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que le sol des cimetières dût être infecté par les produits

chimiques ayant pris naissance dans les phénomènes de

laputréfaction. Mais en éliminant

d'une

part

les

gaz,

de

l'autre les composés solubles, auxquels leur état molécu¬

laire permet de se répandre dans d'autres milieux que le sol, il ne resterait que les produits ammoniacaux comme

ayant lapropriété de contaminer le terrain des cimetières.

Or, à cette occasion, se pose dès maintenantun intéres¬

sant problème: celui de savoir si le sol peut être saturé

par des matières organiques en décomposition dans son

sein.

Cette question fut posée, pour la première fois, par

Fourcroy, àpropos duCharnier des Innocents. Ce chimiste, ayant constaté que des terres fortement imprégnées de

« matières hydrogénées »(?) perdaient leur pouvoir de dé¬

composition putride et étaient cause de la transformation

des cadavres en gras\ prétendit que toutterrain affecté

à la décomposition des matières organisées, devenait à la

suite d'un usage prolongé, de plus en pluspauvre en subs¬

tances capables de se combiner avecles produits de putré¬

faction et pouvait arriver jusqu'à en manquer complète¬

ment. Ce fut cette doctrine qui reçut le nom de théorie de

la saturation du sol.

1Onappellegrasde cadavre ou adipocire une substance blanche qui se formeauxdépensdesmatières animalesdécomposéessousl'influencede l'hu¬

miditéet àl'abride l'air; ceserait, au pointdevue chimique, un mélange demargaratesd'ammonium, de potassium et de calcium.

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Mais, pourêtre d'explication facile etd'aspect séduisant,

elle n'était pas bien étajée, et ce furent les travaux de Schutzenberger, alors membre de la Commission d'assai¬

nissement des cimetières, qui portèrentunpremier et rude coup à son authenticité scientifique.

Voici en quoi consistèrent les expériences faites par

l'é-minent professeur au Collège de France.

En 1879, au cimetière d'Ivry, ilpréleva de la terre dans

une fosse commune qui avait déjà servi à deux rotations

de cadavres1 et les dernières inhumations avaient été effectuées en 1873.

Il prit deux échantillons de cette terre2, l'un immédia¬

tement au-dessus de la couche des cercueils, l'autre immé¬

diatementau-dessous, et il les compara à un échantillon-témoin, constitué par de la terre vierge recueillie à un

endroit n'ayant jamais servi aux inhumations.

Se proposant de doser la quantité de matière organique

contenues dans ces trois échantillons, il chercha, en em¬

ployant la méthode de combustion, ce qu'ils renfermaient

decarbone, d'hydrogène et d'azote3, etilarrivaauxrésul¬

tats suivants :

1 On désigne sous lenom de temps de circulation lapériodenécessaire

à la destruction complète des parties molles d'un cadavre; la durée de

cettedécomposition, à laquelle lalégislation des différents pays assigne un maximum de temps variable, constitue alors ce qu'on appelle un tourde

rotation.

2 Cetteterre,denatureargilo-sablonneuseetcontenant5,5 °/0decarbonate

decalcium,étaitd'uneperméabilitémoyenneàl'air et à l'eau;elleréunissait doncles qualitésessentiellesrequisespourun terrain de cimetière.

3 Cedernier étant considérésoit sous forme de composé organique,soit% l'état de nitrate.

1. Terre vierge.

N° 1. Matièreemployée

Acide carboniquetrouvé Eau

2,504 0,0757 0,082

33

2. Matièreemployée 2,606

Azote envolume ramenéà 0° et à

760millimètres de mercure .. 0,3 cc.

N° 3. Matièreemployée 2,566

Acide carboniquetrouvé 0,0807

Eau 0,0924

M0 2. Terre de la fosse commune prise au-dessus de la

couche des cercueils.

1. Matièreemployée. 2,1383

Acide carboniquetrouvé 0,131

Eau 0,0931

N° 2. Matièreemployée 2,9694

Acide carbonique trouvé 0,1204

Eau 0,0988

N° 3. Matièreemployée 2,6685

Azote envolume ramené à 0° et à

760millimètres de mercure:.,. 3,1 cc.

