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Structure des diagrammes polliniques des deux sites à l’étude

CHAPITRE 2. Méthodologie générale

2.3 Structure des diagrammes polliniques des deux sites à l’étude

Les figures 4.5a et 4.5b rendent compte des résultats de l’analyse pollinique des profils OH36-P (dépotoir 6) et OZ61-B (talle d’impatiente du Cap). Par souci de clarté, ces diagrammes ont été simplifiés en regroupant un certain nombre de taxons sous différents

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termes génériques : « Autres arbres », « Arbustes (ripariens et forestiers) », « Arbustes

fruitiers », « Rudérales, champs et pâturages », « Autres herbacées » et «Pinus/Pinaceae à ballonnets ». Pour le détail le lecteur pourra consulter « la liste des inclus des diagrammes polliniques simplifiés du site Hector-Trudel » à la suite du glossaire pollinique de l’annexe III

et les diagrammes polliniques complets à l’annexe IV. Sur les diagrammes simplifiés, les taxons sont disposés à la fois selon l’ordre habituel de colonisation dans l’histoire végétale post-glaciaire de la région et selon leur dominance écologique, mais également selon un souci de regrouper certains taxons associés à des événements particuliers, qu’ils soient d’ordres naturels ou anthropiques.

Pour aider à la datation relative, puisque notre enregistrement est très local (sous couvert forestier) et que l’apport régional y est faible (10 à 20 % tout au plus), il nous a semblé judicieux d’étudier nos deux profils, non seulement à la lumière de la chronoséquence végétale régionale (plus difficile à percevoir dans le contexte), mais également selon la chronoséquence archéologique établie pour le site. En étudiant de telle sorte nos profils, nous pourrons dégager une chronoséquence événementielle et associer à des comportements anthropiques ou à des séquences culturelles des événements botaniques locaux (dégagement de l’espace, changement de dominance, apport allochtone de végétaux), et ainsi mettre en relief, selon les époques, l’incidence des activités humaines sur le développement local de la végétation.

Pour permettre cette confrontation aux données archéologiques, nous avons ajouté au diagramme pollinique du profil OH36-P (dépotoir 6) des graphes de pourcentages de la répartition verticale des tessons de céramique du Sylvicole moyen tardif et du Sylvicole moyen ancien compris dans l’ensemble des carrés de fouille associés à ce dépotoir. Sur le diagramme pollinique du profil OZ61-B (talle d’impatiente du Cap) nous avons adjoint aux données sporopolliniques les graphes de la distribution céramique hors dépotoirs de l’ensemble du site, excluant les données de la SAPQ, d’une part pour une comparaison entre les distributions céramiques, mais d’autre part pour indiquer l’enfouissement différentiel hors structure entre les distributions polliniques et céramiques. Les données céramiques nous ont été fournies par C. Gates St-Pierre et P. Corbeil du Département d’anthropologie de l’Université de Montréal en 2001. Pour les données céramiques du Sylvicole moyen ancien il

nous manquait la localisation verticale de près de la moitié des tessons de bord. Toutefois, puisque les distributions des tessons de corps et des tessons de bord du Sylvicole moyen tardif étaient somme toute similaires, et que rien a priori ne permettait de croire qu’il puisse en aller autrement pour les données du Sylvicole moyen ancien, nous avons donc limité l’analyse aux tessons de corps (tous les secteurs : N = 130, dépotoir 6 : N=44) pour cette période. Pour le Sylvicole moyen tardif nous avons plutôt retenu les tessons de bord (tous les secteurs : N = 566, dépotoir 6 : N=108), puisque nous n’avions pas en mains tout le détail pour les tessons de corps (des secteurs surtout). Lorsque la localisation verticale d’un tesson était imprécise, ou encore inscrite dans un niveau de fouille supérieur à cinq centimètres d’épaisseur, nous lui avons attribué une profondeur au prorata de la distribution normale.

Nous avons également ajouté aux deux diagrammes le spectre pollinique de l’actuel, déterminé par l’analyse d’un échantillon de mousses (bryophytes) récoltées sur une souche située entre les deux profils. Enfin, nous avons délimité quatre ZAP événementielles, dont une subdivisée en deux sous-zones, d’après les variations des courbes de pourcentages des taxons dominants, de la concentration pollinique et de la présence de taxons cibles. Cette zonation permet une meilleure corrélation stratigraphique entre les profils.

