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Le hacking de l’informatique à la biologie: fenêtre sur la démocratie de l’innovation

3. De la liberté logicielle

3.4. De la source ouverte

L’année 1998 fut charnière pour le mouvement des logiciels libres. Des hackers et d’autres enthousiastes des logiciels libres, à l’unisson avec des entrepreneurs de la Silicon Valley décidèrent à ce moment—lors d’une rencontre orchestrée par l’éditeur de contenus technologiques Tim O’Reilly169, le même derrière le lancement du magazine Make en 2005—, d’opérer une cure de modernisation sur ce modèle. On les nommerait dorénavant « logiciels à source ouverte » (open

source softwares). Le changement d’expression au premier abord cosmétique n’en était pas un.

D’une part, il entendait redresser l’ambivalence sémantique anglaise du mot « free »—lequel, en dépit de tous les efforts, laissait toujours place à une association entre gratuité et logiciel libre, alors que l’idée à être véhiculée était le libre accès. D’autre part, et plus fondamentalement, il s’agissait d’exprimer, par la nouvelle nomenclature, une prise de distance vis-à-vis du mouvement à connotation morale amorcé par Richard Stallman et de l’image publique que les logiciels libres avaient acquise170.

Certains hackers insistaient notamment pour que le logiciel libre s’ouvrît aux possibilités économiques du boom Internet. Il fallait en faire des logiciels convenables au marché et à ses exigences d’efficacité et de profit, tout en en préservant les atouts techniques caractéristiques et en donnant suite aux idées de liberté, de coopération et de transparence d’habitude attelées171. Une fois paré des habits de la source ouverte et dépouillé de tout contenu à saveur moraliste ou

169

Voir G. COLEMAN, Coding freedom, op. cit., p. 78‑79.

170

Ibid., p. 38. En effet, les principes éthico-idéologiques que ce dernier insistait(e) à mettre de l’avant, non seulement ne font pas l’unanimité parmi les hackers, mais sa conception du logiciel libre est pour plusieurs dogmatique et intransigeante, dans la mesure où sa référence à la propriété intellectuelle en tant qu’« accaparement » (hoarding) peut rebuter les acteurs privés. Voir entre autres E. S. RAYMOND, « How To Become A Hacker », op. cit.10 juin 2010, et l’OSI, « Open Source Initiative », op. cit. Les écrits de Raymond, qui se trouvent à être parmi les plus lus en regard des logiciels à source ouverte, selon Kelty, « […] channeled the frustration of an entire generation of Free Software […] » (C. M. KELTY, Two bits, op. cit., p. 110). Bruce Perens, l’un des co-concepteurs de l’aternative source ouverte écrit à ce sujet: « Because Stallman's presentation limited his audience, his campaign had not been able to achieve the economic serendipity that is visible today. Raymond and I chose to approach business people in a more pragmatic fashion, with the expectation that they would come to appreciate Stallman's philosophy once they'd seen its concrete benefits » (« The emerging economic paradigm of Open Source », op. cit.).

171

Du point de vue légal, une distinction importante entre la licence des logiciels libres et celle de la source ouverte tient du fait que la première est nécessairement « virale », c’est-à-dire que les versions ultérieures d’un programme basé sur un logiciel libre doivent perpétuer le même type de licence d’origine. LA GNU GPL empiète donc sur l’avenir des futures innovations, à la manière d’une « […] legal firewall against the threat of future private enclosure » (G. COLEMAN, Coding freedom, op. cit., p. 69). Sous ce chef, elle n’est pas « neutre », mais juridiquement contraignante, vu que les produits sous son égide n’appartenant pas au domaine public (pouvant être accaparés), cette contrainte, les licences source ouverte ne sont pas tenues de respecter.

idéologique, le modèle des logiciels libres allait enfin pouvoir triompher socialement puisque, disait-on, les acteurs du marché n’auraient plus raison d’hésiter face à des artefacts techniques produits à partir des normes du logiciel libre. En effet, la tension qui avait déjà pu exister entre les valeurs hackers et celles du marché s’est, d’après Steven Levy, estompée parmi les générations de

hackers contemporains, pour qui le marché tend tout simplement à représenter une voie de

diffusion de leurs innovations à un public le plus large possible172.