N° 3. Terre de la fosse commune prise au-dessous de la

couche des cercueils.

N° 1. Matièreemployée 2,2378

Acide carbonique trouvé 0,102

Eau 0,0759

N° 2. Matièreemployée 2,7923

Acide carboniquetrouvé 0,0976

Eau 0,0817

N° 3. Matièreemployée 2,419

Azote envolume ramené à 0° età

760 millimètres de mercure :.. . 3,2cc.

Ces nombres ramenés à 100 de matière donnent:

Pourle1 s grammes

Carbone pour 100 grammes de terre. 0,82. 0,85,

Hydrogène 0,32. 0.3ft

Azote 0,01, s,

34

Pour le IV0 2:

Carbone pour 100 grammes de terre. 1,67. 1,10 Hydrogène

Azote

0,47. 0,37 0,14. »

Pour le 3s

Carbone pour 100 grammes de terre. 1,24. 0,95 Hydrogène

Azote

0,33. 0,32 0,16. »

Le peu de différence constaté entre les quantités de

matières organiques contenues dans la terre vierge et celles renfermées dans la terre des fosses communes mon¬

tre donc d'une façon péremptoire que la combustion de

ces matières était complète en six ans et que le terrain de

cet endroit n'était nullement saturé par ces matières.

Plus tard, au cimetière du quartier Léopold, où vingt

et un mille six cent quarante-cinq cadavres avaient été inhumés, en l'espace de neuf ans, la Municipalité de

Bruxelles fit faire des expériences analogues auxprécé¬

dentes pour s'assurer si le sol de ce cimetière n'était pas complètement imprégné de matières organiques.

Les chimistes chargés de l'opération trouvèrent que de

la terre prise dans la partie argileuse de cette nécropole,

ne renfermait pas plus de 1 gr. 50 de matières organiques

par mètre cube, et qu'un échantillon prélevé dans un en¬

droit sablonneux n'en renfermait seulement que0,05 à0,20 centigrammes par mètre cube. Là encore, il était évi¬

dent que les matières organiques azotées avaient disparu

du sol.

Du reste, s'il faut en croire l'opinion du docteur A.

Ca-meron, citée dans un mémorandum publié par le Local

Government Board\ la quantité de matière organique

inhumée dans un cimetière bien entretenu serait moindre

' On theSanitaryrequirementsofcemeteries,by H. Franklin Parsons.

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que celle enlevée tons

les

ans

à la surface

sous

forme de

débris de végétation ; elle seraitbeaucoup plusfaible à la quantité

d'engrais confiée à

un

sol bien cultivé.

Sans aller jusqu'à adopter cette opinion, il ressort des expériences sérieusesrapportées plus haut quetoutdanger

de saturation doit être écarté, pour peu que le terrain

se prête moyennement à une décomposition de vitesse

normale.

Mais comment expliquer alors ce fait de la rapide dé¬

composition par le sol des matières organisées qui s'y

étaient primitivement fixées ?

Il est dû à un phénomène découvert et bien étudié en

ces derniers temps par deux membres de l'Institut agro¬

nomique de Paris, Schloesing et Muntz : à la faveur des

pores du sol, les composés ammoniacaux, résultant de la

transformation microbienne des substances albuminoïdes,

subissent le contact de l'air sur une surface relativement considérable ; elles sont alors oxydées lentement, mais

avec une énergie telle que l'azote, gaz réputé incombus¬

tible, est brûlé et transformé en acide azotique sous forme

de nitrate.

Cettenitrification est due à deux organismes inférieurs,

existant dans toutes les terres et fixant l'oxygène de l'air

surles composés ammoniacaux. Winogradsky a bien étu¬

dié leur action: l'un, estun microbe àlongs cils appelé ni-trosococcus, n'agissant qu'au début, pour oxyder l'ammo¬

niaque et le transformer en acide nitreux et produire des

nitrites s'unissant aux matières alcalines du sol ; l'autre, bactérie en bâtonnet, dénommée nitrosobacter, n'a au¬

cune action sur l'ammoniaque et transforme simplement

les nitrites en nitrates.

