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Surfaces retournées par les campagnols

3. Résultats et analyses

4.2. Surfaces retournées par les campagnols

On relève comme pour le sanglier la grande variabilité de l’intensité des dégâts, entre les sites ou entre les différents transects réalisés au sein d’un même alpage. Les fréquences maximales de plots touchés sont inférieures à 15 %, ce qui est conforme avec les résultats de Bartha (2001) qui trouve lui une valeur seuil de 10 %. La présence de ces monticules ne semble pas impacter le milieu autant que les sangliers (densité plus faible, surface inférieure

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à celle des boutis, résilience plus rapide (Loucougaray et al., 2007)). Mais on ne peut exclure des phases de pullulation, beaucoup plus impactantes sur le milieu végétal (perte de 15 à 45 % des récoltes, réensemencement obligatoire (Quéré et al. 1999)).

5. Conclusion

Cette partie de l’étude nous donne plusieurs enseignements :

- Il existe une forte variabilité spatiale et temporelle de l’intensité des dégâts. Des zones peuvent ne pas être touchées (nardaie pure, zones à roche-mère affleurante). Dans les zones touchées, au moins 30% des points de mesure étaient sur des boutis ;

- On relève pour le campagnol une grande variabilité dans l’intensité des dégâts, mais la fréquence maximale de plots touchés ne dépasse pas 15%. De plus, les monticules de campagnol sont moins impactants que les boutis de sanglier ;

- Les données obtenues ne nous permettent pas d’obtenir une corrélation entre la présence de dégâts de sanglier et la présence de monticules de micromammifères.

Ce qu’il faut retenir :

- Les dégâts peuvent être importants (entre 30 et 70 % des points de mesures sont touchés) ;

- Le choix de l’emplacement des dégâts n’est pas aléatoire ;

- Il dépend de la végétation, de la profondeur de sol et de l’enneigement ; - On ne peut établir de corrélation entre la présence de boutis et celle de

monticule de campagnol. CemOA : archive ouverte d'Irstea / Cemagref

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3. Etude de la résilience de la végétation

1. Introduction page 34

2. Matériels et méthodes page 35

2.1. Analyse diachronique page 35

2.2. Analyse synchronique page 37

3. Résultats et analyses page 38

3.1. Evolution du recouvrement végétal page 39 3.2. Effet de l’âge des boutis page 40 3.2.1. Analyse diachronique page 40 3.2.2. Analyse synchronique page 43 3.3. Indice de dissimilitude page 47

4. Discussion page 49 5. Conclusion page 52 CemOA : archive ouverte d'Irstea / Cemagref

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1. Introduction

Cette partie de l’étude a pour objectif d’étudier la résilience de la végétation, c'est-à- dire sa capacité à retrouver un état et un fonctionnement écologique similaire à celui précédent la perturbation. Elle a été conduite en deux parties :

Analyse diachronique. Pendant trois ans nous avons analysé la dynamique de recolonisation des boutis pour deux communautés végétales de l’alpage de la Molière : la communauté à Festuca

nigrescens (la plus répandue sur l’alpage et constituant la ressource

fourragère la plus importante pour le troupeau), et la communauté de transition vers la communauté à Nardus stricta sensu stricto, classée comme habitat prioritaire au sein de la directive « Habitats » de 1992. L’intérêt patrimonial que représentent ces communautés à N. stricta justifie que, malgré leur faible représentation sur l’alpage, nous nous intéressions aux effets potentiels des dégâts de sanglier sur leur dynamique.

Analyse synchronique. Pour compléter les données recueillies à la Molière, nous avons également étudié la végétation des deux autres alpages (Col du Coq et Charmant Som) en comparant à une même date la végétation de dégâts récents et anciens.

Les perturbations créent des surfaces où la biomasse végétale a été fortement voire totalement retirée, créant des zones ouvertes à la recolonisation végétale. Les espèces qui occupent ces zones dénudées ne sont pas nécessairement présentes dans la communauté végétale environnante, et ne présentent pas forcément les mêmes caractéristiques biologiques ou écologiques. Les processus de recolonisation des boutis peuvent donc influencer la composition floristique et la diversité de la végétation des zones touchées. Un dispositif expérimental a ainsi été mis en place en 2006 pour étudier la dynamique de recolonisation de ces boutis et les conséquences en termes de diversité végétale en interaction avec les pratiques pastorales. Cette étude a donc plusieurs objectifs :

Evaluer la vitesse de recolonisation du sol et un retour à la situation initiale ;

Observer les dynamiques de la végétation en termes de composition floristique, suite aux boutis de sangliers ;

Analyser le temps qu’il faut à la communauté végétale pour retrouver une composition similaire à celle précédent la perturbation.

Les diverses étapes de cette partie de l’étude peuvent s’articuler autour de différentes questions et problématiques auxquelles nous allons apporter des éléments de réponse : CemOA : archive ouverte d'Irstea / Cemagref

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Il s’agit tout d’abord d’estimer la vitesse de recolonisation des zones dénudées en termes de couvert végétal :

avec quelle rapidité la végétation investit-elle les zones retournées par les sangliers ?

Le pâturage et le type de communauté sont-ils des facteurs qui peuvent accélérer ou ralentir la vitesse de recolonisation des boutis ?

Nous nous intéresserons également à l’effet du type de communauté sur la composition floristique des zones recolonisées :

retrouve-t-on une composition similaire à celle de la communauté végétale environnante ?

Peut-on mettre en évidence un pool d’espèces caractéristiques des boutis ?

A proximité de la communauté à N. stricta, les boutis favorisent-ils l’extension des espèces caractéristiques de ce milieu d’intérêt patrimonial ou au contraire des espèces plus généralistes ?

Le pâturage modifie-t-il la composition floristique sur les zones recolonisées ?

L’analyse de l’ensemble de ces questions vise à nous donner des éléments pour déterminer la capacité de résilience de la végétation suite aux perturbations de sangliers.

2. Matériels et méthodes

L’étude de la résilience de la végétation a été divisée en 3 parties. Il s’agit tout d’abord d’évaluer la dynamique de recolonisation, puis la relation entre la végétation et l’âge des dégâts. La dernière partie s’appuie elle sur les indices de dissimilitude pour apporter un éclairage supplémentaire sur la capacité de résilience de la composition floristique. Elles s’appuient sur le même protocole d’échantillonnage décomposé de la façon suivante:

Analyse diachronique Analyse synchronique

Le détail de ces deux protocoles est présenté ci-après.

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