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2.2) Schémas et dessins dérivés de formes techniques pour un effet visuel de connaissance

Les premières formes graphiques qui sont publiées dans les ouvrages d’astronomie populaire sont discrètes et peu distrayantes. Ni les Entretiens

sur la pluralité des mondes habités de Bernard de Fontenelle (1686), ni

l’Astronomie pour les dames de Jérôme de Lalande (1785) ne contiennent d’illustrations. Les formes littéraires choisies par les deux auteurs – didactiques et mondaines – sont d’une nature assez divertissante et légère pour que le recours à l’illustration ne paraisse indispensable. Le pouvoir récréatif de l’image pittoresque n’a pas encore conquis le monde savant et tout fonctionne comme si l’usage de formes littéraires amusantes suffisait à introduire dans l’ouvrage le plaisir et le charme nécessaire pour combler un lectorat novice (qui n’est pas encore le grand public élargi de la science populaire du XIXe siècle). Cela étant, la littérature courtoise ne convient pas à l’astronomie populaire du XIXe siècle qui se présente comme un enseignement savant. Ni traité austère, ni récréation oisive, elle doit trouver l’identité littéraire et le cadre stylistique propres à sa nature hybride. Comme nous l’avons vu, l’illustration est d’abord mentale et cela pour plusieurs raisons, dont la première peut être résumée par la question suivante : quelles images pourraient accompagner un propos sérieux sans l’entraver ? Encore faudrait-il que ces images soient « lues » avec « le même respect des

conventions et des registres sémiotiques » que le texte qui l’accompagne119.

N’est-ce pas un risque trop grand, pour l’esprit scientifique moderne qui s’insurge des croyances irrationnelles, que d’offrir au profane des nouveaux supports d’adoration120 ? Mentionnons par ailleurs que la publication

d’images coûte cher et, outre les enluminures et les vignettes à caractère purement décoratif, elle est rarement utilisée. Cela est d’autant plus vrai dans le domaine de l’édition scientifique, exclusivement destinée aux savants jusqu’au XVIIIe siècle. Ce lectorat restreint a moins besoin de soutien à la visualisation que le grand public du XIXe siècle. De fait, les premiers traités illustrés sont composés par des ensembles circonscrits de schémas explicatifs qui ne nécessitent pas de lourdes entreprises éditoriales et nul scientifique n’a besoin d’illustrations plus riches121. Mais que faire

lorsque la science se fait mondaine et commence à réjouir les amateurs de

119 Stewart Philip, « Introduction », Cahier de l’Association internationale des études françaises, n°57, 2005, p.15 [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/caief_0571- 5865_2005_num_57_1_1560].

120 Risque dénoncé plus tard par l’esprit scientifique moderne qu’incarnent notamment les ouvrages de Gaston Bachelard : « Notre thèse à cet égard est la suivante : en donnant une satisfaction immédiate à la curiosité, en multipliant les occasions de la curiosité, loin de favoriser la culture scientifique, on l’entrave. On remplace la connaissance par l’admiration, les idées par les images » : Bachelard Gaston, La formation de l’esprit

scientifique. Contribution à une psychanalyse de la connaissance objective, 3e édition, Paris : J. Vrin, 1957, p.29. Plus loin, il ajoute : « Un tel public reste frivole dans le moment même où il croit se livrer à des occupations sérieuses. Il faut l’attacher en illustrant le phénomène »,

Idem, p.34. L’auteur semble décrire le phénomène qui touche l’illustration scientifique

dès la seconde moitité du XIXe siècle et préconise plutôt un retour à l’abstrait et à l’abstraction scientifique saine et dynamique.

