• Aucun résultat trouvé

62

Ces deux organisations ont marqué la gestion de l’environnement sur les territoires où elles ont œuvré (ou œuvrent encore), et sont intrinsèquement liées à l’histoire d’ALUS en Ontario. En effet, ces deux organisations sont au cœur du déploiement du programme ALUS dans cette province par leur initiative dans la création des communautés ALUS, par le rôle d’entité légale que jouent très souvent les Conservations Authorities, mais aussi par l’implication des membres de ces organisations dans la composition des PAC.

Chapitre 4 Présentation des résultats

La première section de ce chapitre présente la caractérisation des participants. Puis les sections suivantes sont consacrées à la présentation des résultats qui répondent aux trois sous-objectifs de recherche présentés plus tôt :

- Comprendre et analyser les raisons données par les agriculteurs à participer au programme ALUS et apprécier la pérennité de leur participation ;

- Analyser les spécificités du programme en matière de gouvernance ;

- Comprendre l’évaluation que font les acteurs de l’équité des rétributions versées pour les services rendus.

Enfin, la dernière section est consacrée à la description de la gouvernance des PAC, à la caractérisation des deux catégories de parties prenantes qui y siègent, soit les agriculteurs et les représentants d’organisations, et à l’analyse de leurs raisons respectives de s’impliquer dans la gestion du programme.

4.1 Caractérisation des participants au programme ALUS

Aucune information suffisamment complète et détaillée nous permettant d’établir un profil type du participant n’est disponible dans les registres d’ALUS. Les participants ALUS que nous avons rencontrés opèrent des entreprises agricoles qui ne correspondent pas à un profil type en termes de taille d’entreprise, de type de culture, de type de terrain, de mode d’exploitation (locateur ou propriétaire exploitant, agriculteur de loisir ou professionnel), bien qu’une certaine prévalence de propriétaires terriens ait répondu à notre appel à participation. Aucune très grande ferme n’a répondu à notre invitation, mais nous savons par les gestionnaires du programme ALUS qu’il existe deux participants correspondant à cette catégorie dans Norfolk (266 et 308 acres). Le type de culture n’étant pas toujours inscrit dans les registres d’ALUS, il ne nous est pas possible de tirer des pourcentages, mais nous

63

pouvons constater que les fermes participantes sont très majoritairement des fermes sur lesquelles sont pratiquées les grandes cultures ou le pâturage, ce qui est représentatif des régions à l’étude. En matière de profil des participants eux-mêmes, encore une fois, aucun profil type de participant ne se dégage : nous avons rencontré majoritairement des personnes de race blanche de 50 ans et plus (en accord avec la réalité agricole régionale), certains immigrants ou enfants d’immigrants provenant d’Europe Centrale ou d’Europe de l’Ouest, et une proportion presque égale d’hommes et de femmes. En matière d’éducation, les niveaux représentés allaient du niveau secondaire aux études supérieures, peu importe si le domaine d’éducation était lié à l’agriculture ou non.

4.1.1 Propriétaires terriens et agriculteurs exploitants

Pratiquement tous les répondants disent provenir du milieu agricole, d’une façon ou d’une autre : enfants d’agriculteurs, membres d’une parenté agricole, enfant ayant grandi en milieu agricole sans avoir grandi sur une ferme. Le seul autre point en commun que l’on puisse attribuer aux participants ALUS est une conscience environnementale et sociale, la formule « It’s about the mindset » étant utilisée par la presque totalité des répondants lorsqu’ils parlent d’eux-mêmes et des autres. Lorsqu’on leur demande de préciser de quel mindset22 il s’agit, ils évoquent deux catégories d’agriculteurs.

Une première catégorie de gens qui ont l’environnement à cœur, qui « ne tiennent pas à cultiver chaque pouce de terre disponible même lorsqu’elle est peu productive », et qui reconnaissent des bénéfices environnementaux ou esthétiques aux aménagements réalisés dans le cadre des projets ALUS. On les décrit soit comme des agriculteurs en fin de carrière, soit comme des propriétaires terriens qui louent leurs terres à des agriculteurs, soit encore comme des agriculteurs de loisir, et on dit d’eux qu’ils sont faciles à convaincre parce qu’ils sont déjà conscientisés à la cause environnementale. On dit qu’ils ont un environmental mindset.