Nos critères d’analyse nous ont amené à ne retenir qu’un certains nombre de taxons directeurs locaux et régionaux. Dans ce cadre, nos données polliniques sont comparées à celles des diagrammes régionaux réalisés sur les tourbières de Ormstown, Large Tea Field et Mirabel (annexe V, diagrammes publiés dans Muller et Richard 2001). Sur le plan régional, nous avons principalement retenu les courbes polliniques du genre Pinus, de Quercus, de Ulmus, de

Tilia americana et de Carya ovata pour repérer les grandes lignes chronologiques de la

couverture arboréenne, alors que la courbe de Acer type saccharum (et accessoirement celle de

Tsuga canadensis) est privilégiée pour l’aspect local. Cette dernière est constamment mise en

parallèle à celles des graminées et des rudérales, dans l’opposition Pollen arboréens versus Pollen herbacés.

Bien que les variations des courbes polliniques de Pinus strobus soient surtout un bon indicateur des variations de la densité de la couverture arboréenne régionale (voir les

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commentaires sur Pinus strobus à la page 52), nous l’utilisons également ici, conjointement aux courbes de Pinus (Pins d’espèces indéterminées), Pinaceae à ballonnets (conifères [Pinus,

Abies et Picea] non identifiables au genre) et celles des grains Indéterminés, comme témoin

potentiel d’activités humaines et indicateur d’un degré d’usure de la cohorte pollinique.

En terminant, il est important de signaler au lecteur la présence de courbes sporopolliniques avec une distribution en dents de scie sur le diagramme du profil OZ61-B. C’est le cas principalement pour les courbes de Picea cf. P. glauca, Pinaceae à ballonnets, Fagus

grandifolia, Quercus, Ulmus, Indéterminés et les spores monolètes. Pour la plupart, ces

courbes sont anormales et témoignent de l’évolution de notre capacité d’identification sur des grains de pollen très usés en début d’analyse et selon un dénombrement par séries alternes d’échantillons. Pour les spores monolètes, le problème est que nous y avons malencontreusement inclus, par manque d’expérience lors de l’analyse de la première série d’échantillons, un autre type de palynomorphe qui n’avait pas à l’être. Malgré l’imprécision qui en résulte ces courbes ont été conservées telles quelles, sans correction par moyenne mobile ni autre artifice de présentation, puisque les tendances demeurent perceptibles. Les spectres polliniques les plus précis de ce profil sont ceux de la seconde série, soient : 2, 9, 14, 19, 24 et 29.

2.3.2 Diagrammes polliniques du site des Jardins du Petit Séminaire de Saint-Sulpice

Les figures 4.17 et 4.18 rendent compte des résultats de l’analyse pollinique des profils BjFj-18-8F-A (friche) et BjFj-18-8J-A (jardins). Comme pour le site précédent, les diagrammes polliniques ont été simplifiés en regroupant un certain nombre de taxons sous différents termes génériques : « Autres arbres », « Arbustes (ripariens et forestiers) »,

« Arbustes fruitiers », « Rudérales, champs et pâturages », « Autres herbacées » et

« Pinus/Pinaceae à ballonnets ». Ici également, pour le détail, le lecteur pourra consulter « la

liste des inclus des diagrammes polliniques simplifiés du site des Jardins du Petit Séminaire de Saint-Sulpice » à la suite du glossaire pollinique de l’annexe III et les diagrammes

À ces diagrammes nous avons ajouté le spectre pollinique de l’actuel, déterminé par l’analyse d’un échantillon de mousses (bryophytes) récoltées sur le mur de pierres de la limite sud des jardins. Pour aider à la datation nous avons ajouté en parallèle à la lithologie les numéros des couches archéologiques. Ces dernières sont pour la plupart datées à partir de l’identification d’artefacts diagnostiques. Trois ZAP (zones d’assemblages polliniques) événementielles ont été délimitées d’après les variations des courbes de pourcentages des taxons dominants, de la concentration pollinique et de la présence de taxons cibles. Deux d’entre elles ont été subdivisées en deux sous-zones. Cette zonation permet une meilleure corrélation stratigraphique entre les profils. Enfin, les mêmes critères d’interprétation du site Hector-Trudel prévalent pour le site des Jardins du Petit Séminaire de Saint-Sulpice.