121 « Les premières images scientifiques sont aussi vieilles que l’écriture : sur les tablettes sumériennes du IIIe millénaire, on trouve des plans d’architecture et des schémas, dont le symbolisme de l’écriture n’est jamais éloigné », Melot Michel, Une brève histoire de

l’Image, Paris : L’œil 9, 2007, p.43. Les premières images ainsi décrites sont bien des

schémas mathématiques que nous ne considérons pas au même titre que les images figuratives illustratives apparaissant au XVIIIe siècle dans la pratique sociale et modaine de la science.

curiosité ? Comment faire dès lors qu’elle se farde de planches figuratives gravées dans les publications luxueuses destinées aux riches collectionneurs122 ? A ce titre, l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert laisse

au XVIIIe siècle une empreinte indéniable, l’exemple magistral d’une entreprise littéraire illustrée consacrée aux sciences. L’ouvrage, qui s’emploit à décrire les Sciences, les arts et les métiers, suit pour chacun de ses articles une méthode que précisent les éditeurs dans un Discours préliminaire. Le cinquième amendement nous intéresse particulièrement :

« On a recueilli et défini le plus exactement qu’il a été possible les termes propres de l’art. Mais le peu d’habitude qu’on à d’écrire, et de lire des écrits sur les Arts, rend les choses difficiles à expliquer d’une manière intelligible. De-là naît le besoin de Figures. On pourroit démontrer par mille exemples, qu’un Dictionnaire pur et simple de définitions, quelque bien qu’il soit fait, ne peut se passer de figures, sans tomber dans des descriptions obscures ou vagues ; combien donc à plus forte raison ce secours ne nous étoit-il pas nécessaire ? Un coup d’œil sur l’objet ou sur sa représentation en dit plus qu’une page de discours »123.

Deux éléments apparaissent essentiels dans cet extrait : le « besoin de figures » et la notion de « coup d’œil » sur une représentation pour expliciter un discours. A eux seuls, ceux-là expriment le nouveau paradigme esthétique qui va guider la vulgarisation scientifique de l’époque moderne. Il s’agit d’utiliser l’image pour remplir l’engagement didactique de l’ouvrage et remplacer la lourdeur des discours descriptifs par des synthèses réalistes et figuratives immédiatement percutantes pour le lecteur. Donner une vision complète des connaissances et projeter leur apparence visuelle sont partie

122 Jammes Bruno, « Le livre de science », Histoire de l’édition française. Le livre triomphant, vol.2, Paris : Promodis, 1984, pp.140-161.

123 Diderot Denis et D’Alembert Jean Le Rond, « Discours préliminaire des éditeurs »,

Encyclopédie, ou dictionnaire raisonné des Sciences, des arts et des métiers, par une société de gens de lettres, Paris : Briasson, David, Le Breton et Durand, t.I, 1751, pp.xxxix - xl.

intégrante du projet. Il s’agit de produire une image agissante et

performative124 pour accompagner un discours qui se veut lui-même efficace.

Ensemble, ils proposent un « monde sans peur »125 où l’image :

« est une sorte de synopsis rationnel : elle n’illustre pas seulement l’objet ou le trajet, mais aussi l’esprit même qui le pense. […] Certes, l’image encyclopédique est toujours claire ; mais dans une région plus profonde de nous-mêmes, au-delà de l’intellect, ou du moins dans son profil, des questions naissent et nous débordent. »126

Tout comme la poésie accompagne chez Arago, Guillemin ou Flammarion la dialectique du lecteur, l’image de l’Encyclopédie embrasse ses étonnements et ses interrogations. Ces derniers sont légitimes et les auteurs de science mondaine qui connaissent l’inexpertise de leur destinataire doivent néanmoins satisfaire leur soif de comprendre. Alors, la consubstantialité du texte et de l’image est nécessaire à tout égard, chacun venant pallier les insuffisances de l’autre127. Le dessein de l’illustration à volonté de science

est désormais posé et sera exploité à outrance par la vulgarisation de l’astronomie dans les siècles suivants. Il consacre l’image pour elle-même,

124 Voir : Dierkens A., Bartholeyns G., Golsenne T., La performance des images. Actes des journées d’études « Connaissance et reconnaissance des ressources et des recherches sur les images occidentales », (26 et 27 juin 2007), Bruxelles : Editions de l’Université de Bruxelles, 2009.

