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VI. Seconde passation

2. Evolution entre les deux passations

2.1. Remarques concernant la seconde passation

Cette seconde passation a été pour nous une réussite. En effet, comme les analyses des différentes passations l’ont montré, les résultats des enfants se sont améliorés dans leur quasi-totalité.

Qu’il s’agisse du nombre de sons reconnus ou de la qualité des réponses, l’amélioration est globale, et chez tous les enfants. Concernant le comportement des enfants durant cette seconde passation, nous avons pu noter qu’ils étaient bien plus

détendus par rapport à la première passation. Nous n’avons noté aucun comportement de « défense » lié à l’hypo- ou hypersensibilité auditive dont souffrent les enfants autistes en comparaison à ce que nous avons pu observer lors de la première passation. Nous imaginons donc que les enfants étaient moins inquiets face à ce qui allait leur être proposé, puisqu’ils avaient déjà réalisé cette tâche il y a quelques mois.

2.2. Répartition des reconnaissances de la seconde passation des enfants dans le spectre de l’autisme

La figure ci-dessus sous forme de diagramme nous permet de voir la répartition des différents types de reconnaissance. Nous pouvons donc noter une nette évolution entre les deux passations. Alors que 62,6% des sons étaient directement reconnus lors de la première passation, 84,38% d’entre eux l’ont été lors de la seconde. La reconnaissance indicée a donc, de ce fait, été améliorée elle aussi puisqu’elle n’a été utilisée que dans 15,6% des cas. La reconnaissance imagée est de 0,02% (soit pour trois sons seulement) pour cette seconde passation tandis qu’elle était de 14,8%. Cela nous permet donc de dire que la discrimination auditive des enfants autistes s’est largement affinée. Ils sont désormais capables d’interpréter dans leur globalité les sons qui leur sont présentés pour parvenir à une reconnaissance exacte, tandis que dans la première passation certains

reconnaissance directe reconnaisssance indicée reconnaissance imagée 84,38%

enfants s’attardaient sur des détails sonores, ne leur permettant pas d’accéder à la réponse attendue.

2.3. Histogramme des sons reconnus directement par les enfants avec autisme lors de la seconde passation

L’histogramme ci-dessus nous permet donc de souligner la nette amélioration des enfants dans la majorité des catégories sonores, excepté celle des « objets courants » qui était mieux reconnue lors de la première passation. Cependant, nous avons pu noter que la qualité des réponses était nettement meilleure la seconde fois. La qualité des réponses n’étant pas représentée et ayant été développée précédemment, nous ne parlons donc qu’en terme de « quantité » de réponse.

Outre cette catégorie, toutes les autres ont obtenu des scores supérieurs à la première passation. La plus nette amélioration est celle de la catégorie des « instruments de musique » qui obtenait un score de reconnaissance directe de 44% lors de la première passation et 92% lors de la seconde. Cela peut s’expliquer par l’apport des séances de groupe, notamment les travaux effectués autour des instruments de musique qui ont pu affiner la discrimination auditive des enfants face à ces instruments. Comme nous l’avons

souligné précédemment, les instruments de musique sont composés d’une multitude d’harmoniques, de sons complexes, qui peuvent rendre difficile la reconnaissance exacte. Il en est de même pour les bruits de moteurs (notamment ceux des moyens de transport). Or, cette catégorie sonore a aussi obtenu de meilleurs résultats lors de cette seconde passation (85% contre 55% lors de la première passation). Nous pouvons donc émettre l’hypothèse que les activités faites durant les groupes ont permis aux enfants d’accéder plus facilement à ces sons complexes qu’ils ne parvenaient pas à identifier correctement.

En ce qui concerne la reconnaissance émotionnelle par le canal auditif, neuf émotions n’étaient pas reconnues par les enfants lors de la première passation. Lors de cette seconde passation, seule une émotion, celle de la peur, n’a pas été reconnue et confondue avec la « colère ». Les autres erreurs commises concernent uniquement les timbres de voix. Sur les huit erreurs commises, six sont des confusions de la voix de l’enfant interprétée comme celle d’une femme (soit ¾ des erreurs). Une erreur est à l’inverse une confusion de la voix de femme interprétée comme celle de l’enfant. La dernière erreur concerne une voix d’homme interprétée comme une voix d’enfant.

Au préalable, nous nous demandions si un timbre de voix était moins bien interprété que les autres dans la reconnaissance émotionnelle. Suite aux résultats et aux analyses ci- dessus, nous pouvons donc conclure que la confusion femme-enfant en ce qui concerne le timbre est assez courante, puisqu’elle réunit les trois quarts des erreurs faites dans la reconnaissance émotionnelle. Nous nous demandions aussi si une émotion était moins bien reconnue que les autres : il s’agit donc de la « peur » qui, dans la majorité des cas, est confondue avec celle de la « colère ».

Les différentes analyses faites précédemment ainsi que les résultats des enfants que nous avons pu interpréter nous permettent donc de souligner l’amélioration entre les deux passations. Les activités faites durant le groupe d’éveil et le groupe des habiletés sociales ont donc permis aux enfants de parfaire leur sensibilité auditive et de l’améliorer. Il ne faut cependant pas oublier que l’hypo- ou hypersensibilité auditive que présentent les enfants autistes ne se limitent pas aux sons présentés ici, mais elle s’exprime durant le quotidien, dans n’importe quelle situation. Nous ne la jugeons donc seulement qu’à travers le protocole créé dans le but de ce mémoire.