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Grand volet de la prévention des troubles comportementaux liés à la période de développement, le respect éthologique est tellement évident qu’il peut paraître inutile d’en parler. Toutefois, les phénomènes de mode que subissent certaines races et le développement des animaleries conduisent à le préciser tout de même.

1) Respect éthologique des adultes

Le confort psychique de tous les chiens de l’élevage n’est pas à négliger. Un mal être ou de l’anxiété, même sur un unique chien de l’élevage a forcément des répercussions sur l’ensemble de la meute car est à l’origine de tensions au sein du groupe. Le stress chez le chien est à l’origine d’une pathologie bien réelle. Les chiens ont besoin d’un environnement riche et varié pour maintenir leur vigilance. Une absence de stimuli, tout comme une hyperstimulation des sens, peut générer de l’anxiété. Pour éviter cela, il faut veiller à la régularité des repas, des visites, des moments de détente et d’entretien.

2) Respect éthologique des femelles gestantes

Pendant la fin de la gestation, encore appelée période prénatale pour les chiots, l’environnement de la chienne gestante doit, avant tout, être stable, calme et non hostile afin d’éviter d’induire chez le chiot une émotivité trop importante (MARKWELL 1987; PAGEAT 1998; PAGEAT 1999; DIAZ 2004).

Il est couramment recommandé de caresser le ventre des mères à la fin de la gestation, notamment, pendant les deux dernières semaines afin de stimuler les fœtus in utero, peut être favoriser leur tolérance au contact et augmenter leur seuil de sensibilité tactile (DEHASSE 1990). Toutefois, le temps passé par l’éleveur ou par de la main d’œuvre qualifiée à caresser le ventre des mères, par rapport au bénéfice rapporté sur la tolérance des chiots au contact, n’a pas encore, au jour d’aujourd’hui, été prouvé.

Pour conclure sur cette période, nous devons insister sur le fait que l’éleveur a besoin d’une main d’œuvre qualifiée et disponible pour s’occuper des chiennes gestantes. Ces chiennes, dont l’état physiologique est particulier, ne doivent absolument pas, sous prétexte qu’elles ont besoin de calme, être isolées dans un recoin de l’élevage, sans aucun contact avec l’homme ou avec leurs congénères (DILIERE-LESSEUR 2001).

3) Respect éthologique de la mise bas

a) Pendant la mise bas

La maternité ou la pièce dévolue à la mise bas doit être un endroit calme et propre. Cela ne doit pas être un lieu de passage, les stimulations sonores de proximité doivent être les plus limitées possibles afin d’assurer le bien être de la parturiente (IEHL 1987; GRANDJEAN, PIERSON et al. 2003).

Figure 15 : Installation de la parturiente dans la maternité (Union des éleveurs de chiens et de chiots de France 2001)

Dans la figure 15, la chienne est placée dans un endroit isolé où elle peut mettre bas sans être dérangée par d’autres chiens. L’accès pour l’éleveur en cas de besoin est facile.

A moins que les visites prénatales chez le vétérinaire ne le préconisent, il n’est, en général, pas nécessaire d’intervenir sur la chienne au moment de la mise bas. Les premières contractions concernent l’utérus et ne sont souvent décelable extérieurement qu’à la nervosité de la chienne qui observe ses flancs et cherche un coin tranquille pour s’isoler et préparer une litière confortable quand elle ne dispose pas déjà d’un nid de mise bas. Les chiennes particulièrement attachées à leur éleveur ou les primipares recherchent parfois la sécurité d’une compagnie. Ensuite, quand le travail commence, le calme autour de la chienne est de règle. Un éleveur inquiet peut installer une caméra vidéo pour surveiller le déroulement de la mise bas dans la maternité (IEHL 1987). Toutefois, le mieux en ce domaine étant souvent l’ennemi du bien, l’éleveur se contentera simplement de maîtriser l’ambiance de la maternité, comme décrit un peu plus haut, de laisser faire la nature tout en se tenant prêt à intervenir à bon escient.

Lors de difficultés à la mise bas et de délais d’expulsion trop longs, il est toujours préférable de faire appel au vétérinaire pour que ce dernier mette en œuvre les mesures médicales ou chirurgicales qui s’imposent.

b) Après la mise bas

Immédiatement après la mise bas, la mère lèche ses petits pour les débarrasser des annexes fœtales et couper le cordon avec ses dents, on peut l’aider à faire respirer les chiots en dégageant leurs voies respiratoires à l’aide d’un mouche bébé ou d’une poire à lavement ou en secouant les chiots, tête en bas. Ensuite, une précaution importante consiste à diriger chaque chiot vers une mamelle lorsque la mère ne l’y pousse pas avec sa tête. En effet, il est très important que chaque petit puisse téter le premier lait ou colostrum qui contient les anticorps car ces derniers ne passent la barrière intestinale du chiot que pendant les vingt-quatre premières heures. Pour cette raison, il ne faut surtout pas enlever les chiots de leur mère au fur et à mesure des naissances, mais bien les laisser téter d’emblée. Les anticorps maternels procurent au chiot une immunité passive, par opposition à l’immunité active, obtenue après la vaccination.

Comme au moment de la mise bas, il est préférable de laisser la mère tranquille avec ses chiots dans un environnement calme dont l’ambiance est stable et propice au bien être. Il faut simplement veiller à ce que la chienne continue de s’alimenter et soit en bon état général.

Pour certaines chiennes moins tolérantes ou moins maternelles, l’éleveur doit s’assurer que leurs sorties à l’extérieur sont suffisantes, que la température du nid est, pour elles, tolérable. Si elles manifestent de anxiété, il ne faut pas les isoler de tout contact et il est possible de les mettre, quelques heures par jour, avec des congénères ou dans la famille de l’éleveur (DILIERE-LESSEUR 2001).