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Off-line, repères

2/ État : hors connexion ?

ON / OFF, on-line, off-line : l’opposition radicale entre ces deux ter- mes amplifie la tension de l’alternative. Déjà, deux ans après l’exposition Artifices 3 dont on a longuement rappelé certains travaux, le réseau a modi- fié la donne. Dans la 4e

et dernière version d’Artifices 4, en 1996, la part du

off-line s’efface au profit des œuvres en réseau, le terme CDrom a presque disparu du catalogue. L’efficace des termes anglo-américains qui se sont im- posés, surtout chez les professionnels de l’édition dans ces années là, par cette dichotomie on / off ne doit pas induire trop rapidement l’idée d’une coupure complète et radicale. Au débit près, certains projets off-line sont maintenant accessibles à l’identique sur internet et inversement des sites sont édités sur CDrom. Mais, si l’on cherche à définir les avantages du sup- port fixe, le temps de la consultation n’impose pas celui de la connexion, il n’est pas soumis aux aléas du réseau. Autre conséquence, fixé sur un sup- port physique, l’objet impose sa présence et sa fragilité suppose des en- tours protecteurs. Le disque compact, auparavant la disquette, sont accom- pagnés de boîtes, de pochettes, de livrets directement visibles et accessibles sans la médiation de l’ordinateur. Ces éléments physiques seront les pre- miers en contact avec l’utilisateur, ils précèdent l’actualisation informatique à venir. Ils sont le lieu d’informations textuelles, d’images ou de signes di- vers qui en orientent déjà l’usage, nous devrons revenir sur ces signaux qui ont bien souvent valeur de consignes.

Devenus complémentaires sur le plan éditorial, les pratiques de publi- cation en ligne sur le réseau internet et la fixation sur support physique for- ment un complexe de relations plutôt qu’une simple alternative exclusive.

Une sauvegarde pour le réseau

On pourrait considérer certaines éditions sur support comme une forme directement dérivée du réseau, une simple sauvegarde du web. L’exemple le plus radical serait celui de la Documenta X, issu de l’exposition

à Kassel en 1997. Son titre sérigraphié sur le disque est justement CD-rom

version backup43

. L’intention est de restituer le plus fidèlement possible le site web développé pour l’occasion. Exposant pour la première fois dans l’histoire de cette manifestation des projets artistiques sur le Net, le CDrom complète le volumineux catalogue papier. Il est une archive, la sauvegarde disparue du site officiel www.documenta.de dans sa version de 1997. Visible probablement jusqu’à l’annonce de l’édition de 2002 dont l’actualité a impo- sé la mise à jour, il en reste une mémoire particulièrement fiable44

.

Sauvegarder ses données professionnelles sans autre développement d’interface, et les inclure dans un boitage collector et drôle, telle est le projet de Joshua Davis lorsqu’il publie PrayStation, en 2001. Le domaine initial www.praystation.com disparaît lui aussi en 2003, avant de devenir aujour- d’hui un élément de vitrine, en sous-répertoire de son site personnel45

. La ru- brique /web du menu /projets contient maintenant, année par année de 1998 à 2005, une collection assez exhaustive des réalisations de ce designer- graphiste-codeur adepte du logiciel Flash et de son langage. Aujourd’hui le net comporte parfois sa propre archive, mais cette conscience n’était pas aussi affirmée en 2001, et l’objet publié suscite des interrogations qui seront approfondies plus en détail46

. Limite et radical, mais source de déceptions, on considérera ce projet comme une démarche qui s’apparente à l’attitude d’artistes conceptuels.

De la même façon, et dans un registre graphique assez proche, Dextro:

A/ Turux-B, au titre crypté et à la couverture minimale et anonyme, est une

compilation de travaux en ligne depuis 1995 et jusqu’à la date récente de pu-

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Backup : procédure de sauvegarde des données.