Aux yeux de ses enthousiastes, le re-baptême des logiciels libres aurait somme toute permis à la société dans son ensemble d’en prendre connaissance des éminentes qualités, demeurées jusque-là relativement confinées à la sphère d’aficionados d’informatique. Aux yeux de celui qui en a fait le combat de sa vie, d’un mouvement social engagé philosophiquement et politiquement, le logiciel libre aurait été réduit à une « méthodologie de développement » ancrée sur le pragmatisme technologique173. Toujours est-il que, depuis la fin des années quatre-vingt-dix, une diffusion transversale de pratiques et d’idées véhiculées par la culture hacker a eu lieu. Des sociétés de plus en plus habituées aux normes d’un système de production qui carbure à la protection à outrance de la propriété intellectuelle et à l’incitatif pécuniaire ont pu y découvrir une modalité alternative de création de valeur, laquelle met à profit une grande diversité de producteurs-usagers et instigue une évolution rapide des innovations.

Si le code source peut être pensé comme le médium de la relation entre humain et machine, comme il a été évoqué plus haut, la source ouverte peut être vue comme le médium du rapport entre la culture hacker et le reste de la société. Emblème de la modalité de production rendue possible à l’âge de l’Internet, la source ouverte est perçue comme l’outil optimal de création au sein d’une société réseautique, comme l’a discuté le chapitre précédent. Les atouts d’une approche qui a pour fondements la libre redistribution, la liberté de modification et la non- discrimination s’avèrent aussi, sinon plus, efficaces économiquement au sein du monde globalisé qu’est le nôtre, dans la mesure où de telles conditions favorisent la production de systèmes techno-relationnels et d’artefacts au sein d’un environnement « mi-académique, mi-commercial, réseautique et planétaire174 ».

Universalisés, les canons de la démarche hacker deviennent une stratégie éprouvée pour nombre de secteurs d’activité confrontés à des écueils sociaux, techniques, politiques ou

172

S. LEVY, Hackers, op. cit., p. 441. 173

R. STALLMAN, « Why open source misses the point of free software », op. cit. Voir aussi note 168.

174

économiques. Dans la foulée de cette consécration sociale, le domaine biotechnosciences n’a pas échappé à l’appel des sirènes. Le cadre de la source ouverte se veut dans ce cas une réponse aux échecs contre-productifs découlant de la multiplication et de l’extension des droits de propriété dont est marqué le complexe biotechnologique175.

Ainsi dans la lettre ouverte envoyée en 2000 à la DARPA déjà citée, Robert Carlson et Roger Brent (signataires pour l’Institut de sciences moléculaires de Berkeley) demandent des fonds pour lancer l’« Open Source Biology ». Dans un style qui se sert sans retenue d’analogies entre biologie et informatique, ils expliquent que leur objectif est la création d’un dépôt universellement accessible de « composants interopérables d’un système d’opération » pour organismes biologiques. Ils concluent en écrivant: « […] we think it would be a shame if, in 2009, most of the

wheat in this country was dependent on an operating system of the quality and stability of

Windows’95 176». Ce dépôt universel de composants biologiques viendrait, selon les auteurs, au secours des chercheurs ne disposant pas des ressources des grandes institutions, mais ouvrirait la voie également à la participation des citoyens en laboratoires domestiques, avec tous les avantages que cela comporte : un plus large bassin de talents, des coûts moindres de recherche et développement, des correctifs de bogues plus rapides. Bref, démocratisation (participative) des biotechnologies (par les mains) irait de pair avec innovation biotechnologique, l’une catalysant l’autre.

