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Off-line, repères

3/ Stratégies éditoriales, instauration d’auteurs

Le numérique off-line produit des objets physiques, des multiples tangibles, c’est la principale différence face aux mêmes documents et œuvres accessibles ou téléchargeables maintenant sur le réseau. La publication de ces objets permet ainsi une identification et une lisibilité plus immédiate, une af- firmation et des responsabilités éditoriales que la mise en ligne sur le réseau oublie, restreint ou minore plus volontiers. Pour défendre une certaine con- ception et exigence éditoriale, le seul engagement et la meilleure volonté des auteurs et artistes sont bien souvent inadaptés ou insuffisants. Il faut le re- lais d’une volonté éditoriale assez comparable à celle de l’édition du livre pour produire avec l’auteur une œuvre littéraire aussi bien qu’une œuvre multimédia. L’œuvre, l’éditeur et l’auteur-artiste sont les trois éléments né- cessaires pour qu’apparaissent et circulent des ouvrages sur le marché et

dans la société, pour qu’ils puissent rencontrer des lecteurs, des utilisateurs. L’œuvre étant la part immatérielle, celle-là même qui s’incorpore à un sup- port, livre ou ici CDrom, elle est l’objet d’une inscription symbolique et d’une stratégie économique de la part de cet éditeur. Notre inventaire précé- dent suffit à montrer que ces objets ont existé et existent encore, sans doute en nombre moins important aujourd’hui, mais leur existence tient, malgré tout, le plus souvent à des moyens de production et de diffusion spécifi- ques.

La construction d’une image valorisante peut emprunter le relais et la garantie du produit d’auteur, selon le terme en usage au cinéma et associé au label Arts et Essais. Rapprochement pertinent, car si les logiques éditoriales et promotionnelles du CDrom empruntent à l’édition, sa production ressem- ble davantage à celle du court métrage. Les métiers de l’audio-visuel sont concernés par l’écriture de scénarios, qu’il faut aussi transposer dans ce nouveau médium. La présence sonore implique une phase de création musi- cale, ou d’enregistrements audio, mais au delà des ressemblances, une diffé- rence notable tient à un rôle nouveau, celui de l’intégration et du développe- ment informatique. Là encore, l’éditeur peut apporter ou convoquer un sa- voir faire de producteur pour affirmer ensuite une caution plus institution- nelle. Il peut faciliter la fabrication et la distribution d’œuvres numériques dont les coûts de développement, de test et de pressage, même s’ils sont comparables, restent inférieurs à ceux des produits audio-visuels classi- ques112

. Entre la mise en réseau à très faible coût et les formes plus tradition- nelles de l’édition, sur papier ou sur les modèles de l’audio-visuel, le numéri- que off-line se présente comme un moyen terme.

Pourtant, même si la mise en œuvre éditoriale à compte d’auteur est assez rare tant les compétences requises sont complexes et multiples, la pré- sence d’une institution ou d’une structure éditoriale pour porter ce type de projet n’est pas absolument incontournable. À eux seuls, Waxweb ou

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Pour indication, le tiers aux États-Unis avec un budget moyen de 150 000 $ en 1996 selon les information fournies par un des principaux fondateurs de Voyager Company dans l’interview citée: The teachings of Bob Stein, cf. annexes p. 557.

Beyond confirmeraient ce point de vue en démontrant les possibilités d’une

grande autonomie individuelle, avec l’aide de collaborations extérieures limi- tées et une auto-distribution. Une autre alternative intermédiaire est celle d’un relais éditorial ponctuel, qui ne relève pas d’une perspective à long terme, mais concerne une édition unique. Comme c’est le cas de la Maison du Livre et de l’Image de Villeurbanne pour Neuf jouets optiques de Karel Doing et Pierre Bastien ou du Centre National de l’Estampe et de l’Art Im- primé113

de Chatou pour Outline de Peter Downsbrough. Car là encore plu- sieurs modèles coexistent, du plus artisanal et individuel au plus complexe à défaut d’être inscrit véritablement dans l’industrie culturelle. Dans tous les cas, la caution d’une signature personnelle reste souvent présente. Ce qui nous guidera au long de ce parcours des différentes stratégies éditoriales ou- vertement revendiquées sera une seule et unique question. En matière d’au- teur, quelle est la valeur instauratrice de ce nouveau support, le CDrom ? Autrement dit, en quoi ces éditions font-elles émerger de nouvelles person- nalités auctoriales ?

