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Organisation des locaux des adultes

Le confort physique des chiens est un élément essentiel à leur bien être. Les logements doivent être construits en fonction du minimum imposé par la loi pour le confort des animaux et du voisinage.

Le chien étant un animal social, il vit en groupe ou en meute à l’état sauvage. Pour que la vie en groupe soit possible, tous les individus qui composent la meute doivent respecter certaines règles apprises pendant la période de socialisation. Ces règles sont relatives à la hiérarchie qui existe entre les individus. Cette hiérarchie respectée, les conflits sont rares et le groupe est sécurisant. Il est important de surveiller la répartition des groupes d’animaux : il est indispensable de favoriser le respect de la hiérarchie établie entre les chiens (VIEIRA 2003) :

- les chiens dominants ont besoin d’accéder au centre du territoire et sur des hauteurs ;

- les chiens dominés maintiennent leur lieu de repos en marge du territoire.

Toutefois, il est souhaitable que l’élevage soit complètement clos, afin que les personnes venant de l’extérieur : personnels, vétérinaire, livreurs et visiteurs, puissent entrer par une même pièce où elles pourront se nettoyer et se désinfecter avant d’entrer.

Seuls dans des box individuels, les chiens s’ennuient et risquent de développer des comportements stéréotypés, préjudiciables à leur santé et à leur productivité. Nous ne

détaillerons pas ici les conséquences catastrophiques de l’isolement individuel des chiots encore appelé allotement car nous l’avons déjà évoqué plus haut. Il y a un risque important de manifestation d’une Dépression de détachement précoce liée à l’absence de la mère, une probabilité élevée pour le chiot de développer une Dyssocialisation primaire due à la méconnaissance des rituels de communication canine ou encore un risque de développer un syndrome Hypersensibilité-Hyperactivité par l’absence d’acquisition des autocontrôles.

Quant à la pauvreté des stimuli dans une cage individuelle, elle est évidente et ne permet certainement pas à un chiot de se constituer un niveau de référence sensorielle compatible avec la vie quotidienne dans une famille, hors de l’élevage.

Mais, à l’inverse, plus on augmente la densité des chiens au sein d’un même logement, plus on accroît les risques de contamination, les risques de conflits hiérarchiques et plus on réduit les droits d’accès à la reproduction des femelles et des mâles dominés (GRANDJEAN, PIERSON et al. 2003).

L = longueur l = largeur

h = hauteur au garrot S = surface

Figure 13 : Représentation d’un logement type box-courette pour deux chiens, vue aérienne (GRANDJEAN, PIERSON et al. 2003)

Le système box-courette avec couloir central composé de niches pour deux chiens avec courette commune illustré dans la figure 13 est un bon compromis entre les arguments sanitaires et comportementaux. Une organisation judicieuse des box, permettant d’éviter les

conflits, est constituée de chiens hiérarchiquement compatibles (VIEIRA 2003). La superficie idéale des courettes a donné lieu à de nombreuses controverses. En effet, les normes d’Anderson (3 m2 par 2 cm2 au garrot) s’avèrent difficilement applicables en élevage car elles correspondraient à 70 m2 par chien de format moyen. De plus, la majorité des animaux n’utilisent pas une telle surface et développent des comportements d’inhibition par manque de contact avec leurs congénères ou avec l’éleveur. En fait, l’espace vital est variable selon le tempérament de chaque chien puisqu’il est fonction de sa distance de fuite, qui correspond à la distance au delà de laquelle le chien fuira face à un étranger, et de sa zone critique, c’est-à-dire la distance au delà de laquelle le chien sera contraint à l’attaque, la soumission ou à un comportement de substitution. Dès lors, il devient possible de diminuer la superficie de la courette à condition de ménager au chien une zone d’intimité, composée par le box et la niche, dans laquelle il pourra s’isoler et se sentira en sécurité à l’abri de toute agression. Les niches modernes prennent en compte ces paramètres et sont conçues pour que l’animal puisse se cacher.

En règle générale, la longueur de la courette devra être égale à au moins deux fois sa largeur et sa surface supérieure à 4 m2 pour les petites races, 6 m2 pour les moyennes, 8 m2 pour les grands chiens et 10 m2 pour les races géantes. Les niches représentent les zones de refuge et de tranquillité des chiens. Les matériaux doivent les isoler des variations climatiques et être faciles à démonter ou désinfecter. Ses dimensions dépendent naturellement du format de l’occupant, c’est-à-dire plus d’une fois et demi la hauteur du chien au garrot dans les trois dimensions.

Malgré tout le confort des logements, le recours à une aire de détente une heure par jour environ reste indispensable pour l’équilibre physique, psychologique et social des pensionnaires. L’aire de récréation mérite d’être séparée des logements pour limiter les aboiements. A titre d’exemple, la longueur du terrain pour permettre le galop sera de quinze mètres, trois fois supérieure à sa largeur ménageant ainsi une surface d’au moins 35 m2 pour des chiens de format moyen, soit 25 kg. Pour des raisons d’hygiène, seuls des chiens de l’élevage (hors infirmerie ou quarantaine) seront autorisés à s’ébattre sur l’aire de détente (GRANDJEAN, PIERSON et al. 2003).

Les saillies doivent évidemment avoir lieu dans un lieu séparé, surtout si la femelle à saillir n’est pas une dominante. Dans le milieu naturel, seuls les dominants ont accès à la reproduction et, pour les autres, la sexualité doit être cachée. De la même façon pour les mâles, les saillies doivent avoir lieu hors de la vue des mâles dominants (VIEIRA 2003).