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Les artistes ont été plus rapidement sensibles à la perte que produit la mise à jour des si- tes sans leurs archivages successifs. Lors de la rédaction de cette remarque, en septembre 2003, nous avions trouvé seulement un site miroir de ce site initial sur les pages de Vuk Cosic du Digital Media de Ljublana en Slovénie : www.ljudmila.org/~vuk/dx/ [09/2003]. Depuis, sur la page d’accueil de la documenta, des liens revoient aussi à la version de l’édition 11 de 2002 également archivée avec l’annonce de la future documenta 12 en 2007 : www.documenta.de [07/2004]. En quelques années, une culture de l’archive s’est aussi développée sur le réseau.

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http://joshuadavis.com [09/2006]

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blication, 2003. Le sous-titre indique les deux adresses concernées: www.dextro.org et www.turux.org. Aujourd’hui, la seconde ne contient plus qu’une image fixe, par contre la première est à la fois la partie vivante du site, probablement mise à jour depuis la publication du titre, et le lien qui as- sure la distribution de cette archive sur support CDrom47

. Moyennant 25 € et votre adresse envoyés à Baden en Autriche, vous recevez le CD dans une petite pochette cartonnée. Plus intéressant, le mode d’emploi rigoureux est en ligne, alors que le CD ne contient aucune indication pratique sous forme de notice ou fichier texte de type « Read-Me ». Entre ces deux supports, une véritable complémentarité suppose que l’utilisateur dispose d’un accès en ligne pour en faire l’acquisition postale et ensuite dispose du même accès comme conseil ou «service après vente». Derrière son titre énigmatique, de quoi s’agit-il ? Qualifier de psychédélique le type d’expérience qu’il nous propose n’est pas excessif. Des images abstraites, des recherches graphiques et typographiques ou sonores et la référence à des substances qui permet- tent d’obtenir des altérations de l’état de conscience confirment l’orientation revendiquée du projet48

. Son auteur signe « Dextro49

», est-ce un collectif ? La recherche sur quelques sites indique sa qualité: typographe, designer autri- chien. Sur le site portail abstractarium,50

les autres entrées confirment le genre: abstrait, algorithmique, génératif, high-tech et graphique, caractéristi- que d’une tendance picturale-abstraite, parfois revendiquée dans les prati- ques du numérique programmé. Ces pratiques complexes du code sont sou- vent associées à la musique tendance générative ou ambiant dont Brian Eno fut l’initiateur.

Ces trois exemples, Documenta, Praystation et Dextro s’incrivent dif- féremment dans le domaine de l’art contemporain et du design, mais leurs éditions sur support assurent la même fonction : fixer et distribuer à partir

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http://www.dextro.org [09/2006]

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Cannabis et GHB auraient inspirés l’auteur du titre. (GHB: acide gamma-hydroxybutyri- que, neurotransmetteur dont la synthèse est un toxique décontractant et sédatif, connu sous le nom de drogue du viol depuis les années 90.

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Le dextro est un appareil (sans doute la marque) qui sert à mesurer rapidement le taux de glycémie.

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d’une première publication en ligne une version off-line conforme.

Une forme dérivée, adaptée du Net

Proche de cette tendance, des éditions proviennent de recherches ini- tiées en lignes, mais elles supposent une adaptation pour profiter du sup- port CD. Ces titres sont souvent des adaptations liées aux contraintes du ré- seau des premiers temps, au début des années 90. Mettant à profit les ca- pacités de stockage et de débit plus élevés que ceux du web,51

l’opportunité éditoriale du CD-rom peut se révéler judicieuse, même si elle nécessite alors des transformations, celle-ci bénéficient du meilleur flux de données. Ainsi, concernant Beyond, peut-on lire sur le site de son auteur Zoe Beloff :

