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2 SOUTENIR LA PERSONNE ET LES PERSONNES AYANT ÉTÉ CONFRONTÉES À LA CRISE

127 CREAI Rhône-Alpes. Processus de prévention et de gestion des situations de violences en institutions. Caluire : UNIFAF Rhône-Alpes, 2006. p. 96.

112 LES « COMPORTEMENTS-PROBLÈMES » AU SEIN DES ÉTABLISSEMENTS ET SERVICES INTERVENANT AUPRÈS DES ENFANTS ET ADULTES HANDICAPÉS : PRÉVENTION ET RÉPONSES » VOLET 2  LES STRATÉGIES D’INTERVENTION À METTRE EN ŒUVRE PAR LES PROFESSIONNELS FACE AUX « COMPORTEMENTS-PROBLÈMES »

Chapitre 2 - La gestion des « comportements-problèmes » VOLET 2  LES STRATÉGIES D’INTERVENTION À METTRE EN ŒUVRE PAR LES PROFESSIONNELS FACE AUX « COMPORTEMENTS-PROBLÈMES »

Chapitre 2 - La gestion des « comportements-problèmes »

RECOMMANDATIONS SUITE

Les professionnels :

Retour sur les interventions : Premier temps

Ce qui suit respecte un ordre chronologique de ce qui se passe immédiatement après l’incident, puis dans les jours suivants :

Prévoir des espaces d’expression. Ils permettent de travailler sur :

• l’émotionnel ;

• le relationnel.

Dans la mesure du possible, faire appel aux services d’une personne extérieure pour animer cet espace d’expression. Favoriser la circulation de la parole des professionnels autour de la crise et des hospitalisations.

Prévoir également des temps d’écoute et d’expression où les émotions peuvent s’exprimer sans jugement de la part des cadres supérieurs et des autres professionnels.

Laisser les professionnels exprimer leurs ressentis à chaud si possible avec l’aide d’un professionnel qui n’a pas été impliqué. Leur permettre de se dégager de certains sentiments et de se dire la chose suivante :

• « ce n’est pas de ma faute » (pas volontaire) ;

• « ce n’est pas dirigé contre moi » ;

• « c’est le comportement de la personne qui pose problème et non la personne elle-même ».

Accepter également que, dans des espaces dédiés, s’expriment les plaintes et les récriminations, comme par exemple :

• « Je me suis senti seul(e) » ;

• « Personne n’est venu m’aider » ;

• « Ne me dites pas que personne n’a entendu mes appels au secours » ;

• etc.

Permettre à la personne de parler de l’éventuel sentiment d’impuissance et des limites rencontrées face à la situation, d’exprimer ses éventuelles erreurs, son incapacité de contrôle, sa culpabilité, un sentiment de menace pour sa vie sans que des jugements négatifs soient formulés suite à ses propos.

Repérer autant que possible d’éventuels signes de traumatisme « post crise ». Voici quelques exemples de signes qui ont lieu après la crise :

• le manque d’énergie inexpliqué ;

• les sentiments d’impuissance, de culpabilité, de ressentiment ;

• les sentiments d’insécurité et de colère, de frayeur permanents ;

• hyper vigilance constante ;

• etc.

Revaloriser /reconsidérer le travail d’équipe. Celui-ci passe par :

• la reconnaissance du travail et la confiance dans le soutien de l’employeur ;

• la cohérence et cohésion de l’équipe ;

• l’établissement d’une relation de confiance entre collègues ;

• l’attitude empathique des cadres et des autres professionnels ;

• le respect du travail des équipes ;

• le maintien d’un climat de travail positif.