« De grands auteurs pour un public de choix »

Il faut se rappeler que l’édition de CDroms d’auteurs ou d’artistes se situe plutôt dans une économie marginale. Après quelques années de pro- ductions plus ou moins régulières, de nombreux éditeurs de titres interactifs à vocation artistique et culturelle se sont pratiquement désengagés de ce do- maine ou ont disparu de la scène économique. Sur quels argumentaires et sur quels modes ont-ils basés leurs attitudes éditoriales ?

Éditeur californien puis new-yorkais de la première heure, Voyager Company, comptait il y a peu encore 72 titres à son catalogue couvrant les domaines de l’édition « culturelle, musicale, artistique ou documentaire… »

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http://www.cneai.com [09/2006] Récemment institué Centre National d’Art Contempo- rain Consacré à la Publication.

selon les classements proposés sur son ancien site114

. Déjà cité pour l’appré- ciation réservée de Bob Stein à l’endroit de la mise en ligne du photographe Pedro Meyer, l’éditeur proposait une palette de titres qui recouvre assez exactement les champs qualifiés en France de culturel et ludo-éducatif. Inac- tif actuellement, repris un temps par Learn Technologies à partir de 1999, un éditeur plus nettement orienté vers les titres didactiques, à notre sens il aura laissé quelques uns des titres des premiers temps115

parmi les plus mar- quants: The Complete Maus, Freak Show, A Hard Day’s Night ou Puppet

Motel116

.

À chacun de ces titres aux succès inégaux, peuvent être associés des noms d’auteur : Art Spiegelman et The Residents, Les Beatles et Laurie An- derson117

. Pour son intérêt déterminant un aspect du développement singu- lier du multimédia en France, on ajoutera Circus, de Ayshe Farman-Farmaia un titre animé pour enfants, coproduit avec Hachette Multimédia. Il assurera le relais de la création ultérieure de la société et des titres de Dada Média à Paris par l’entremise des développeurs Director118

. Sans oublier non plus

Beethoven: la Symphonie n° 9 qui est probablement le tout premier titre sur

ce support, celui qui invente et inaugure le genre CDrom culturel par un cours de musicologie. Sur le catalogue, le slogan de Voyager est : « De grands auteurs + Un public de choix - Les CD-Roms qui comptent119

». Justement le premier titre consacré à la musique inaugure aussi une collection, CD Companion qui fait appel à des critiques reconnus aux État-Unis, d’abord Robert Winter, puis Alan Rich et Russel Steinberg. Dans le catalogue de Voyager aussi riche qu’hétérogène, il faut bien cette caution de l’auteur pour

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http://voyager.learntech.com/cdrom/ [05/2003] Le site semble inactif depuis cette date…Un moment introuvable, le site initial www.voyagerco.com a affiché un prometteur «Coming Soon» pendant quelques mois. Il redirige vers www.bringyourbrain.com [12/2003] et propose maintenant environ 25 titres de l’ancien catalogue Voyager. [09/2006 ]

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Selon l’expression des théoriciens du cinéma, pour caractériser le cinéma des origines…

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Respectivement : Art Spiegelman, 1994; The Residents, 1994; John Carlin, 1996 et Laurie Anderson, 1997.

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On pourrait encore citer Macbeth pour ajouter à l’orientation culturelle de la liste, ou

Mumia Abu-Jamal pour les questions politiques et d’actualité, mais il ne nous a pas été

possible d’accéder à ces deux titres.

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Jean-Philippe Peugeot et Murielle Lefèvre.

