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Partie 1 Présentation de la méthode d’analyse des stéréotypes et de la traduction

1.2 Critères d’analyse des traductions

Pour les besoins de cette analyse, nous nous réfèrerons aux différents « paliers (ou degrés de complexité) » d’un texte catégorisés par François Rastier en 2002, qui « distingue les paliers microtextuel (morphème, lexie), mésotextuel (de la période au chapitre), macrotextuel (texte complet dont péritexte et paratexte), intertextuel (le corpus) » (Rastier « Enjeux épistémologiques de la linguistique de corpus » 2002).

Nous procèderons donc tout d’abord à une analyse microtextuelle des stéréotypes, en nous appuyant sur deux phrases de l’extrait choisi. Ensuite, nous étudierons les choix des traducteurs pour ces phrases. Nous nous poserons alors plusieurs questions : les procédés utilisés dans la traduction des stéréotypes sont-ils les mêmes que dans le texte source ? Le résultat est-il le même que dans le texte source ou la traduction modifie-t-elle l’interprétation possible du texte cible ? Nous analyserons le texte au niveau mésotextuel en nous penchant sur les stéréotypes présents, non plus dans quelques phrases, mais dans tout l’extrait. Enfin, nous tenterons de proposer une traduction personnelle de l’extrait visant à déconstruire les stéréotypes ou, du moins, à les mettre en évidence et à lever les tabous. Pour ce faire, nous utiliserons autant que possible les stratégies féministes présentées à la section Stratégies de la traduction féministe (page 33), que nous rappellerons brièvement à la section suivante.

Par ailleurs, sur le plan concret, nous avons réalisé une première proposition de traduction, que nous avons soumise début octobre 2018 à des traducteurs littéraires professionnels dans le cadre du « Stamm », rencontre suisse romande pour traducteurs et traductrices littéraires (« Le Stamm » 2018). Il s’agit de réunions qui ont lieu tous les mois, sans pour autant avoir de cadre formel. Ainsi, la discussion entre pairs est libre et les traducteurs peuvent poser des questions d’ordre général concernant la traduction, présenter les textes qu’ils traduisent et discuter des difficultés qu’ils rencontrent. Ces traducteurs ont donné leurs avis sur des aspects ponctuels, comme généraux, de nos propositions, qui ont donc été étudiées de manière informelle. Nous avons pris quelques notes sur les points qu’ils ont proposé d’améliorer, mais nous n’avons pas procédé à l’enregistrement de la rencontre et ne reprendrons donc pas leurs commentaires mot pour mot. Ces regards extérieurs nous ont permis de prendre du recul sur nos traductions personnelles et d’en modifier les aspects problématiques.

69 1.3 RAPPEL DES STRATÉGIES FÉMINISTES

Les stratégies de traduction féministe ayant déjà été détaillées à la section Stratégies de la traduction féministe (page 33), nous nous contenterons de rappeler brièvement leurs caractéristiques.

Les trois stratégies évoquées par Luise von Flotow sont les suivantes : 1) compenser les éléments qu’il est impossible de restituer dans la langue source par d’autres éléments dans la langue cible (supplementing), il peut par exemple s’agir de jeux de mots différents ; 2) indiquer dans la préface ou en note de bas de page son intention de produire une traduction féministe (prefacing and footnoting) et 3) détourner le texte pour y intégrer les idées du traducteur (hijacking). De son côté, Françoise Massardier-Kenney fait valoir que traductrice et auteure peuvent insérer des commentaires dans le métatexte, soit pour justifier des choix (dans le cas d’une traductrice) soit pour souligner le caractère féminin du texte (dans le cas de l’auteure), stratégie semblable au prefacing ou au footnoting de von Flotow. Ils peuvent également collaborer afin de s’accorder sur leurs interprétations respectives du texte. Les traducteurs peuvent user de leur créativité et (re)valoriser des écrits ou des traductions oubliés ou, enfin, utiliser des textes parallèles, des textes similaires au texte source pour s’en servir comme modèle (cf. section Stratégies de la traduction féministe, page 33).

