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Impact sur la qualité fourragère de la repousse

3. Résultats et analyses Impact sur la diversité floristique

3.2. Impact sur la qualité fourragère de la repousse

3.2.1. Résultats des analyses

Les prélèvements et les analyses en laboratoire ont été faits à des dates différents (2007 pour la Molière, 2009 pour les deux autres alpages), mais cela n’a pas influencé les résultats : quel que soit le paramètre étudié, les 3 sites montrent les même tendances :

- le taux de matière minérale est plus élevé dans la végétation des boutis que dans celle des témoins, indiquant plus d’éléments particulaires issus du sol en raison de la surface de sol nu.

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- Le taux d’azote est supérieur dans la végétation des boutis parallèlement à une diminution de la quantité de cellulose.

- Une tendance à l’amélioration de la digestibilité est également observée pour la végétation des boutis, mais celle-ci n’est significative que pour la festuçaie sur le site de la Molière.

Cela démontre globalement une amélioration de la qualité fourragère sur la végétation des boutis (malgré un taux de matière minérale plus élevée) qui aisément s’expliquer par la composition en tissu jeune du couvert sur ces zones récemment perturbées.

Figure n° 39 : Résultats des analyses d’échantillons de biomasse sur les trois sites (moyenne ± erreur- type) pour la matière minérale et l’azote total. Les résultats significatifs de l’ANOVA comparant les moyennes par site entre boutis et témoins sont indiqués en bleu.

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3.2.2. Calcul de la quantité de biomasse digestible

Au terme du paragraphe « 3.1. Impact sur la quantité de biomasse » situé dans cette partie (pages 72 à 79), nous avons vu que la présence de dégâts de sangliers entraînait systématiquement une perte de biomasse disponible. Or nous voyons ici que la présence de ces mêmes boutis pouvait améliorer la qualité fourragère de cette biomasse, notamment en augmentant la teneur en azote et la digestibilité. On peut donc se demander si l’augmentation de la qualité du fourrage compense sa perte en quantité. Nous avons procédé aux mêmes calculs que dans la partie précédente (mêmes réplicats), en utilisant cette fois les résultats du calcul quantité de biomasse disponible x digestibilité. Le tableau récapitulant les résultats obtenus est directement indiqué ci-dessous :

Col du Coq Charmant Som

La Molière Nardaie

La Molière Festuçaie

moyenne des transects 30,31% 13,64% 23,73%

transect le plus touché 43,23% 25,53% 27,79% 30,36% transect le moins touché 13,97% 7,19% 5,40% 16,27%

Tableau n° 7: comparaison des résultats obtenus (perte de biomasse digestible) sur les différents sites d’étude.

Figure n° 40 : Résultats des analyses d’échantillons de biomasse sur les trois sites (moyenne + erreur-type) pour la cellulose brute et la digestibilité. Les résultats significatifs de l’ANOVA comparant les moyennes par site entre boutis et témoins sont indiqués en bleu.

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Ce tableau nous donne une information nette : dans aucun des cas, la perte de biomasse est compensée par l’augmentation de la qualité. Afin d’affiner l’analyse, nous avons comparé ces résultats avec ceux obtenus dans la partie 3.1. (Tableau n° 6 page 77). C’est l’objet du tableau ci-dessous :

col du Coq Charmant Som La Molière

Nardaie Festuçaie biomasse biomasse digestible biomasse biomasse digestible biomasse biomasse digestible biomasse biomasse digestible Moyenne des transects 31,11% 30,31% 14,37% 13,64% 24,75% 23,73% Transect le plus touché 44,57% 43,23% 26,62% 25,53% 52,21% 27,79% 31,99% 30,36% Transect le moins touché 14,69% 13,97% 7,58% 7,19% 5,56% 5,40% 16,92% 16,27%

Tableau n° 8: Comparaison des pertes de fourrage entre la biomasse et la biomasse digestible pour chacun des sites d’étude et pour les deux communautés à la Molière

En présence de boutis, la quantité de fourrage est diminuée quelle que soit la manière dont elle est calculée (biomasse ou biomasse digestible). Mais ce tableau montre que la perte est diminuée lorsque l’on prend en compte la quantité de biomasse disponible. Dans le détail, on constate que la perte de fourrage n’est jamais compensée de plus de deux points. Sel un cas particulier apparaît : dans la nardaie, la différence entre perte de biomasse et la perte de biomasse digestible est de 24 points. Ceci peut s’expliquer par la nature des espèces qui recolonisent les boutis dans la nardaie, qui comme nous l’avons vu précédemment sont des espèces du milieu plus productif qu’est la festuçaie. Cela entraîne une nette amélioration de la valeur fourragère et de la biomasse.

3.3. Impact sur la présence d’espèces localement envahissantes

Nous avons étudié 2 espèces végétales qui sur certains de ces alpages posent des problèmes de gestion pastorale : le vérâtre (Veratrum lobelianum) et le cirse laineux (Cirsium

eriophorum).

3.3.1. Occurrence du cirse

La présence de Cirse n’a pas été relevée partout. Au Charmant Som, sur les quatre réplicats réalisés (4 x 400 points), un seul point indique la présence de l’espèce. Les résultats pour ce site ne sont donc pas présentés et analysés. Pour les tests du Khi², rejeter l’hypothèse de départ signifie que la présence de Cirse sur les boutis de sanglier est plus importante que le hasard ne le prédit et qu’ainsi les perturbations dues aux sangliers favorisent la présence de l’espèce.

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Pour le site de la Molière, 4 transects sur 8 n’ont pas révélé la présence de Cirse, soit la moitié. Le rapport est le même au Col du Coq (3 sur 6). Et parmi les transects où le Cirse est présent, une disparité importante existe elle aussi.

Les tests de Khi² montrent qu’à l’échelle d’un site (ensemble des transects), la présence de Cirse sur les boutis de sanglier est plus importante que le hasard ne le prédit. Mais cela ne se vérifie pas totalement à l’échelle du transect : 2 transects sur 4 à la Molière et 1 sur 3 au Col du Coq présentent la même conclusion.

Figure n° 41 : Pour la Molière :

- Pourcentage

d’occurrence du Cirse Laineux sur les différents transects réalisés (en haut) ;

- Résultats des tests du Khi² concernant la présence de Cirse sur les boutis (ddl = degré de liberté, P = seuil de probabilité) (en bas).

Figure n° 42 : Pour le Col du Coq :

- Pourcentage d’occurrence du Cirse Laineux sur les différents transects réalisés (en haut);

- Résultats des tests du Khi² concernant la présence de Cirse sur les boutis (ddl = degré de liberté, P = seuil de probabilité) (en bas).

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3.3.2. Occurrence du vérâtre

Les relevés de terrain n’ont pas montré une présence suffisante de vérâtre pour que les résultats soient exploitables et significatifs. Nous ne les avons donc pas traités. Mais une interprétation globale de nos observations semble aller dans le sens d’une indépendance entre la présence du vérâtre et la présence de dégâts de sangliers contrairement à ce que l’on a pu observer pour le Cirse laineux.

4. Discussion