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lui donner une certaine lisibilité. Voici un extrait du rédactionnel de promo- tion en couverture du catalogue de l’éditeur :

Couvrant une large étendue de titres fictionnels ou non fictionnels - sur des sujets allant du cinéma, à l’art et la poésie, jusqu’à la photogra- phie, le base-ball et la nature - Voyager s’adresse aussi bien à un public d’enfants que d’adultes.1 2 0

Dans cet ensemble varié, la plupart des titres font référence explicite- ment à une signature, souvent prestigieuse. La collection First Person pré- sente des monographies de sommités scientifiques. Les titres culturels à vo- cation historique comme les jeux éducatifs pour un public d’enfants font état d’un ou de plusieurs noms d’auteurs en couverture. Le modèle de l’édition du livre ou du film d’auteur affiché avec insistance est véritablement assumé chez Voyager. La place du programmeur y est aussi présente mais son statut reste fragile et variable. En témoigne par exemple le titre de Laurie Anderson pour lequel le travail du code est très élaboré. Produit en collaboration étroite avec le développeur Hsin-Chien Huang, il a droit à une mention assez exceptionnelle en couverture. Mais son rôle est précisé au verso, c’est celui de designer, et celui d’auteur est réservé à l’artiste musicienne.121

D’après les titres que nous avons consultés et ceux qui sont décrits dans le catalogue, il n’y a pas de titre auquel l’instance éditoriale n’apporte la caution d’un nom d’auteur, c’est-à-dire implicitement une intention d’auteur, ou plus rarement celle d’une institution, ce qui représente alors plutôt une garantie. Chaque ti- tre didactique ou narratif pour les enfants revendique aussi de telles signatu- res, et les études historiques ou culturelles sont associées à des musées comme celui de Chicago ou des instances collectives comme Amnisty Inter- national.

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« Commited to a wide range of fiction and non fiction titles - on subjects ranging from movies, art, and poetry to photography, baseball, and nature- Voyager publishes for both adults and children. ». Sans date, mais probablement vers 1995 ou 96 compte tenu des 53 titres présentés au catalogue.

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Cette hiérarchie est moins visible sur le disque lui même où le corps de la typographie met le développeur à un niveau d’égale importance. Dans les crédits du générique de fin, son rôle est «designer/programmer» et une mention de remerciements appuyés est adressée à Sharon Helmer Poggenpohl, John Grimes et… Hsin-Chien pour leurs conseils au cours de la phase de conception du projet.

Cette politique d’auteur, le plus souvent individuelle et parfois insti- tutionnelle est une marque affirmée, à l’opposé de la compilation sommaire et sans mise en scène ni parti pris revendiqués qui a été une autre veine, au- jourd’hui oubliée, de l’édition numérique. Sacrifiant à la recherche de rentabi- lité hâtive et assez illusoire des débuts. Mais pour autant que l’écart culturel nous permette d’en juger précisément, chez Voyager elle se fonde essentiel- lement sur des noms d’auteurs déjà légitimés avant et ailleurs par l’édition traditionnelle ou d’autres médias, livres, radio, musique. Cette tendance exi- geante n’a pourtant pas suffit à rendre l’entreprise New-yorkaise rentable, mais elle fera école, en particulier en France, encore une fois avec une fortune assez variable.

Flammarion & Index+

Juste retour des choses vers l’hexagone, car la cinéphilie des premiers titres de disque laser de la Criterion Collection, l’autre division de Voyager, doit aussi une part de son catalogue à celui du film d’auteur français de la Nouvelle Vague, en particulier François Truffaut et Jean-Luc Godard, mais aussi des aînés, René Clément, Jean Renoir et Jacques Tati. Au milieu des années 90, trois éditeurs ont développé en France une politique éditoriale où l’auteur semble avoir une certaine importance: Flammarion avec Index+, Sy- rinx et Gallimard.

