A Yanalyse chimique, elles
accusèrent
:5 millilitres d'acide carbonique,
309 dix milligrammes de carbonate
de cbaux,
125 » » de sulfatede magnésie.
A Yexamen microscopique, on n'y
découvrit
quequel¬
ques zooglées, et des algues au bout
de quelques jours.
Du reste, ces eaux étaient éminemment propres
à la
cuisson des légumes et à la
dissolution du
savon,et ja¬
mais aucun inconvénient n'en résulta pour les personnes qui en firent usage.
A propos de recherches effectuées sur les nouveaux
ci¬
metières deBuda-Pesth, Roszahegyiconstataalors que
les
eauxprovenant de ces nécropoles, comparées à
celles des
environs immédiats, présentaient moins
d'impuretés d'or¬
dre chimique ou microbiologique.
Enfin, en ces dernières années, Dunbar, de Hambourg,
ayant eu la curiosité d'examiner l'eau des drains pro¬
venant d'un cimetière où avaient été inhumés six mille
cholériques, ne put y constater l'existence d'aucun
bacille
virgule.Nous aurions facilement pu augmenter le
nombre de
ce§— 52 —
documents ; mais ceux que nous venons de publier sont
pleins de renseignements instructifs et constituent déjàun sérieux appui pour la thèse que nous soutenons.
Toutefois il est évidentque cesrecherches, dont les plus
récentes datent déjà de plusieurs années, n'ont pas été conduites en tenant compte des données actuelles de la science. Descritiques,àl'espritcoutumier derigueurscien¬
tifique, pourraient arguer queles résultats de ces travaux
sont un peu grossierset nullement détaillés h
De plus, les microbiologistes d'aujourd'hui, délaissant
le côtépurement chimique de la question, qui ne présente
du reste qu'un intérêt secondaire, seraient en droit de réclamer une étude plus approfondie surla présence et sur l'action des germes pathogènes dans ces eaux, étude qui
n'a souvent été qu'effleurée dans les travaux précédents.
Nous avons alors voulu, pour notre part, donner une
analyse répondant à tous ces desirata : celle que nous
publions sur les eaux provenant de la nappe souterraine
en rapport avec le sous-sol du cimetière de Cherbourg
renferme des données intéressant les côtés chimique et bactériologique de la question.
Voici les résultats de cette analyse que nous donnons
comme originale et qui fut effectuée cette année sur un
échantillon d'eau prélevé à la captation de la source de la Polie, située près du cimetière de Cherbourg2:
1 Dans ces analyses,par exemple,aucunedistinction n'ajamais étéétablie entrel'azote ditalbuminoïdeou ammoniaque libérable des matières azotées, et l'azoteoul'ammoniaquedes sels ammoniacaux.
2Ceseaux proviennent d'un sous-solschisteuxqui a étérapporté parles géologuesau terraincambrien. Elles jaillissent à la surface, à l'extrémité d'une sorte de thalweg minuscule, situé entre deux petites collines. Sur le versant de l'une, se trouvent les parties supérieure et moyenne du cime¬
tière de Cherbourg, qui reposent sur des schistesassez bien conservés et à inclinaison sensiblement verticale. Les eaux d'infiltration provenant de ces terrains ont doncunetendance naturelleàs'écoulerverslethalweg, à travers
les schistes, et à se déverser dans la nappe d'eau souterraine quidonne
naissanceaux sourcesde laPolie,etqui enligne droite,nedoit être distante quede 150à 200 mètresauplusdu cimetière.
— 53
-4L — ANALYSE CHIMIQUE
A. - RECHERCHES GÉNÉRALES
évaluation ( .„ „ , ( Solutionacide... 1,250
en
\
' 1nox)&cne.|
Solution alcaline. 1,750matières y2°. —En acide oxalique( Solution acide...
9,850
organiques.
(
(C2 O7' H2+ 2 H2 0). ( Solutionalcaline. 13,790( 1°enpoids 9 625
Oxygénédissous
^
2„ en volume 6-,729Ammoniaque et sels ammoniacaux 0
Azotealbuminoïde 0
Nitrites 0
Nitrates enAzO3 H 6,8
Acidephosphorique 0
Acidesulfurique en SO3 • 12,3
Chlorure de sodium enNa Cl 66,0
Chlore correspondanten HC1 40,0
B. — ANALYSE MINÉRALE.
Tous les résultatssontexprimés enmilligrammes etenlitres d'eau.
Résidu à 110degrés 292,0
Résiduaprès incinération 274,0
Perteaurouge 18,0
Siliceen Si O2 10,0
ChauxenCa O 89,6
Magnésieen Mg O t 19,4
Acidesulfurique en SO3 12,3
Chlorurede sodium enNa Cl 66,0
C. — COMPOSITION PROBABLE.
Siliceen Si O2 10,0
Sulfatede chauxen SO7' Ca 20,9
Carbonate de chauxenCO3 Ca 144,6
Carbonatedemagnésie en OO3 Mg y40,7
Chlorurede sodium en Na Cl 66,0
Nitratede chaux en(AzO3)2 Ca 0
D. — HYDROTIMÉTRIE.
Degré hydrotimétriquetotal 20°0
— permanent 6°5
— 54 —
r. — EXAMEN BACTÉRIOLOGIQUE.
Numération.— 159 germes aérobies par centimètre cube.
Numération effectuée 20 jours après ensemencement.
Spécification. —Pénicilliumglaucum,
Levurebrune,
Micrococcusaquatilis,
— ruber,
Bacillus aureus,
— fluorescens non liquefaciens.
★
* *
Si nous discutons les résultats de cette analyse, nous voyons qu'au point de vue chimique cette eau ne renferme qu'une quantité peu élevée de matières organiques: elle
n'est donc pas souillée par elles1. Nous constatons en
outre que l'oxygèney est en quantité suffisante, quoiqu'un
peu faible, et que la minéralisation n'est pas exagérée.
Nousremarquons aussi que, dans cette eau, les phénomè¬
nes de nitrification ont évolué en suivant leurs phases
normales : toutl'azoteaété brûlé ; tousles nitrites ont été transformés, etilne reste plus qu'une proportion normale
de nitrates, termes ultimes des transformations subies par la matière albuminoïde.
Leseul reproche pouvant être adressé à cette eau, c'est
d'être un peu pauvre en oxygène; mais uneaération pos¬
sible, sinon fatale, lui en feraregagner.
Au point de vuebactériologique, chaque centimètre
cube
d'eaune contient que peu de germes, etde plus leurs espè¬
ces, peu variées, sont inoffensives.
Cette eau, quoiqu'étant en communication certaine avec
les produits d'infiltration ducimetière, est donc très pota¬
ble; en tout cas, elle ne pourra pas être considérée
1Onadmet,pourqu'une eausoitdéclarée exempte de matièresorganiques,
quecelles-ci, évaluées enoxygène dissous, nedoivent pasêtressupérieures
à 2milligrammes parlitre enmilieu alcalin, et à 3 milligrammes enmilieu
acide,
— 55 —