Puis on évoque une deuxième catégorie d’agriculteurs, que l’on appelle les hardcore farmers, et que l’on décrit comme des professionnels dont l’agriculture est le gagne-pain, spécialisés en grandes cultures ou en production laitière, qui doivent faire face à des impératifs économiques de rendement et de marges réduites et qui ne pourraient se permettre de sacrifier une parcelle. Sans être indifférents à la cause environnementale, ils seraient plus sensibles aux arguments de nature économique, répondant d’abord aux considérations que leur impose le contexte d’affaires, et toujours selon la

22 Le terme mindset sera conservé tout au long de ce travail puisque sa traduction tend à tronquer le sens que les répondants donnent à ce terme. Ils réfèrent tant à la culture, qu’à la disposition de l’agriculteur face à l’environnement, qu’au comportement adopté par l’agriculteur face à une situation où il doit s’adapter et faire des choix entre économie et environnement.

64

perception qu’en ont les répondants, ils seraient peu enclins à adopter les programmes environnementaux. On dit d’eux qu’ils ont un business mindset.

Or, les gestionnaires du programme affirment que certains participants ALUS sont des agriculteurs hardcore. Lorsqu’on leur demande de nous parler du mindset de ces participants, on nous répond qu’ils sont déjà sensibilisés à la cause environnementale, ce que nos entrevues avec ce type d’agriculteurs confirment. Cependant, chacun d’eux estimait être dans une situation économique convenable, et tous affirmaient que la rétribution d’ALUS était appréciée, mais n’avait pas une incidence sensible sur leur chiffre d’affaires. Le retrait d’une parcelle ne compromettait pas non plus leur rentabilité. Ils pouvaient « se le permettre ». On peut en déduire que la réalité économique du participant et l’adéquation du programme avec cette réalité économique ont plus à voir avec la participation que simplement son attitude face à l’environnement.

Pour la suite de ce travail, on nommera donc les deux groupes d’agriculteurs identifiés par les répondants « propriétaires terriens » et « agriculteurs exploitants ».

L’un des répondants apporte un éclairage enrichissant en basant la distinction qu’il fait des mindsets sur les actions de l’agriculteur plutôt que sur les caractéristiques d’entreprises (grande ferme, laitier, grandes cultures, etc.) : selon lui, un agriculteur qui tente de ne rencontrer que les standards minimums de la réglementation environnementale, c’est quelqu’un qui tente de combattre le système ; il se soumet à la contrainte réglementaire au lieu d’épouser la démarche environnementale. Dans cette perspective, ce répondant estime que le potentiel de participation d’un tel agriculteur au programme serait très réduit.

Parmi les agriculteurs exploitants, on identifie une sous-catégorie, celle des agriculteurs en début de carrière, dont le revenu principal est l’agriculture, mais dont la situation économique est davantage fragilisée par la pression que représente le prix élevé des terres et des investissements nécessaires au démarrage. Par nos entrevues directes avec eux comme par l’image qu’en ont les autres personnes interrogées, on peut affirmer qu’ils sont plus ouverts au changement, déjà sensibilisés à l’environnement, et sont des gestionnaires très rigoureux et bien formés. On peut affirmer d’eux qu’ils calculent la rentabilité de très près, et qu’ils n’auront pas tendance à cultiver une parcelle au bas rendement. Pour ceux qui ont été rencontrés, la rétribution ALUS a une incidence plus importante sur la rentabilité de l’entreprise. Ce mélange de mindset environnemental, mais sensible à la question

65

économique en ferait une catégorie de participants plus facile à recruter dans le programme, selon les témoignages recueillis.