1.4 CHOIX DES PASSAGES

Pour les raisons que nous exposerons dans cette section, nous avons choisi trois monologues, dont nous analyserons des extraits d’environ 300 mots chacun.

Le premier monologue sur lequel nous nous pencherons est intitulé « The Little Coochi Snorcher That Could ». Le personnage49 y raconte divers souvenirs de son enfance et de son adolescence concernant sa relation avec son vagin. Il s’agit d’une sorte de récit articulé en plusieurs souvenirs, répertoriés selon l’âge de la protagoniste au moment des faits. Toutefois, ces souvenirs semblent être racontés par une femme adulte. Nous avons choisi ce monologue, parce qu’il présente divers stéréotypes, en particulier dans le récit du souvenir sur lequel nous

49 Pour cette pièce, nous ne pouvons pas utiliser le terme « narratrice », car il ne s’agit pas d’un récit, nous utiliserons donc le terme « personnage ». Or, lorsque cela sera nécessaire, il sera repris par un pronom féminin étant donné qu’il renvoie, le plus souvent, à une femme.

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nous concentrerons. Nous l’avons également choisi parce qu’il aborde le sujet de la découverte de la sexualité avec une autre femme, thème féministe et non hétérocentré50.

Le deuxième monologue choisi s’intitule « Because He Liked To Look At It ». Une femme y raconte comment un homme l’a poussée à aimer son propre vagin. Avant de faire l’amour avec une femme, cet homme prend le temps d’observer le vagin de sa partenaire, expliquant que c’est pour apprendre à la connaître. Bien que cette passion pour les vagins puisse sembler étrange, la femme indique que plus il la regarde, plus elle aime son vagin. Ce personnage, adhérant au discours féministe, considère qu’une femme devrait découvrir son corps par elle-même. Or, dans son cas, cette découverte s’est passée différemment. Dans ce passage, nous avons également trouvé intéressant que le personnage prenne du recul et se rende compte que la société dans laquelle elle vit exerce une influence sur sa vision d’elle-même.

Le titre du dernier monologue sur lequel nous nous pencherons est le suivant : « I was Twelve My Mother Slapped Me. » Ce troisième monologue est constitué de courts récits concernant les menstruations. Chaque femme raconte brièvement comment elle a vécu l’épisode des premières règles. La forme de ce monologue est le premier élément qui a suscité notre intérêt. Il est composé de phrases courtes, qui constituent des réponses à une question implicite qui pourrait être : « Quelle a été votre réaction quand vous avez eu vos règles pour la première fois ? » Bien que les anecdotes soient beaucoup moins détaillées que dans les autres monologues et relatées en seulement quelques mots, les lecteurs et les lectrices peuvent se mettre dans la peau de ces femmes. En outre, contrairement aux thèmes des deux autres monologues, le sujet des menstruations est réellement commun à toutes les femmes. Cependant, même si elles ont toutes une expérience à partager, ce sujet est encore très tabou aujourd’hui. Ainsi, Ensler a peut-être choisi cette forme pour présenter une pluralité d’expériences. Nous avons également repéré plusieurs stéréotypes récurrents dans ce texte. Lors du choix de l’extrait, nous avons eu pour préoccupation de sélectionner un passage présentant le maximum d’expériences différentes et nous avons cherché à éviter qu’un même sujet apparaisse deux fois.

En somme, nous avons choisi des monologues évoquant des sujets qui nous paraissent intéressants, notamment la découverte du corps féminin (par soi-même ou par une personne extérieure) et des phénomènes naturels qui lui sont propres, tels que les menstruations. Il s’agit donc d’une sélection relativement subjective, fondée notamment sur notre intérêt personnel.

Nous veillerons cependant à offrir une analyse aussi objective que possible. Un critère déterminant pour le choix des extraits à analyser a également été la présence de stéréotypes. Cet

50 Le site de « QueerParis » définit l’hétérocentrisme comme une « Attitude basée sur la notion que l’hétérosexualité est la seule orientation sexuelle qui existe ou qui soit valide » (« Hétérocentrisme » 2016). Cet adjectif correspond à cette définition dans le présent travail.

