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Impact sur la quantité de biomasse

3. Résultats et analyses Impact sur la diversité floristique

3.1. Impact sur la quantité de biomasse

Figure n° 38 : Biomasse fourragère sèche aérienne (moyenne ± erreur-type) pour les trois

alpages (avec une distinction par communauté à la Molière), sur les boutis et les témoins. Les effets significatifs de l’ANOVA sont indiqués en bleu.

Le premier élément d’analyse qui apparaît au vu de ces résultats est la variabilité entre les sites. Mais la quantité de biomasse fourragère aérienne dépend fortement des

Col du Coq - Effet boutis : F(1,18) = 9,085; p < 0,05

Charmant Som – Effet boutis : F(1,18) =

0,119; p =0,734 La Molière: Effet Boutis : F(1,44) = 80,186; p < 0,001 Effet Communauté: F(1,44) = 6,052; p < 0,05 Communauté x Boutis : F(1,44) = 0,645; p =0,426

CO-T = Témoins Col du Coq CO-S = Boutis Col du Coq CH-T= Témoins Charmant Som CH-S= Boutis Charmant Som MO-FT= Molière, festuçaie, témoins MO-FS= Molière, festuçaie, boutis MO-NT= Molière, nardaie, témoins MO-NS= Molière, nardaie, boutis

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conditions météorologiques, et les prélèvements n’ont pas eu lieu aux mêmes dates. Donc nous ne nous attarderons pas sur ce point.

En deuxième lieu, on constate que l’effet statistique des boutis est validé par l’ANOVA en 2006 et en 2008. A chaque fois, la présence de boutis fait diminuer la quantité de biomasse aérienne disponible. En 2007 la même tendance apparaît sans être significative. Enfin, à la Molière, l’effet statistique de la communauté validé : la quantité de biomasse est inférieure dans la nardaie par rapport à la festuçaie. Ces résultats ne sont pas surprenants, ils correspondent aux observations de terrain et aux caractéristiques propres aux espèces qui les composent.

3.1.1. Résultats par sites

Il est intéressant à ce stade de l’étude de croiser ces résultats avec ceux obtenus dans la partie 2 et concernant l’estimation des surfaces retournées. Pour chacun des trois sites d’étude (avec dans le cas de la Molière une séparation des calculs par type de communauté), nous avons calculé :

- La quantité de biomasse sèche potentiellement disponible sur 1 ha s’il n’y a

pas de boutis ;

- La quantité de biomasse sèche potentiellement disponible sur 1 ha en estimant les surfaces retournées par la moyenne des valeurs obtenues sur

tous les réplicats effectués sur le site (ou la communauté) ;

- La quantité de biomasse sèche potentiellement disponible sur 1 ha en estimant les surfaces retournées par les valeurs obtenues par le réplicat exprimant le plus haut pourcentage de dégâts ;

- La quantité de biomasse sèche potentiellement disponible sur 1 ha en estimant les surfaces retournées par les valeurs obtenues par le réplicat exprimant le plus bas pourcentage de dégâts.

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Col du Coq

Si aucun boutis n’est présent, la biomasse disponible potentielle est de 2556,70 kg/ha.

En considérant la moyenne des valeurs obtenues par tous les réplicats (absence de boutis 57,33% ; boutis anciens 18,13% ; boutis récents 24,54%), la biomasse disponible est de 1763,82 kg/ha.

En considérant la moyenne des valeurs obtenues par le réplicat exprimant le plus haut pourcentage de dégâts (absence de boutis 33,25% ; boutis anciens 34,50% ; boutis récents 32,25%), la biomasse disponible est de 1417,28 kg/Ha.

En considérant la moyenne des valeurs obtenues par le réplicat exprimant le plus bas pourcentage de dégâts (absence de boutis 73,25% ; boutis anciens 18,75% ; boutis récents 8,00%), la biomasse disponible est de 2181,03 kg/Ha.

On peut résumer ces résultats dans le tableau suivant :

Biomasse sèche disponible (kg/Ha)

Perte de biomasse (%)

Aucun boutis 2556,70 0%

moyenne des transects 1763,82 31,11%

transect le plus touché 1417,28 44,57%

transect le moins touché 2181,03 14,69%

Tableau n° 2 : Estimation des pertes de fourrage selon l’importance des dégâts pour l’alpage du col du Coq.

Exemple de calcul (données fictives):

- Biomasse sèche prélevée sur les zones non touchées: 2500 kg/ha - Biomasse sèche prélevée sur les boutis anciens : 1800 kg/ha - Biomasse sèche prélevée sur les zones touchées : 0 kg/ha Les résultats du transect nous donnent les valeurs (fictives) suivantes :

- Zones non touchées : 55%

- Zones touchées par les boutis anciens : 25% - Zones touchées par des boutis récents : 20% La biomasse disponible sur ce secteur sera donc de : 2500 x 55% + 1800 x 25% = 1825 kg/ha.

La perte de fourrage par rapport à un hectare non touché sera de : 100 - (1825 x 100 / 2500) soit 27%. CemOA : archive ouverte d'Irstea / Cemagref

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Charmant Som

Si aucun boutis n’est présent, la biomasse disponible potentielle est de 2212,10 kg/Ha.

En considérant la moyenne des valeurs obtenues par tous les réplicats (absence de boutis 58,50% ; boutis anciens 28,69% ; boutis récents 12,81%), la biomasse disponible est de 1894,22 kg/Ha.

