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Piaget appelle fonction symbolique (ou sémiotique) "la capacité d'évoquer des objets ou des situations non perçues actuellement en se servant de signes ou de symboles". L’enfant acquiert la représentation mentale. L’évocation s’effectue à l’aide d’un signifiant (mot, image mentale19) différencié de son signifié (objet, événement). Cette fonction symbolique se développe entre 2-3 et 6-7 ans par imitation sous forme d'activités ludiques : l'enfant reproduit dans le jeu les situations qui l'ont frappé, intéressé ou inquiété. Le langage accompagne le jeu et permet l'intériorisation progressive.

Le syncrétisme (ou globalisme) « est la tendance spontanée des enfants à percevoir par visions globales au lieu de discerner les détails, à trouver des analogies immédiatement, sans analyse, entre des objets et des mots étrangers les uns aux autres, à lier entre eux des phénomènes naturels hétérogènes, à trouver une raison à tout événement même fortuit, bref c'est la tendance à tout lier à tout (...) ». J. Piaget.

18 Atelier = organisation du travail en sous-ensembles d’enfants avec « rotation » mais aussi : lieu où l’activité se déroule.

19 Image mentale : représentation interne d'un objet ou d'un événement qui n'est pas dans le champ actuel de la perception

L'enfant trouve toujours une raison à tout, quelle que soit la question. Nous pourrions dire que le syncrétisme est une manière de penser, antérieure à l’analyse et à la synthèse, ou le principal et l’accessoire ne sont pas distingués.

Pensée égocentrique :

La vision du monde de l’enfant se fait toujours par rapport à lui, il se considère comme le centre du monde. C’est une attitude spontanée qui enferme l’enfant dans son propre point de vue avec une incapacité à prendre en compte celui d’autrui.

L’égocentrisme s’oppose ainsi à l’objectivité en empêchant l’enfant de se décentrer.

L'enfant qui reconnaît sa droite de sa gauche ne comprend pas que ces notions sont inversées pour la personne en face de lui. Considérée classiquement comme perdurant jusqu’à 4 ans (en fait jusqu’à 5 ans voir IIIc). On ne confondra pas égocentrisme et égoïsme. Il ne s’agit pas d’un défaut moral mais d’un stade normal du développement. La pensée égocentrique se caractérise par l’animisme, l’artificialisme, le finalisme et la pensée magique :

Pensée de type animiste :

… Jusqu’à 4 ans : l’enfant conçoit le monde à son image, tout objet est vivant et douée d'intentions bonnes ou mauvaises. Chaque objet pense, sent et ressent. Les nuages décident de faire pleuvoir et le soleil de briller, les objets que l’on tape ou que l’on casse souffrent.

L’artificialisme :

L'enfant raisonne comme si tout était artificiel et avait été construit pour les hommes afin de satisfaire leurs désirs et leurs besoins. "D'où vient l'eau de la rivière ?" : "du robinet ". « L’artificialisme est la croyance que les choses existent pour la convenance des hommes. Si les jouets peuvent être réparés sur demande, alors pourquoi pas les gens morts ? ».

Pensée finaliste :

Tout ce qui existe a été fait pour servir aux êtres humains qui sont le but de toute chose. Les choses sont définies par leur usage : Qu'est-ce qu'une auto ? : " c'est pour aller vite". Qu'est-ce qu'un vélo ? : "c'est pour faire la course". La nuit est faite pour dormir, les fruits pour être mangés... Le hasard n’existe pas jusqu’à 7 ou 8 ans.

La pensée magique :

C’est " l'idée que de penser quelque chose est la même chose que de le faire. Elle est courante dans les rêves, dans

certains désordres mentaux20, et chez les enfants.21 " C’est aussi croire que ce qu’on imagine peut se réaliser et « prendre ses désirs pour des réalités ».

« L’enfant attribue des pouvoirs à tout le monde. Tout est sous le contrôle de quelqu'un. Dans ce système, les gens peuvent mourir à cause d'un souhait et peuvent retourner à la vie tout aussi facilement. Un prince peut devenir un crapaud et une princesse morte peut se réveiller avec un baiser ». La pensée magique s’estompe théoriquement vers 6-7 ans mais la frontière entre vivant et inanimé, hommes et animaux, imaginaire et réalité restera floue jusqu’à la puberté... et même souvent au-delà.

20 La pensée magique existe aussi chez l’adulte considéré comme « normal » ainsi, pour en faire hurler quelques-uns, l’homéopathie relève de la pensée magique : "plus la matière devient infime par dilution, plus son esprit (sic !) et ses fonctions dynamiques (resic !) seront pures et efficaces" (Martin Gumpert 1945, biographe du fondateur de l’homéopathie Samuel Hahnemann).

Jean-Pierre Geslin. 123

Tout ce qui peut être perçu est réel : la différence entre l'imaginaire et le réel, la pensée intérieure et le monde extérieur sont encore confondus. Ainsi l'enfant peut croire que ses rêves sont vrais.

La mort : Avant l’âge de 3 ans, l’enfant ne comprend pas du tout ce qu’est la mort… mais il peut souffrir de la séparation. Un enfant est confronté à la mort d’animaux, peut avoir vu des personnes mortes (par exemple à la télévision) et donc l'idée de la mort est perçue (à partir de 3 ans). Néanmoins l’enfant pense que les gens morts ne le sont pas vraiment, qu’ils continuent à vivre sous une forme différente. La mort est simplement un sommeil profond. « Ils se soucient du confort des corps morts. Ils pensent que le mort pourrait avoir faim, froid, ou s’ennuyer ». Puisque, la mort est provisoire, réversible, et causée comme par magie, il peut être convaincu que certaines de ses pensées ou actions ont pu causer la mort. Le caractère irréversible et permanent de la mort ne sera compris que vers quatre, cinq ans. Jusqu’à 5 ans, l’enfant se croit immortel.

Dire la vérité : « si on lui dit "maman est partie pour un long voyage", il peut développer colère et ressentiment parce qu'elle ne l'aura pas emmené avec elle, ou bien un sentiment d'abandon, ou de culpabilité fondée sur le fait que "si maman est partie, c'est sans doute que j'ai fait quelque chose de mal…" ou bien encore l'illusion qu'elle va revenir, parce que lorsque l'on part en voyage, on revient ; ou une incompréhension de la situation, "pourquoi tout le monde pleure si elle est partie en voyage, il n'y a pas lieu d'être triste !" ».

Les phrases entre guillemets de ce passage sont extraites de : http://www.etab.ac-caen.fr/ecauge/Circo/Dossiersanim/concept_mort.pdf parents… Faute de comprendre les réponses, il répond à sa

Avec l’importance accordée au pénis, survient la peur de le

l’objet d’une crainte de le perdre pour le garçon et d’une envie pour la fille… "Elle commence ensuite à accepter son manque, mais contre un avantage : la possibilité d'avoir des enfants". Mais est-il certain que la petite fille n’ait que la sensation d’un manque, d’un "rien" ? N’a t-elle pas connaissance de sensations qui lui permettent une représentation, même fausse d’un clitoris ou d’un vagin ?

Moyenne section…

mais un tel dessin est rare…

Lire « Dessine moi un bébé » par

A3) Sur le plan affectif et relationnel :