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2.1 THE LITTLE COOCHI SNORCHER THAT COULD

Dans le monologue « The Little Coochi Snorcher That Could », le personnage raconte des souvenirs liés à son vagin, qu’elle nomme « coochi snorcher » en anglais. Selon les indications contextuelles, cette femme de couleur est née en 1960 au sud des États-Unis (Ensler 2008, 77).

Nous nous concentrerons particulièrement sur un de ces souvenirs. À treize ans, dans la version de Deschamps et de Barbaste, seize dans celle d’Ensler et de Stzajn51, elle fait la connaissance d'une femme de vingt-quatre ans qui lui fait découvrir le plaisir sexuel. Cette rencontre est salvatrice pour la jeune fille. Le passage se trouve à la fin du monologue. Voici l’extrait choisi en anglais :

[…] I say she probably wouldn't like me kissing girls, either, and the pretty lady makes me a drink. Then she changes into this chocolate satin teddy. She’s so beautiful. I always thought bulldaggers were ugly. I say, "You look great,"

and she says, "So do you." I say, "But, I only have this white cotton bra and underpants." Then she dresses me, slowly, in another satin teddy. It’s lavender like the first soft days of spring. The alcohol has gone to my head, and I’m loose and ready. I noticed that there’s a picture of a naked black woman with a huge afro as she gently and softly lays me out on the bed. And just our bodies rubbing makes me come. Then she does everything to me and my coochi snorcher that I always thought was nasty before, and wow. I’m so hot, so wild.

She says, "Your vagina, untouched by man, smells so nice, so fresh, wish I could keep it that way forever." I get crazy wild […]

Then she tells the beautiful secretary to make sure I’m not around boys and the lady tells her, “Trust me, there’s no boys around here.” Afterwards, the gorgeous lady teaches me everything about my coochi snorcher. She makes me play with myself in front of her and she teaches me all the different ways to give myself pleasure. She’s very thorough. She tells me to always know how to give myself pleasure so I’ll never need to rely on a man. In the morning, I am

51 Halligan explique qu’Ensler a révisé son texte. Dans les premières versions, la fille a treize ans.

Ensler a été contrainte de relever l’âge de la jeune fille à seize ans en raison de nombreuses critiques.

Selon Halligan, l’auteure aurait pu briser le tabou concernant la différence d’âge de ces deux personnages, si elle n’avait pas modifié celui de la jeune fille (Halligan 2014).

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worried I’ve become a butch because I’m so in love with her. She laughs, but I never see her again. I realized later she was my surprising, unexpected, politically incorrect salvation. She transformed my sorry-ass coochi snorcher and raised it up into a kind of heaven. (Ensler 2008, 81‑82)

2.1.1 ANALYSE DES STÉRÉOTYPES SUR LE PLAN MICROTEXTUEL

Nous analyserons en détail deux phrases de ce passage qui contiennent un ou plusieurs stéréotypes ainsi que leurs traductions. Nous commencerons par la phrase suivante : “Then she does everything to me and my coochi snorcher that I always thought was nasty before, and wow” (Ensler 2008, 81 lignes 9-1052).

Le stéréotype présent dans cette phrase pourrait être formulé comme une généralité : « Il ne faut pas faire ces choses considérées comme “nasty” ». En effet, la narratrice raconte qu’elle avait cru, jusqu’à cet épisode, que tout geste allant dans le sens de ceux de cette femme étaient à proscrire (« I always thought [these things were nasty] before » ligne 10). On peut se demander d’où provient cette vision de la sexualité. Il ressort de ce monologue que la mère avait beaucoup d'autorité, et donc une grande influence, sur sa fille. Dans un autre souvenir, la femme raconte que sa mère lui a interdit de se masturber. Cette vision pourrait donc provenir de son éducation.

