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D5 : Un entraînement prénatal intensif peut-il favoriser le développement linguistique ?

Les nouveaux-nés de moins d’un an discriminent14 mieux les syllabes (on pourrait dire les accents) que leurs parents.

Ainsi un nouveau-né espagnol distingue le « pa » et le « ba » anglais » alors que cette distinction n’existe pas en espagnol. Idem pour un nouveau-né kikuyu (tribu du Kenya). Pourtant, les parents

de ces 2 nationalités, eux, ne font pas la différence… même si on leur fait subir un entraînement intensif !

Les nouveaux-nés anglophones de moins de 6 mois distinguent des phonèmes existant en Tchèque, en Hindi ou en Inslekamps (une langue amérindienne) alors que leurs parents en sont totalement

incapables…

D’où l’idée d’exploiter ces facultés étonnantes des bébés « pour faciliter et

enrichir leur accès au langage »… En d’autres termes ; peut-on réaliser un apprentissage linguistique prénatal par

exemple afin d’obtenir un

plurilinguisme ?... Par exemple en utilisant des cassettes posées sur le ventre des

futures mères.

Pour l’instant (2004), aucune étude n’a pu confirmer cette hypothèse.

Il existe même, d’après la psycho-linguiste

Bénédicte de Boysson-Bardies, un risque de diminuer prématurément la flexibilité du cerveau des nourrissons. On peut en effet craindre que des excès de stimulations puissent altérer l'évolution

fonctionnelle normale.

14 Cf. méthode de la succion non nutritive.

E) LE DEVELOPPEMENT AFFECTIF :

Le nouveau-né n’est pas une petite larve hypertonique entendant à peine, ne voyant pas et qui aurait seulement besoin de nourriture et de sommeil... les travaux se succèdent et accordent au bébé des compétences de plus en plus précoces... et les psychologues et biologistes restent perplexes. Les variations individuelles sont importantes, certains bébés subissant une « phase dite de sidération » (accentuée s’il y a anesthésie générale) dans les 24 à 48 heures suivant l’accouchement... mais ...

A quels âges reconnaît-il sa mère à la vue, à l’odorat, à la voix ?

* Dès le 3ème ou 4ème jour : reconnaissance de la mère à la vue (voir chapitre IIB1) alors que l’on pensait auparavant (cf. Cohen-Solal) qu’il fallait attendre la 5 ou 6ème semaine.

* Dès le 5ème jour, le bébé est capable de reconnaître sa mère grâce à l’odorat.

* Le bébé entend dès la naissance (et même bien avant)... il sursaute aux bruits ... En 1961, Wertheimer montrait qu’un bébé venant de naître pouvait tourner les yeux à droite ou à gauche selon qu’on lui faisait entendre un « CLIC » d’un côté ou de l’autre... à 3 ou 4 semaines : reconnaissance de la mère à la voix (cf. travaux de Caplan).

A partir de 4 ou 5 semaines, pratiquement tous les bébés pleurent longuement le soir (un peu avant la tombée de la nuit) sans qu’on en connaisse la raison.

Ainsi que nous l’avons déjà exprimé à propos du langage, vers 5 à 6 semaines, existent au moins 6 cris différenciés : la faim (pleurs devenant des cris de rage), la satisfaction (petits cris et début de gazouillis), la recherche du sommeil (grognements), la gêne lorsqu’il a sali sa couche (petits pleurs répétée), la douleur (colique ou gastrique à l’origine de

pleurs reprenant et se calmant au rythme des douleurs), l’appel (petits cris, grognements).

Dès 6 semaines certains nourrissons s’apaisent lorsque leur mère entre dans leur chambre alors qu’auparavant il fallait que celle-ci commence à les nourrir pour que cessent leurs pleurs. C’est la mise en place de l’anticipation.

La discrimination des visages (autres que celui de la mère) semble apparaître vers 8 à 9 semaines.

16 semaines : sourit à sa mère, commence à jouer.

