• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE 4. Les sites : contextes, résultats et discussions

4.1 Le site Hector-Trudel

4.1.3 Résultats et interprétations

4.1.3.1 Les données de perte au feu et de granulométrie

Les figures 4.4a à 4.4g rendent compte des résultats de perte au feu (PAF) et de mesure de granulométrie. Pour simplifier, lorsque plusieurs types de données étaient disponibles pour un profil nous les avons regroupés sur un seul graphique. Dans ce sens : les pourcentages en sable, limon et argile sont à considérer conjointement, les pourcentages des particules < 15 µm, qui regroupent les classes granulométriques des limons fins et des argiles, sont à considérer isolément des pourcentages des autres classes, de même que les pourcentages en matière organique. À tous les graphiques, nous avons adjoint le profil pédologique correspondant, ainsi que la caractérisation texturale de chaque horizon et les inclusions culturelles. Le profil OH36-B a été exclu de l’analyse, puisque les résultats indiquaient une perturbation majeure. Cette perturbation pourrait être due à la solifluxion, puisque la plupart des échantillons de ce profil avaient une concentration en eau très anormale, de près d’un tiers de plus par rapport à ceux des autres profils.

Un premier point que l’on observe à l’étude des profils des séries OX35, OZ61 et U97, c’est une similitude dans les courbes de PAF entre les profils provenant d’un même carré de fouille. En second lieu, on observe également une similitude entre les profils des dépotoirs 1 (OX35-B et OX35-P) et 6 (OH36-P), tant pour les résultats de PAF que de la granulométrie. Les pertes au feu pour ces trois profils de zones de dépotoir montrent toutes des fluctuations importantes de concentration des matières organiques (MO), qui indiquent de fait, un peu comme une signature, la position résiduelle verticale de ces structures. C’est d’ailleurs dans ces niveaux que nous avons identifié les plus grandes concentrations de micro-éclats lithiques et de fragments céramiques.

Fig. 4.4a – Données de perte au feu du profil OX35-B (dépotoir 1, profil B)

Fig. 4.4b – Données de perte au feu et de granulométrie du profil OX35-P (dépotoir 1, profil P)

80

Fig. 4.4d – Données de perte au feu du profil OZ61-P (talle d’impatiente du Cap, profil P)

Fig. 4.4e – Données de perte au feu et de granulométrie du profil OZ61-B (talle d’impatiente du Cap, profil P)

Fig. 4.4g – Données de perte au feu et de granulométrie du profil U97-P (zone éloignée des structures, profil P)

De la même façon, les résultats de la granulométrie des particules minérales indiquent une augmentation de concentration des classes grossières dans les niveaux résiduels de dépotoir au détriment des argiles, qui elles se retrouvent en plus grande concentration, comme pour la MO, au-dessus des niveaux de dépotoirs. En fait, ce que l’on observe ici, et principalement pour le dépotoir 1, c’est un tassement des particules fines à la base de l’horizon qui chapeaute le niveau enfoui. Plus bas, au niveau de l’interface et de l’horizon Bg, ce sont les limons minéraux qui sont en plus grande concentration.

Pour les profils de la série OZ61 (talle d’impatiente du Cap), les résultats de perte au feu montrent des courbes beaucoup plus régulières de diminution de la concentration en MO, du haut vers le bas. La seule anomalie observée se situe entre les horizons Ah et Bg du profil OZ61-B, et correspondrait selon nous à une zone d’accumulation ou de tassement des particules fines organiques à la surface de l’horizon induré (Bg). Contrairement à ce qui a été observé pour les profils des dépotoirs, la portion minérale fine (<15 µm) de la matrice est ici davantage constituée de particules limoneuses qu’argileuses. C’est d’ailleurs ce que l’on observe pour les profils de la série U97 (zone éloignée des structures), qui comme pour ceux de la précédente série, ne sont pas en relation avec des structures de dépotoirs et de foyers. On pourrait donc penser que la caractéristique d’accumulation et de concentration des argiles en surface des zones de dépotoirs serait une résultante de la saturation de ces mêmes zones par la matière organique qui y a été déposée. Outre la similitude de composition minérale entre les

82

profils des série OZ61 et U97, les courbes de PAF et de granulométrie de la série U97 nous apparaissent cependant beaucoup trop linéaires. Il semble y avoir ici une homogénéité du matériau, sur toute l’épaisseur des profils de cette série, qui pourrait résulter d’un chablis.

En considérant que les variations de la concentration pollinique suivent sensiblement celles de la concentration en MO, il est intéressant de constater que nos courbes de PAF de la série OZ61 (talle d’impatiente du Cap), ainsi que celle du dépotoir 6 (OH36-P), si on en exclut les anomalies, s’apparentent en tous points au modèle théorique de Dimbleby (figure 1.1). Pour les profils de la série OX35 (dépotoir 1), on observe plutôt un phénomène d’accumulation de la MO au-dessus de la zone de dépotoir, corrélatif à l’accumulation des argiles précédemment observée. À notre avis cette différence entre les deux dépotoirs s’explique par une plus grande ancienneté pour le dépotoir 1.

À partir des observations précédentes et selon nos critères du protocole de recherche, nous avons donc sélectionné deux profils pour l’analyse pollinique. En excluant les profils de la série U97 (zone éloignée des structures), pour cause d’homogénéité, il allait de soi que nous devions retenir au moins un des deux profils de la série OZ61 (talle d’impatiente du Cap) comme référence représentative de l’ensemble du site et indépendante des structures de foyer et de dépotoir. Notre choix s’est naturellement porté sur le profil OZ61-B puisque nous avions déjà plus de données à son sujet. Pour le dépotoir, nous avons choisi le profil OH36-P (dépotoir 6) parce qu’il nous apparaissait moins perturbé et que nous avions plus de chance d’y repérer des cultigènes, puisqu’il est plus récent.