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Avant 3 ans : l'enfant ne cherchait pas le contact avec les autres de son âge, il jouait à côté d’eux : c’était le jeu parallèle (de 18 mois à 3 ans). Ce n’est qu’à partir de 3 ans que l’enfant commence à établir des relations avec les autres notamment par le biais du jeu et du langage.

L'enfant joue avec d’autres mais ne partage pas et ne dialogue pas verbalement. Lorsqu'il parle avec les autres, il ne s'attend pas à avoir de réponse et les donne lui-même (monologue collectif sans échange d’idées). Ce peut être le signe d'un fonctionnement égocentrique (Piaget24 parlait d’égocentrisme intellectuel). On peut aussi l’interpréter comme les prémices d'un langage intériorisé préparant une activité sociale ultérieure (Vygotsky25).

23 Lire notre polycopié : « Des petits mammifères pour quoi faire ? » dont cette partie est extraite.

24 Jean Piaget, psychologue et épistémologue suisse, 1896 – 1980.

25 Lev Semenovitch Vygotski, psychologue soviétique, 1896 – 1934.

L'imitation immédiate (en présence du modèle) est le mode de communication prépondérant entre pairs durant la 3ème année (Nadel et Baudonnière 1980). C’est une forme de dialogue moteur d’ailleurs non perturbé par la présence de l’adulte. Ce mode de communication déclinera ensuite lorsque la communication verbale se développera.

Ce mode relationnel de l’imitation immédiate n'est évidemment pas le seul à caractériser cet âge : il existe aussi des conflits. L'enfant s'oppose fermement et systématiquement aux autres : c'est la crise d'opposition. Le " moi " et le

" mien " s'opposent alors au " toi " et au " tien ".

Les conflits constituent un mode de socialisation.

A noter que l’enfant de 3 ans ne sait pas attendre son tour.

Difficultés d’ordre moteur, puisqu’il faut marcher à la vitesse des autres, dans le même sens, en suivant le même trajet et en équilibrant son rôle actif (entraîner le suivant) et son rôle passif (se laisser entraîner par le précédent) ».

Extrait de "l’Ecole avant 6 ans"… un travail d’équipe/.

Edition Bordas.

4 ans :

C’est le début du jeu collectif : il commence à accepter de partager les choses et d'attendre son tour. Il cherche un copain pour jouer même s'il le rejette fréquemment. Il essaie ensuite rapidement de récupérer cette amitié. Il apprend peu à peu à négocier. Il joue également avec des amis imaginaires.

Il se sent grand et aime aider les plus petits.

La présence ou l'absence de certains organes (oreilles, bouche, yeux) dénotera :

* ou bien un oubli par manque d'intérêt pour le dessin ce jour-là,

* ou bien une conscience encore imparfaite de l'existence ou du rôle de cette fonction,

* ou même parfois une véritable censure en rapport avec des souffrances, des interdits ou des croyances. Comment trahir un secret si on n'a pas de bouche ? Comment être complice de ce qu'on n'a pu entendre faute d'oreille ? De

même l'hypertrophie d'un de ces organes montrerait-elle un sur-investissement ou une préoccupation du moment : une rage de dents

ou une otite mettront en avant, sur le dessin, les organes douloureux. L'annonce d'un

besoin de port des lunettes renforcera la présence des yeux.

« Comme dans le cas d'absence de la représentation d'un organe, il faut se montrer très prudent quant à toute

interprétation de son hypertrophie ». Le spécialiste entreprendra « un entretien avec

l'enfant, qui souvent éclairera le questionnement de l'observateur ».

Alain NAVARRO Rééducateur en Réseau d'Aides Spécialisées aux Elèves en difficultés

Jean-Pierre Geslin. 129

En classe de moyenne section peuvent commencer à se mettre en place des projets collectifs avec définition de celui-ci, distribution des tâches à accomplir, réalisation, regroupements permettant de repérer l’état d’avancement et les modifications à apporter et bilan final.

Il est possible ainsi de produire un grand tableau de peintures collectives qui prenne en compte les tracés des autres. En petite section, dans les mêmes conditions, il s’agissait de peintures parallèles : Jean faisait une maison, Jacques peut-être aussi mais aucun ne les reliait par un chemin. Cela se produira au début de la moyenne section puis peu à peu pourra naître un projet.

Dans le coin peinture des moyens, l’enseignante peut disposer des tabliers se boutonnant dans le dos… afin de mettre en place une aide mutuelle des enfants…

Le bonhomme têtard s’enrichit : une bouche, un nez, un nombril… Nous avons déjà signalé que l’enfant de moyenne section connaît maintenant les couleurs : il peut donc les préparer pour lui-même et ses camarades.

Notre petit sait s'orienter dans la rue.

5 ans :

A 5 ans l'enfant quitte le groupe de 3 pour un groupe plus important et il participe à des jeux avec beaucoup d'enfants. Il aime les jeux de gendarmes et de voleurs, cède sa place et attend son tour sans se fâcher. Les 1ers leaders apparaissent.

Votre groupe classe sera enthousiasmé si vous lui proposez d’inviter la classe voisine des moyens…

Comment procéder pour les inviter ? Combien sont-ils dans cette classe ? Que va t-on leur offrir ? Comment va t-on s’installer à deux classes dans une seule ?...

Cela nécessitera peut-être une sortie au marché pour acheter des fruits…

A 5 ans, l’enfant démontre une préférence pour les amis du même sexe.

Dessins : vers 5 ans (parfois avant) un second rond apparaît sous la tête, il représente le tronc. Sa taille peut être très variable. Les mains possèdent des doigts (mains-soleil) mais le nombre de ces doigts varie. Ces

« mains-soleil » peuvent parfois survenir dès 4 ans (voir page précédente). « Les membres s'épaississent et se rattachent au tronc. Les proportions s'affinent. Les

accessoires du vêtement prennent une importance croissante et l'on passe du " bonhomme " au "

personnage ". Les sexes sont affirmés par l’habillage l'ornementation et le contexte. La présence de la robe ou du pantalon est le détail le plus signifiant pour déterminer son sexe. La présence de bijoux, d’un sac, d’une coiffure ou d’un chapeau… peut aussi être utilisée.

… « Souvent, également, le chapeau montre le besoin de se protéger contre ce qui pourrait lui tomber sur la tête sans que le sujet y soit pour quelque chose. L'enfant

traduirait par ce couvre-chef une inquiétude par rapport à un ressenti de menace ».

Alain NAVARRO

Les réalisations de peintures collectives prennent de l’ampleur en grande section de maternelle.

Le trait (jaune) sur le dessus de la tête correspond à des cheveux… pas à un chapeau.