En 1995, Zoé a tout d’abord créé une série hebdomadaire de films au format QuickTime sur ce site web avant de l’adapter en CD-rom. Elle a bénéficié, pour le projet d’édition du CD-rom, des aides financières du New York State Council on the Arts, de l’Experimental Television Cen- ter et de Harvestworks Digital Media Arts.5 2

Conçu avec de nombreuses vidéos qui s’articulent à des panoramiques en QuickTime VR, ce projet suppose des poids de fichiers peu compatibles avec les vitesses d’accès en ligne les plus courantes au milieu des années 90. La version éditée profite des performances supérieures permises par le sup- port optique. Elle tire également un parti poétique de la couverture du CD, et de l’image photographique qui y est reproduite, on y reviendra.

Du réseau au CDrom puis à l’installation, Simon Biggs défend un point de vue plus complexe :

The Great Wall of China5 3 est constitué de plusieurs productions pa-

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Avant le haut débit que l’on connait aujourd’hui.

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http://www.zoebeloff.com/main.html [09/2003] :

« In 1995, Zoe started producing Beyond which began as a weekly QuickTime serial on this Web Site before transmuting into a CD-Rom. For the CD-Rom project she received grants from The New York State Council on the Arts, The Experimental Television Center and Harvestworks Digital Media Arts. »

Issus du CD, les extraits de Beyond qui sont visibles actuellement sur le site démontrent, grâce à un accès haut débit, les possibilités liées à l’évolution technique du réseau depuis cette date.

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rallèles sur des supports distincts tels qu’un site web (1995-96), un CD- rom accompagné d’un livret et de cartes (1997-99) et une installation in- teractive (1999)5 4.

Le projet excède chacune de ses diverses manifestations qui se dé- ploient dans plusieurs supports et dans le temps. La séquence est intéres- sante: sur quatre ans plusieurs formes, des artefacts d’un même projet, s’adaptent sur trois modes différents et complémentaires.55

Plus que le seul ressort thématique du texte de Franz Kafka La Muraille de Chine,56

c’est bien une dimension spéculative et conceptuelle, un modèle théorique qui porte ainsi ces versions successives. Across media, le terme anglais employé par S. Biggs sur le site traduit cette tendance à investir des projets de ma- nière transversale, traversant les médias, en adaptant chaque support à par- tir d’un même propos initial, non pas indifféremment, mais parallèlement. Le texte initial de la nouvelle de F. Kafka est segmenté mot à mot et stocké, ces unités linguistiques sont organisées en phrases cohérentes de manière dynamique. Lors du survol par la souris de certains mots, le générateur pro- duit des séries rapides de mots se substituant à la même place. Ce générateur illustre de façon dynamique la fonction paradigmatique du langage au risque assumé de fragiliser la cohérence du syntagme. L’allusion linguistique est fondée par la revendication explicite de l’artiste, car la combinatoire suit les règles de la grammaire générative de Chomsky.57

Leurs apparitions fugitives, mobiles et programmées mots à mots, et mis en page en paragraphes, pro- duit un texte grammaticalement plutôt cohérent, mais visuellement entremêlé qui produit un brouillage graphique. Parfois la mise en forme d’écrans super- posés en palimpsestes rend la lecture difficile. La générativité produit une texture graphique active, imprévisible et réactive qui semble plus ou moins

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http://hosted.simonbiggs.easynet.co.uk/wall/wall.htm [09/2003]

« The Great Wall of China is conceived for simultaneous realisation across media, inclu- ding a Website (1995-96), a CD-ROM with portfolio of prints (1997-99) and an interactive installation (1999). »

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L’installation n’étant pas documentée sur le site actuel, on considérera les rapports entre le site et le CD.

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Nouvelle parue dans le livre du même nom, traduction Alexandre Vialatte et Jean Car- rive, Paris, Gallimard, 1948 et 50, p. 134 à 169.

