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V. Déroulement des ateliers

2. Séances autour des sons

2.1. Au groupe d’éveil

Lors du groupe d’éveil, nous avons cherché à travailler autour des sons afin d’enrichir leur perception auditive, en vue de comparer les résultats du protocole entre la première et la dernière passation. Pour ce faire, nous avons utilisé divers lotos sonores. Chaque enfant possède une planche. Nous leur demandons au préalable d’énumérer les différents dessins qui sont présentés sur leurs planches, afin d’assurer la bonne connaissance des termes et pour qu’ils puissent faire le lien rapidement avec le son entendu.

Lors de la séance du loto sonore, nous avons remarqué qu’il était très difficile pour certains enfants, notamment F. et E. de rester fixés sur leurs propres planches. Ils ne peuvent pas se focaliser sur un seul détail, car il y a un trop plein d’informations dans lequel ils ont du mal à faire un tri. Cela explique ce que nous avons détaillé précédemment dans la première partie de ce mémoire, c'est-à-dire la dépense énergétique

dont font preuve les personnes autistes, ce qui rend difficile la focalisation sur une seule tâche.

Le travail durant cette séance a été de familiariser les enfants à une écoute fine des sons qui leur étaient proposés. Il a donc fallu questionner les enfants à propos des types de bruits, s’il s’agissait plutôt de bruits de moteurs ou bien d’animaux par exemple. Nous avons alors remarqué, en les questionnant, que le simple fait de catégoriser un son était pour eux très difficile. C’est d’ailleurs ce qui ressortait des résultats de la première passation du test lié aux bruits de la vie quotidienne : les enfants ont tendance à trouver un terme qui reste dans le champ sémantique concerné mais qui manque de précision, sans parvenir à citer un terme de la catégorie en question.

Ce qui est ressorti de cette séance, concernant les sons, c’est la difficulté majeure pour ces enfants de reconnaître les instruments de musique. La plupart sont confondus. Bien que la catégorie soit reconnue, citer le nom de l’instrument n’est pas possible. C’est d’ailleurs ce que nous avions souligné lors de la passation du test des sons. Par ailleurs, certains termes ne sont pas connus par les enfants, comme « clochette » ou encore « scie ». Cependant, les enfants parvenaient à pointer le bon élément. Il s’agit donc dans ce cas d’une méconnaissance lexicale plus qu’une méconnaissance sonore.

Nous remarquons donc que les mêmes conclusions peuvent être tirées de cette séance au groupe d’éveil concernant les sons et du test lié aux sons que nous avons proposé aux enfants. De ce fait, cela souligne les hypothèses que nous avons formulées, hypothèses qui se généralisent durant les séances de groupe.

2.2. Au groupe des Habiletés Sociales

Durant l’un des groupes, nous avons cherché à travailler autour des sons et plus particulièrement des instruments de musique. Etant donné la confusion dans cette catégorie sonore dont ont fait preuve les enfants choisis pour le protocole, il nous a semblé intéressant de travailler autour de ces reconnaissances. Nous avons donc choisi dans un premier temps de présenter différentes images d’instruments de musique aux enfants, dans un but de reconnaissance imagée. Sept instruments ont été retenus : le violon, la trompette, la flûte, la guitare, le piano, le tambour et l’accordéon.

Tant pour B. que pour Z., la reconnaissance imagée en dénomination n’a posé aucun problème. Les enfants ont pu citer parfaitement tous les instruments de musique. Dans un second temps, nous avons souhaité voir si les enfants pouvaient mimer l’utilisation de ces instruments. Cette tâche s’est révélée bien plus compliquée. Sur les instruments présentés, B. a pu mimer la trompette, le piano, le tambour et la guitare. L’utilisation des autres instruments n’était pas connue. Il a donc fallu lui montrer le mime de l’instrument, qu’il a été par la suite capable de reproduire en imitation. Enfin, nous voulions voir si l’enfant était capable de faire un lien entre ce qui lui avait été présenté et les sons propres aux sept instruments. La reconnaissance sonore s’est alors révélée presque parfaite, puisque tous les instruments ont été correctement interprétés excepté le « piano » que l’enfant a tout d’abord décrit comme une « flûte » pour ensuite se corriger automatiquement en citant le bon terme. L’utilisation d’un support imagé en premier lieu permet donc une reconnaissance sonore plus juste en second temps. Mimer l’utilisation des instruments de musique est cependant difficile à acquérir bien qu’elle reste possible.

Z. a aussi parfaitement réussi la reconnaissance imagée des instruments. Il possède donc les termes dans son stock lexical, et peut les reconnaître correctement lorsqu’un support imagé lui est apporté. Les mimes, tout comme le premier enfant, ne sont pas maîtrisés. Seuls le piano et la trompette ont été mimés correctement. Il y a donc un déficit en ce qui concerne l’utilisation de ces objets, bien que la connaissance lexicale soit correcte. La reconnaissance sonore n’a pas posé de problème majeur à l’enfant, puisqu’une seule confusion est à souligner. En effet, l’enfant a confondu la guitare et le violon, mais s’est automatiquement corrigé par la suite. Une fois encore, nous remarquons qu’un travail en amont de l’image relative à l’instrument améliore la reconnaissance sonore. Cela va donc dans le sens de notre hypothèse que le support imagé permet une meilleure interprétation des sons.

Ce travail nous a donc semblé très intéressant durant le groupe, puisqu’il a permis d’observer quelle approche globale les enfants faisaient de la catégorie des instruments de musique. La séance a donc été concluante.