En fait, ce sourire peut être obtenu avec n’importe quel visage mobile dont les 2 yeux sont visibles (un simple masque en carton suffit).

Entre 4 et 6 mois, si on place l'enfant devant un miroir, il ne se reconnaît pas… L'être inconnu en face de lui a sa réalité propre.

De 6 mois à 18 mois l’enfant esquisse des gestes vers son reflet dans un miroir : il s’intéresse à cette image qu’il considère comme étrangère, s’en approche et peut coller sa bouche contre elle ; il a des réactions de sourire et de vocalise face à elle (un copain ?). C’est le stade du miroir observé par Darwin il y a plus d’un siècle.

Après de multiples tentatives de contact, l’enfant se désintéresse de ce personnage qu’il ne peut toucher :

l’image n’est alors plus considérée comme réelle (mais comme un leurre).

Ce n’est qu’à partir de 18 mois qu’il reconnaîtra cette image comme la sienne et à 24 mois qu’il associera son propre nom à son image dans le miroir.

Stade du miroir.

Photo Rombout/Petit Format.

Jean-Pierre Geslin. 113

Lacan a souligné le fait qu'il s'agit d'une phase décisive du développement, absolument nécessaire à la formation de la notion de soi.

Extrait de http://www.infobebes.com/htm/eveil/article.asp?id_rubrique=24&id_sous_rub=75

L’expérience de Michael Lewis : posons une gommette sur la joue ou du rouge à lèvres sur le nez de bébé puis plaçons le devant la glace. Vers 15 mois, il touche le miroir pour essayer d'effacer la trace. S’il tente d’enlever la gommette ou d’essuyer la trace rouge (18 mois), c’est qu’il a compris que ce qu’il voit dans la glace correspond à sa propre image.

La mère en le regardant dans la glace et en lui disant : "c'est toi là !", lui ouvre la voie.

Après 6 mois l’enfant ne sourit plus à n’importe quel visage

... et un inconnu l’effraie à 8 mois (en fait 5 mois à 13 mois selon les bébés). C’est

« l’angoisse du 8ème mois » (décrite par Spitz) qui va durer jusqu'à 22 ou 24 mois. L’enfant crie, pleure et refuse de se laisser prendre.

A 9 mois, l’enfant crie ou pleure lorsqu’on prend un autre enfant dans les bras : il devient jaloux !

Vers 8-10 mois l’enfant peut refuser la nourriture et se révéler agressif allant jusqu’à mordre ses parents et d’autres enfants.

40 semaines à 1 an : début de l’imitation.

A un an il aime avoir un public mais timidité vis à vis des étrangers.

15 mois cherche à se nourrir seul.

15-18 mois : il

entre dans la période du « NON ».

18 mois : apparition du sens de la propriété, participation à l’habillage et au déshabillage et aux activité domestiques. L’enfant parle de lui à la 3ème personne ce qui indique qu’il a la conscience du soi.

Si on place deux petits de 18 mois l’un près de l’autre et qu’on leur donne les mêmes jouets, ils jouent en parallèle sans sembler s’intéresser à leur voisin… mais si l’un prend un camion, il est fort probable que l’autre en saisira un également et si l’un se met à crier « non », l’autre l’imitera immédiatement : c’est le jeu parallèle qui perdurera jusqu’à 3 ans.

2,5 ans : sentiment du « moi » aigu, crise d’opposition et autoritarisme.

Le « SCHEMA CORPOREL » (voir suite) est la représentation du corps fondée sur des données sensorielles et leur intégration encéphalique.

L’action et l’image dans le miroir contribuent à la construction cérébrale (au niveau de la zone pariétale) de ce schéma corporel.

« L’IMAGE DE SOI » se structure dans la rencontre avec l’autre et en particulier dans le regard d’autrui.

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Des enfants de petite section de maternelle peuvent retrouver dans un panier, parmi une 20

aine d’autres, le tee-shirt blanc porté par leur mère durant 48 h (« retrouve celui de maman »).

Seul ici peut intervenir l’odorat.