Les promoteurs de la source ouverte dans le domaine de la biologie synthétique se montrent donc bien au fait du double rôle tenu par ce modèle. La source ouverte fournit un cadre idéal pour ce que l’on pourrait appeler l’« accélération de l’innovation technologique autonome ». Forte de ses coûts comparativement réduits et de son accès en principe maximal177, elle agit en dispositif de libération du potentiel de création d’innovations. Ses valeurs « [d]’autonomie dans le travail, [de] créativité technique, [de] libre circulation de l’information178 » vont de pair avec une approche qui « […] pousse à évaluer les bénéfices de chaque technologie en fonction des

175

J. HOPE, Biobazaar, op. cit.

176

Robert CARLSON et Roger BRENT, DARPA Open-Source Biology Letter, http://www.synthesis.cc/DARPA_OSB_Letter.pdf, consulté le 11 août 2015.

177

Considérant que les critères auxquels doivent répondre les produits couverts par cette licence incluent la publication du code source, la libre redistribution des modifications et des produits dérivés, et la non-discrimination contre des personnes, des groupes ou des sphères de travail (corporatif ou public).

178

Sébastien BROCA, Utopie du logiciel libre: du bricolage informatique à la réinvention sociale, Neuvy-en-Champagne, Éditions Le Passager clandestin, 2013, p. 105.

possibilités d’apprentissage, de détournement ludique et d’action créative qui lui sont liées179 ». Il n’est dès lors pas étonnant que d’aucuns paraissent convaincus, à l’instar par ailleurs du président Barack Obama, que « the U.S. economy begins in garages 180». S’y jouerait également le destin de la bioéconomie :

« [...] garages are now beginning to shelter hobbyists, artists, and entrepreneurs interesting in building a new world using biology. Given the history of U.S. innovation, we should expect that burgeoning garage innovation in biology (not just biotechnology) will provide seeds for a more pervasive and more valuable bioeconomy181 ».

Par-delà sa valeur économique, le modèle du logiciel libre et de la source ouverte sert d’outil de contestation du pouvoir (technique, éducatif, scientifique, politique, etc.). Comme il en a été question dans le premier chapitre, il s’agit d’un modèle dont une grande part de la portée et de la puissance culturelle repose sur le fait qu’il distribue en quelque sorte « le pouvoir et le savoir » « [by] making things public 182». Les canons de la source ouverte font ainsi voyager les « atouts » de la culture hacker (aussi floue soit-elle) à travers les domaines les plus disparates de la vie sociale (des arts aux services médicaux, en passant par l’éducation, la gestion des villes, le journalisme, la science, etc.). Des sphères d’activités pourtant radicalement distinctes d’un système d’opération informatique s’inscrivent l’une après l’autre dans le registre de la création et de la communication numériques, redéfinissant leur cadre d’écriture et de pensée à l’image du code source. « The term “open source” has been further stretched by its application to other activities […], where there is no such thing as source code […]. The only thing these activities have in common is that they somehow invite people to participate183 ». Avec cette conquête sociale, ce n’est pas uniquement le modèle de développement des logiciels libres qui s’est émancipé de l’univers informatique— devenu entretemps peut-être trop étriqué—mais également le hacking et la persona du hacker.

179

Ibid., p. 264.

180

R. CARLSON, « Building a 21st Century Bioeconomy: Fostering Economic and Physical Security through Public-Private Partnerships and a National Network of Community Labs », op. cit., p. 2. Dans cet article, l’auteur insiste d’ailleurs sur une longue liste d’innovations étatsunienne ayant vu le jour par les mains de petits innovateurs (rayons X, microprocesseurs, fermeture éclair, hormone de croissance humain, et l’on en passe).

181

Ibid., p. 2.

182

C. M. KELTY, Two bits, op. cit., p. x.

183

3.5. … Au héros global

D’une sous-culture, le hacking s’est imposé de nos jours en icône culturelle, tandis que les

hackers s’affranchissent du registre unidimensionnel d’« explorateurs du numérique184 » qu’on leur avait accolé. Si ces virtuoses redoutables de la programmation demeurent sans doute ceux qui ont propulsé à son paroxysme la symbiose même entre l’humain et la machine185, on leur reconnaît hui une curiosité pour le domaine technologique en général et un talent pour le bricolage « astucieux, créatif, frondeur d’un objet technique »186. Au dire de Gabriella Coleman, un hacker est tout simplement « […] a technologist with a love for computing and a “hack” is a clever technical solution arrived through a non-obvious means187 ».