Toutefois, dans une perspective plus générale, la société dans laquelle cette femme a grandi joue probablement un rôle important. Ainsi, la phrase « I always thought […] before » reflète le contexte dans lequel le personnage a évolué jusqu’à cet instant. Elle a baigné dans une culture qui a influencé sa pensée. Nous le comprenons grâce à l’onomatopée « wow », qui renforce l’opposition entre ce que la fille est censée ressentir et ce qu’elle ressent réellement. En effet, on lui a imposé une certaine vision de la sexualité : elle n’était pas supposée prendre du plaisir avec une femme. Or, ce plaisir ainsi que sa surprise sont exprimés par cette onomatopée. Cependant, cette découverte inattendue ne lui ôte pas sa culpabilité, car, le lendemain, elle a tout de même peur d’être devenue lesbienne. Plus tard, comme le dit le texte (« I realized later she was my surprising, unexpected, politically incorrect salvation. » lignes 20-21), cette rencontre lui montrera qu’elle avait tort.

Ici, le stéréotype est mis à distance par le procédé de la récupération. Il s’agit donc d’un stéréotype énoncé au deuxième degré. En effet, l’auteure place le stéréotype dans la bouche de son personnage, dont la voix est utilisée pour faire passer un message (les actes sexuels qualifiés de « nasty » ne le sont pas), mais le personnage lui-même est probablement innocent dans l’énonciation du stéréotype. Ainsi, l’auteure exploite la valeur iconique de ce stéréotype et ce

52 Les numéros de lignes renvoient à ceux du texte encadré en début de chaque section de cette partie et non aux monologues complets.

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procédé relève d’un calcul de sa part, car ce stéréotype a pour fonction de pousser le lecteur à porter un regard critique sur ce point de vue. Toutefois, il est implicite et il est possible que le lecteur n’y prête pas attention.

La deuxième phrase que nous analyserons est la suivante : « Then she tells the beautiful secretary to make sure I’m not around boys and the lady tells her, “Trust me there’s no boys around here” » (Ensler 2008, lignes 13-14).

Ici, la mère demande à la secrétaire de s’assurer que sa fille ne soit pas avec des garçons (« tells the beautiful secretary to make sure I’m not around boys » ligne 13). Cette demande reflète l’inquiétude de la mère pour sa fille, mais surtout le fait qu’elle lui interdise de les voir. Elle estime probablement qu’ils ont une mauvaise influence sur les filles et sur la sienne en particulier. Rappelons toutefois qu’elle a des raisons de s’inquiéter pour sa fille, car celle-ci a été violée par un ami de son père à l’âge de dix ans. Du fait de cette préoccupation, la mère ne se méfie pas de cette femme plus âgée qui propose à sa fille de passer la nuit chez elle. Ici, la présence explicite d’un stéréotype est très forte : les garçons sont dangereux et peu fréquentables. La fille n’a par conséquent pas le droit de les côtoyer. Il est doublé d’un autre stéréotype, implicite, selon lequel les filles ne sont pas dangereuses et qu’il n’y a donc pas lieu de s’en méfier. En fait, l’interdiction de côtoyer des garçons est si prioritaire que la mère en vient à faire confiance à une parfaite inconnue qui, d’ailleurs, ne fait que lui donner sa parole. On peut se demander si la mère, même si elle exerce une autorité sur sa fille et souhaite contrôler sa vie, fait ici preuve de naïveté ou si elle estime que, parce que sa fille a été violée par un homme, tous les hommes sont pour elle des agresseurs potentiels. Même si cette généralité semble abusive, l’inquiétude de la mère en est peut-être plus excusable.

Le stéréotype des garçons peu fréquentables est un stéréotype de troisième degré. En effet, ici, il est difficile de qualifier son énonciation. Le personnage de la mère semble innocent et l’auteure ne laisse pas deviner ce qu’elle pense réellement et laisse planer l’incertitude. Elle n’émet aucun signe qui permettrait de trancher (indécision).

En outre, le stéréotype des garçons infréquentables est renforcé par un autre stéréotype : la seule promesse orale de la femme suffit à rassurer la mère sur l’absence de garçons (« Trust me there’s no boys around here » ligne 14). Il est possible que le fait qu’elle soit secrétaire lui donne une certaine autorité. En effet, à l’époque (dans les années 1970-1975), ce métier était un des seuls métiers « reconnus » qu’une femme pouvait exercer. Il est aujourd’hui beaucoup plus stéréotypé qu’avant. Ainsi, la parole d’une inconnue suffit à rassurer la mère. Or, au vu de la situation, le lecteur (ou le spectateur) comprend davantage que ce qui est dit et possède

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davantage d’informations que la mère, ce qui correspond à un procédé littéraire appelé « ironie dramatique ». Ici, la femme trompe la mère en lui disant la vérité.

