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eV 200 400 600 800 1000 1200 0 2e+4 4e+4 6e+4 8e+4 1e+5 eV 1000 1200 1400 1600 1800 2000 2200 0 5000 10000 15000 20000 25000 30000 eV 1600 1800 2000 2200 2400 2600 2800 3000 0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 Ti-L3 O-K Al-K Pt-M3 Pt-M2 Zr-L3 Pt-M1

Chapitre IV Essais d’oxydation

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3) Conclusion

D’une façon générale, parmi les revêtements testés en oxydation isotherme, ceux élaborés à partir de TIBA ne semblent pas apporter d’amélioration, alors que ceux élaborés à partir de DMEAA présentent un caractère protecteur contre l’oxydation. Cette disparité dans les comportements peut avoir deux origines principales : les caractéristiques de la couche d’alumine formée en surface qui joue un rôle de barrière à la diffusion d’oxygène dans les couches inférieures, et/ou la performance du revêtement en tant que barrière à la diffusion du titane du substrat vers la surface. En effet, le titane diffusant en surface s’oxyde et forme une couche mixte Al2O3-TiO2 ne présentant pas d’effet de barrière satisfaisant. Un des paramètres majeurs

qui régissent ces deux comportements est la morphologie des revêtements déposés, en termes de compacité, taille des grains ou rugosité de surface. La détermination exacte de l’origine de cette différence n’est pas apparue lors des caractérisations effectuées. Des expériences dédiées et des caractérisations supplémentaires sont nécessaires pour déterminer clairement le rôle de ces phénomènes sur la performance relative des revêtements.

Les cinétiques d’oxydation des échantillons d’aluminium, aluminium-platine séquentiels et aluminium-platine co-déposés sont comparables. Ce résultat est contraire aux conclusions d’études précédentes, réalisées néanmoins sur des revêtements obtenus par la méthode classique de pack cémentation [45, 54]. De plus, si ces travaux aboutissent à la conclusion d’un effet bénéfique du platine sur la cinétique d’oxydation des alliages de titane (IMI 834) recouverts d’aluminium et aluminiure de platine, ils ont mis en uvre des essais d’oxydation cyclique. Il nous faut donc supposer que l’effet du platine sur l’oxydation des alliages de titane n’apparaît que lors des cycles d’oxydation, et non pas en oxydation isotherme. Les essais préliminaires d’oxydation cyclique effectués sur nos échantillons sont insuffisants pour éclairer ce point.

D’autre part, on constate que tous les échantillons soumis aux tests d’oxydation isotherme ont formé de nombreuses variétés alumines métastables mais pas d’alumine α. Ce comportement est conforme à celui attendu pour des températures d’oxydation inférieures à 900°C. En effet, cette variété d’alumine n’apparaît que pour des températures bien supérieures aux 600°C utilisés ici. Parmi les alumines métastables présentes dans nos échantillons, on peut citerγ-Al2O3,δ-Al2O3,χ-Al2O3 etε-Al2O3. On doit noter que les revêtements à obtenus partir de

TIBA n’ont apparemment pas développé d’alumines χ,mais cette remarque ne permet guère d’interprétation en termes de résistance à l’oxydation. Malgré cette relative constance des phases d’alumine formées, les morphologies obtenues sont souvent différentes d’un type d’échantillon à l’autre. Il faut rappeler que la plus grande efficacité de la protection par l’alumineα évoquée plus haut par rapport aux alumines métastables réside entre autres dans sa morphologie plus couvrante. Les alumines formées ont montré des efficacités non négligeables

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lorsque le système a permis l’apparition d’une couche continue, et parfois même lorsque les couches supérieures des alumines de surface semblent très désordonnées, comme c’est le cas pour l’échantillon oxAlPt3. Il convient cependant de noter que les morphologies d’alumine les plus couvrantes ont été obtenues sur les surfaces d’aluminium présentant un aspect cristallin, comme on peut le voir sur les échantillons oxAlD3 et oxAlD4.

Enfin, si la présence et la concentration de platine dans les teneurs explorées ne semblent pas influer sur les cinétiques d’oxydation, l’architecture du revêtement, dépôt séquentiel ou simultané, n’a pas montré de différence non plus. Les kp mesurés sur les deux

types de revêtements sont du même ordre de grandeur, et leur comportement en termes de diffusion durant l’oxydation isotherme est identique, menant à la formation de nodules riches en platine à l’interface revêtement-alliage.

Les tests d’oxydation cyclique effectués à titre préliminaire sur deux échantillons ont montré un caractère protecteur de ceux-ci, faible mais présent. Les raisons de la disparité des kp entre oxydation cyclique et isotherme restent à déterminer. Le résultat le plus encourageant de ces tests est l’absence d’écaillage des échantillons, alors que l’alliage Ti6242 nu dans les mêmes conditions a montré un fort écaillage. Enfin, les échantillons, soumis à deux types de cyclages, ont montré des comportements différents en termes de prise de masse. Ce point reste aussi à développer.

Il convient cependant de prendre de nombreuses précautions quant à ces tests d’oxydation. Si les méthodes de mesure sont validées et reconnues, le nombre restreint des échantillons, les fluctuations constatées sur les morphologies des revêtements oxydés, conséquence d’un procédé d’élaboration innovant, et qui reste à optimiser, ne permet pas de tirer des conclusions définitives. Les problèmes de montage en coupe transverse pour observation en microscopie électronique, et l’accumulation de charge rencontrée au SIMS introduisent aussi des points d’incertitude. Enfin, si certains pics de faible amplitude n’ont pas pu être interprétés sur les diffractogrammes obtenus, la diffraction RX a permis d’identifier les principales alumines et de mettre en évidence la présence d’intermétalliques tel que PtAl2, ainsi

que la présence d’oxydes de titane parfois. Ce travail de thèse, essentiellement axé sur la mise au point du procédé MOCVD, ne nous a pas permis d’effectuer un travail approfondi au niveau des essais d’oxydation et de la caractérisation des revêtements sollicités. Une fois le protocole d’élaboration mis au point, des revêtements obtenus dans différentes conditions pourront faire l’objet d’essais d’oxydation systématiques et permettre de mieux évaluer les corrélations entre les microstructures particulières et la résistance à l’oxydation-propriété d’usage. Une étude en termes d’oxydation nécessiterait donc de plus nombreux échantillons et des caractérisations plus poussées.

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