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Sortie précoce des chiots à l’extérieur et vaccination

L’idée qu’un chiot ne doit pas sortir avant la fin de ses vaccinations est tellement ancrée dans les esprits qu’il ne suffit pas de dire qu’elle est fausse pour la combattre. Il est

indispensable d’insister pour que les jeunes chiens sortent et rencontrent le plus possible de nouvelles situations pour parvenir à modifier les habitudes (MULLER 2000; VIEIRA 2003).

Même si placer des chiots non correctement vacciné dans un environnement plus ou moins infecté semble dangereux, on sait qu’isoler des jeunes chiots totalement, jusqu’à l’âge où la protection vaccinale est efficace, est risqué au niveau comportemental. Parallèlement, les conseils du vétérinaire, dans un sens ou dans l’autre, engagent sa responsabilité (VIEIRA 2003).

Selon les vétérinaires comportementalistes, il faut sortir le chiot le plus vite possible. En effet, l’animal ne vit pas dans une bulle stérile, même si il ne sort pas, les germes lui parviennent par le biais des personnes qui le maternent (PAGEAT 1998). Dans ces conditions, le risque de développer une maladie est quasi le même, que le chiot sorte ou non.

En revanche, si l’on attend la fin des vaccinations, soit, environ trois mois et demi, pour le sortir, le risque pour le chien de développer un syndrome de privation est important. Une fois cliniquement déclaré, ce syndrome se guérit difficilement et l’animal garde toujours des séquelles.

Pour BERTAGNOLI, il faut vacciner le plus tôt possible car tous les agents infectieux ne se transmettent pas de façon indirecte (in VIEIRA 2003). Le propriétaire n’est pas le seul vecteur des nombreux virus susceptibles d’infecter un jeune. Pour certains d’entre eux, un contact direct avec un congénère est la meilleure manière de s’infecter, notamment dans le cas de virus à tropisme respiratoire. En outre, le statut sanitaire des élevages ou des animaleries joue sur le risque d’infestation. Néanmoins, il ne faut pas sacrifier pour autant la socialisation du jeune chiot. Des précautions peuvent être prises, au sein de l’élevage, et à l’extérieur. Il est important de maîtriser l’aspect sanitaire dans l’environnement immédiat du jeune. La vaccination des femelles gestantes favorise la mise en place d’une bonne protection passive. La séparation dans un local à part des animaux dont le statut sanitaire n’est pas certain, ainsi qu’un nettoyage et une désinfection réguliers des locaux, sont un minimum.

Dans le milieu extérieur, il convient de contrôler les contacts du jeune sensible avec les sources potentielles d’agents infectieux : il faut surveiller les locaux, l’environnement et les autres animaux de statut inconnu. En parallèle à ces actions indirectes, l’idéal est de pouvoir démarrer un protocole vaccinal adapté à la situation le plus tôt possible, tout en tenant compte de la protection passive conférée par le colostrum.

Pour DIAZ, il faut sortir les chiots précocement, tout en vaccinant le plus tôt possible (in VIEIRA 2003). Les deux points de vue se rejoignent. Bien que le chiot soit sensible, il convient malgré tout de le sortir pendant la période de socialisation, après avoir effectué les

premières injections vaccinales. Un vétérinaire qui conseillerait de ne pas sortir un chiot avant trois mois entraînerait sa responsabilité civile contractuelle, au cas où l’animal développerait un syndrome de privation. Bien pire, un vétérinaire qui ne conseillerait pas de sortir un chiot avant trois mois, pourrait voir sa responsabilité engagée au titre de l’obligation d’information.

Il lui appartiendrait alors de démontrer qu’il a bien délivré cette information (VIEIRA 2003).

L’élevage canin est une filière particulière qui regroupe des cynophiles certes, mais souvent très différents puisqu’on peut avoir affaire à des professionnels mais aussi à des amateurs. De plus, il est souvent difficile d’établir des normes d’élevage canin en ce qui concerne le logement étant donné l’hétérogénéité qui existe au sein des races canines elles-mêmes. Par contre, il ne faut pas confondre différence de taille et différence éthologique. Un chien, quelle que soit sa race, a les mêmes besoins, seule une distinction des chiens entre eux selon leur statut physiologique est possible. Les éleveurs doivent être prêt à changer radicalement certaines habitudes et coutumes qui ont la vie dure en élevage canin, pour espérer réaliser une réelle prévention des troubles du comportement, applicable à tous.

Hormis, les conditions d’élevage, la prévention passe par des actions multiples tout au long de la filière. Au moment de la création d’un élevage, par exemple, une sélection à visée comportementale des chiens reproducteurs, peut déjà avoir des conséquences sur les chiots futurs et leur comportement.

III- Action au niveau des reproducteurs

Les chiens adultes ont un rôle important dans l’élevage. Tout d’abord, ce sont les reproducteurs et ce sont donc eux qui assurent la descendance, ils sont responsables chacun pour moitié du bagage génétique qu’ils transmettent. D’autre part, il ont la lourde tâche d’éduquer les chiots avant leur départ de l’élevage. C’est pourquoi une sélection fine et rigoureuse des reproducteurs est nécessaire avant d’entreprendre un travail sur les chiots. Les parents sont à la base de l’édifice, il ne faut jamais négliger l’impact d’un mal-être d’une meute ou de quelques chiens du groupe, sur toute une génération de chiots. Aucun chien n’est jamais parfait, toutefois, avec du temps et des idées, un éleveur peut nettement augmenter les capacités maternelles de ces lices.

1- Sélection des reproducteurs

La création ou l’agrandissement d’un élevage passe nécessairement par une sélection des futurs reproducteurs. Une sélection de sujets sains au niveau comportemental est une

bonne base dont les modalités vont être évoquées ci dessous, encore faut-il connaître, la définition d’un chien normal au niveau comportemental. Une sélection génétique est possible, ainsi qu’une sélection phénotypique, plus tardive.