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résultats nous prouvent que la décomposition des cadavres

se fait si lentement, qu'une fosse d'aisance ou

même

un

canal mal construit fournissent dans l'espace d'une année plus dematière organique à

Leau du sous-sol

que

le cime¬

tière le plus saturé.

» Toutes les eaux des cimetières étaient passablement chargées en nitrates, chlorures, sulfates, etc.,

qui sont les

produits du dernier degré d'oxydation des

matières ani¬

males et qui n'ont plus aucune influence

pernicieuse.

»

De même la Commission anglaise des Eaux (Rivers pollution Commission) avait reconnu commetrès peu

char¬

gée de matières organiques et pouvant sans aucun danger

se jeter dans les rivièresl'eau de drainage d'un cimetière rempli et fermé depuis peu de temps.

Nous citeronsensuite, commeayantun caractère d'inté¬

rêt local, une grande partie d'un Rapport sur les eaux

provenant du cimetière de la Chartreuse, à Bordeaux3.

1Nous les étudieronsdans la DeuxièmePartie de notre travail.

2Jahresberichte,III.

3En1864, le mairede Bordeauxayant pris un arrêté interdisant le lavage

dulingedans leruisseau de laDevèze, en aval du boulevard extérieur, sous prétextequeleseauxétaient infectéesparles infiltrations provenant ducime¬

tière de la Chartreuse, situésurla rive gauche de ce ruisseau, le Conseil

1°. ANALYSE CHIMIQUE DE L'EAU PROVENANT DU DRAINAGE DES CAVEAUX.

«L'eau... a été fournie par le collecteur asséchant les ca¬

veaux. Depuis longtemps, les eaux de la Devèze pénétraient chaque année, par infiltration, dans un grand nombre de ca¬

veaux, bordant le côtéouest du cimetière ; elles y séjournaient pendant la saison pluvieuse, et ce n'était que vers le moisde mai que les corps, renfermés dans les caveaux, étaient à sec...

Le filetqui s'écoulait du collecteur, au moment nous avons

prisnotre échantillon, fournissaitenviron un litre par minute...

» Caractères physiques. L'eau, soumise à l'examen était

transparente, de couleurjaune, légèrement verdâtre ; elleavait

une odeur terreuse rappelant celle de l'argilehumide ; sa sa¬

veur étaitfade, nauséeuse,mais riennerappelait l'odeurde la matière animale enputréfaction.

» La chaleur n'avait aucune action

apparente sur la trans¬

parence; mais l'ébullition amenait un précipité abondant de sels de chaux ; aucune odeurautre que celle déjà indiquée, ne

se montrait en la chauffant. Le tanin en solution, versé dans cette eau sortantdes drains, étaitsans action immédiate, mais, après 30 ou 40 minutes de contact, l'eau secoloraiten brun et

atteignait peu à peu la couleur noire. La teinture de tournesol était sensiblement rougie par cette eau. Les solutions miné¬

rales les plus sensibles pour signalerla présence du soufre, du phosphore, etc., n'ont donné quedes résultats négatifs. » 2°. ANALYSEDEL'EAU PROVENANTDUDRAINAGE

DU CHAMP COMMUN.

« Cette eau a été puisée à un collecteur, éloigné de plus de cinquante mètres d'une des divisions du champ commun.

»...Elleavait lamême couleur, lamême odeur, etàpeu près

la mêmesaveurque celle provenant du drainage des caveaux.

Abondonnée à l'air libre pendant plusieurs jours, soit dans un flacon à lalarge ouverture, soit dans une capsule,nous n'avons remarqué rien de particulier ; elle s'est conduite comme la précédente.

d'Hygiène de laGironde,saisi par lePréfet dece département,nomma une Commissionpourétudier la question, et notammentpourprocéder àl'analyse deseauxdedrainageprovenant des canauxet de différentesparties du champ

commun.

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» Evaporée à l'étuve, ellea laisséun résidu plus volumineux

et plus lourdque le 1. Il pesait sec, pour un kilogr. d'eau

évaporée,4 gr. 064. La matière organique végétale était plus

abondante dans le 1; mais le carbonate et le phosphate de

chaux y étaient en moindre quantité; l'alumine, la silice et

l'oxyde de fer étaient en plus forte proportion. Dans cette eau,

comme dans lapremière, nous n'avons reconnu aucunproduit

animalisê,aucunetracedesels ammoniacaux, nid'azotates, rien

enfin rappelant uneorigine animale. Le phosphate de chaux et

le carbonatecalcaire constituant la charpente humaine ont été

lesseuls produits que nous ayons trouvés en forte proportion

dans les eaux du drainage du cimetière.