Orla présence de ces nitrates dans le sol des cimetières

nest nullement dangereuse ; bien au contraire, ces corps ont une action très heureuse, en ce sens qu'étant doués

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de propriétés fertilisantes à l'égard des végétaux, ils constituent pour ceux-ci un aliment des pins précieux1.

* *

Cette première critique concernant le sol affecté aux inhumations ne reposait donc sur aucunfondement scienti¬

fique; aussi netarda-t-ellepas à tomber d'elle-même. Mais

les partisans de l'insalubritédes cimetières en formulèrent

une autre qui, appuyée sur des découvertes relativement récentes, semblait appelée àplus de succès.

Pasteuret sonécole en France, Kochet ses disciples en

Allemagne venaient en effet de découvrir que la plupart

des maladies à mortalité élevée septicémie, choléra, tu¬

berculose, fièvre typhoïde, pneumonie, paludisme, etc., étaient dues à la pullulation dans l'organisme affaibli

d'êtres infiniment petits, pouvant continuer d'exister après

lamort del'individu.

Suivant cette conception, les cimetières devenaient ainsi

un réceptacle, un milieu de culture de germes pathogènes,

et pouvaient être une cause de contagion très redoutable.

On allégua en effet qu'à l'occasion de travaux exigeant

unmouvementde terre quelconque, exhumations oureprise

de terrain pour de nouvelles inhumations, ces germes in¬

fectieux pourraient se répandre dans les eaux ou dans l'atmosphère et, sinon provoquer une épidémie, du moins

amener des cas isolés de maladie dans les populations

avoisinantes.

Aussi des recherches furent-elles entreprises pour véri¬

fier cette hypothèse. Entr'autres, nous rappellerons les expériences instituées par un médecin allemand,

Lœse-1 Les végétaux ne pouvantpas s'assimiler l'azote albuminoïde, celui-ci

passe à l'état d'azote ammoniacal, puis d'azotenitrique, seul absorbé parles plantes; cesdernièreseffectuentlasynthèse des composés quaternairesqui

servent àl'alimentationde l'homme: c'estcecycledephénomènes qui porte

Jenomderotation de la matière.

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ner1, qui durèrent seize

mois2

et prouvèrent

l'exagération

des alarmes qu'on pouvait avoir.

Ce microbiologiste, après avoir pris des porcs auxquels

ilinjecta des cultures pures de différents bacilles, fît pro¬

céder à l'enfouissement de ces animaux, et étudia alorsla

duréedel'existence et les conditions de la diffusion de ces

germes pathogènes dans plusieurs sols3. Il obtintles résul¬

tats suivants :

Le vibrion du choléra nefut trouvé viable que jusqu'au

28ejour après l'enfouissement des porcs.

Le'pneumo-bacille de Friedlander fut impossible àtrou¬

ver au bout du 33e jour.

Le bacille de Kocli ou de la tuberculose n'était plus guère démontrable le 95e jour, alors qu'il était encore très évident au 60e; au 123e, il était absolument impossi¬

ble de le déceler.

Des microbes présentant les propriétés du bacille de

lafièvre typhoïde, c'est-à-dire d'Eberth, ne furent, mal¬

gré maintes recherches, trouvés qu'une seule fois, le 96e jour.

Le bacille de Nicolaïer ou du tétanos, dont une des principales caractéristiques est d'exister dans toutes les terres, et qui était très virulent le 234° jour, fut impossi¬

ble à trouverle 301° jour.

Seul, le microbe du charbon, dont les spores avaient déjà étéreconnues encore dangereusespar Pasteuraubout

detrente années, conserva sapleine virulence pendanttoute

la durée des expériences.

