• Aucun résultat trouvé

Stratégie et perspectives

Dans le document Areva reference document 2007 (Page 72-75)

Dans le contexte de relance du nucléaire, AREVA entend non seulement accompagner la croissance des marchés de l’Amont mais également y étendre ses positions.

Pour cela, le groupe poursuivra le développement de ses ressources minières, et continuera à développer et renouveler ses installations industrielles et son offre de combustible.

Accroître ses productions et ses ressources minières

Le marché de l’uranium naturel est marqué depuis plus de 15 ans par un déséquilibre important entre la production primaire et la demande d’uranium.

Ce déséquilibre est compensé par l’utilisation des ressources dites secondaires. Celles-ci proviennent des stocks stratégiques consti-tués par les électriciens dans les années quatre-vingt, de l’arrivée de matières en provenance des stocks de l’ex-bloc soviétique à partir de la fi n des années quatre-vingt-dix, et de la mise sur le marché civil de l’uranium hautement enrichi (Highly Enriched Uranium ou HEU) issu du démantèlement des arsenaux militaires russes et américains.

L’accord “Megatons to Megawatts” signé entre les États-Unis et la Russie le 18 février 1993 est ainsi le premier accord de non-prolifération conclu sur une base commerciale. Pendant 20 ans, soit jusqu’en 2013, la Russie s’engage à convertir en uranium faiblement enrichi à usage civil 500 tonnes de HEU. La compo-sante enrichissement du HEU ainsi utilisé représente actuellement environ 5,5 millions d’UTS. La composante uranium naturel sous forme d’UF6 représente en moyenne environ 9 000 tonnes d’ura-nium naturel par an. Sur cette composante, la part commercialisée par AREVA est en moyenne d’environ 2 600 tonnes d’uranium naturel par an.

En outre, dans le contexte de relance du nucléaire, les électriciens anticipent une croissance soutenue de la demande en uranium naturel.

La combinaison de perspectives de croissance de la demande et du tarissement des ressources secondaires induit de fortes tensions tant sur les prix court terme de l’uranium, que sur les prix négociés à moyen et long terme. Le prix spot de l’uranium atteint ainsi 90 $/lb à fi n décembre 2007, après avoir connu un pic à 135 $/lb en juin 2007. À titre de comparaison, en 2001 le prix spot s’établissait à 9 $/lb environ.

Pour répondre à ces enjeux, AREVA a entrepris un effort très important d’accroissement de sa production d’uranium et de renouvellement de ses ressources sur le long terme. Cela passe par le développement des projets actuellement en portefeuille, par l’augmentation de l’effort d’exploration et par une politique de croissance externe. Celle-ci s’est traduite par l’acquisition, en août 2007, de la société minière canadienne Uramin pour un montant net d’1,6 milliards d’euros.

Il s’agit, à travers cette augmentation de production, de servir et de renouveler les contrats qui sont actuellement en carnet, mais également de conquérir de nouveaux marchés :

substitution, au début de la prochaine décennie, de ressources

primaires aux ressources secondaires, alors taries ;

couverture de la demande en uranium associée à la vente de

nouveaux réacteurs du groupe.

La demande associée à la vente de nouveaux réacteurs augmentera de façon continue à partir du milieu de la prochaine décennie.

La capacité du groupe à y répondre dans la durée constitue un

4.4. Pôle Amont

04

Le groupe pourra compter sur la diversifi cation importante de son portefeuille de gisements qui lui confère une position particuliè-rement forte.

AREVA dispose en effet de droits d’exploitation miniers dans trois zones clés que sont le Canada, le Niger et le Kazakhstan.

Grâce à l’acquisition d’Uramin, le groupe dispose désormais d’implantations en Namibie, en Afrique du Sud et en République Centrafricaine, qui devraient conduire à une production de plus de 7 000 tonnes par an à partir de 2012. AREVA bénéfi ciera, en outre, du démarrage des sites de Cigar Lake (Canada) et d’Imou-raren (Niger) qui renferment des ressources très importantes.

Cette diversifi cation des ressources est un facteur de sécurisation important pour les électriciens qui souhaitent disposer de garan-ties, sur le long terme, quant à la livraison d’uranium.

