1.3 Le cuivre et le mercure dans la FML
1.3.2 Les couples m´ etal solide/mercure et cuivre/m´ etal liquide
1.3.2.3 Le mercure
Le mercure est connu pour avoir un effet fragilisant sur un nombre important de m´etaux
solides, purs ou alli´es. Il est tr`es utilis´e dans les exp´eriences de FML en raison de son bas
point de fusion (environ −39◦C) qui permet de r´ealiser les exp´eriences sur une large gamme
de temp´erature, et en particulier `a temp´erature ambiante.
Nous avons vu dans les deux parties pr´ec´edentes que le mercure est fragilisant pour le cuivre
et le laiton. Le mercure est ´egalement rapport´e comme fragilisant pour le zinc et ses alliages. Il
est rapport´e de tr`es importantes r´eductions de l’´elongation `a rupture du zinc test´e en pr´esence
de mercure liquide `a temp´erature ambiante ([51]). Un mode de rupture transgranulaire est
observ´e pour ce couple ([25]), bien que la p´en´etration intergranulaire du mercure ait ´et´e
observ´ee dans le zinc ([51]).
Le mercure est ´egalement connu pour fragiliser l’aluminium est les alliages d’aluminium ([39],
[37]). Dans ce cas, la propagation de fissure se fait de fa¸con intergranulaire.
Le mercure a ´egalement un effet fragilisant sur la plupart des aciers. Pour plus de d´etails sur
ce sujet, on pourra se r´ef´erer `a la th`ese de A. L. Medina Almaz´an ([1]).
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FML
La n´ecessit´e de cette partie exp´erimentale provient d’une litt´erature peu abondante sur
le syst`eme cuivre/mercure, ainsi que de certaines difficult´es `a faire converger les diverses
ob-servations exp´erimentales vers une unique conclusion. Cette premi`ere partie se compose de
deux chapitres, les chapitres 2 et 3 de ce document.
Le chapitre 2 est une ´etude quantitative de la fragilisation du cuivre pur par le mercure
liquide, ainsi que par deux alliages mercure/bismuth et mercure/sodium. Au cours de ce
chapitre, nous pr´esentons des exp´eriences de fragilisation r´ealis´ees sur des ´eprouvettes de
type CT, afin de d´eterminer la r´esistance `a la rupture du mat´eriau, test´e sous diff´erentes
conditions. Ces mesures de r´esistance `a la rupture permettent de quantifier l’effet fragilisant
du mercure et des deux alliages sur le cuivre, qui par ailleurs est largement favoris´e par la
g´eom´etrie des ´eprouvettes.
Le chapitre 3 est une ´etude de l’influence de la microstructure du cuivre sur la fragilisation par
le mercure liquide. Plus particuli`erement, nous ´etudions le rˆole des joints de grains sp´eciaux
Σ3 (ou joints de macles), par l’utilisation de traitements d’ing´enierie des joints de grains qui
permettent d’augmenter significativement leur proportion.
S’il est vrai que le ph´enom`ene de fragilisation peut apparaˆıtre de fa¸con totalement inattendue
(et dangereuse) dans certaines situations, il n’est pour autant pas n´ecessairement ´evident de
le provoquer dans des conditions bien sp´ecifiques, compte-tenu de la quantit´e importante de
param`etres influents sur son occurrence.
D’un point de vue exp´erimental, le couple cuivre/mercure est un syst`eme id´eal pour l’´etude
de la fragilisation par les m´etaux liquides :
1. le mercure est le seul m´etal liquide `a temp´erature ambiante, et jusqu’`a environ−39◦C
([1], [2]). Cela permet de r´ealiser des exp´eriences de FML sans l’ajout d’un dispositif de
chauffage, simplifiant la mise en place ;
2. tr`es faible dissolution du cuivre dans le mercure `a temp´erature ambiante (diagramme de
phase sur la figure 1.15 et [3]). La pr´e-saturation du mercure par du cuivre n’est donc
pas n´ecessaire ;
3. mouillage total du cuivre par le mercure ;
4. une seule phase interm´etallique, stable jusqu’`a 128◦C (diagramme de phase 1.15), non
bloquante pour le mouillage grˆace `a sa cin´etique de formation lente. Bien qu’aucune
´etude n’ai pu ˆetre trouv´ee sur ce sujet, l’exp´erience nous a montr´e qu’au cours d’une
exp´erience de fragilisation du cuivre par le mercure, le mercure liquide est toujours
pr´esent en pointe de fissure et permet la propagation de la fissure fragile. La phase
interm´etallique n’a donc pas le temps de se former avant que la fissure ne se propage.
Cependant, l’observation post-mortem des faci`es de rupture montre que les faci`es de
cuivre expos´es pendant plusieurs minutes au mercure liquide sont recouverts par la
phase cuivre/mercure.
La nature cristallographique de cette phase n’a pas ´et´e `a ce jour d´etermin´ee avec
certitude. Il existe mˆeme un d´ebat sur sa stœchiom´etrie, probablement de l’ordre de
Cu14Hg12 ouCu15Hg11 ([5], [6], [7]).
Cependant, d’un point de vue pratique, ce syst`eme comporte ´egalement quelques inconv´enients,
`
a commencer par la nature toxique du mercure (class´e comme CMR,Canc´erig`ene, Mutag`ene
et Reprotoxique), et qui rend n´ecessaire l’adoption de certaines pr´ecautions de manipulations.
N´eanmoins, la manipulation sous hotte aspirante ainsi que l’utilisation de gants suffisent.
Par ailleurs, les tr`es faibles propri´et´es m´ecaniques du cuivre rendent sa mise en forme
(confection d’´eprouvettes) et sa manipulation (mise en place dans des mors, pr´eparations
d’´echantillons minces, polissage, d´esenrobage,...) parfois d´elicates.
Les deux chapitres de cette partie exp´erimentale permettent de clairement mettre en ´evidence
certaines tendances. Le but de la partie suivante, la partiecalculs num´eriques, sera de v´erifier
si le calcul ab-initio permet de retrouver ou non ces tendances, et de leur fournir une
expli-cation.
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Dans le document
Fragilisation du cuivre par le mercure liquide : étude expérimentale et numérique
(Page 40-48)