En 1997, l’éditeur Flammarion revendique trois titres dans son catalo- gue multimédia à la rubrique « CD-Rom d’auteurs »: Le livre de Lulu, La

Reine des Neiges et Opération Teddy Bear. Le titre du catalogue est aussi af-

firmatif que celui de Voyager, il affiche en gros caractères : « Une histoire d’auteur ». Le premier est signé Romain Victor-Pujebet qui propose un livre-conte à partir des récits qu’il invente pour sa propre fille. Ce sera le premier grand succès de l’édition enfantine multimédia en France, qui crée cette première reconnaissance d’auteur et entraîne une quinzaine de traduc- tions.122

Le second est la traduction et l’adaptation par le même auteur du cé-

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lèbre conte d’Andersen qui marque son arrivée chez l’éditeur, et le dernier une bande dessinée interactive, mise en scène à partir de planches dessinées par Edouard Lussan. Il ne s’agit pas exactement d’une adaptation, comme le CDrom The Complete Maus, de Art Spiegelman publié en 1984 par Voyager, car la bande dessinée d’E. Lussan n’a encore été publiée en album. À travers les péripéties du nom de l’auteur, son statut se révèle moins évident que l’annonce dépourvue d’ambiguïté du catalogue. Sur l’édition originale, en 1996, le nom de l’auteur est relativement minoré visuellement par rapport à l’ensemble des cautions des différents prix obtenus, et surtout du sous-titre en bandeau: « La première BD interactive sur la seconde Guerre Mondiale en Europe ». Le travail éditorial un peu forcé, recherche d’autres cautions que celles du nom d’auteur.123

Minoré sans doute, mais présent. Tandis que sur la réédition de 1999, preuve que ce titre a un certain succès, le nom de l’au- teur a cette fois complètement disparu !124

Cette nouvelle présentation fait apparaître une autre direction éditoriale. Le seul prénom qui apparaît dans cette version est celui du héros fictionnel, dans un nouveau sous-titre: « Le jour le plus long de Paul ». L’allusion à la seconde guerre est plus discrète dans le titre, mais la portée fictionnelle, elle, plus évidente par un point de vue interne au récit que suggère le portrait dessiné d’un enfant. Statut d’au- teur fragile, sans doute, mais une hypothèse légale est aussi envisageable. Il est notable qu’entre temps, le jeune dessinateur est devenu salarié d’Index+/Wanadoo125

, ce qui lui enlève le droit de revendiquer le rôle d’auteur dans un cadre de contrat de travail. Mais ce qui importe, c’est de noter le dé- placement lors de cette réédition vers un positionnement moins marqué édi-

tion d’auteur et plus jeu vidéo, qui se passe du nom d’auteur. D’autres mo-

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Selon Hubert Nyssen, le principe A.I.D.A. résume les opérations promotionnelles du métier d’éditeur. « Selon une recette connue de quelques initiés par son sigle opératique- AIDA-, l'éditeur et ses acolytes s'efforcent donc d'attirer l'Attention, de susciter l'Intérêt, de provoquer le Désir et de pousser à l'Achat. » dans, Du texte au livre, les avatars du sens, Paris, Nathan, 1993, p 94.

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Il s’agit de la jaquette du CD, car son nom figure quand même au verso de la boite car- tonnée en tout petits corps, packaging le plus souvent encombrant et inutile, donc voué à devenir un déchet et disparaître.

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D’après une interview du 9 décembre 2002, lors de la sortie du jeu IronStorm dont il est directeur éditorial chez Wanadoo: http://games.tiscali.cz/interviews/ironstorm/indexeng.asp

difications ont eut lieu dans le programme: la séance d’ouverture a été revue et la fin de la narration… Puisqu’il faudrait détailler davantage, on devra y revenir un peu plus loin, restons en à cette place fragile du nom d’auteur.

Si l’on doit encore mettre les déclarations d’intentions face aux faits, le premier titre de la nouvelle collection Arts & Essais chez le même éditeur nous en donne une nouvelle occasion. Ce titre, qui sera aussi le dernier de la très brève collection est 18:39126

, une fiction policière à moitié jeu à moitié récit à partir d’une photographie unique. La boîte est le lieu d’une véritable déclaration, un manifeste de l’éditeur. On peut y lire au verso :

Le multimédia est une histoire d'auteur. L'écriture interactive est avant tout une affaire d'imagination et de talent. La collection “Arts & Essais” en est le manifeste.

