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Analyse synchronique des dégâts de sanglier sur la composition de la végétation.

3. Résultats obtenus

3.2. Effet de l’âge des dégâts

3.2.1. Analyse synchronique des dégâts de sanglier sur la composition de la végétation.

►Site du Charmant Som

La représentation graphique permet de mettre en évidence les différences de composition d’espèces entre les placettes selon l’ancienneté de la perturbation. Les boutis récents sont situés sur la droite de l’axe 1, car caractérisés essentiellement par le sol nu ou par des espèces colonisatrices comme Trifolium repens, Alchemilla vulgaris, Potentilla

crantzii, ou Plantago lanceolata. Les boutis anciens sont situés plus près du centre de l’axe 1,

à gauche des boutis récents. La proportion de sol nu a fortement diminué, et on retrouve alors des espèces du milieu environnant (Agrostis capillaris, Sanguisorba officinalis, Festuca

rubra, Trifolium pratense). Leur composition végétale se rapproche alors de celle des

témoins, caractérisés par Festuca rubra, Lotus corniculatus, Thymus serpyllum, Agrostis

capillaris, Hieracium pilosella).

Figure n°19 : Représentation des axes 1 et 2 de la DCA (38,9% de l’inertie) pour le site du Charmant Som. Inertie totale : 1,574 (axe 1 : 0,467; axe 2 : 0,145). 40 échantillons (15 boutis récents, 15 boutis anciens, 10 témoins). Légende : triangle vert = boutis récents, triangle noir = boutis anciens, cercle gris = témoins.

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►Le col du Coq

L’hétérogénéité des boutis anciens en termes de composition végétale est ici plus grande, rendant l’interprétation un peu plus difficile. La dynamique végétale est toutefois interprétable, elle reste similaire au cas précédent. Un tiers des placettes n’a pas évolué en termes de composition par rapport aux boutis récents. Celles-ci présentent encore une grande proportion de sol nu, avec quelques espèces comme Poa alpina et Cerastium

arvense. Un autre tiers s’en est nettement différencié, où apparaissent Alchemilla vulgaris, Trifolium repens ou encore Phleum alpinum. Sans atteindre toutefois une composition

similaire à celle des témoins, ce qui est le cas du dernier tiers, où l’on recense Festuca rubra,

Potentilla crantzii, Agrostis capillaris notamment.

Figure n°20 : Représentation des axes 1 et 2 de la DCA (38,6% de l’inertie) pour le site du Col du Coq. Inertie totale : 1,953 (axe 1 : 0,520; axe 2 : 0,234). 40 échantillons (15 boutis récents, 15 boutis anciens, 10 témoins). Légende : triangle vert = boutis récents, triangle noir = boutis anciens, cercle gris = témoins.

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►La Molière

La dynamique végétale ne diffère pas des deux cas précédents. Les boutis récents sont caractérisés par l’importance du sol nu (avec quelques espèces comme Alchemilla

vulgaris notamment), puis cette composition évolue. Les boutis anciens, où l’on recense des

espèces de milieux plus fermés comme les graminées (Festuca rubra, Agrostis capillaris), ou encore Stellaria graminea et Gentiana lutea se détachent alors nettement des précédents. Cette analyse confirme donc les observations faites pour les alpages du Charmant Som et du

Figure n°21 : Représentation des axes 1 et 2 de la DCA (27,9% de l’inertie) pour la festuçaie du site de la Molière. Inertie totale : 1,526 (axe 1 : 0,426; axe 2 : 0,171). 40 échantillons (15 boutis récents, 15 boutis anciens, 10 témoins). Légende : triangle vert = boutis récents, triangle noir = boutis anciens, cercle gris = témoins.

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Col du Coq. L’élément nouveau ici est la vitesse de cette dynamique de recolonisation. Plus de la moitié des placettes correspondant aux boutis anciens ont une composition végétale similaire à celle des placettes témoins.

3.2.2. Analyse diachronique

Dans cette partie de l’étude, le nom des espèces a été codifié de la même façon que dans la partie précédente, et toutes les espèces ne dépassant pas 1% du recouvrement total ont été supprimées de l’analyse. Les deux milieux étudiés, la nardaie et la festuçaie, ont été distingués dans les analyses. Une distinction a également été faite entre les boutis pâturés et les boutis en défens pour chacun des deux milieux.

Festuçaie

- Evolution des boutis pâturés

Figure n°22 : Représentation des axes 1 et 2 de la DCA (47,9% de l’inertie) pour les boutis pâturés en Festuçaie. Inertie totale : 1,989 (axe 1 : 0,679; axe 2 : 0,274). 89 échantillons (15 boutis et 15 témoins pour chaque année de l’étude, avec une placette manquante pour les boutis 2008). Légende : triangle vert = boutis 2006, triangle rouge = boutis 2007, triangle noir = boutis 2008, cercle gris = témoins.