En considérant la moyenne des valeurs obtenues par le réplicat exprimant le plus haut pourcentage de dégâts (absence de boutis 54,00% ; boutis anciens 20,50% ; boutis récents 25,50%), la biomasse disponible est de 1623,35 kg/Ha.

En considérant la moyenne des valeurs obtenues par le réplicat exprimant le plus bas pourcentage de dégâts (absence de boutis 78,00% ; boutis anciens 15,25% ; boutis récents 6,75%), la biomasse disponible est de 2044,44 kg/Ha.

On peut résumer ces résultats dans le tableau suivant :

Biomasse sèche disponible (kg/Ha)

Perte de biomasse (%)

Aucun boutis 2212,10 0%

moyenne des transects 1894,22 14,37%

transect le plus touché 1623,35 26,62%

transect le moins touché 2044,44 7,58%

Tableau n° 3 : Estimation des pertes de fourrage selon l’importance des dégâts pour l’alpage du Charmant Som.

La Molière - Nardaie

Si aucun boutis n’est présent, la biomasse disponible potentielle est de 4176,70 kg/Ha.

Nous n’avons pas calculé de valeur moyenne, car nous avons réalisé 2 réplicats dans cette communauté, ce qui est trop peu pour donner des valeurs moyennes représentatives.

En considérant la moyenne des valeurs obtenues par le réplicat exprimant le plus haut pourcentage de dégâts (absence de boutis 64,5% ; boutis anciens 19,25% ; boutis récents 16,25%), la biomasse disponible est de 2996,21 kg/Ha.

En considérant la moyenne des valeurs obtenues par le réplicat exprimant le plus bas pourcentage de dégâts (absence de boutis 92,00% ; boutis anciens 6,50% ; boutis récents 1,50%), la biomasse disponible est de 3944,62 kg/Ha.

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On peut résumer ces résultats dans le tableau suivant :

Biomasse sèche disponible (kg/Ha)

Perte de biomasse (%)

Aucun boutis 4176,70 0%

transect le plus touché 2996,21 52,21%

transect le moins touché 3944,62 5,56%

Tableau n° 4: Estimation des pertes de fourrage selon l’importance des dégâts pour l’alpage de la Molière, en nardaie.

La Molière - Festuçaie

Si aucun boutis n’est présent, la biomasse disponible potentielle est de 5220 kg/Ha. En considérant la moyenne des valeurs obtenues par tous les réplicats (absence de boutis 66,80% ; boutis anciens 21,00% ; boutis récents 12,20%), la biomasse disponible est de 3927,96 kg/Ha.

En considérant la moyenne des valeurs obtenues par le réplicat exprimant le plus haut pourcentage de dégâts (absence de boutis 58,25% ; boutis anciens 24,25% ; boutis récents 17,25%), la biomasse disponible est de 3549,90 kg/Ha.

En considérant la moyenne des valeurs obtenues par le réplicat exprimant le plus bas pourcentage de dégâts (absence de boutis 77,75% ; boutis anciens 13,25% ; boutis récents 9,00%), la biomasse disponible est de 4336,80 kg/Ha.

On peut résumer ces résultats dans le tableau suivant :

Biomasse sèche disponible (kg/Ha)

Perte de biomasse (%)

Aucun boutis 5220,00 0%

moyenne des transects 3927,96 24,75%

transect le plus touché 3549,90 31,99%

transect le moins touché 4336,80 16,92%

Tableau n° 5: Estimation des pertes de fourrage selon l’importance des dégâts pour l’alpage de la Molière, en festuçaie. CemOA : archive ouverte d'Irstea / Cemagref

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3.1.2. Bilan

Le tableau récapitulatif suivant résume les résultats obtenus ci-dessus :

Col du Coq Charmant Som

La Molière Nardaie

La Molière Festuçaie

moyenne des transects 31,11% 14,37% 24,75%

transect le plus touché 44,57% 26,62% 52,21% 31,99% transect le moins touché 14,69% 7,58% 5,56% 16,92%

Tableau n° 6: récapitulatif des valeurs de perte de biomasse calculées sur les différents sites et les différentes communautés.

On constate tout d’abord que la présence de boutis entraîne inévitablement une diminution de la quantité de biomasse disponible.

Sur l’ensemble des alpages, la moyenne des dégâts recensés entraîne une perte de biomasse d’au moins 14% du potentiel théorique, voire de 30 % (col du Coq). Du fait de la présence de sangliers, on a donc une perte de biomasse réelle. Au Charmant Som, les dégâts semblent avoir moins d’impact sur la quantité de biomasse car c’est sur ce site que les pertes de biomasse sont les plus faibles (-14% de biomasse sur la moyenne des réplicats). Les mesures effectuées dans la festuçaie à la Molière donnent des valeurs intermédiaires.

Les calculs obtenus à partir du réplicat où le pourcentage de points touchés par des boutis est le plus haut. Les chiffres élevés, et dans l’hypothèse où des dégâts de cette intensité se développerait, c’est près de la moitié de la biomasse disponible qui serait soustraite aux troupeaux (52,21% à la Molière dans la nardaie ; 44,57% au col du Coq).

En considérant le résultat obtenu avec le réplicat exprimant le plus bas pourcentage de dégâts, on voit que ces derniers impactent peu la quantité de biomasse dans deux cas : la nardaie à la Molière, et l’alpage du Charmant Som. Pour les deux autres cas, la perte de biomasse est d’environ 15%.