Curieusement, dans un document interne, une sorte de carte de topo- graphie en forme de plan qui accompagne le projet d’archéologie du titre

18:39, l’éditeur insiste et poursuit sur le même ton excessivement engagé :

La collection Arts & Essais de Flammarion manifeste les valeurs qui sont à l'origine de notre politique éditoriale: le multimédia n'est plus une affaire de technologie, mais une histoire d'auteurs. La qualité de l'écriture interactive repose sur le talent et leur imagination. La collection doit ser- vir de vitrine à des œuvres que nous admirons, mais qui ne rentrent pas dans les catégories habituelles du marché du CD-Rom. Nous espérons ainsi susciter de nouvelles vocations d'auteurs multimédia, et élargir le champ de la création interactive.

Face à un tel enthousiasme, on ne peut que regretter que ces intentions ne se soient pas réalisées plus souvent. Les responsables n’ont-ils pas trou- vé d’autres auteurs aussi talentueux ? Les moyens étaient-ils à la hauteur des ambitions annoncées ? Sans doute pas, car ce premier titre n’a pas été réelle- ment produit par l’éditeur, qui a plutôt saisi l’opportunité de publier ce projet déjà réalisé par passion et en auto-production, hors commande, par les trois coauteurs et présenté dans les rencontres et festivals vidéo et multi- média de création. Pour les auteurs, cette collection discontinuée n’a pas eu la portée fondatrice qu’elle annonçait.

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De Syrinx à Dada Média

Un autre éditeur, Syrinx Editions Numériques, se réclame aussi du même label d’auteur, dans son catalogue de quinze publications daté de 1999. L’éditorial relève encore d’une prise de position affirmative, mais le ton est plus nuancé. Ce projet est sans doute celui qui rappelle le plus celui de Voyager Company, dans l’esprit et les thèmes abordés: histoire, géogra- phie et musique avec des cautions scientifiques et pédagogiques identifiées:

Revendiquer l’auteur, c’est revendiquer un point de vue particulier. De plus, cette orientation procurée par un auteur permet d’échapper aux compilations fastidieuses, qui se révèlent en définitive toujours incomplè- tes.

Cette politique est mise en œuvre sur plusieurs titres didactiques con- sacrés à l’histoire: Ramsès II, Toutânkhamon, les Châteaux-Forts, La ten-

ture de l’Apocalypse, d’autres encore aux volcans ou à la démographie mon-

diale, des titres documentaires sur les peuples de l’océanie à travers leurs masques, les jardins et le palais des empereurs de Chine, enfin à la musique, avec une Promenade en musique pour les enfants, un auteur Glenn Gould, et les albums animés à partir des livres colorés par l’illustratrice Kvéta Pa- kovskà, Le Théâtre de Minuit et Alphabet. Dans le champ éducatif , le critère de qualité qui se dégage de l’ensemble est renforcé par les multiples prix, ré- compenses et recommandations qui remplissent la quatrième de couverture. Là encore, et malgré cette politique des auteurs, la rigueur affichée ne suffira pas à assurer une longue vie à cet éditeur qui aujourd’hui n’existe plus.

Un seul titre retiendra plus longtemps notre attention, il illustre bien l’attitude volontariste de l’éditeur. Shift Control fait partie de ces étranges machines à musiques programmées que l’on contrôle par divers dispositifs aux formes graphiques. Il en existe une version anonyme, ou plutôt distribué sous la signature du collectif AudioRom, situé à Londres,127

dont Syrinx as- sure aussi à cette époque, la distribution pour la France. Mais fidèle à sa po-

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L’exemplaire dont nous disposons, a été reçu par le réseau de distribution 50/50, situé à Barcelone en 2000.

litique d’auteur, il est publié en France sous un nom propre, celui d’André Katori qui dirige effectivement le studio. La localisation amène une présenta-