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E SPECES A ENJEU LOCAL DE CONSERVATION MODERE 1. Espèces avérées

Dans le document Dossier de demande de dérogation (Page 107-112)

Carte 5 : Localisation des projets par rapport ZNIEFF de type 2

4.7. D ELIMITATION DES ZONES HUMIDES

4.9.2. E SPECES A ENJEU LOCAL DE CONSERVATION MODERE 1. Espèces avérées

Apollon (Parnassius apollo), PN2, DH4

Répartition nationale et abondance de l’Apollon

Apollon : chenille (en haut) et imago (en bas)

M. TARDY, 20/04/2011, Réotier (05) ; M. AUBERT, 06/06/2011, Champcella (05)

L’Apollon est un papillon des milieux ouverts xériques (pelouses et prairies rocailleuses, lisières, vires rocheuses, etc.) où poussent les Orpins (Sedum album surtout) et les Joubarbes (Sempervirum spp.) dont se nourrissent les chenilles. Taxon boréo-alpin emblématique, il est présent dans les massifs montagneux d’Europe et d’Asie centrale, ainsi qu’en Scandinavie.

En France, il a disparu dans plusieurs massifs montagneux (Vosges, Forez, Sainte-Baume…) et est globalement en régression, en particulier dans ses stations les plus basses. Cependant, il peut être encore localement abondant dans les Alpes et les Pyrénées. Dans le Massif Central, sa situation est particulièrement variable. Cette régression, due principalement aux reboisements consécutifs à la déprise agropastorale, est aujourd’hui renforcée par le réchauffement du climat, en particulier dans les massifs moins élevés de Provence. Il faut d’ailleurs noter qu’il semble avoir disparu du sud du Vaucluse (OPIE-PROSERPINE, 2009).

La chenille de l’Apollon se nourrit de divers orpins (Sedum spp.) poussant sur les pelouses rocailleuses et les escarpements rocheux, en général à des altitudes comprises entre 1000 et 2000 m.

Contexte local :

Aucun individu n’a été observé sur le fuseau P1. La présence de l’espèce n’y est d’ailleurs pas jugée fortement potentielle.

En revanche, un total de 21 imagos a été observé sur le fuseau du projet P2 à :

- Villard-Saint-Pancrace, au lieu-dit du « Rocher des Aymards » où 20 imagos ont été observés, ainsi que des stations d’Orpin blanc (Sedum album) et d’Orpin reprise (Sedum telephium), plantes-hôtes de la chenille de l’Apollon, sur les escarpements rocailleux, au pied des haies arborées et sur les bords de la voie ferrée ;

- Monêtier-les-Bains, à proximité du poste électrique de Serre-Barbin où 1 individu a été contacté, à l’extrémité nord du fuseau d’étude.

Notons que des stations d’Orpin blanc ont été trouvées à proximité (quelques centaines de mètres), sur les clapiers situés au lieu-dit « les Albeyres » (commune de la Salle-les-Alpes) ; la reproduction de l’Apollon y est donc fortement potentielle.

Azuré de la croisette (Maculinea alcon rebeli), PN3

Répartition nationale et abondance de l’Azuré de la croisette

Azuré de la croisette femelle en ponte M. TARDY, 22/06/11, Châteauroux-les-Alpes (05)

L’Azuré de la croisette est répandu du nord de l’Espagne au Caucase, à travers l’Europe centrale. La sous-espèce française se distingue notamment de la sous-espèce nominale M.

alcon alcon par ses préférences en termes d’habitat : l’Azuré de la croisette est en effet lié à des milieux plus secs, à savoir les pelouses et les prairies plutôt mésophiles. Comme tous les Maculinea, cet azuré est fortement lié à la présence dans ses stations de certaines espèces de fourmis du genre Myrmica, qui prennent en charge et soignent les chenilles pendant plusieurs mois. Notons enfin que l’Azuré de la croisette ne pond ses œufs que sur la Gentiane croisette (Gentiana cruciata).

Cette espèce est concernée par le Plan National d’Action en faveur des Maculinea (DUPONT, 2001).

Contexte local :

Ni l’espèce ni sa plante-hôte n’ont été observées sur le fuseau du projet P1.

En revanche, l’espèce a bien été observée sur le fuseau du projet P2, à ses extrémités nord et sud.

Lors des prospections de 2011, des chorions (enveloppe externe de l’œuf) de cet Azuré ont pu être observés sur de la Gentiane croisette à proximité du poste électrique de Serre-Barbin, à Monêtier-les-Bains, à l’extrémité nord du fuseau d’étude. Une quinzaine de restes d’œufs a pu ainsi être comptée sur 4 pieds de gentiane.