» Dulinge lavé etmisà macérer dans cette eau,comme dans

l'analyse 1, a présenté les mêmes résultatssecs etmême hu¬

mides ; ce linge n'a dégagé aucuneodeur qui pût rappeler l'ori¬

gine del'eau danslaquelleonl'avaitfait tremper; unmoisaprès

cette opération il n'avait contractéaucunemauvaise odeur.

» Deces diverses opérations, notre Commission a cru devoir

conclurequ'au point de vue chimique, les eaux provenant du drainage ducimetière, paraissaientassez pures etexemptesde

matières animales pour queleur introductiondansl'eau duruis¬

seaudela Devèzenepuisse compromettrelasalubrité publique,

ouêtre nuisibleaux diverses industries qui s'exercent sur ce ruisseau. »

D'autre part en 1876, M. Brun, directeur du Jar¬

dinbotanique de Genève, président de laSociété de Phar¬

macie, s'exprime ainsi dans un rapport inséré dans le

Mémorial des séances du Conseil Municipal de cette

ville:

« Alasuite des craintes exprimées au Grand Conseil sur la

salubritédes eauxde nos cimetières, je suisallé prendre de ces

eaux pour lesanalyser...

» 1° L'eau prise à la pompe la plus centrale, dans l'intérieur

ducimetièredePlainpalais, étaitlimpide, sans odeur, etbonne

aboire. J'ai appris quel'été, les personnes qui vontpour arro¬

ser lesfleurs surlestombes, boivent souvent de cette eau. Le puits qui alimente cette pompe est tout entouré de tombes an¬

ciennes et nouvelles; il est assez profond pour réunir les eaux dalentour et pour que satempérature ne varie pas. Du reste,

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latempératuremoyenne dusous-sol déjààunmètreetdemi ou deux mètresest à peuprès la mêmeen été eten hiver. L'ana¬

lyseet l'examenmicroscopique de cette eau n'ont dénoté au¬

cune substancenuisible, ni aucune trace de spores végétales,

nide ferments. Cette eaua donnéà l'évaporation 38 centigr.de dépôtsalin, formé surtout de sulfate de chaux et de 12 centigr.

de matière organique, soitentout30 centigr. parlitre.Ces poids

n'ont rien d'anormal et bien des eaux potables sont chargées

des mêmes sels et de matière organique en plus grande abon¬

dance.

» 2°. L'eau d'une autre pompe qui touche le mur du cime¬

tièrevers la salle d'attente, était également limpide et bonne à boire. Mêmes résultats à l'analyse chimique qualitative. Le jardinier, les employés du cimetière et les gens du voisinage

ont bu sans inconvénient cette eau pendant bien des années.

» 3°. Au cimetière de Châtelaine, j'ai pris l'eau de la

pompequi estdans l'intérieur;cette eau provient d'un drainage qui passe sous les fosses, sur une longueur d'environ 240 pas.

Elle était limpide, sans odeur et bonne à boire. Les fossoyeurs

m'ont dit que,toute l'année, ils buvaient de cetteeauetla trou¬

vaient constamment bonne. L'investigation chimique et mi¬

croscopique à laquelle je l'ai soumise, n'a pas présenté la

moindre tracede substance nuisible à la santé et notamment pas de trace de ferments organiques, bien que l'eau du cime¬

tière semble être stagnante à decertains endroits. C'est l'ar¬

gile du terrain qui agit sans doute comme un agent purifica¬

teur.

» 4°.En contre-bas du cimetière, il y a unepompe à trente

pasde la maison d'entrée. Siles eauxsouterraines de ce cime¬

tière s'écoulent suivant la pente générale du cimetière, elles

doivent arriver vers cet endroit. Or, l'eau de cette pompe est limpide, fraîche et bonne à boire ; si bien que, l'été, la con¬

cierge du cimetière doit cadenassercette pompe pour que les

gens du voisinage ne viennent pas lui prendre, toute l'année,

cetteeau ! Cette concierge qui habite là,m'a dit: « Voilà 26

ans queje suis concierge tant iciqu'au grand cimetière catho¬

lique dePlainpalais; pendantles26ans je n'ai pas bud'autres

eauxquecelles deces cimetières,je n'ai jamaisobservéqu'elles

soientmauvaises ounuisibles etje me porte bien. »

L'analyse des eaux provenant du cimetière

de

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