Allantplus loin dans la méthode expérimentale, Grau-cher, dans ces dernières années, prit de la matière

tuber-1Uberdûs VerhaltenvonpathogenenBakterien in beerdigten kadavereni

2 1893- 1895.

Cesexpériencesfurenteffectuées dans plusieurs sortesde terrains: dans des solsperméables (grès,gravier,galets),peuperméables(argiles), maréca¬

geuxetsablonneux,

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culeuse prélevée dans le poumon d'un phtisique, inhumé depuis deux ans, et l'inocula à un cobaye: contre son at¬

tente, il constata que cette inoculation demeura stérile.

Restait alors à éluciderun point curieux, celui de savoir

siles bacilles, une fois déposés àun endroitdu sol, étaient capables de modifier pareux-mêmes leur situation,

c'est-à-diresi une sorted'exégèse microbienne était possible, fait qui eût évidemment donné plus de valeur à la théorie de

l'infection microbienne du sol des cimetières.

De nombreuses expériences entreprises dans le but de

la vérifier permirent de retrouver, à deux cas près, les

bactéries àl'endroit même elles avaient étédéposées. Si

unelégère progression dans un sensfut quelquefoisconsta¬

tée, elle n'étaitpasdue à une émigration des bacilles, mais

à leurpropre multiplication ; dureste, une couchede terre

d'épaisseur moyenne suffisait à limitercette tentative d'en¬

vahissement.

A l'appui de la thèse de l'innocuité microbienne des ci¬

metières, nous pouvons du reste étudier les documents fournis par Yépidèmiologie.

Or, dans l'histoiredessciences médicales, il n'existepas, à notre connaissance, un fait d'une netteté scientifique et

d'une observationprécise, établissant qu'une épidémie soit

sortie d'un cimetière.

Bien plus, l'une despreuves, les plus intéressantes qu'il

nous soit possible d'invoquer à ce sujet, est la grande enquête faite sur les 559 cimetières du département du

Nord en 1869, et dont le docteur Pilât fut le rapporteur.

Sans nous attarder à discuter ici l'opinion personnelle

de ce médecin, qui était partisan de la nocuité des cime¬

tières, eten ne tenant compte que de l'éloquence des

chif¬

fres, nous constatons que, à cette époque, la moyenne an¬

nuelle de la mortalité s'élevait à 2.6d°/0 dans les

com-— 39

munes les cimetières étaient situés ail-dehors, tandis qu'elle tombait à

2.43 %

Pour

les

communes

dans les¬

quelles ils étaient placés au centre.

En outre, durant la guerre de 1870-71, beaucoup de

soldats français et allemands décédèrent dans notre pays à la suite d'une épidémie de variole et de fièvre typhoïde; or, les statistiques nous montrent què c'est pendant les

années 1872-73-74 que ces deux maladies contagieuses

causèrent en France le moins de mortalité, c'est-à-dire,

à une époque où leurs germes auraient dû, après s'être multipliés dans le sol des cimetières, envahir l'atmosphère

et les eaux environnantes, et propagerainsi l'infection.

Quant au charbon, dont les spores peuventrésister très longtemps dans le sol et qui est susceptible d'inspirer quelques craintes, il n'existe pas, dans la littérature mé¬

dicale, un seulexemple de pustule maligne, contractée en dehors de la manipulation des chairs charbonneuses ; son

danger, nulpour l'espèce humaine, n'existerait réellement

que pour les animaux herbivores, comme le prouvent in¬

dubitablement les nombreux faits de nosologie vétérinaire,

relatifs àl'existence des « champs maudits » .

De ces expériences et de ces constatations, nous pou¬

vonsdéduirequela viabilité microbienne est courtepourla majorité des germes pathogènes, soit qu'ils existent dans

le sol à l'état mycélien, comme le bacille typhique, soit

que, pour mieuxrésister à diverses influences, ils yvivent

sous forme de spores, comme le bacille de la septicémie.

Donc, le sol des cimetières, tant au point de vuede sa saturation possible qu'à celui de la présence prolongée de

germes infectieux, ne peut être incriminé d'aucun fait d'insalubrité bien déterminé.