L’effort d’exploration et de croissance externe du groupe se pour-suivra dans la durée de façon à maintenir des réserves couvrant 20 années de production.

Renouveler et développer les outils industriels dans l’enrichissement et la conversion

Le marché de l’enrichissement est organisé autour d’un faible nombre d’acteurs internationaux (États-Unis, Europe et Russie).

Comme sur le marché de l’uranium, les clients cherchent à sécuriser leurs approvisionnements à travers des contrats sur des termes de plus en plus longs.

La relance du nucléaire qui s’opère dans le monde se traduira par une croissance soutenue du marché. AREVA s’y est préparé en engageant le renouvellement de ses installations d’enrichissement.

Ainsi, au début de la prochaine décennie, l’usine actuelle du groupe (Georges Besse) sera arrêtée et remplacée par une nouvelle installation (Georges Besse II).

La nouvelle usine utilisera la technologie de centrifugation qui a été éprouvée industriellement. Grâce à cette technologie, le coût de revient de l’enrichissement dépendra moins du prix de l’électri-cité, qui est la composante principale du coût de production d’une usine par diffusion gazeuse telle que l’usine Georges Besse I.

AREVA envisage par ailleurs de se développer aux États-Unis, zone de forte croissance du marché de l’enrichissement.

Par ailleurs, le remplacement des capacités de conversion de l’usine de Comurhex, située sur le site de Pierrelatte comme l’usine Georges Besse, a été engagé en mai 2007. Le projet Comurhex II conjugué aux autres projets d’envergure du groupe, permettra à

AREVA de renforcer sa position d’acteur pérenne et intégré dans l’amont du cycle du combustible.

Que ce soit dans la mine, dans la chimie ou l’enrichissement, le groupe s’est donc préparé pour accompagner la vente des nouveaux réacteurs tout en maintenant son activité sur le parc actuel.

Améliorer sa productivité dans la fabrication du combustible L’industrie de la fabrication des assemblages combustibles est marquée par de fortes barrières à l’entrée, liées à l’importance et à la variabilité des spécifi cations techniques maîtrisées par les seuls concepteurs de réacteurs. Elle n’en reste pas moins un marché fortement concurrentiel compte tenu des capacités de production mondiales excédentaires. La croissance du marché est également liée à l’évolution du parc installé et à son taux d’utilisation, minorée par l’effet des performances accrues du combustible.

Avec plus d’un tiers du marché fourni par AREVA, le groupe dispose d’une position de premier plan qu’il entend préserver par l’excellence de ses processus industriels et la conception de nouveaux produits toujours plus innovants. D’importantes actions de productivité ont été engagées, qui passent par la diffusion de bonnes pratiques entre sites, la spécialisation de certains de ces sites dans la fourniture de composants, tout en développant la polyvalence des usines dédiées à la fabrication des différents types d’assemblages combustibles.

Développer les synergies internes face à la concurrence

Sur l’amont du cycle, les principaux concurrents d’AREVA (Cameco pour les activités Mines et Chimie, Converdyn pour la conversion, Urenco et USEC pour l’activité Enrichissement, Westinghouse et General Electric ainsi que leurs partenaires japonais sur les activités Combustible) sont seulement présents sur une partie du cycle mais tendent vers des modèles intégrés. L’industrie russe, en cours d’unifi cation au sein d’AtomEnergoProm, semble à cette date le seul acteur susceptible à terme de proposer des prestations sur l’ensemble des métiers du cycle amont. Le positionnement concurrentiel d’AtomEnergoProm reste à démontrer compte tenu de sa forte présence historique auprès des électriciens opérant des réacteurs de conception russe.

À un moment de tensions avérées ou à venir sur certaines étapes du cycle nucléaire, AREVA entend faire bénéfi cier ses clients de la plus-value que représente pour eux son positionnement unique sur l’ensemble de la chaîne du combustible, en développant les synergies internes au bénéfi ce d’offres innovantes. C’est l’un des objectifs du programme AREVA Solutions.