125 Barthes Roland, « Image, raison, déraison ». In : Barthes R., Mauzi R., Seguin J-P, L’Univers

de l’ « Encyclopédie ». Les 135 plus belles planches de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert,

Paris : Les Libraires associés, 1964, p.12. 126 Ibid, p.14

127 Voir la préface de Michel Melot, L’Illustration. Histoire d’un art, Genève : Skira, 1984. Idée qui rappelle la « conaturalité, la coalescence naturelle du mot et de l’image » à l’origine de l’iconologie entendue par Aby Warburg dès le début du XXe siècle. Aby Warburg, cité par Georges Didi-Huberman, Atlas ou le Gai Savoir inquiet, op.cit., p.16.

image qui n’est jamais « l’appendice, l’ornement ou la redondance du texte. [Elle est] une technique différente d’appréhension de la connaissance »128.

Mais L’Encyclopédie est un ouvrage d’exception et les moyens techniques que requièrt l’édition de ses planches gravées n’est pas à la portée d’ouvrages plus modestes. L’impression d’estampes en France est facilitée par l’arrivée de la lithographie au début du XIXe siècle ; pourtant, c’est la question du contenu qui se pose dans la vulgarisation d’astronomie dont le sujet et l’objet sont invisibles. Pouvant être simplement entendue comme la mise en présence figée par l’image d’un élément absent mais qui a été vu (Diderot et d’Alembert envoyaient les dessinateurs sur place pour qu’ils constatent de leur yeux l’aspect des machines ou qu’ils expérimentent l’observation directe de la nature), l’illustration ainsi entendue ne fonctionne pas pour des études consacrées à un champ non observable. L’univers en fait partie. De fait, on comprend aisément que les premiers traités d’astronomie aient été plutôt réticents à fournir des figures au lecteur. Des premières tentatives discrètes se manifestent en excipit, après la table des matières et les diverses notes techniques, sous la forme d’une page en format paysage compilant plusieurs patterns numérotés en référence à des mentions dans le texte. Cinq figures schématiques sont ainsi rassemblées sur une planche gravée dans la quatrième édition de L’astronomie des dames de Lalande en 1817129 puis dix-

sept dans Le traité d’Astronomie populaire d’Auguste Comte en 1844130. Les

deux ensembles sont assez froids. Hormis deux esquisses de Lalande qui précisent la forme des constellations de la Grande Ourse et d’Orion, ils sont principalement composés de lignes et de formes géométriques, le but étant d’aider le lecteur à visualiser des démonstrations spatiales difficiles. Il ne s’agit pas encore de divertissement mais d’une forme d’aide à la compréhension. C’est ainsi par exemple que Lalande explicite l’éloignement

128 Ibid, p.13. 129 Image 18 130 Image 19

de la Lune131. Auguste Comte utilise abondamment ce procédé en

reproduisant de nombreux tracés comme autant de véritables croquis savants sans doute déjà présentés à l’occasion de ses leçons publiques. L’idée est de simplifier un raisonnement en quelques lignes et de résumer les données d’un problème sous une forme visuelle réduite à l’essentiel. Ici, la figure 16 explicite par exemple le mouvement d’un mobile soumis à la loi complexe de la gravitation, tandis que la figure 13 énonce le principe d’éloignement de la Terre et les calculs faits sur la base de la vitesse de la lumière pour connaître celui-ci132. Un tel concept est sibyllin pour le

profane livré seul à son apprentissage et le recours à la figure – on ne peut pas vraiment parler d’image – semble indispensable pour l’aider à y voir plus clair. Ici, la figure, tout comme sur les planches de l’Encyclopédie, correspond au texte et dialogue avec lui pour devenir un outil supplémentaire à la lecture qui complète la démonstration. L’auteur, qui n’abandonne le principe mathématique de l’astronomie moderne et de la mécanique céleste que dans la forme de sa prose, ne peut sans doute imaginer illustrer son discours autrement que par des formes abstraites. Tel est le réflexe positiviste d’une astronomie morale qui vise à être comprise de tous et à

131 « Supposons deux observateurs A et B, qui soient diamétralement opposés sur la Terre, c’est-à-dire aux antipodes l’un de l’autre, et qui aient observé la Lune L en même temps ; à leur retour, s’ils comparent leurs observations, ils trouveront que la Lune paraissait plus élevée de deux degrés pour l’un que pour l’autre, pourvu qu’ils aient tous deux rapporté la Lune à la même étoile pour juger de sa situation », de Lalande Jérôme,

Astronomie des Dames, Paris : Ménard & Desenne, 4ème éd., 1817.