La catégorisation des participants que font les répondants entre les mindsets correspond aux résultats obtenus par Rosenberg (2010) entre participants et non participants. Elle recoupe aussi la catégorisation que l’on retrouve dans la littérature en ce qui a trait au style de gestion des agriculteurs, catégorisation nommée différemment selon les auteurs : entrepreneur (Olsson, 1998 ; Salamon et Davis-Brown, 1986), accumulateur (Pomeroy, 1986) et extensificateur (Van der Ploeg, 1995), ou encore « maximiseur de production, entrepreneur en réseau, et intendant de l’environnement » (traduction) (Brodt et coll., 2006, p.94) ; tous ces auteurs décrivent un style de gestion et un ensemble de stratégies qui ne sont pas principalement orientés sur les affaires, mais qui visent à maintenir le mode de vie de l’agriculteur dans son exploitation (Fairweather et Keating, 1994). Le business mindset et le mindset environnemental évoqués par les répondants correspondent respectivement à l’entrepreneur (ou maximiseur de production) et à l’extensificateur (ou intendant de l’environnement) évoqués dans la littérature. La sous-catégorie des agriculteurs exploitants en début de carrière évoquée par les répondants ALUS pourrait correspondre à l’accumulateur, mais le trop peu d’informations et le trop mince échantillon y correspondant ne permet pas d’approfondir suffisamment l’analyse pour faire de cette catégorie une catégorie d’analyse spécifique au sein du présent travail. De plus, notre échantillon de répondants ne contenait que des participants, et aucun ne correspondait au business mindset évoqué. Cette catégorisation entre propriétaire terrien et agriculteur exploitant semblait donc être la plus pertinente pour l’analyse, même si sa distribution binaire ne permet pas de mettre en perspective les raisons de participer ou non à travers le parcours de l’agriculteur à différentes étapes de sa carrière.

4.1.2 Le sens de « community » et l’identité territoriale

ALUS présente chacun de ses programmes locaux comme des « communities », ce que l’organisation traduit en français parfois par « communautés », parfois par « collectivités ». Comme les entretiens se sont pour la plupart déroulés en anglais, il était important de dépasser la simple traduction et de vérifier le sens du mot « community » pour les parties prenantes afin d’en assurer la traduction la plus juste et ne pas prêter au mot un sens traduisant un lien social qui ne lui correspond pas. Pour l’ensemble des répondants, la question fût posée en deux temps : « Quel est le sens du mot « community » pour vous ? » et « Est-ce que ALUS est une communauté et si oui en quoi ? ». L’ensemble des répondants

66

avait une interprétation du mot « community » qui référait à un groupe de personnes partageant un même intérêt, certains y ajoutant une dimension professionnelle, culturelle, religieuse ou territoriale (ex. : communauté de nom de la municipalité). Lorsqu’on leur demandait ensuite si ALUS était une communauté, la presque totalité ont répondu non, puisque les participants ALUS ne se connaissent pas entre eux, et que les communautés ALUS n’entretiennent pas spécialement de contacts fréquents et de lien soutenu entre elles (selon les membres PAC et coordinateurs rencontrés). Certains participants ont déclaré que ça pourrait cependant être le cas s’ils s’investissaient eux-mêmes davantage dans les activités annuelles organisées par le PAC, comme les visites de projets. Ils soutenaient aussi que ALUS avait le potentiel de créer ce type de lien de communauté puisque le programme recrutait des personnes qui partagent la même vision de l’environnement, le même « mindset », mais qu’il fallait organiser plus d’activités et mieux communiquer avec les participants pour les tenir informés des actions et retombées du programme. Cette contradiction entre la reconnaissance de sa propre non-participation aux activités et le désir de plus d’activités s’est rencontrée chez au moins l’un des répondants, les autres s’inscrivant davantage dans l’une ou l’autre de ces deux positions.

