ces deux surfaces. Soit une
seule est r´eellement utilis´ee comme mod´elisation effective de la surface, l’autre n’´etant pas
prise en compte (bien qu’existante), soit les deux surfaces sont utilis´ees. Ce deuxi`eme cas
est parfois qualifi´e de sym´etrique ([39]). Toutes les cellules utilis´ees dans cette ´etude sont de
type sym´etriques. L’avantage de ce type de cellule est qu’aucun dipˆole ´electrique n’est cr´e´e
comme cela serait le cas dans une cellule non sym´etrique dans laquelle on ne fait adsorber
des atomes que sur l’une des deux surfaces. Dans ce type de cellule asym´etrique, il est alors
n´ecessaire d’ajouter une correction consistant en l’ajout d’un dipˆole oppos´e au premier afin
de l’annuler et de ne pas cr´eer un champ ´electrique provenant de la r´ep´etition `a l’infini de
Figure 5.2 –Exemple de cellule sym´etrique utilis´ee dans un calcul d’adsorption d’atomes de Hg sur Cu(100). Les
atomes bleus et gris sont les atomes de cuivre et de mercure, respectivement. Les deux surfaces sont strictement
´
equivalentes et l’adsorption simultan´ee sur les deux surfaces permet de ne pas cr´eer de dipˆole ´electrique dans la cellule
([33] et [41]). Compte tenu des conditions aux limites p´eriodiques, le cadre rouge indique la couche atomique centrale
du cuivre.
ces dipˆoles `a cause des conditions aux limites p´eriodiques ([33], [41]).
En contre-partie, pour l’utilisation de cellules sym´etriques, le nombre de couches atomiques
n´ecessaire pour mod´eliser le substrat est largement augment´e et l’adsorption d’atomes doit
ˆ
etre r´ealis´ee sur les deux surfaces `a la fois, augmentant ´egalement la quantit´e totale d’atomes
`
a mod´eliser.
La zone de vide entre les deux surfaces libres doit ˆetre d´etermin´ee avec attention. Il est
n´ecessaire que la distance s´eparant les deux surfaces libres soit suffisante pour que les deux
surfaces n’interagissent pas. Il est g´en´eralement admis qu’une distance de 10 ˚A est suffisante
pour r´eduire `a z´ero la densit´e ´electronique dans la zone de vide ([39]).
´
Energie d’adsorption
L’´energie d’adsorptionEadsd’un atomeAsur un solideS est, par d´efinition, ´egale `a l’´energie
de liaison de l’atome sur la surface. Cette ´energie, exprim´ee ici en eV.at−1, est ´egale `a
l’en-thalpie de m´elange ∆HA
sol de l’atome A sur la surface du solide. Si EA+S est l’´energie totale
du syst`eme A+S, qui correspond `a l’adsorption de AsurS, et si EA etES sont les ´energies
totales des syst`emes A et S isol´es, alors l’´energie d’adsorption Eads se calcule de la fa¸con
suivante :
Eads = ∆HSA=EA+S−(EA+ES) (5.4)
Ici EA s’apparente au potentiel chimique de l’atome A, dans l’´etat consid´er´e.
Dans le document
Fragilisation du cuivre par le mercure liquide : étude expérimentale et numérique
(Page 127-189)