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D) Mise en place de l’attachement réciproque

4- Période de socialisation

Une espèce est dite sociale, si la rencontre de plusieurs individus dans un espace donné est un événement régulier et non fortuit, c’est à dire si ces individus vivent durablement en couple, en famille, en groupes structurés, groupes se caractérisant par l'existence d'une hiérarchie sociale entre leurs membres et interagissant essentiellement entre eux. C’est le cas de l’espèce humaine, ainsi que des chiens familiers, chacun pouvant former des groupes sociaux dont les membres sont capables de se reconnaître individuellement. Voilà un point commun qui leur offre dès le départ, la possibilité de vivre ensemble. Encore faut-il pour ces deux espèces, acquérir les bonnes manières sociales par des contacts précoces et spécifiques au cours de tranches de la vie, appelées phases de socialisation.

La socialisation du chiot, correspond, au sens strict, à l’apprentissage des modalités de relations entre les membres d’un groupe. C’est la période la plus sensible et la plus complexe du développement comportemental (ALNOT-PERRONIN 2001). Elle commence vers 3 semaines et s’étend jusqu’aux environs de la douzième semaine (PAGEAT 1998). C’est pendant cette période que le chiot va véritablement acquérir des comportements spécifiques.

Le chiot, jusque là dépendant de sa mère, acquiert une certaine autonomie et essaie d’interagir avec son milieu. Il commence à rencontrer les espèces avec lesquelles il va pouvoir avoir des relations sociales. Il va également apprendre à se contrôler, à communiquer et à gérer ses émotions lors de variations du milieu (PAGEAT 1998).

La socialisation n’intervient qu’après un développement sensori-moteur. Pour qu’elle soit possible, le chiot doit disposer d’organe sensoriels fonctionnels, d’un système nerveux central suffisamment développé pour pouvoir mémoriser et être capable de se mouvoir (PAGEAT 1998).

A) Développement moteur

Au vingt-et-unième jour, le chiot est capable de se tenir debout. La coordination motrice devient de plus en plus précise. Tous les réflexes postérieurs sont acquis définitivement vers cinq ou six semaines. Le chiot peut courir, franchir des obstacles, tomber et se redresser rapidement (PAGEAT 1998).

B) Développement sensoriel

A vingt-et-un jour, le sens de l’équilibre, les sens gustatifs et olfactifs, ainsi que la sensibilité cutanée sont fonctionnels.

1) Développement du sens de la vision

L’orientation visuelle apparaît entre vingt et vingt-cinq jours. Un chiot placé dans la pénombre tourne sa tête dans la direction d’un stimulus lumineux, pas trop éloigné, placé à un point particulier de la pièce (PAGEAT 1998). Toute les épreuves visuelles utilisées chez le chien comme la fixation et la poursuite visuelle, le clignement à la menace, le déplacement de l’animal dans une pièce inconnue en présence d’obstacles, ou encore le réflexe du placer visuel… deviennent positives entre trois et quatre semaines (GIFFROY 1985; PAGEAT 1998). La perception visuelle du chiot doit être correcte à partir de cinq semaines.

Chez le chien adulte, les axes optiques des yeux sont séparés par un angle de 8 à 25 degrés selon les races, le champ binoculaire est de 90 à100 degrés. Le chien peut voir sur le

côté et, dans une certaine mesure, derrière lui. Le chien adulte voit moins bien que l’homme mais il est parfaitement équipé pour être un prédateur : il perçoit plus distinctement que lui dans l’obscurité, il perçoit mieux les objets ou les proies en mouvements et son champ visuel est plus large (PARIS 1996).

2) Développement du sens de l’audition

Avec l’apparition du réflexe de sursautement vers vingt-et-un jours, la perception auditive se met en place. Entre trois et quatre semaines, les replis du conduit auditif s’effacent. On note une orientation auditive vers vingt-cinq jours : la chiot tourne la tête du côté où se produit le stimulus auditif (PAGEAT 1998). La perception auditive du chiot doit être correcte à cinq semaines. Le spectre auditif du chien adulte est beaucoup plus étendu que celui de l’homme, notamment dans le domaine des ultrasons. L’ouie du chien est donc plus fine que la notre (GIFFROY 1985).

C) Répertoire comportemental

1) Sommeil

Le rythme veille/sommeil du chiot continue de se modifier. Le chiot passe plus de la moitié de son temps à dormir réparti en sommeil calme et sommeil paradoxal.

Vers la troisième semaine, le maintien d’un contact entre les chiots durant le sommeil n’est plus indispensable, ils sont en effet capables d’une certaine activité thermorégulatrice.

Figure 5 : Importance des temps de sommeil lors de la période de socialisation (Union des éleveurs de chiens et de chiots de France 2001)

En général, les chiots dorment allongés parallèlement les uns à coté des autres, comme dans la figure 5. Leur sommeil reste assez agité et il est rare de les voir se réveiller brutalement. La transition entre une phase de sommeil et une phase d’éveil est, le plus souvent lente et progressive (QUEINNEC 1983; TERONI 2000).

Plus tard, quand ils sont indépendants sur le plan de la thermorégulation, les chiots peuvent dormir seuls, par groupes de deux ou trois ou hors du nid. A l’âge de cinq semaines, les chiots passent plus de temps réveillés et leurs sommeil est plus calme.

A huit semaines, ils dorment et se réveillent presque comme des adultes, leur besoin de sommeil a considérablement diminué (GIFFROY 1985).

2) Alimentation

L’allaitement reste l’alimentation principale (GIFFROY 1985).

Vers le moitié de la quatrième semaine, le chiot commence à manifester un comportement alimentaire d’adulte tout en continuant de téter régulièrement sa mère.

Certains chiots se mettent à solliciter les régurgitations maternelles d’aliments prédigérés (SHEPHERD 2002). Cela se manifeste par des mordillements de la commissure des lèvres de la bouche maternelle. La transition de l’alimentation lactée vers une alimentation solide commence alors. Le geste de lécher ou mordiller la commissure des lèvres est considéré, à l’âge adulte, comme un acte de soumission (QUEINNEC 1983; GIFFROY 1985).

On peut donc, dès quatre semaines, commencer à proposer aux chiots une nourriture semi-solide. En général, la mère devient, de son coté, moins empressée à initier les tétées de ses petits. Bien souvent, ce sont les chiots qui sollicitent leur mère pour la tétée, cette inversion des rôles est effective quand les petits arrivent à leur trentième jour. La mère prend alors l’habitude de diminuer le temps de tétée et son temps de présence. Certaines restent debout pour la tétée et manifestent de l’agressivité à l’égard de leurs petits en refusant leurs sollicitations (GIFFROY 1985).

Vers cinq semaines, la tétée devient désagréable pour la mère car il y a éruption des dents de lait des chiots. Les chiots sont alors repoussés par des grognements et des coups de mâchoire (QUEINNEC 1983; PARIS 1996; TERONI 2000).

Le sevrage alimentaire est définitif entre six-sept semaines et dix semaines. L’âge du sevrage dépend des conditions d’élevage, du caractère de la mère et de chacun des chiots (QUEINNEC 1983; PARIS 1996; TERONI 2000; BEDOSSA 2003).