132 « L’ensemble des rayons menés de l’étoile aux différentes positions de l’observatoire terrestre peut être utilement regardé comme formant un cylindre circulatoire oblique, dont la base serait l’écliptique, son obliquité étant mesurée, en chaque cas, par la latitude de l’astre. On conçoit dès lors que le minimum de l’aberration, soit orientale, soit occidentale, aura lieu quand la terre se trouvera sur le diamètre TT’ de l’écliptique déterminé par le plan conduit, suivant l’axe de ce cylindre, perpendiculairement à l’écliptique […] », Comte Auguste, Traité philosophique d’astronomie populaire, Paris : Carilian-Goeury & Dalmont, p.321.

faire progresser l’esprit humain sans se soumettre aux lois du divertissement.

La lecture de Lalande et de Comte est difficile. Des manipulations entre la planche finale et le corps du texte qui visent à rendre certaines démonstrations compréhensibles peuvent être laborieuses pour le lecteur. Les astronomes Herschel et Arago changent cela en ramenant les figures schématiques et abstraites au cœur des pages écrites133. Cercles et autres

rayons géométriques repoussent désormais le texte pour prendre place au milieu des pages et marquent la fin de la souveraineté de l’écrit. Le lecteur n’a plus à s’interrompre pour aller consulter les figures démonstratives à la fin de l’ouvrage ; il reçoit simultanément toutes les informations nécessaires à son raisonnement cognitif. Le livre édité se transforme en une leçon dynamique et rythmée qui n’a rien à envier aux démonstrations orales des conférences publiques. Sa forme générale est plus claire mais aussi plus attrayante, comme allégée par ces figures qui se sont imposées entre les paragraphes accumulés de discours à l’encre noire. Le lecteur assiste là au tournant décisif de la littérature scientifique qui commence à céder de l’espace à la figure. Herschel est un précurseur de cette démarche puisque son livre paraît en 1834. Il est suivi en France par François Arago, bien que le crédit en revienne sûrement plus à son éditeur qui confesse son implication dans l’achèvement de l’Astronomie populaire parue après la mort d’Arago134:

« Préparés de longue main, corrigés un grand nombre de fois, tous les chapitres de l’Astronomie populaire ont été revues et complétés

133 Image 20

134 Arago n’a accepté de rédiger une Astronomie populaire qu’au soir de sa vie, cédant ainsi aux stratégies éditoriales naissantes autour de l’engouement pour la science populaire. Cette parution est également le seul moyen d’empêcher que des éditions pirates utilisant son nom ne paraissent telles les Leçons d’Astronomie à l’Observatoire par M. Arago déjà citées, contre lesquelles Arago avait protesté.

par M. Arago pendant les trois dernières années de sa vie. Aucune des nombreuses figures des pages dictées à M. Guignet n’était faite. Chose singulière et bien remarquable, M. Arago, devenu à peu près aveugle, traçait dans son imagination les figures les plus compliquées, désignait les lignes par des lettres, ainsi qu’on a l’habitude de le faire, puis dictait comme si les figures existaient réellement, sans se tromper jamais. C’est avec le texte seul, ainsi mélangé de lettres désignant des courbes ou des droites, que j’ai dû reconstituer les figures de l’Astronomie populaire »135.

De son propre aveu, Barral convient de l’absence d’Arago dans le choix des illustrations de son ouvrage. Il n’a pas décidé de leur emplacement ni véritablement de leur nature. Barral précise toutefois que les figures qui le composent (cent-vingt-huit déjà dans le premier volume), « intercalées dans le texte, aident à l’intelligence des démonstrations et des descriptions »136.