CHAPITRE IV

La Putréfaction et la Nappe souterraine

A nos yeux, la plus violente peut-être des critiques,

concernant la pratique des inhumations, fut celle ayant

trait à la possibilité de la pollution de la nappe souter¬

raine1 par les eaux d'infiltration provenant du terrain des cimetières.

Cette allégation, émise depuis fort longtemps déjà, prit

une forme nouvelle, quand Pettenkofer et l'école de Mu¬

nich eurent édifié, en 1854, leur Grundwasser théorie.

Celle-ci, quoique revêtue par le professeur bavarois

d'une formule trop absolue2, comportait évidemment une bonne part de vérité. D'un côté, il est très probable que,

quand le niveau de cette nappe se relève, les eaux peuvent entraîner dans les puits voisins certainesbactéries etquel¬

ques résidus organiques, imparfaitement oxydés et accu¬

mulés dans les fissures du sous-sol ; de l'autre, il est certain que l'eau venant à baisser abandonne au contact de l'air des surfaces humides capables de se mettre alors àfermenter.

Aussi appliquant ces données générales au cas particu¬

lier des cimetières, des hygiénistes ont-ils prétendu avec

1On appelle ainsiune couche aqueuse existant dans le sous-sol poreux, d'uneépaisseuret d'uneprofondeur variablessuivant la constitutiongéologi¬

que et ladisposition stratigraphiquede la région.

2Cettethéorie, quedes découvertes récentes ont profondément modifiée, tendàétablirquelamarche des épidémiesde fièvre typhoïde et de choléra coïncidentavecles variationsdu niveau de la nappe d'eau souterraine; ces deux maladiescontagieusesatteindraient leur maximum d'intensitépendant letempsle niveau serait leplus bas et iraient en décroissant quand ce

dernierremonterait.

4

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une apparence de vérité que les

produits de la

putréfaction

sont entraînés, eux aussi, par les oscillations de la nappe souterraine.

Pour réfuter leur argument, nous nous placerons sur

le terrain le plus défavorable, en admettant avec eux

qu'une partie des substances résultant de la décomposi¬

tion des cadavres sont dissoutes par la couche aqueuse du

sous-sol. Mais nous proposerons d'examiner alors le rôle

nocif que chacune d'elles pourrait avoir éventuellement

dans ce milieu.

Dans cette discussion, assez longue et parfois délicate,

nous examinerons, en premier lieu, l'action sur l'orga¬

nisme humain des composés de chimie minérale suscepti¬

bles de se trouver dissous dans les eaux des cimetières.

Différents auteurs, Belgrand notamment, incriminèrent

celles-ci de contenir en notable quantité des azotates de potassium etde calcium. Or, même en admettant la

réalité

du fait qui nous semble douteux, nous ferons remarquer

que ces sels azotés, pris à la dose de 1 à 2 grammes par litre, ne constituent pas un véritable poison, puisqu'en thérapeutique, le salpêtre est administré comme

diuré¬

tique, à une dose allant de 1 à 8 grammes par litre.

On aaussi reproché à ces eaux uneforte

minéralisation

en chlorures eten carbonates. Maistoutes ces substances,

ingérées à la proportion où elles s'y trouvent, ne peuvent

avoir d'action réellement dangereuse.

Bien mieux, il est aujourd'hui prouvé que des eaux séléniteuses, c'est-à-dire renfermant beaucoup de sulfate

de chaux, perdent leur crudité en traversant le sol des

cimetières et peuvent en conséquence cuire les légumes

et

dissoudre le savon1.

1C'est cequele Conseil de salubritéde Paris constata, ily aquelque vingt

ans,dans lecimetière de l'Ouest, aumilieu duquelon avait creuséun puits.

L'eau qu'il donna, quoique s'échappant d'un sol calcaire, était limpide et

convenaitparfaitementauxusagesdomestiques.

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Puis, avecplus de vraisemblance, des hygiénistes invo¬