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aléatoire, mais des fragments sémantiques se constituent parfois. De la sorte, l’adaptation de la nouvelle est très libre, c’est même une relecture complète, et toujours différente. Elle puise dans le lexique de la nouvelle et utilise un mode de programmation dite par objets, celui qui est utilisé dans les jeux vi- déos. Très schématiquement, au lieu de séparer les données et le programme, ce type de programmation attribue des propriétés de comportement aux ob- jets et gère les relations et héritages de ces comportements. Ce qui permet une approche plus souple et non complète des actions, elle produit l’effet d’un milieu réactif58

. À contrario, une programmation de type impératif doit envisager toutes les situations selon des conditions, et toutes les actions doi- vent être prévues. En langage par objets, les actions passent au second plan derrière les propriétés des classes d’objets et des objets.

La conception de The Great Wall of China, de S. Biggs est en quelque sorte analogue et cohérente avec ce type de logique, lorsqu’elle s’adapte à plusieurs supports. Aujourd’hui, avec une connexion haut débit et un temps de chargement rapide, il y a assez peu de différences entre la version web et le CDrom59

. Les images sont justes un peu compressées ou simplifiées, mais la dynamique générative du texte est comparable. Il y a simplement quatre rubriques au lieu de sept sur le CD, et un espace de mise à jour, Wall in Pro-

gress60

en ligne, compense ce manque par neuf modules complémentaires qui sont autant de variations génératives.

S’il ne revendique pas explicitement la traversée des médias61

, Wax, le

travail de David Blair les emprunte sans restrictions. De la vidéo à internet puis du CDrom au DVD-vidéo et enfin au très récent DVDrom, Wax dans ses différentes versions représente à lui seul l’histoire et l’évolution des vingt dernières années des supports d’images technologiques62

! D’une durée de 1

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Le langage smalltalk qui a permis de faire les premières interfaces graphiques des systè- mes d’exploitation à menus déroulants et fenêtres fonctionne sur ce principe.

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Ce qui n’est pas surprenant puisque les fichiers au format Shockwave, léger et conçu pour le web, sont similaires aux formats Director pour CDrom.

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http://hosted.simonbiggs.easynet.co.uk/wall/wallinprogress.htm [09/2006]

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Across media.

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Ces informations viennent surtout de récents articles publiés sur son blog: http://www.iath.virginia.edu/wax/waxblog/ [09/2006]

heure 25, ce long métrage se construit à partir de 1985 pour être distribué en 1991 en vidéo sous le titre Wax ou la découverte de la télévision parmi les

abeilles.63

L’argument introductif présent sur le site donne une assez bonne idée du fil narratif: « Au début de l’année 1914, un cinéaste spirite de la So- ciété de l’Image Surnaturelle de Londres se joignit à l’expédition royale vers l’Antarctique. » C’est aussi la première phrase du film.

Le mode science-fiction aux inflexions loufoques et magiques se trans- forme progressivement en intrigue policière et fantastique d’où les allusions à la technique, aux guerres du XXe

siècle et à la Genèse se télescopent dans l’état de conscience, restitué en récit, de l’apiculteur Jacob Hive-maker. Il est aussi le responsable des programmes de simulations de vol de missiles et une réincarnation sous le nom de Cain. Le récit est supporté par l’unique voix- off du héros, à qui la cohérence du film doit beaucoup. La nature des images est aussi variée que le sujet lui même : de nombreux films d’archives, des plans en vues naturelles, des images de synthèses, de la simulation aérienne sont au service de cette fiction improbable. Supports variés donc, avec ce film interactif dont l’intrigue est non seulement dense, complexe et entrela- cée d’incessants rebondissements, mais chapitrée avant la mode du DVD-vi- déo en 43 séquences, ou segments, auxquels on accède directement. Au moins dans la version CD, à la différence du web où chaque séquence est chargée successivement. En 93, une version hypertextuelle est mise au point et opérationnelle pour une diffusion sur internet. Sans doute le premier film de cette durée sur le support64

. Le mode élaboré de gestion de base de don- nées éditables par l’utilisateur un temps disponible en ligne, sera ensuite abandonné faute de moyens65

. Aujourd’hui, l’auteur a recours à une version plus simple avec laquelle il est plus autonome et fait surtout porter l’accent sur la qualité et les formats d’images. Une nouvelle version vient tout juste de remplacer celle qu’il considérait comme maladroite en 1999, à l’époque de

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Wax or the discovery of television among the bees, en anglais sous-titré en français.