Elles sont dessinées par « un de nos artistes les plus distingués […] ; pour que l’exécution matérielle répondit à l’importance de l’œuvre immortelle de François Arago »137. Sans doute Barral a-t-il soumis les écrits de son maître

aux nouvelles lois du marché éditorial. Les connaissances scientifiques font désormais partie de la sphère sociale et culturelle, et elles doivent intégrer une chaîne de production commerciale qui attire un lectorat élargi habitué aux images depuis l’essor des revues illustrées. Après tout, l’ambition d’Arago n’était-elle pas d’enseigner l’astronomie au plus grand nombre ? Ici comme chez Herschel, la figure abstraite et géométrique s’insère dans le texte et gagne physiquement un nouvel espace dans le livre de vulgarisation scientifique. Mais Barral donne naissance à une autre innovation iconographique qui apparaît dès les premiers chapitres du livre. Page quarante-sept, deux figures occupent quasiment l’espace entier de la feuille.

135 Mots de J-A. Barral, ancien élève de l’Ecole Polytechnique qui dirige la publication de l’œuvre posthume d’Arago. In. : Lequeux James, François Arago, un savant généreux, op.cit. p.382.

136 « Prospectus ». In : Arago François, Astronomie populaire, t.I, op.cit., 1854, p.4. 137 Idem

Il s’agit de deux dessins gravés représentant respectivement le Clepsydre de

Ctésibius restituée par Perrault – d’après Vitruve - et sa coupe138. Ce ne sont

plus seulement des schémas ou des représentations graphiques planes qui ponctuent la lecture, mais des reproductions stylisées d’objets dessinés en profondeur et en volume. Aucun élément décoratif ne vient perturber ces illustrations et tous les effets à tendance anecdotique sont gommés. Aucune présence humaine n’est relevée, pas même pour indiquer les échelles. Les dessins sont déshumanisés comme si le moindre élément narratif pouvait égarer le lecteur et le faire digresser vers les fantasmes de l’imagination que réfute la science. Il s’agit de produire un effet de connaissance aussi neutre que possible et, au fil des pages, le lecteur constate que les illustrations représentent surtout les éléments concrets dont parle l’ouvrage. Seuls les machines et les objets tangibles sont dessinés car l’idée même de représenter des hypothèses est inconcevable pour l’esprit académique de Barral et d’Arago. Le style apparaît sobre au lecteur d’aujourd’hui mais il tranche avec les figures habituelles du monde savant car il est tout de même nourri de plusieurs effets de style. Le tracé souligne par exemple volontairement l’amplitude des objets en utilisant la perspective. Celle-ci met en valeur le gabarit imposant des objets technologiques qui, par un effet de métonymie, reflètent la puissance du savoir et témoignent des progrès de la science.

Avec ses images claires et immobiles qui présentent une technologie audacieuse et souveraine, l’ouvrage d’Arago s’inscrit pleinement dans l’héritage des planches de l’Encyclopédie et dans le goût de ses contemporains pour les prouesses technologiques de la modernité industrielle. Il nous montre comment, en ayant recours cette fois à l’illustration figurative comme outil complétant la palette littéraire déjà utilisée (poésie et écriture non-mathématique), la vulgarisation de l’astronomie est à l’écoute de son contexte de réception. Avec les manifestations culturelles et les diverses

Expositions universelles, la tendance qui consiste à montrer pour aider à comprendre se reflète dans le monde de l’édition qui lui-même a pris place dans la pratique sociale de la science. Cette tendance traverse l’astronomie populaire et les revues scientifiques illustrées de toute la seconde moitié du XIXe siècle. La magnificence de l’objet technologique pour symboliser la grandeur des sciences qui se préoccupent de l’Espace et pour en visualiser les savoirs accumulés, devient l’un des grands motifs de l’esthétique astronomique.

2.3) De l’esthétique technico-récréative dans les illustrations