Trois des communautés ALUS étudiées sont organisées à l’échelle du comté et une à l’échelle du bassin versant (Ontario-East). L’identité territoriale des répondants des quatre communautés a donc aussi été questionnée afin de comprendre s’ils s’identifiaient davantage à la municipalité, au comté ou au bassin versant, et si cette identité territoriale jouait un rôle dans leur rapport à la communauté ALUS. L’ensemble des participants ont déclaré ne pas s’identifier au bassin versant même s’ils affirment être sentimentalement attachés au cours d’eau (rivière South Nation, rivière Raisin, lac Érié, fleuve Saint- Laurent). La plupart ont affirmé s’identifier à la municipalité et au comté, quelques-uns ont déclaré ne pas ressentir avoir une identité territoriale particulièrement locale. Pour les participants, l’attachement territorial fait partie des raisons qui justifient les actions environnementales (on veut faire ce qui est bien pour notre rivière X, pour la biodiversité de notre comté Y, etc.), mais à lui seul cet attachement ne joue pas un rôle dans la participation à ALUS plutôt qu’à un autre programme.

Ce que l’on peut retenir de l’analyse des participants c’est qu’ALUS semble être un programme qui s’adresse à tous les types d’entreprises agricoles, peu importe leurs caractéristiques, mais que tous les agriculteurs ne sont pas susceptibles de participer au programme, suivant le mindset dans lequel ils s’inscrivent. Une formule utilisée par plusieurs répondants résume bien ce constat : « ALUS est fait

67

pour tout le monde, mais tout le monde n’est pas fait pour ALUS ». Cette affirmation et ce qu’elle sous- tend en termes d’ouverture du programme seront analysés plus loin à travers le prisme de la proximité. 4.2 Les raisons de participer au programme

Une des inquiétudes soulevées par les critiques du programme concerne le risque de voir les aménagements disparaître avec la fin des rétributions. Cette inquiétude met en lumière la fragilité de deux types de pérennité : celle de la participation au programme ALUS, et celle des aménagements eux-mêmes. Ces deux types de pérennités sont dissociés ici puisque les aménagements sont susceptibles d’être maintenus en place même en l’absence de versement des rétributions par ALUS, soit parce qu’ils constituent un avantage en eux-mêmes, soit parce qu’ils pourraient faire l’objet d’une rétribution au sein d’un autre programme dans l’avenir (ex. marché du carbone). Il importe donc de s’attarder aux raisons de participer au programme pour vérifier sur quoi repose la pérennisation de la participation et celle des aménagements.

4.2.1 Les raisons de participer au programme

Les raisons qui ont été évoquées par les participants sont principalement de deux ordres :

• Les valeurs morales : Faire le bien, « It’s the right thing to do » est une formule largement utilisée. « Redonner à la terre qui nous a nourris » afin d’assurer l’avenir des générations futures est aussi régulièrement évoqué, sous-tendant la notion de patrimoine et celle d’équité sociale. Les participants veulent redonner aux générations suivantes, mais même si c’est « la bonne chose à faire », tous ne disposent pas des moyens techniques ou économiques nécessaires à la mise en œuvre.

• L’incitatif financier : soit par la rétribution annuelle ; soit par l’avantage économique d’être appuyé techniquement et économiquement dans la résolution d’un problème environnemental que l’on n’a pas les moyens de résoudre soi-même (ex. : érosion) ; soit par la valeur ajoutée qu’offre l’image d’entreprise écoresponsable dans le cas des fermes en circuit court ; soit en offrant une opportunité d’expérience client par la visite des aménagements pour les fermes pratiquant l’agrotourisme ; soit par la diminution des frais de nettoyage des fossés dus au contrôle de l’érosion.

Ces observations confirment celles qu’avaient faites Rosenberg (2010) et Campbell (2014). Cependant, contrairement aux résultats de Rosenberg (2010), la reconnaissance sociale auprès du

68

grand public ne semblait pas jouer un rôle prépondérant dans les raisons à participer au programme. Hormis dans le cas des fermes dédiées à l’agrotourisme, les projets sont souvent invisibles de la rue, les affiches ALUS apposées à l’entrée des cours sont de petite taille et ne comportent aucune information explicative, et la plupart des participants n’organisent pas de visite sur leur site. Malgré cela, les participants se disent en vaste majorité fiers de leur apport à l’environnement, sans pour autant sembler chercher le rayonnement.