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La dynamique végétale est bien interprétable sur cette figure. Les boutis 2006, contenant une grande proportion de sol nu, ou des espèces comme Alchemilla vulgaris ou

Rumex acetosella, sont regroupés sur la partie gauche de l’axe 1, à l’opposé des témoins

situés eux sur la droite de l’axe. La composition floristique change alors en 2007 et 2008, se détachant nettement des placettes de la première année, sans qu’une différence entre les placettes de 2007 et celles de 2008 ne soit nettement visible. Les nouvelles espèces sont par exemple Hypericum maculatum, Agrostis capillaris, Phleum alpinum. La résilience est donc bien observée ici. Sa vitesse est assez rapide, car après deux ou trois saisons de végétation la composition végétale d’une partie des boutis ressemble en tous points à celle des témoins, qui comprend des espèces comme Festuca rubra, Veronica allionii, Ajuga reptans.

- Evolution des boutis en défens

Figure n°23 : Représentation des axes 1 et 2 de la DCA (44,2% de l’inertie) pour les boutis en défens en Festuçaie. Inertie totale : 2,518 (axe 1 : 0,777; axe 2 : 0,336). 87 échantillons (15 boutis et 15 témoins pour chaque année de l’étude, avec trois placettes manquantes pour les boutis 2008). Légende : triangle vert = boutis 2006, triangle rouge = boutis 2007, triangle noir = boutis 2008, cercle gris = témoins.

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La dynamique de végétation observée est la même que dans la figure précédente : la recolonisation par la végétation entraîne une différenciation de la composition floristique entre les différentes années de l’étude, se rapprochant ainsi de la composition des placettes témoin. C’est le cas pour une partie des placettes de 2007, et pour la quasi-totalité des placettes de 2008, composées d’espèces post-pionnières (Hypericum maculatum, Ajuga

reptans) ou de milieux prairiaux matures (Festuca rubra, Stellaria graminea, Deschampsia flexuosa). La vitesse de recolonisation donc peut être estimée au regard de ces résultats,

pour ce milieu et en situation de défens, à 3 ans. ►Nardaie

- Evolution des boutis pâturés

Figure n°24 : Représentation des axes 1 et 2 de la DCA (42,5% de l’inertie) pour les boutis pâturés en Nardaie. Inertie totale : 1,954 (axe 1 : 0,716; axe 2 : 0,114). 90 échantillons (15 boutis et 15 témoins pour chaque année de l’étude). Légende : triangle vert = boutis 2006, triangle rouge = boutis 2007, triangle noir = boutis 2008, cercle gris = témoins.

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La recolonisation des boutis par la végétation permet d’observer des modifications rapides, puisqu’on retrouve rapidement des compositions intermédiaires entre les boutis et les témoins. Toutefois, on constate bien ici un décalage entre une grande majorité de boutis en 2008 (composés notamment de Plantago alpina, Hieracium pilosella, Lotus corniculatus) et les témoins (composés eux de Luzula campestris, Potentilla erecta, Festuca rubra). Cela montre bien que l’équilibre avec le milieu environnant n’est pas atteint. On constate également que quelques placettes de 2007 et 2008 ont une composition végétale très proche de celle des boutis de 2006, qui comportent eux une grande proportion de sol nu. Il s’agit de cas particuliers, ces placettes ayant été retourné à nouveau par les sangliers.

- Evolution des boutis en défens

Figure n°25 : Représentation des axes 1 et 2 de la DCA (49,1% de l’inertie) pour les boutis en défens en Nardaie. Inertie totale : 1,922 (axe 1 : 0,814; axe 2 : 0,131). 89 échantillons (15 boutis et 15 témoins pour chaque année de l’étude, avec une placette manquante pour les boutis 2008). Légende : triangle vert = boutis 2006, triangle rouge = boutis 2007, triangle noir = boutis 2008, cercle gris = témoins.

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La dynamique observée précédemment se confirme : les boutis sont en 2007 très décalés par rapport à 2006, et déjà très proches des témoins en terme de composition. Des espèces comme Ajuga reptans, Phleum alpinum ou Hypericum maculatum apparaissent. La tendance se confirme en 2008, où la totalité des boutis présentent alors un faciès similaire à celui des témoins, avec des espèces comme Carex sempervirens, Festuca rubra, Potentilla

erecta. On peut donc estimer dans ce cas précis (nardaie en défens) la vitesse de résilience à

3 saisons de végétation.