Christopher Kelty appelle « polymathes » les hackers dont les intérêts débordent de loin l’univers informatique. Ce sont des « polyglottes intellectuels », dont la démarche, arrimée aux principes de la source ouverte, se caractérise par une attitude pragmatique voulant que les choses se fassent (getting things done)188. Aussi leurs compétences peuvent-elles être utiles à des domaines aussi étendus que celui de la technologie en elle-même :

« Hacks (after which hackers are named) are clever solutions to problems or shortcomings in technology. Hacks are work-arounds, clever, shortest-path solutions that take advantage of characteristics of the system that may or may not have been obvious to the people who designed it189 ».

Fort de toutes ces qualités, le hacker est devenu synonyme de qualité et de performance, un « modèle » recherché dans le milieu du travail. Selon Paul Graham, un investisseur en jeunes pousses, à l’époque actuelle les entreprises sont à leur chasse, que ce soit pour les engager ou pour investir dans les compagnies menées par hackers, car comme il l’explique à Steven Levy,

« “Hackers understand a system well enough to be in charge of it and make it do their bidding, and maybe make it do things that weren’t intended.” The best prospects, he says,

184

S. LEVY, Hackers, op. cit., p. ix. 185

Voir à ce sujet G. COLEMAN et A. GOLUB, « Hacker practice », op. cit., p. 255; S. TURKLE, The second self, op. cit.

186

S. BROCA, Utopie du logiciel libre, op. cit., p. 133.

187

Gabriella COLEMAN, « The Anthropology of Hackers », The Atlantic, 21/09/2010.

188

C. M. KELTY, Two bits, op. cit., p. 66 et 116. « Polymaths must know a very large and wide range of things in order to intervene in an existing distribution of machines, people, practices, and places » (Ibid., p. 79). Leurs compétences sont développées moins à la faveur d’un génie inné que d’une curiosité lourdement investie et de la capacité dont ils font preuve de pouvoir articuler des champs de connaissance parfois disparates dans la construction de logiciels performants.

189

are “world hackers”—people “who not only understand how to mess with computers, but mess with everything” 190 ».

Sous l’appel du large, le terrain de jeu des hackers s’est étendu. Le rapprochement des

hackers de la figure du héros n’est pas nouveau. Déjà dans l’étude de Steven Levy il était question

d’un nouveau type de héros américain, « one who fought with brains instead of muscle191 ». La différence est qu’aujourd’hui le hacker est un héros appartenant au monde, prêt à prêter main forte pour solutionner de défis de tous genres qui se posent à l’humain, y compris dans le domaine biotechnologique. Après avoir percé les secrets des trains en miniature, des radios amateurs et du réseau téléphonique, ils se sont approprié l’informatique pour finalement se lancer à la conquête de la biologie, comme l’attestent la biologie synthétique modulaire et la DIYbio. Les sociétés contemporaines craignent de moins en moins les hackers et leurs méthodes informelles, improvisées et même anarchiques. Ils perdent de leur aura marginale, on les embrasse. Ces propos tenus par des chercheurs en droit au sujet de la figure du « pirate » résonnent fortement avec la nouvelle persona du hacker :

« While the figure of the pirate has always been romanticized in some quarters even as it is vilified by the defenders of law and order, it is now interesting to see that some probusiness voices are recasting the pirate as a “rogue innovator” whose practices may actually have something useful to teach to industry192 ».

Peut-être bien que le héros contemporain se personnifie encore mieux dans la figure du

maker. Or, comme il a été possible de le remarquer en retraçant l’histoire des hackers, leur rapport

au bricolage et à la fabrication manuelle non seulement était présent déjà en amont de l’essor de cette culture, mais il était l’une de leurs motivations fondamentales jusqu’à ce que les ordinateurs deviennent des produits commercialisés pré-assemblés; c’est donc d’abord par contingence qu’ils en sont venus à canaliser leur passion pour l’exploration manuelle du monde sur des objets numériques. Considérant que les premières générations de hackers étaient des « makers » avant la lettre, il est possible de concevoir ces derniers, dans la lignée d’autres études193, comme une

190

S. LEVY, Hackers, op. cit., p. 474.

191

Ibid., p. 413.