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New York Times du 24 mai 1993, http://jefferson.village.virginia.edu/wax/ [09/2006].

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C’est la version décrite par Peter Lunenfeld dans The Digital Dialectique, MIT, Cambridge-Massachusetts, 1999, pp. 14-16 et Annick Bureaud, sur l’observatoire Léonar- do: http://www.olats.org/livresetudes/typinternet/php#Waxweb [09/2006].

l’édition des CDroms66

. Aujourd’hui, curieusement la fluidité et les temps d’accès de la vidéo sont très bien optimisés et la consultation est meilleure sur le net qu’avec le CDrom d’origine. Mais les modes de navigation dans le film restent fidèles aussi bien en ligne que sur support à un multifenêtrage complexe associé à des termes au début et fin de plans. Si on utilise les liens actifs dans les cadres vidéo, on a accès à ce récit à travers une véritable ana- tomie du film. Depuis le 25 juin 2006, le nouveau DVD-vidéo et DVDrom sont disponibles sur son site. Ce dernier remplace la dizaine de formats dif- férents que D. Blair tenait à la vente : Mac/PC, haut et bas débit, le tout par- fois en plusieurs langues, anglais, français et japonais67

! Ce n’est pas un ha- sard si Peter Lunenfeld se réfère en particulier à ce titre pour appuyer son texte Unfinished Business. Des affaires sans fin en effet, car il est surprenant qu’après plus de 20 ans ce projet vive encore à travers ses multiples décli- naisons qui rencontrent les techniques et leurs évolutions avec la même éner- gie. Cette attitude repose sans doute sur une réelle écoute et une culture des techniques, mais l’enjeu excède la simple tentation moderniste de l’explora- tion d’un médium pour lui-même.

L’évolution très sensible des conditions de visionnement en ligne a dé- placé la situation des années 90. À ce moment, le luxe du débit était l’apa- nage du CDrom. Ce constat, qui rend depuis très peu de temps les parcours dans le film Waxweb plus agréables en ligne que sur une ancienne édition CD entraîne un effet d’inversion. Le réseau est devenu le lieu de diffusion, non pas au sens de vente en ligne, mais de réelle diffusion d’œuvres initialement sur support CD par internet.

De nouvelles distributions on-line

Un des premiers titres publié par Voyager Company est consacré à la photographie, il est actuellement consultable en ligne, presque à l’identique68

.

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Le 4 mai 2006, utilisant QuickTime.

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Le DVDrom est la solution unique à ces divers objets.

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I Photograph to Remember, de Pedro Meyer, est le récit autobiographique

sous forme de témoignage personnel à partir des images prises au quotidien dans sa famille. On feuillette avec lui, en suivant ses commentaires en voix- off, un album de ses propres images photographiques prises alors que son père apprend qu’il souffre d’un cancer. Il est condamné à 6 semaines par les médecins. Malgré cette perspective tragique imminente, Pedro continue à photographier sans concession une agonie tendre et entourée d’amitié et d’affection. Cette période de sursis pour son père durera finalement 3 ans. Au-delà du vécu intense de ce témoignage, l’histoire de la publication de ce titre est à nouveau très riche d’expérience. Le site zerozero.com où le film d’une durée de 35 minutes peut être aujourd’hui facilement consulté est du à l’initiative de Pedro Meyer. Ce n’est pas l’un des moindres intérêts du web que d’offrir un espace éditorial connexe, et dans ce cas aussi bien documenté.