En revanche, la reconnaissance sociale auprès de la communauté agricole semble jouer un rôle plus significatif. Les répondants jugent sévèrement les agriculteurs qui ont des comportements individualistes, ceux qui ont le mauvais mindset, ce qui suggère l’existence d’un bon mindset auquel les participants s’identifient et auquel ils désirent être identifiés, mais sans le définir expressément, ou plutôt en le définissant par la négative. Il existerait, selon les répondants, un comportement à leurs yeux répréhensible chez certains agriculteurs : cultiver chaque pouce carré disponible, couper les haies brise-vent, laisser ses animaux accéder à la rivière, ne pas faire de rotation sont les pratiques les plus souvent nommées. On attribue ces comportements répréhensibles à un business mindset ou à un manque de connaissances, parfois les deux.

Dans tous les cas, les participants désirent se démarquer de cette représentation en adoptant le comportement du bon agriculteur, et avoir sur sa propriété des aménagements favorables à l’environnement en fait partie. L’image du bon agriculteur joue un rôle fondamental dans l’adoption d’une pratique, indifféremment qu’elle soit avantageuse ou dommageable pour l’environnement. En effet, le champ est un espace ouvert donnant un accès direct, non désiré et inévitable au jugement par les pairs (Burton, 2011; Nassauer and Westmacott, 1987)de la compétence de l’agriculteur, de ses valeurs et de son éthique de travail (Burton, 2011 ; Rogge et coll., 2007). Les agriculteurs conventionnels forment eux aussi un groupe social dont le jugement est très critique, spécialement en ce qui a trait aux pratiques qui sortent des activités agricoles standard orientées sur la productivité (Burton et Paragahawewa, 2011; Burton, 2004; Morgan and Murdoch, 2000; Seabrook and Higgins, 1988; Short, 1997). À titre d’exemple, les répondants rapportent que certaines pratiques environnementales telles les prairies indigènes sont souvent perçues par la communauté agricole comme une mauvaise tenure des terres, une négligence de l’agriculteur qui laisse pousser ses « mauvaises herbes ». Le désir ou la nécessité (matérielle par exemple) d’être reconnu et accepté par ses pairs peut donc mener à l’adoption de pratiques qui visent à se conformer au groupe, afin de gagner leur confiance. Dans cette perspective, on devient un « bon agriculteur » non pas en fonction

69

d’une notion absolue basée sur la morale (ce qu’il est bien de faire), mais plutôt en fonction de la notion de conformité avec le groupe auquel on souhaite s’identifier ou appartenir. Cette logique de conformité qui engendre de la confiance et permet la collaboration des acteurs est la même qui permet aux acteurs d’ALUS de se reconnaître et de se coordonner autour d’actions bénéfiques à l’environnement. Finalement, selon les répondants, les raisons stratégiques de participer au programme sont assez peu courantes, et lorsque cela se produit, il s’agit surtout de vouloir utiliser le programme pour obtenir des aménagements qui visent avant tout le bénéfice personnel au lieu de la fourniture d’un service environnemental (ex : un étang pour ensemencer des poissons, une rangée d’arbres en bordure d’allée menant à la maison, etc.). Les responsables du programme affirment que ce genre de projets se reconnaît facilement, et qu’il est donc aisé de les refuser. La seule autre raison stratégique de participer au programme qui a pu être observée vient des agriculteurs membres du PAC de communautés nouvellement créées. Ces derniers deviennent des participants et installent des projets sur leur propre terre afin d’accélérer le déploiement d’ALUS dans le comté en offrant leur site en démonstration. La stratégie a donc une portée collective et non individuelle.

4.2.2 La pérennité de la participation et des aménagements

Afin d’évaluer la pérennité de la participation au programme, les participants ont été interrogés sur le choix qu’ils feraient entre renouveler leur entente avec ALUS ou intégrer leurs aménagements au marché du carbone si la redevance devait y être supérieure. La plupart des répondants n’ont pas encore réfléchi à cette question, mais ceux qui l’ont déjà fait se sont dit intéressés à considérer cette dernière option, ce qui dénote d’une part un attachement relatif au programme, et d’autre part la