Il s’agit d’un signe parodique qui renforce la valeur ironique du propos. Nous avons donc affaire à un stéréotype énoncé au deuxième degré. D’autant plus que cette promesse appuie la demande faite par la mère. Ici, cette phrase vise à établir une complicité avec le lecteur, car le personnage est délibérément ironique et donc consciente de ce stéréotype, sur lequel elle joue.

Le procédé de la récupération du stéréotype est utilisé ici. L’actrice pourrait par exemple adresser un clin d’œil au public ou mettre l’accent sur une partie (« trust me ») ou l’autre (« there’s no boys ») de la phrase.

2.1.2 ANALYSE DE LA TRADUCTION SUR LE PLAN MICROTEXTUEL

Du point de vue de la traduction, certains points sont intéressants. Voici les différentes

Le premier élément que nous analyserons est la traduction du mot « nasty ». Il a été traduit par « mal », « sale » ou « affreux ». La traduction de Sztajn présente, à notre avis, un glissement de sens. En effet, ici, le personnage croyait que son « coochi » était « affreux » avant de rencontrer cette femme. Or, « nasty » en anglais qualifie plutôt les actes sexuels « interdits ».

Nous mettons de côté cette traduction et nous concentrerons sur les deux autres.

Dans ces deux versions, « sale » et « mal » sont deux interprétations différentes du mot anglais. À notre avis, dans ce contexte, « nasty » correspond à la définition du dictionnaire en ligne Merriam-Webster : « obscene, indecent ». Il apparaît donc que Barbaste et Deschamps ont opté pour deux interprétations légèrement différentes. Le Petit Robert définit « mal » comme :

« Contraire à une obligation, un principe moral », qui convient ici, car la femme de vingt-quatre ans initie une jeune fille de treize ans (ou seize ans selon les versions) au plaisir sexuel, ce qui, selon les valeurs de l’époque, est considéré comme critiquable sur le plan moral. Le mot « sale », en revanche, est défini comme ce « qui est impur, souillé » par le même dictionnaire. À notre

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avis, ce mot n’exprime pas vraiment la dimension morale, qui pourrait être restituée par un terme comme « indécent ». Or, le problème du registre se pose. En effet, le personnage évoque un souvenir qu’elle a vécu à treize ou seize ans en utilisant le vocabulaire d’une jeune fille, dont ce mot ne fait pas forcément partie. Sur ce point, les traducteurs ont bien rendu le vocabulaire d’une adolescente. En outre, ce mot véhicule également l’idée stéréotypée de l’interdit, des actes transgressifs qu’elle n’est pas censée commettre. Le choix est donc important et influencera l’interprétation.

Ensuite, pour traduire « she does everything to me », les traducteurs ont choisi respectivement « elle me fait toutes ces choses », « elle me fait un tas de trucs » et « elle me fait tout ». Les deux premières solutions donnent une impression relativement négative de ces actes, car les mots « choses » et « trucs » sont tous deux tirés du langage familier. Ainsi, il est non seulement suggéré que l’acte sexuel en question est peu connu, voire tabou, mais également qu’il est dévalorisé. En anglais, « everything » peut être perçu comme neutre et adéquatement rendu par le choix de Sztajn (« elle me fait tout »), qui semble plus pertinent que les autres options, ou

Ensuite, pour traduire « she does everything to me », les traducteurs ont choisi respectivement « elle me fait toutes ces choses », « elle me fait un tas de trucs » et « elle me fait tout ». Les deux premières solutions donnent une impression relativement négative de ces actes, car les mots « choses » et « trucs » sont tous deux tirés du langage familier. Ainsi, il est non seulement suggéré que l’acte sexuel en question est peu connu, voire tabou, mais également qu’il est dévalorisé. En anglais, « everything » peut être perçu comme neutre et adéquatement rendu par le choix de Sztajn (« elle me fait tout »), qui semble plus pertinent que les autres options, ou