LES « COMPORTEMENTS-PROBLÈMES » AU SEIN DES ÉTABLISSEMENTS ET SERVICES INTERVENANT AUPRÈS DES ENFANTS ET ADULTES HANDICAPÉS : PRÉVENTION ET RÉPONSES » 113

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Retour sur les interventions : Second temps

Organiser rapidement le débriefing de la situation, permettant ainsi des temps de partage, de transmission des premiers éléments d’informations avec les personnes ayant été impliquées. Ces temps de partage animés par un superviseur – qui peut être un membre du personnel préparé mais non impliqué directement par l’incident, ou une personne extérieure – permettent de soutenir les professionnels. Il est préférable d’organiser ces temps entre 24 et 72 heures après l’incident critique.

Organiser avec l’équipe l’analyse de la situation, l’intervention et les attitudes des personnes impliquées (les intervenants, la personne, les pairs, etc.).

Reprendre l’ensemble des événements passés étape par étape en équipe pluridisciplinaire. Cela permet d’analyser les éléments qui ont pu déclencher la crise et ceux qui ont pu la renforcer.

Prendre en compte la complémentarité des expériences et des compétences de chacun et analyser la situation passée.

Redéfinir en équipe les objectifs, les priorités et le rôle de chacun dans le plan d’intervention.

Identifier, à partir des procédures, les actions à améliorer et les protocoles qui ont été mis en place.

Si nécessaire, modifier les procédures et protocoles.

Prendre en compte les ajustements nécessaires à effectuer. Ils peuvent concerner :

• les connaissances des professionnels et les préparations ;

• les modalités d’interventions ;

• l’organisation de l’ESSMS (qualité de vie et prévention).

Lorsqu’une crise est observée à la suite d’un changement dans les habitudes de la personne, transmettre les signes observés à l’ensemble des professionnels.

Recenser auprès des professionnels les situations soulevant des questionnements et/ou des difficultés, et proposer des temps de réflexion collective :

• à l’occasion des réunions d’équipe ;

• lors de séances d’analyse de la pratique ;

• au sein de l’instance éthique, le cas échant ;

• au sein d’autres comités mis en place par l’établissement, le cas échéant.

Organiser à distance raisonnable de la crise (un lieu où la charge émotionnelle est moindre) une réunion d’équipe avec tous les professionnels afin de transmettre et de partager les observations et décisions prises.

Tracer les décisions et orientations annoncées par l’encadrement lors des réunions interdisciplinaires.

Reprendre les points concernant :

• l’organisation interne, les modalités et les ressources nécessaires au plan d’intervention ;

• la coordination interne avec tous les membres de l’équipe ;

• la coordination avec les autres services et partenaires de l’ESSMS.

POINT DE VIGILANCE

Attention, il ne s’agit pas de rechercher un responsable à ces événements mais bien de les expli-quer pour, en équipe, essayer de les comprendre, voire de pointer les obstacles rencontrés afin d’améliorer les interventions.

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Les pairs :

Rassurer autant que faire se peut les autres personnes accompagnées ayant été confrontées directement à la crise, comme par exemple :

• en se montrant disponible après la crise pour répondre aux questionnements individuels et collectifs ;

• en adoptant une attitude bienveillante ;

• en donnant des explications ;

• en observant leurs attitudes ;

• en écoutant leurs ressentis ;

• en organisant des temps d’échange.

Proposer un soutien personnalisé pour les personnes accueillies qui le souhaitent.

Les proches :

Prévenir les proches des événements qui se sont déroulés :

En effet, certains de ces événements peuvent avoir des conséquences post-traumatiques.

Les personnes peuvent ainsi avoir des réactions que l’entourage ne pourra pas expliquer.

S’entretenir avec les proches sur les événements qui se sont produits et les associer au réajustement des plans d’action. Lors des entretiens, avoir une vigilance accrue face aux réactions des proches afin qu’ils se sentent déculpabilisés.

RECOMMANDATIONS SUITE

LA PRISE EN COMPTE DE LA QUALITÉ DE VIE ORGANISATION DES RÉPONSES LA CONTINUITÉ DEL’ACCOMPAGNEMENT LA GESTION DES « COMPORTEMENTS-PROBLÈMES » REPÉRAGE ET INTERVENTIONS

CHAPITRE 3

LA CONTINUITÉ DE