192

M. BIAGIOLI, P. JASZI et M. WOODMANSEE (dir.), Making and unmaking intellectual property, op. cit., p. 4.

193

renaissance des pratiques hackers originelles, où elles se réconcilient avec les activités de fabrication au sein des hackerspaces. Si au sein des générations contemporaines ce ne sont certes pas tous les hackers qui s’intéressent aux activités manuelles, ils partagent tous une ingéniosité créative axée sur le bricolage et l’innovation. C’est sur une telle culture que l’empire étatsunien se serait érigé, et c’est cette « nation of tinkerers, inventors, and entrepreneurs » que le gouvernement Barack Obama a souhaité honorer en lançant une commémoration nationale des

makers194.

En ce qui concerne le phénomène maker, il reste cependant légitime de se poser la question quant à son essor en tant qu’un mouvement original, compte tenu des intérêts commerciaux sous-jacents à sa venue au monde195. Ce qui, en revanche, paraît effectivement nouveau, c’est le désir de socialisation qu’une partie significative des hackers manifeste depuis le tournant du siècle. Comme le démontre le succès de leurs espaces collectifs (hackerspaces,

hacklabs, makerspsaces, etc.), ces hackers s’inscrivent en faux contre le portrait brossé des

générations antérieures de grands solitaires inadaptés socialement. Ils veulent faire communauté physiquement, et ils le font en s’installant dans des endroits voués à la pratique de la « do- ocratie »196. Entre pairs et sous le signe technologique, ils s’adonnent à des activités de création, d’innovation, de fabrication à la fois autonomes et en groupe, dans la lignée de ce que l’on pourrait appeler « do-it-youself-together »197. Ce même cadre d’action, la DIYbio transpose au domaine des biotechnosciences.

194

Selon ses mots: « Makers and builders and doers—of all ages and backgrounds—have pushed our country forward, developing creative solutions to important challenges and proving that ordinary Americans are capable of achieving the extraordinary when they have access to the resources they need. During National Week of Making, we celebrate the tinkerers and dreamers whose talent and drive have brought new ideas to life, and we recommit to cultivating the next generation of problem solvers […]. America's path of experimentation, innovation, and discovery has been the hallmark of our progress […]. This story is central to who we are as a people, and today, we have the opportunity to write the next great chapter (WHITE HOUSE (Barack OBAMA), Presidential Proclamation - National Week of Making, https://www.whitehouse.gov/the-press-office/2015/06/11/national-week-making-2015, consulté le 27 novembre 2016).

195

Dans la mesure où ce n’est pas anodin que la nouvelle édition de l’ouvrage classique de Steven Levy ait été éditée par Tim O’Reilly, le même qui a lancé le célèbre magazine Make, les festivals Maker Faire et organisé la rencontre de redéfinition du modèle de logiciel libre sous l’étiquette de source ouverte. Lui-même avoue d’ailleurs que « DIY is really another word for hacking » (S. LEVY, Hackers, op. cit., p. 477). Sébastien Broca décrit ainsi le magazine Make: « […] consacré à toutes les formes émergentes de bricolage high-tech: fabrication personnelle, bidouillage électronique, petite robotique, [la biologie,] etc. Le journal fait d’emblée du slogan “Do It Yourself” son étendard et se place explicitement dans le sillage de la culture hacker » (S. BROCA, Utopie du logiciel libre, op. cit., p. 151; sur l’ensemble des produits associés voir p. 151-156).

196

Pour l’histoire des hackerspaces et une description approfondie des principes présidant les espaces ancrés sur la « do- ocratie », je renvoie à l’étude ethnographique de M. LALLEMENT, L’âge du faire, op. cit.

197