Deux imagos ont également été contactés à Villard-St.-Pancrace, au niveau du poste électrique. La plante-hôte de l’espèce est bien représentée dans ce secteur (base de données SILENE, 2011). Bien qu’elle n’ait pas été recensée précisément autour du poste électrique, les pelouses mésophiles entourant celui-ci sont très favorables à cette plante ainsi qu’aux fourmis du genre Myrmica, ce qui rend la reproduction de ce papillon très probable dans ces pelouses.

Par ailleurs, la faible capacité de dispersion des imagos, qui ne s’éloignant en moyenne que de 100 à 300 mètres de leur milieu d’élection, et de 3 kilomètres au plus (NOWICKI et al., 2005 ; DUPONT, 2001), tend à renforcer cette hypothèse.

Ce papillon constitue un enjeu local de conservation modéré étant données ses exigences écologiques strictes (avec une spécialisation plus forte vis-à-vis de la plante-hôte, mais qui semble moindre vis-à-vis de la fourmi-hôte), ainsi que sa faible capacité de dispersion.

Habitat de l’Azuré de la croisette M. TARDY, 28/06/2011, Chorges (05)

station de Gentiane croisette (à gauche) et pied de Gentiane croisette accueillant un œuf (encerclé)

M. TARDY, 28/06/2011, Chorges (05)

Sphinx de l’argousier (Hyles hippophaes), PN2, DH4, BE2

Répartition nationale et abondance du Sphinx de l’argousier

Sphinx de l’argousier C. MROCZKO, 26/05/2011, Puy-Sanières (05)

Le Sphinx de l’argousier est étroitement inféodé à son unique plante hôte, l’Argousier (Hippophae rhamnoides). Suivant les exigences de cette plante, son habitat vital est constitué par des surfaces caillouteuses, notamment les berges sèches des cours d’eau ; mais apte à de longs déplacements, ce papillon au vol puissant est parfois rencontré dans d’autres milieux.

Espèce méditerranéo-asiatique, le Sphinx de l’argousier est réparti de l’Europe du sud jusqu’en Asie Mineure. En France, il est signalé dans l’est (très rare) et le sud.

A l’échelle régionale, il n’est bien représenté que dans les Alpes du sud, quoique toujours localisé. Les berges de la Durance et de ses affluents semblent constituer un bastion pour cette espèce en France.

Ce papillon est assez bien représenté dans les Hautes-Alpes où l’Argousier y est abondant, notamment le long de la Durance. Bien que cet hétérocère soit rare d’un point de vue général, en considérant sa fréquence ainsi que celle de sa plante-hôte dans l’aire géographique concernée par la présente étude, son enjeu local de conservation est jugé modéré.

Contexte local :

Au sein du fuseau P1, une chenille a été observée sur sa plante hôte, l’Argousier, le 13 juillet 2010 à Châteauroux-les-Alpes, au lieu-dit « le Mas des Baumes ». Il est plus que probable que l’espèce soit bien représentée dans le secteur car les rives de la Durance lui sont très favorables comme cela a été énoncé plus haut.

En revanche l’espèce n’a ni été contactée ni n’est jugée fortement potentielle au sein du fuseau de P2.

Habitat et plante-hôte du Sphinx de l’Argousier M. TARDY, 16/09/2011, Embrun (05)

Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale), PN2, DH2, BE2

Répartition nationale et abondance de l’Agrion de Mercure

Agrion de Mercure

S. BENCE, 13/07/2010, Châteauroux-les-Alpes (05) L’Agrion de Mercure est une petite demoiselle bleue qui vit dans les cours d’eau permanents de faible importance (canaux, ruisseaux et rivières). Il apprécie les eaux claires, oxygénées, ensoleillées, envahies de végétaux et le plus souvent en terrain calcaire, de la plaine jusqu’en moyenne montagne. Comme la majorité des odonates, l’Agrion de Mercure est sensible aux perturbations liées à la structure de son habitat et à la durée d’ensoleillement. De plus, il se montre exigeant vis-à-vis de la qualité de l’eau (oxygénation, faible pollution).

L’Agrion de Mercure est protégé au plan national. Il figure par ailleurs à l’annexe 2 de la directive Habitats. Il constitue un enjeu local de conservation modéré.

Contexte local :

Un imago a été vu au sein du fuseau P1 au niveau d’un ruisseau aux abords du chemin traversant le fuseau d’étude le 13 juillet 2010 à Châteauroux-les-Alpes (05), au lieu-dit « les Baumes ». Les eaux claires et les rives bien végétalisées de ce ruisseau conviennent bien à l’Agrion de Mercure ; ce dernier s’y reproduit très certainement.

En revanche l’espèce n’est ni avérée ni jugée fortement potentielle au sein du fuseau 2.

4.9.2.2. Espèce fortement potentielle

Aucune espèce à enjeu local de conservation fort et protégée n’est jugée fortement potentielle au sein des fuseaux d’étude de P1 et P2.

Dans le document Dossier de demande de dérogation (Page 107-112)