4.4. Pôle Amont

04

4.4.1. Business unit Mines

4.4.1.1. Chiffres clés

(en millions d’euros) 2007 2006

Chiffre d’affaires 728 582

Effectifs en fi n d’année 3 525 personnes

2 993 personnes

4.4.1.2. Métiers

Les quatre principales activités de la business unit Mines, outre l’activité de négoce, sont :

l’exploration : recherche de nouveaux gisements pour l’avenir ;

l’exploitation : extraction du minerai d’uranium par différentes

techniques minières ;

le traitement des minerais : concentration de l’uranium naturel

par voie chimique ;

le réaménagement des sites après exploitation : remise en état

des sites miniers suivant les normes environnementales en vigueur.

Les activités minières du groupe concernent principalement l’uranium, métal relativement abondant dans la croûte terrestre, qui contient à l’état naturel deux isotopes principaux : l’U238, non fi ssile, pour plus de 99 % et l’U235, fi ssile, pour 0,7 %.

AREVA est également producteur d’or à travers sa filiale La Mancha, créée le 28 septembre 2006, par le regroupement des actifs du groupe et de ceux de la société canadienne La Mancha Resources Inc. Cette diversifi cation dans l’or démarrée dans les années 1980, a permis de maintenir un pôle de savoir-faire minier en période de dépression du marché de l’uranium.

Les activités minières se développent sur des cycles longs, néces-sitant des investissements importants, pendant plusieurs années avant que ne débute l’exploitation proprement dite de la mine, lorsque les premières livraisons d’uranium sont réalisées et les premiers revenus versés. Les cash-fl ows augmentent ensuite, avant de décliner à nouveau dans les dernières années d’exploitation.

Modèle économique d’exploration d’un gisement d’uranium : de l’exploration à la faisabilité d’exploitation (*)

Coûts

Temps

3 ~ 15 ans

~ 50 millions d’euros

6 9 12

(ressources)

Prospection large maille

Prospection détaillée

Sondages de reconnaissance

Sondages de développement

Géophysique aérienne Géochimie et Géologie

Géophysique sol Géochimie détaillée

Anomalies

Indices

Préfaisabilité Gisement

(réserves) Faisabilité Gisement

4.4. Pôle Amont

04

La détection des indices minéralisés de surface ou souterrains, par géophysique au sol ou aéroportée, (gravimétrie, électromagnétisme, radiométrie) et étude géologique au sol, est la première étape de l’exploration des territoires qu’AREVA choisit pour leur histoire géologique favorable. Viennent ensuite les travaux de sondage, qui permettent une première estimation des ressources du gisement.

Après confi rmation de l’intérêt des découvertes, la maille de sondage est resserrée pour affi ner l’évaluation des ressources et vérifi er leur exploitabilité technique et économique (passage de ressources en réserves).

Ces travaux se font dans le cadre de permis de recherche donnant accès ultérieurement à des titres d’exploitation. Ils se déroulent sur 10 à 15 ans en moyenne.

Les faisabilités technique et économique des projets miniers étant prouvées, le minerai d’uranium est exploité selon les caractéris-tiques du gisement, en mine souterraine, à ciel ouvert ou par récupération in situ (cf. Lexique).

Pour les mines à ciel ouvert ou souterraines, le minerai extrait est transporté vers une usine de traitement. Il y est alors broyé et le minerai est attaqué par des solutions généralement acides.

L’uranium est extrait des liquides obtenus par des solutions

orga-niques ou des résines échangeuses d’ions. Il sera enfi n précipité pour obtenir après séchage un concentré d’uranium (le “Yellow Cake”), qui est ensuite conditionné pour expédition vers les usines de conversion choisies par les clients.

La technique de récupération in situ est utilisée le plus souvent pour des minéralisations à basse ou très basse teneur. Avec un temps de mise en production souvent court, la lixiviation consiste à faire circuler par des puits injecteurs, dans la couche minéra-lisée, une solution oxydante qui dissout sélectivement l’uranium.

La solution obtenue est ensuite pompée vers la surface et traitée dans des usines spécifi ques.

Enfi n, le réaménagement des sites miniers est une activité impor-tante mettant en œuvre des techniques de génie civil et minier particuliers et faisant appel à de nombreuses disciplines.

4.4.1.3. Moyens industriels et humains

Les effectifs de la business unit Mines sont répartis sur les cinq continents. Les sites de production d’uranium sont situés dans trois pays : le Canada, le Niger et le Kazakhstan.

Dans le document Areva reference document 2007 (Page 72-75)